[Milkshake] Mes critiques en 2016

[Milkshake]

Enfin le 9 ou plus je le lache très rarement.

Pour l'accent c'est peut être qu'une impression mais il me semble forcer plus au début sur l'accent et qu'au fur et à mesure que le film avance Pacino va plus vers un jeu naturel dans la diction même si il est toujours à fond dans son perso.

[Milkshake]

The Keeping Room de Daniel Barber : 6/10

On retrouve toute l'equipe technique de Harry Brown dont le directeur photo qui a bossé avec sur les premiers Corbijn donc visuellement c'est vraiment chiadé et le trio d'actrice est super bien dirigé dont une Brit Marling toujours excellente.

C'est le cas typique d'un script anecdotique (pourtant il a fini sur la blacklist mais bon ça ne veut rien dire il y a aussi de très mauvais futur film qui se retrouve sur cette liste des truc comme Self Less, Dracula Untold, Foxcatcher) qui est porté vers le haut par son cast et sa réal, l'histoire n'a pas grand chose à raconter et n'a d'original que son trio féminin sinon c'est du survival ultra basique qui fait à peine 1h20 sur le papier et qui est étiré pour tenir 1h30.

Mais cela fait le taff pour patienter jusqu'à The Revenant.

[Alegas]

Regression de Alejandro Amenábar : 5/10

On pourrait être bien plus dur sur la note avec ce film dont le fond rappelle les mauvais thriller 90s dont on croit que les ficelles usées jusqu'à la corde résonnerait n'importe quel producteur pour ne pas financer ce type de film à notre époque.

Mais il faut croire qu'avec Prémonitions/Solace ça devient une tendance de fond ce revival pour les projets de seconde zone véritable foyer pour un cast en perdition.

Pour le real qui nous a livré Agora qui est certainement l'un des films les plus pertinant et ambitieux de ces 10 dernières années ça fait du mal de le voir revenir avec un film aussi petit bras mais il y a toujours un fond athée méchant sur l'utilisation de la religion, c'est bien embalé et il dirige comme il peut son cast.

En esperant que malgré le flop du film Amenabar puisse revenir en forme quitte peut être à retourner en Espagne pour faire financer son prochain film.

[Alegas]

Comme il aime à le rappeller en interview, les films d'Amenábar restent des films espagnols, financés par des prods espagnols, quand bien même il tourne à l'étranger.

[Milkshake]

Du coup c'est d'autant plus dommage de finir sur un projet pareil si il a vraiment une marge de manoeuvre pour choisir ses projets et les écrire comme il veut tant que le budget reste correct.

Si c'est vraiment le cas pourquoi autant de temps entre 2 films. Il a certainement du développer d'autre film à côté qui ont pas pu se faire.

Après le film est peut être en grande partie financé par des boites Espagnol mais dans la liste en producteur et distributeur on retrouve Filmnation boite US qui a aussi produit Solace.

J'espère qu'il pourra rebondir car c'est le real Espagnol dont le travail me parle le plus.

[Milkshake]

Queen of the Desert de Werner Herzog : 2/10

Il est loin le temps de Fitzcarraldo pour Herzog.

Là Herzog voudrait faire sa fresque classique à la Lean, le problème Herzog au scénario pond un script bancal et hyper épisodique on passe d'un évènement l'autre sans lien avec plein de saut dans le temps, on a un couple principal auquel on croit jamais entre Kidman qui fait ce qu'elle peut et James Franco toujours autant à l'ouest, on a des insert blagues sorti de nulle part et qui dit Herzog dit des plans sur des animaux, ça c'est son kiff.

Et il faudrait que Herzog finisse par se payer avec son directeur photo des cours avec Soderbergh ou Fincher comment utiliser la camera numérique epic dragon 6k car là il y a aucun travail sur l'image, c'est shooté en brut j'ai rarement vu un rendu si numérique, on se croirait dans un documentaire tourné à l'arrache pour un film époque à l'imagerie qui se voudrait épique, on n'y croit jamais, ça fait même bien cheap on sent constamment le manque de budget par rapport à l'ampleur du sujet.

Par contre Robert Pattinson devient plus en plus intéressant avec les années, là il sauve le film avec Damian Lewis qui a toujours été excellent depuis Band of Brothers.

