007 Spectre
Sam Mendes
"Welcome, James. You've come across me so many times, yet you never saw me. What took you so long ?"
Après 23 James Bond vus en 2015, voici le 24e et dernier en date. Au vu des différentes critiques, je m’attendais au pire. Finalement, Spectre n’est pas mauvais, et surtout très loin des James Bond de l’ère Moore auxquels certains le comparent.
Comme d’habitude, l’ouverture de ce nouvel opus est réussie. Un superbe plan séquence, suivi d’une poursuite et d’un combat dans un hélicoptère qui se termine avec le générique d’ouverture injustement critiqué. A noter le retour du GunBarrel qui revient en début de film !
Après s’être fait remettre en place par M, qui lui interdit de continuer son enquête, Bond part à Rome où il découvre l’organisation secrète nommée Spectre. Pendant ce temps, M fait face en interne au souhait de remplacer le programme 00 par une surveillance globale.
L’idée de Mendes de lier les quatre opus de Craig est très bonne. Les Bond du passé avaient quelques liens entre eux, mais c’était un joyeux bordel. Des personnages qui se croisent, mais ne se reconnaissent plus l’épisode suivant. Des Bond qui changent de visages, mais se souviennent de choses passées (notamment le mariage) …. Bref, un joyeux bazar qui n’avait ni queue ni tête.
Le reboot amené par Casino Royale aura fait clairement du bien à la saga. Aucun lien avec les opus passés, mais des liens entre les quatre de l’ère Craig.
Néanmoins, on peut reprocher un manque d’approfondissement. Certains échanges entre les différents protagonistes auraient gagnés à être quelque peu allongé plutôt que d’être coupés tous les 5 minutes par une baston, une course poursuite ou une explosion. Au final, on sait que tout est lié, mais on a du mal à bien comprendre comment (et on se doute que ce n’était sûrement pas prévu à l’origine).
Les 2h30 du film passent comme une lettre à la poste. Mendes nous offre des moments visuellement très chouette. La scène où l’on découvre l’organisation Spectre, avec Waltz tapis dans l’ombre. La course poursuite en voiture dans les rues de Rome. L’ouverture en plan séquence ….
Daniel Craig est toujours aussi intéressant dans le costume de Bond. Il évite les punch line grotesque de certains de ces prédécesseurs, et garde ce côté humain et torturé. Q (Ben Wishaw), MonneyPenny (Naomie Harris) et M (Ralph Fiennes) font parfaitement le job. Côté méchant, Waltz s’impose en leader de l’organisation Spectre. Un visage plus souriant que celui de Craig, mais clairement un esprit bien plus malsain et détraqué. Un décalage intéressant, en particulier lors de leur face à face au travers d’une vitre dans l’ancien siège du MI-6. C’est côté Bond Girl que ça ne fonctionne pas. On oubliera très vite Monica Bellucci, et on aurait aimé faire de même avec Léa Seydoux. Notre petite Frenchie nous offre un jeu bancal, et ne réussit jamais à s’imposer. Dommage, car il est clair que le personnage de Seydoux est censé faire écho à Vesper Lynd. Hélas, elle ne lui arrive pas à la cheville !
Spectre reste un très bon James Bond, et confirme que le reboot de la saga est quasiment réussi (Quantum of Solace gâche quelque peu le résultat). Malgré l’erreur de casting qu’est Léa Seydoux, et le fait que les liens entre les différents opus soient trop vite expédiés, ce 24e opus de l’agent secret le plus célèbre reste un bon cru, et ce n’était pas facile de faire suite à l’excellent Skyfall. On a plus qu’à croiser les doigts pour que Mendès et Craig signent un dernier film ensemble pour boucler la boucle !
7/10