[oso] Ma prose malade en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Dunandan » Jeu 21 Jan 2016, 15:45

Sans qu'il y ait forcément un message, il y a toujours une intention derrière (je fais mon chieur :mrgreen:).
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Jeu 21 Jan 2016, 15:49

osorojo a écrit:Et puis, si je joue le salopard, j'dis que le film est un putain de spot anti tabac :eheh:

T'as lu le gag de Gotlib sur le film? :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Jeu 21 Jan 2016, 16:12

pabelbaba a écrit:
osorojo a écrit:Et puis, si je joue le salopard, j'dis que le film est un putain de spot anti tabac :eheh:

T'as lu le gag de Gotlib sur le film? :eheh:


Je savais pas qu'il en avait fait un gag. J'vais essayer de le trouver :mrgreen:
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125 rue Montmartre - 7,5/10

Messagepar osorojo » Jeu 21 Jan 2016, 20:08

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125 RUE MONTMARTRE

Gilles Grangier | 1959 | 7.5/10
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Voici un bel exemple de petit film intelligent qui remplit parfaitement son office, divertir sans prendre son spectateur pour un âne. Quand souvent, lorsqu’il est question de petite trame manipulatrice, cette dernière se voit engraisser de tout un tas d’artifice histoire de noyer 4 fois le poisson, ici rien de tout cela, Gilles Grangier a confiance en son script et va à l’essentiel. Résultat, en 1h20 à peine, il boucle son histoire et réussit à surprendre la petite paire d’yeux qui n’a pas forcément cherché à découvrir le pot aux roses.

Alors, c’est certain, pour divertir son audience, Grangier dispose d’un atout en or massif à savoir un Ventura dopé à la bonne bouffe qui met en marche son charisme légendaire dès sa première apparition et en sera quitte pour un Lino show magistral jusqu’à la fin. En guise de petite diversion au tour de magicien qui se prépare, on ne fait pas mieux. De quoi se laisser berner avec le sourire et en redemander. D’autant plus que le bougre est entouré de seconds rôles croustillants, à l’image de Jean Desailly qui trouve la partition parfaite pour jouer un petit commissaire vif d’esprit qui sert de trait d’union taquin entre mystère et résolution.

Mais si 125 rue à Montmartre est si efficace, c’est parce qu’il est rondement écrit, ni plus, ni moins. L’exposition est un modèle du genre, efficace en diable. En une quart d’heure à peine tous les enjeux sont posés, les personnages n’ont plus de secret pour personne, les règlements de compte peuvent alors se mettre en route à un rythme effréné jusqu’au dénouement.

Et puis, cerise sur le gâteau, Audiard est aux dialogues, et c’est un véritable festival. Ventura s’en donne à cœur joie et malmène ses cordes vocales pour rendre hommage à ce maître qui lui a tant de fois nourri le gosier en punchline fleuries. Le voir bousculer cet homme enfant qui lui est tombé sur le coin de la goule, c’est un vrai plaisir pour tout amateur d’argot typé vieille France. Une intonation, un débit de parole, une manière de jouer du verbe de vieux bandit qui dériderait n’importe quelle vieille rombière.

En bref, si je comprends qu’on puisse trouver ce 125 rue Montmartre gentiment anecdotique, efficace mais pas forcément marquant, il m’a pour ma part réellement enthousiasmé, le père Lino y est sans aucun doute pour beaucoup comme mon admiration sans faille pour la plume chantante d’Audiard. Le genre de petite bobine qui file la banane et donne envie d’en enquiller une pelletée d’autres.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mark Chopper » Jeu 21 Jan 2016, 20:25

Yep, beaucoup aimé celui-là. Par contre je crains d'avoir fait le tour de tous les polars avec Lino :?
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Jeu 21 Jan 2016, 21:14

J'pense qu'il m'en reste encore pas mal pour ma part, et c'est tant mieux :mrgreen:

T'as vraiment fait tout le tour, parce qu'il a une filmo de fou quand même ^^
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Jeu 21 Jan 2016, 21:26

Je suis sûr qu'il a fait l'impasse sur Le Gorille vous salue bien. :mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mark Chopper » Jeu 21 Jan 2016, 21:29

osorojo a écrit:T'as vraiment fait tout le tour, parce qu'il a une filmo de fou quand même ^^


Bah oui, mais pas que du polar, loin de là.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mr Jack » Dim 24 Jan 2016, 19:18

