Steve Jobs
Danny Boyle
"The musicians play their instruments. I play the orchestra"
2 ans après Jobs, réalisé par Joshua Michael Stern et écrit par Matt Whiteley, un nouveau film sur le co-créateur d'Apple voit le jour, sous la direction de Danny Boyle et la plume du génial Aaron Sorkin (qui s'est appuyé sur la biographie de Walter Isaacson).
Ce film aurait pu se contenter de résumer la vie de Steve Jobs, de manière linéaire. Mais non, Sorkin a choisi une manière originale de revenir sur l'homme. En trois actes, correspondant à trois keynotes importantes de la vie et la carrière de Jobs, on découvre l'homme, son caractère, sa passion et son champ de distorsion de la réalité.
Ces trois actes, se déroulant dans les coulisses avant présentation de nouveaux produits, n'ont jamais eu lieu telles qu'elles nous sont présentées. Mais Sorkin profite de ces moments important dans la carrière de Jobs pour nous résumer sa carrière, nous présenter ses proches, sa famille, et surtout sa personnalité complexe. Du Mac, où il se voit déjà Maître du Monde avec un ordinateur aussi fermé que lui et où toute histoire de famille le laisse de marbre. De NexT, où les souvenirs de son licenciement par le board d'Apple l'on conduit à créer un cube inutile, mais plein d'avenir car dans le seul but d'attirer de nouveau Apple vers lui, tout comme il s'ouvre à sa fille. De l'Imac, où sa renaissance au sein d'Apple mélange toutes les facettes de sa personnalité.
Michael Fassbender et Kate Winslet sont scotchant et bluffant dans leurs rôles respectifs. Des cascades de dialogues jamais inutiles, truffés d'anecdotes et de citations en lien avec le monde d'Apple, voire du monde informatique. Jeff Daniels nous offre également un excellent John Sculley. Le face à face entre le co-fondateur d'Apple et son CEO actuel avec en toile de fond les souvenirs du licenciement de Steve Jobs est tout simplement magnifiquement mis en scène et monté.
Steve Jobs est une vraie réussite, et nous dépeint avec justesse un visionnaire n'hésitant pas à user de tous les stratagèmes pour imposer ses choix. Menteur, voleur, caractériel, imbu de sa personne, il reste néanmoins un des plus grands visionnaires du monde informatique. Sorkin et Boyle, même s'il n'atteigne pas le niveau de Social Network, ont réussi un excellent film qui ne cherche ni à défendre, ni à attaquer le co-fondateur d'Apple, tout comme avait su le faire le biographe Walter Isaacson.
8/10