[Dunandan]

The Barefoot Contessa de Joseph L. Mankiewicz

Excellente surprise venant d’un Mankiewicz souvent cité comme mineur dans sa filmographie j’ai trouvé ça bien au-dessus d’autre film du réal à mon avis surestimé et loin d’être aboutis comme Mrs.Muir, A Letter to Three Wives, Eve ou People Will talk alors que là on est dans du Mankiewicz en grande forme presque du niveau de Cleopatre, House of Strangers ou Five Fingers.

Mankiewicz démontre une nouvelle fois qu’il est le meilleur scénariste que Hollywood ai connu arrivant à faire un miracle rendre captivant un film qui parle de son métier et de lui-même, le genre qui tourne à chaque fois en film introspectif et nombriliste sur les réalisateur/scénariste à bout de souffle qui devient vite chiant sur la longueur alors qu’ici c’est passionnant pendant 1h30, les répliques fusent, le ton est acerbe et désabusé, l’atmosphère est chaleureuse et le rythme est soutenu.

Alors oui il faut l’avouer les dernières 30 minutes sont assez faible par rapport au reste car cela vire à la romance plutôt basique même si la finalité est belle mais avant cela c’est un festival d’écriture et de réal, l’angle d’approche est excellent au lieu de faire de Bogart, ici parfait pour son rôle de réalisateur/scénariste au bout du rouleau, le rôle principal en fait c’est Ava Gardner qui vampirise le film, le monde n'a d'yeux que pour elle, jamais elle n’aura été autant sublimé à l’écran ici en star montante du cinéma d’origine espagnole qu’elle incarne à la perfection.

Dans ce récit funèbre on se retrouve avec une narration proche d’un Casino avec une grosse présence de la voix off ou l’on va changer de protagoniste principal/narrateur 3 fois en cour de route, chaque homme ayant connu la comtesse va nous dévoiler une nouvelle facette du personnage, le tout enrobé de référence à un conte éveillé à la cendrillon volage et au mythe de Faust retravaillé, celui de l’artiste qui va vendre son âme au diable et à dieu qui vont se livrer un combat acharné.

En plus du duo star Bogart/Gardner qui ont une relation d’entraide mutuelle assez touchante, on a aussi droit à plusieurs personnages masculin plus imbu d’eux même les uns que les autres qui sont juste excellent, Edmond O'Brien a pas volé son oscar et aussi Marius Goring qu’on retrouve souvent chez Powell/Pressburger permettant des joutes verbales mémorable ou Mankiewicz règle ses comptes et vient démystifier l’envers du décor du monde cinéma.

Tous ces producteurs et la Jet set qui l’entoure, ces rois de pacotille tout dans l'apparat et rien dans le crane qui ne prennent même pas plaisir à la vie s’en prennent plein la tronche dans ce film. Le récit est d’une intelligence rare entre private joke et clin d’oeil qui renvoi à ses propres scènes précédentes en forme de boucle et dialogues plus que brillant.

En terme de réal c’est très soigné rien qu’à partir de l’intro ou Mankiewicz nous montre jamais la danseuse mais l’effet que sa danse procure aux différents spectateurs, cela annonce les choix de réal et narration pertinent que Mankiewicz va aligné à une vitesse folle, on voyage entre les mêmes scènes rejoué de plusieurs angles différents, aux flashbacks imbriqué jusqu’aux longs travellings latéraux, le tout relance sans cesse l’histoire dans un équilibre quasi parfait à l’exception de ce dernier acte beaucoup moins cynique, plus classique dans son ton et son fond, plus prévisible dès lors que le mystère autour de Ava Gardner a disparu et qu'elle se range dans une romance au final très hollywodienne.

8/10

[Dunandan]

C'est justement à cause de ce revirement beaucoup plus classique (en termes hollywoodien) et convenu que j'ai trouvé que Mankiewicz ratait un peu sa cible.

[Milkshake]

Oui totalement conscient de la faiblesse voir relative facilité de la dernière partie qui vient un peu gaché le tout mais ce qui précède pendant 1h30 j'ai trouvé ça vraiment excellent du coup je surnote peut être un peu.

Et Ava Gardner là dedans je l'ai trouvé 10 fois plus captivante que dans les Tueurs de Robert Siodmak.

[Mr Jack]

Et Ava Gardner là dedans je l'ai trouvé 10 fois plus captivante que dans les Tueurs de Robert Siodmak.

What ?

[Milkshake]

Ah je dis pas qu'elle est pas bien en femme fatale dans ce film mais dans le Mankiewicz là le rôle est plus subtil, complexe et difficile de plus glamourisé/iconisé une actrice que dans ce film.

