[nicofromtheblock] Mes avis rapides de 2016

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EARLY WINTER
Michael Rowe - 2015
6,5/10

Un film bien dépressif comme je les aime. Après Année bissextile, le réalisateur australien nous livre un drame sur la vie d'un quarantenaire tombé dans une routine destructrice : routine de la vie de couple où les prises de tête ont remplacé les moments de tendresse et routine du travail dans une maison de retraite où il côtoie la mort au quotidien. Le tout est ponctué par des traumas du passé qui refont surface. Le réalisateur filme ça d'une manière froide et figée à la façon d'un Michel Franco ou d'un Michael Haneke mais avec une ambiance quand même moins pesante. Comme à son habitude, Suzanne Clément est impeccable et Paul Doucet s'en sort très bien également (il fait penser à une sorte de Grégory Gadebois canadien). L'ambiance est faite de façon à ce qu'on pense que le film va mal finir et finalement la fin ouverte, sans être optimiste, nous permet de respirer un peu quand même.

JANIS
Amy J. Berg - 2015
7,5/10

Après Amy Winehouse l'année dernière, c'est au tour de Janis Joplin d'avoir droit à son documentaire. Malgré une narration très linéaire (on suit la chanteuse de son enfance à sa mort), le film est intéressant à suivre car très bien documenté. La réalisatrice de documentaire confirmée Amy Berg (Délivrez-nous du mal, West of Memphis) est allé fouiller dans les archives et a interviewer de nombreuses personnes dans l'entourage de la chanteuse pour nous livrer un portrait à hauteur humaine, loin de l'image iconique qu'on connait. Seul bémol : les images d'archives sont dans un triste état.

JEREMIAH JOHNSON
Sydney Pollack - 1972
8/10

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours pensé que ce film était un pur "man vs. wild". Au lieu de ça, j'ai découvert un parcours initiatique à travers le grand Ouest sauvage parsemé de multiples rencontres qui vont façonner le héros et créer sa légende. Sydney Pollack met parfaitement en valeur les décors de l'Utah et ses montagnes enneigées et arrive à nous plonger dans cette Amérique du XIXème siècle avec une certaine originalité alors que de nombreux westerns avaient déjà traité de cette période. Quant à Robert Redford, il nous livre l'un de ses rôles les plus charismatiques. Et l'ensemble est accompagné d'une BO fort réussie.

NOUS SOMMES LA NUIT
Dennis Gansel - 2010
5,5/10

Un film de vampires allemand, c'est suffisamment rare pour être signalé. Surtout quand on y retrouve Nina Hoss, une des actrices les plus en vue du cinéma allemand, dans un des rôles principaux. Après le succès de La vague, Dennis Gansel s'essaye donc au film de vampires et reprend tous ses codes en les adaptant à un univers féminin. Tant que le film garde un ton intimiste, ça fonctionne plutôt bien mais quand il essaye de s'aventurer vers l'action, le résultat devient bien moins convainquant. On pourra également noter un problème au niveau des ellipses jour/nuit qui sont un peu bâclées. Le film qui se veut clairement féministe dans sa première partie se rate bien sur la fin, comme si le réalisateur ne savait pas vraiment où il allait. Heureusement, on se laisse porter par le charisme de Nina Hoss et le charme de la belle Karoline Herfurth. On est loin des classiques du genre mais ça vaut bien un Twilight !

SNOOPY ET LES PEANUTS : LE FILM
Steve Martino - 2015
6/10

J'avais un peu peur de l'animation mais finalement, ça passe plutôt bien. Le film a un bon rythme et on ne s'ennuie pas. Par contre, j'ai trouvé que ça manquait de connexion entre Charlie Brown et Snoopy : leurs histoires sont liées par les thématiques mais elles se déroulent en parallèle sans vraiment se rejoindre ... D'ailleurs, j'ai préféré la partie avec Charlie Brown et les gamins que celle avec Snoopy et le Baron Rouge. C'est un film d'animation divertissant qui devrait plaire aux adeptes de la BD mais il ne prend aucun risque et semble juste suivre un cahier des charges imposé.