Je note le 125 rue montmartre, je connaissais pas du tout. :super:
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Papillon aux ailes ensanglantées (Un) - 6,5/10

Messagepar osorojo » Dim 24 Jan 2016, 19:44

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UN PAPILLON AUX AILES ENSANGLANTÉS

Duccio Tessari | 1971 | 6.5/10
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Celui qui s’intéresserait aux ailes souillés du papillon pour son aspect giallesque pourrait rester sur sa faim : le film de Duccio Tessari reprend certes les codes et l’aspect mystérieux du genre mais en propose un traitement beaucoup plus didactique. La chasse au détraqué qui tue à la lame rétractable est bien au cœur de son récit, mais il lui sert surtout de prétexte pour montrer tous les partis concernés par une exsanguination maladroite. Police et méthodes scientifiques d’enquête, justice et plaidoiries interminables d’avocats qui se tirent la bourre pour savoir lequel possède le meilleur pouvoir de persuasion, entourages meurtris de la pauvre victime et bien entendu tiraillements dépressifs et âme malade des porteurs de lame, chacun intervient à sa manière dans le récit.

Un tour d’ensemble précis, orchestré avec patience, qui permet de faire d’un papillon aux ailes ensanglantées un film policier complet dont la mécanique du mystère fonctionne. Son final, sans être vraiment inattendu, se laisse tout de même espérer grâce à une narration qui laisse planer efficacement le doute quand à l’identité du salopard qui joue de l’opinel dans les sous-bois. C’est en abusant sans vergogne de flashbacks bien sentis que Tessari compose son histoire, lance des pistes de réflexions et brosse, dans le même temps, un portrait bien noir du mariage et plus généralement de la notion de couple. Si la passion existe, elle conduit à l’irréparable, et lorsqu’elle n’est pas de la partie, c’est un jeu de tromperies vicieuses qui la remplace.

Une intention première de corser l’exercice basique du giallo à saluer mais qui manque un peu de personnalité en matière de mise en scène. Il y a bien quelques jolies scènes (notamment quand la belle Helmut Berger goûte aux plaisirs de l’adultère ou bien la confrontation finale très graphique) mais dans l’ensemble, Duccio Tessari ne s’appesantit pas vraiment sur ses images, le planter de couteau est tristement fadasse.

Fade, c’est ce qui me vient en tête pour caractériser Un papillon aux ailes ensanglantées malheureusement. Le potentiel est bien là, mais à vouloir jouer la carte du réalisme de manière un peu trop pragmatique, Tessari met de côté la mythologie même du giallo : ses lumières habiles, ses corps qui la cherche et ses salopards qui s’éteignent dans leur mystère. En l’occurrence ici, lorsque le générique de fin prend d’assaut l’écran, la réflexion s’arrête, la messe a été dite, un peu trop clairement à mon goût.
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Espion Lève Toi - 4/10

Messagepar osorojo » Lun 25 Jan 2016, 19:53

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ESPION, LÈVE-TOI !

Yves Boisset | 1982 | 4/10
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Yves Boisset s’attaque avec Espion, Lève-toi, aux manipulations politiques à grande échelle, aux mystères entourant les renseignements généraux ainsi qu'aux hommes de l’ombre qui sont leurs marionnettes. Sur le papier, le sujet est passionnant et voir Boisset s’en emparer prometteur : sa réputation de frondeur radical en laisse espérer un traitement sans concession.

Malheureusement, Espion Lève-toi se contente de faire du sur-place, tente de jouer la carte du film d’espionnage particulièrement ambitieux et se plante dans les grandes largeurs. Pourtant entouré d’acteurs qui n’ont plus rien à prouver quant à leur talent, Boisset manque à les diriger. Voir Ventura perdu dans un rôle qu’il ne semble jamais comprendre est assez déroutant, où est passé son légendaire charisme, il apparaît ici balbutiant, théâtral presque. Quant aux germano-français qui l’entourent, c’est l’hécatombe, à l’image de la morne Krystyna Janda, ils se contentent tous de débiter des dialogues pompeux qui s’étirent de manière inutile pour faire grandir un mystère dont l’intérêt s’évapore au fur et à mesure que l’ennui s’empare du cadre.