Il y a Pandora and the Flying Dutchman qui me fait de l'oeil qui a une bonne réputation dans sa filmo en plus avec James Mason en lead ça doit être bien. Par contre je connais pas du tout Albert Lewin le réal qui a pas fait bcp de film.


Voilà pour la compétition le gif imbattable :

[Milkshake]

Mes avis précédent sur le Herzog, Amenabar et The Keeping Room je sais pas qui les a référencé mais bon c'est 2 lignes torché en 2 sec honnêtement c'est pas digne d'être référencé dans la base.

Après vous faites ce que vous voulez mais il y a un gros travail qui avait été fait justement pour virer ce genre d'avis express de la base.

[Alegas]

C'est moi qui a référencé. C'est pas indigne loin de là, ça exprime ton avis sur le film et ça possède 4-5 lignes argumentées, crois-moi parmi le ménage que j'ai fais dans la Base j'ai supprimé bien pire.
Après, si tu veux pas que ce soit référencé, hésite pas à me le dire.

[Milkshake]

Non mais si j'avais su que ça serait référencé j'aurais peut être écrit quelques lignes en plus. Là la flemme de revenir dessus

[Milkshake]

The Honey Pot de Joseph L. Mankiewicz

Voilà encore un bon Mankiewicz, le début fait un peu peur, le réalisateur nous annonce clairement qu’une pièce de théâtre va être rejoué sous nos yeux, un jeu de dupes, une manipulation à grande échelle, un huis clos cérébral à faire pâlir tous les réal qui se sont frotté au genre du film qui veut cacher son jeu uniquement pour se reposer sur un twist final. Ici le réalisateur ne cesse de surprendre tout en ayant un propos pertinent enrobé dans un Venise à la fois baroque et enjoué.

Dès le premières minutes on a énormément d’informations en tant que spectateur à imprimer proche de l’indigeste avec un Mankiewicz qui pousse son style dans ses derniers retranchements à la limite de la parodie de son côté manipulateur de cinéaste, on a toujours ces dialogues aussi brillant ou l’on parle de jeu en tout genre poker, acting, Hollywood tout en faisant référence à l’Italie du 17ème siècle et à son Volpone comédie funèbre qui sert de ligne directrice à ce scénario, on a du mal à voir ou le réalisateur veut nous mener alors qu’il nous bombarde de référence et de symboles.

Du coup on ne cesse d’extrapoler, pour tenter d’avoir un coup d’avance sur ce qu’il prépare et c’est là toute la limite d’un tel exercice de style c’est qu’à trop vouloir jouer le multiple whodonit et à vouloir nous prendre à contrepied le réalisateur/scénariste évacue finalement assez rapidement tout le jeu mise en abyme et de mise en scène de cet homme sur son lit de mort qui demande à ces ex de revenir se battre pour son héritage. Toute la mise en place de la première moitié n’est finalement pas vraiment exploitée alors qu’on s’attend à un gros et long crêpage de chignon qui va mal viré. Tout cela n’est qu’une énième fumée pour dissimuler la réalité.

D’un autre côté c’est tant mieux puisque qu’à la manière d’un Five Fingers on prend le point de vue des domestiques/employé prêts à subir l’humiliation en tant que salarié pour mieux prendre leur revanche. En découle une histoire d’amour ou l’on se demande qui manipule qui véritablement, la fille simplette qui joue la morale ou l’acteur raté qui joue le détective au grand cœur ? Mankiewicz s’en sort assez brillamment avec des sauts de protagoniste et de point de vue sur l’histoire qui prend un tout autre tournant, on évite notamment le perso de détective un peu balourd inhérent à ce type d’histoire à base de meurtre pour une troupe d’acteur dirigé à la perfection avec élégance et des scènes savoureuses lorsque les masques d’ange tombent pour révéler les véritables intentions de chacun lié à l’appât du gain.

Le cœur de l’histoire reste ce grand dandy au bord du précipice qui profite de la moindre seconde pour faire des cabrioles et autre saut sur fond de musique classique, comme un jeune qui voudrait revivre ses premiers amours et profiter à fond de l’instant présent, réévaluant la valeur du temps qui passe. Tout cela en gardant un ton cynique plein de tristesse propre à Mankiewicz sur un monde contemporain qu’il dénigre préférant le vieux Venise à la mégalopole de L.A., ses hamburgers, son Hollywood, ses scripts prémâchés et ses conventions qu’il s’amuse à saborder pour mieux les embrasser avec superbe plan final happy ending contrarié sur la place Saint Marc.

7.5/10