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L'HOMME VENU D'AILLEURS
Nicolas Roeg - 1976
7,5/10

Comme à son habitude, Nicolas Roeg nous livre un film au ton assez étrange : entre drame humain et film de SF, il nous plonge dans la vie de cet extraterrestre interprété magnifiquement par David Bowie et son physique atypique cherchant à repartir sur sa planète tout en profitant des plaisirs terrestres. Il m'a bien fallu 30 minutes pour comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire mais ensuite, on s'accroche progressivement à ce personnage excentrique. En adaptant le roman de Walter Tevis, le réalisateur crée un personnage complexe qui porte le film à lui seul malgré les belles prestations de Rip Torn et Candy Clark dans les seconds rôles. Une belle découverte.

POINT LIMITE ZÉRO
Richard C. Sarafian - 1971
7/10

J'ai une impression assez bizarre après avoir vu ce film. D'un côté, le film s'inscrit totalement dans l'esprit rebelle propre à la fin des années 60 (avec les manifestations contre la guerre de Vietnam) mais d'un autre côté, avec le recul, le message "anti-etablishment" se révèle assez polémique. En effet, il n'y a pas de demie-mesure et la police est représentée comme un opposant à la liberté de chacun. Après, cinématographiquement parlant, c'est vraiment efficace : alternant les scènes de course-poursuites et les scènes avec le DJ, le film garde un rythme d'enfer du début à la fin. Et la BO est fort bien choisie.

TÉMOIN A LOUER
Jeremy Garelick - 2015
6/10

Je dois avouer que le sujet déjà traité mainte et mainte fois dans les comédies (Very bad trip, Wedding crashers) ne m'attirait pas plus que ça. Et il faut avouer que le film n'innove pas vraiment. Heureusement, le duo Josh Gad/Kevin Hart a une bonne alchimie et au-delà du thème du mariage, le film traite également de l'amitié avec une certaine justesse. L'humour ne fonctionne pas à chaque fois mais il y a quelques scènes bien sympa. Et puis, ça fait plaisir de revoir la belle Nicky Whelan qui se fait trop rare.

EN TAULE : MODE D'EMPLOI
Etan Cohen - 2015
6/10

Ce film est un vrai festival Will Ferrell qui devrait plaire aux fans de l'acteur. On a connu Etan Cohen plus inspiré (scénariste de Tonnerre sous les tropiques et Idiocracy) : ici, il nous livre une comédie sur la différence de classe sociale et les clichés qui en découlent. Malgré tout, certaines scènes fonctionnent plutôt bien grâce au duo Ferrell/Hart qui s'en donnent à cœur-joie. Surtout que Kevin Hart est un peu plus en retenue que d'habitude. Côté casting féminin, Alison Brie est toujours aussi sublime même si son rôle ne sert clairement pas à grand chose ! Une petite comédie qui se regarde plutôt bien sans être marquante pour autant.

LES PRÉDATEURS
Tony Scott - 1983
7,5/10

Merci à France 2 pour la diffusion de ce premier film de Tony Scott que je n'avais jamais eu l'occasion de voir. Le réalisateur nous livre un film de vampires à l'ambiance onirique très réussie souligné par une mise en scène déjà très classe et une belle photographie de Stephen Goldblatt. Le casting assez improbable s'en sort également à merveille : David Bowie joue un vieux vampire charismatique qui disparaît malheureusement un peu trop vite, Catherine Deneuve est surprenante en "reine-mère" possessive et la jeune Susan Sarandon prouve déjà toute l'étendue de son talent. Et puis le morceau classique de Ravel scelle cette ambiance poétique. Une autre belle surprise avec David Bowie !