Alors quand l’épée de Damoclès qui plane au dessus de l’agent fraîchement éveillé s’abat sur sa nuque, l’intérêt n’y est plus, les personnages importants disparaissent avec fracas sans pour autant générer une quelconque émotion. Espion lève-toi fait l’effet d’être aussi froid que son sujet, sa fin est dans la lignée hésitante du ventre mou qui la précède, implacable pendant 5 minutes, puis convenue dans ses dernières secondes, alors qu’elle se veut certainement d’un noir radical. Généralement, ce genre de parti pris si définitif cloue le spectateur à son siège, le laisse seul avec la surprise de l’instant en guise d’ultime réflexion, mais il n’en est rien ici, bien au contraire ; l’ultime coup de massue se déguste sans réel plaisir sinon celui d’être enfin délivré de son désœuvrement.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Lun 25 Jan 2016, 19:55

Pas mieux, a part la scène d'intro qui déchire, c'est vraiment pantouflard a souhait.
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Lun 25 Jan 2016, 19:58

Bien déçu là, vu le cast et le sujet, j'partais confiant :o
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Lun 25 Jan 2016, 22:00

Il met tout le monde d'accord celui-là. :mrgreen:
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Révoltés de la cellule 11 (Les) - 7/10

Messagepar osorojo » Mar 26 Jan 2016, 19:48

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LES RÉVOLTÉS DE LA CELLULE 11

Don Siegel | 1954 | 7/10
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En équilibre timide entre film spectacle et œuvre documentaire, les révoltés de la cellule 11 témoigne de la passion évidente d’un réalisateur pour le sujet qu’il s’accapare. Sous l’impulsion de Walter Wanger, producteur fraîchement sorti de cabane où il séjournait pour avoir plombé un homme qu’il suspectait d’avoir fricoté avec sa promise, Don Siegel réalise un état des lieux saisissant de la vie carcérale en faisant état de conditions de détention peu reluisantes et, surtout, ne manque pas l’occasion d’investir une prison en « parfait » état de fonctionnement pour faire parler ses optiques : si son approche est avant tout critique, elle est aussi génératrice d’une photographie à tomber. Entre deux dialogues vachards dénonçant les maillons rigides d’une hiérarchie carcérale qui s’inquiète plus de la réputation des murs qu’elle garde que de ce qui s’y passe, Don Siegel joue avec les lignes joueuses que lui offre la prison de Folsom, dont on retient notamment les coursives interminables, filmées au raz de ses passerelles métalliques celles qui leur donnent des airs d’arènes intimidantes dont le calme annonce les combats à venir.

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Une arène qui se nourrit de revendications bruyamment formulées par des détenus forts en tronche dont le chef, sans peur et sans reproche, l’excellent Neville Brand, fait rugir son charisme, sa mâchoire carrée et ses traits vifs : l’homme est intègre, réellement concerné et très en colère. Un état d’esprit qu’il partage avec deux bras droits que tout oppose : un ancien militaire bien décidé à ne pas franchir les limites fixées par ses principes et Leo Gordon, pressé d'en découvre, authentique ex-taulard ayant fait parler son tempérament à Folsom quelques années auparavant, l’homme le plus effrayant qu’aurait rencontré Siegel dans sa vie. Quand on connaît l’intérêt du bonhomme pour les tempéraments bien trempés, ce n’est pas une remarque à prendre à la légère et on veut bien le croire : Leo Gordon marque la cellule 11 de son physique imposant et ses pauvres compagnons de cellule des dix phalanges qui lui servent d’interprètes lorsqu’elles se plaisent à meurtrir la chair.

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La tentative de Siegel de faire cohabiter réalisme et spectacle est louable autant qu’elle est, sans doute, la limite des révoltés de la cellule 11. En effet, l’approche documentaire prend graduellement de l’ampleur en même temps qu’elle est freinée par un récit voulu cinématographique (le face à face par mur interposé entre policiers qui garnissent l’enceinte de la cellule de pack de dynamite et les taulards qui les épient, oreilles contre le mur, est une séquence qui fonctionne autant visuellement qu’elle paraît bien peu probable), ce qui empêche le film de vraiment s’assumer.

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De même, la multiplication des points de vue qui permet à Siegel de faire un tour complet des dysfonctionnements du milieu carcéral, l’empêche de filmer la montée en puissance d’un personnage en particulier qui pourrait faire naître l'émotion (ce que parviendra à faire Jacques Becker dans Le trou quelques années plus tard en se concentrant uniquement sur une cellule, ses 5 habitants et leur collaboration pour un méfait commun) et apporter plus de relief à la conclusion d'une histoire pourtant passionnante, qui, en l'état, n'est pas manquée, mais se contente d’être mi-figue mi-raisin, entre happy-end maladroit et triste réalité.
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