Comfort Women - Bruce Le (1992)
Un ex-clone de Bruce Lee qui se reconvertit dans le cinoche d'exploitation qui dénonce, il y a de quoi être étonné, surtout quand il est le premier a évoquer un sujet très fort : celui des femmes de réconfort. Alors petit topo historique pour ceux qui ne sauraient pas de quoi il s'agit, c’était le terme hypocrite employé pour évoquer le système d'esclavage sexuel mis en place et encouragé par le Gouvernement Japonais suite au tollé du Massacre de Nankin en 1937 où les viols s'enchainaient et avaient choqué la communauté internationale, dès lors pendant 10 ans de nombreuses femmes kidnappées (essentiellement coréennes et japonaises) ou dupées par divers stratagèmes, vont assouvir les besoins sexuels des militaires au front dans le plus grand secret, un crime de guerre houleux qui n'a été reconnu que très récemment par le Japon suite a des pressions intempestives. Mieux vaut tard que jamais.
Derrière,
Comfort Women fait partie du giron de la Category III, ce qui veut dire que le film ira franco sur les détails graphiques qu'ils soient violents ou sexuels, ce qui amenuise d'emblée la volonté de faire un film plus objectif et sérieux sur la question, car comme un film comme
Camp 731, on sent le désir de revanche face a l'envahisseur japonais et du coup, il prend un malin plaisir a charger la mule avec plus ou moins de bonheur (bien que contrairement a
Camp 731, j'ai trouvé le film moins malhonnête et haineux dans son approche car la majorité des persos présentés sont japonais) pour monter en épingle dans un climax vengeur jouissif que n'aurait pas renié le Tarantino de
Django Unchained et
Inglourious Basterds. Derrière la partie exploitation qui est bien menée (quoi que l'idée de la journaliste infiltrée comme fil conducteur de l'histoire, c'est pas tip-top) et son pathos qui est inévitable,
Comfort Women perd des points parce que justement le sujet méritait mieux que ça, il y a tellement a dire sur la mise en place de cette pratique, les détails de leur fonctionnement (on parle très peu des normes sanitaires pointilleuses afin de ne pas contaminer les soldats) et surtout son démantèlement qui s'est fait bien après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Au final, je serais de l'avis de Julien Sévéon, c'est un film historique médiocre mais un bis sympathique.
6/10