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JE VOUS SOUHAITE D’ÊTRE FOLLEMENT AIMÉE
Ounie Lecomte - 2015
6/10

Du cinéma d'auteur français dans la plus pure tradition ... Le film tient surtout sur son duo d'actrices : Céline Sallette et Anne Benoît s'en sortent très bien dans les rôles d'une mère et de sa fille qui se rencontrent par hasard sans connaitre leur filiation. A part ça, le film traite de multiples thèmes tels que la naissance sous X, les problèmes de couple, le racisme, le métier de kinésithérapeute mais c'est traité de façon trop classique et la réalisatrice n'arrive jamais à rendre le tout intéressant. Un film vite vu, vite oublié.

FINAL GIRL
Tyler Shields - 2015
3,5/10

Il est rare qu'une idée à la con sur le papier donne un bon film au final et ce film n'échappe pas à la règle. Déjà, il y a une grosse erreur de casting : Abigail Breslin n'est absolument pas crédible en jeune fille formée pour tuer de sang froid, surtout quand le film décide de faire une ellipse totale sur sa formation ! Après, le film n'a clairement pas un budget à la hauteur de ses intentions et on se retrouve avec une chasse à l'homme en forêt où il ne se passe pas grand chose, les quelques scènes d'affrontement étant bâclées vite fait. Heureusement, le film ne fait qu'1h20. Je vais plutôt aller me remater Hanna de Joe Wright qui est d'un tout autre niveau.

CAROL
Todd Haynes - 2015
7,5/10

Une mise en scène sobre et classieuse, une photographie d'Ed Lachman léchée, une musique de Carter Burwell inspirée, une reconstitution des années 50 soignée : tout est là pour faire un grand film. Cate Blanchett et surtout Rooney Mara , tout en fragilité, donnent à leurs personnages et à cette romance impossible une vraie consistance. Le film se veut avant tout une chronique sur le statut de la femme dans les années 50 et donc manque peut-être un peu d'émotion dans sa romance : la bande-annonce laissait présager de quelque chose aussi poignant que Sur la route de Madison mais ça n'est pas le cas. Malgré ça, on a quand même la scène d'amour lesbienne la plus sensuelle depuis Mulholland Drive. En l'état, Todd Haynes livre un très beau portrait de femmes porté par 2 actrices resplendissantes. A noter que la nomination de Rooney Mara pour l'Oscar du meilleur second rôle, c'est juste une grosse blague : elle vole la vedette à Cate Blanchett et tient clairement le rôle principal du film.

LE GARÇON ET LA BÊTE
Mamoru Hosoda - 2015
8/10

Dans ce nouveau film, Mamoru Hosoda reprend la formule de ses précédents films pour nous livrer un conte initiatique plongé dans un univers fantastique. Et il y brasse de nombreux thèmes : recherche d'une figure paternel, formation à un art où le maître comme l'élève apprend au contact de l'autre, rapport de l'homme à la colère, c'est autant de thèmes traités avec justesse. A cela, il associe de la mythologie japonaise mais aussi des références au mythe de Moby Dick permettant au public occidental d'y trouver plus facilement un écho. Visuellement, c'est toujours aussi superbe autant dans les décors que dans les scènes d'action. Hayao Miyazaki et Isao Takahata peuvent prendre leur retraite tranquillement : Hosoda est là pour prendre la relève en chef de file de l'animation japonaise.

BANG GANG (UNE HISTOIRE D'AMOUR MODERNE)
Eva Husson - 2015
6/10

Vendu comme un Larry Clark à la française, ce premier film de Eva Husson reste assez prude dans sa première partie avant de se lâcher un peu plus dans sa seconde partie. Côté casting, les jeunes acteurs s'en sortent plutôt bien à part Daisy Broom qui joue faux la moitié du temps à l'inverse de Marilyn Lima qui dégage vraiment quelque chose dans son jeu. Finalement, c'est les passages un peu atmosphériques qui passent le mieux accompagnés d'une BO electro plutôt sympa. Enfin, je n'ai pas aimé la fin du film qui s'inspire d'un fait divers survenu dans une université américaine (propagation d'une MST) pour nous livrer un message moralisateur qui à l'encontre du reste du film. Une semi-déception : ça n'est pas encore aujourd'hui qu'on aura un Ken Park à la française.