[oso] Ma prose malade en 2016

Modérateur: Dunandan

Prodigal Son (The) - 8/10

Messagepar osorojo » Ven 15 Jan 2016, 19:28

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THE PRODIGAL SON

Sammo Hung | 1981 | 8/10
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The prodigal son baigne dans une sincérité évidente, celle d’un cinéaste qui ne badine jamais avec son art dès lors qu'il est question de mettre en scène le spectaculaire. Quand la tatane corrige, elle sonne sourd, lorsqu’elle enseigne, elle continue de cingler avec violence, la souffrance est nécessaire à l’apprentissage d’une discipline d’autant plus exigeante qu’elle offre souvent la mort en guise de récompense. Où comment, en l’espace de deux séquences qui se juxtaposent, Sammo Hung joue avec les zygomatiques de son audience en composant des personnages amusants avant de les placer face au réel d’un monde qui n’est pas toujours tendre : une gorge s’entaille aussi facilement qu’elle a pu rire quelques minutes avant de rendre son dernier souffle.

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C’est cette alliance subtile de comédie kung-fu à l’ancienne et de violence funeste qui fait la particularité de Sammo Hung. Si cela fonctionne autant ici, c’est parce que le bonhomme trouve le bon dosage entre drame radical et décontraction d’un sujet qui doit avant tout divertir. Il n’hésite d’ailleurs pas pour l’occasion à donner de sa personne pour offrir à son public un entracte familial particulier où il est question de calligraphie acrobatique, ni à faire de son jeune héro déterminé l’archétype du disciple pur qui se dédie entièrement à sa vocation, pour faire de son film un divertissement familial qui ne sombre pas dans le doucereux.

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Emballé en 1h30 à peine, The prodigal son est une bobine généreuse à tous les niveaux. Ses combats, nombreux, sont d’une percussion à toute épreuve, sa mise en scène est souvent inspirée (on retiendra notamment l’infiltration d’un commando Ninja dans les coulisses d’un théâtre mutant en une énorme scène de crime) et surtout, il est envahi d’acteurs qui donnent sans cesse le meilleur, qu’il s’agisse de jouer les ingénus, de fendre l’air de leurs poings, de pousser la chansonnette ou de déboîter des tibias en hurlant comme des sourds.

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Autant de douceurs qui font que la séance marque autant par son ambiance bon enfant que par ses combats rugueux. Qu’il est plaisant de se voir proposer pareil divertissement qui sait rassasier autant les amateurs de tatanes énervées que les amoureux de petites comédies faussement mièvres habitées de personnages décalées comme peuvent l’être ici le fiston préservé par son papa ou la fille un peu gauche de sieur Sammo. Un personnage déphasé à la fois amusant et touchant que seul le cinéma HK sait mettre en scène sans avoir l’air trop ridicule. Bref, n’hésitez plus si vous n’avez pas encore poussé la porte du temple, le kung-fu par Mr Hung, c’est à déguster sans modération.
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Men from the gutter - 8/10

Messagepar osorojo » Sam 16 Jan 2016, 12:25

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MEN FROM THE GUTTER

Lam Nai-Choi | 1983 | 8/10
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Sois prévenu petit curieux, ici pas de jérémiades larmoyantes ni de rédemption en carton, bienvenue à HK, Men from the gutter c’est du polar poisseux, sec et nerveux qui préfère l’action à la narration, la poésie frénétique d’un corps qui s’éteint aux lourdes tirades interminables. 80 minutes, c’est tout ce dont a besoin Lam Nai-Choi pour tapisser d’un pourpre chaud le coupe-gorge poisseux qu’est Hong Kong, cité grisonnante devenue le théâtre de jeux dangereux entrepris par des âmes meurtries en quête de réparation. Casse en préparation d’un côté, vengeance brutale de l’autre, il n’en faut pas plus pour captiver l’attention. La galerie de personnages est réduite, les enjeux dramatiques également, peut alors complètement s’exprimer le cœur musclé d’une bobine à l’énergie folle qui fait la part belle à une mise en scène propulsée à la strychnine.

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C’est armé d’une caméra sur ressort que Lam Nai-Choi met en images son jeu du chat et de la souris entre truands déterminés et flics consciencieux, rappelant, à qui aura la bonne idée de se rassasier du spectacle, tout le panache du cinéma HK et sa caractéristique première : s’exprimer à chaque instant dans l’action. Qu’il s’agisse de filmer un salopard prendre la poudre d’escampette en jouant du rappel sur la façade d’un immeuble qui touche le ciel ou de capter la poudre qui sort des flingues d’une vingtaine de petits cabotins bien décidés à se trouer mutuellement la peau, le savoir-faire de ce cinéma bien particulier impressionne, et celui de Lam Nai-Choi plus précisément.

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Un certain nombre d’amoureux du polar hardboiled HK considèrent Men from the gutter comme un incontournable du genre. Je les rejoins tant il est l’exemple typique du film qui se satisfait de sa condition d’actionner radical, rappelant furieusement aux nouveaux qui tentent de le copier en engraissant leur proposition d’une intrigue tarabiscotée qu’il faut parfois aussi savoir se focaliser sur l’essentiel : en l’occurrence ici un personnage charismatique (Jason Pai Piao l'énervé impassible), un bodycount généreux, des prises de vue nocturnes du plus bel effet et une caméra à l’agilité diabolique pour conjuguer les deux sur bobine.

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Découverte marquante pour ma part d’un film qui est à mon sens un peu trop ombragé par Story of Ricky, récréation over the top d’une violence inouïe, chérie par les amateurs de péloches complètement fêlées, alors qu’il témoignait d’un potentiel certain. De quoi en tout cas me mettre quelques étoiles dans les yeux au point de vouloir creuser la filmographie de Lam Nai-Choi et y découvrir ses autres polars : Brothers from Walled City, Killer’s nocturne et Her vengeance.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mark Chopper » Sam 16 Jan 2016, 12:34

au point de vouloir creuser la filmographie de Lam Nai-Choi et y découvrir ses autres polars : Brothers from Walled City, Killer’s nocturne et Her vengeance.


Brothers machin je ne connais pas, mais les deux autres faut oublier :eheh:

Entre un mec qui affronte un kangourou sur un ring et un rape & revenge tout moisi, ce n'est pas la peine.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Sam 16 Jan 2016, 12:52

Sérieux ? Il n'aurait fait qu'un seul polar de fou ? :(
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Sam 16 Jan 2016, 15:33

Her Vengeance, j'aime beaucoup perso.

Et Brothers from Walled City, c'est correct mais dispensable.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Scalp » Sam 16 Jan 2016, 15:38

Her Vengeance c'est tout miteux.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mark Chopper » Sam 16 Jan 2016, 15:40

Je me souviens juste du fight en fauteuil roulant :eheh:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Sam 16 Jan 2016, 15:43

La meilleure scène du film. 8)
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Jack Spret » Sam 16 Jan 2016, 16:04

Cool pour Prodigal Son, y'a vraiment moyen que je kiffe vu ta note et Vodkaster qui me prévoit 99 de satisfaction :mrgreen:


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Sam 16 Jan 2016, 16:16

Tu peux le tenter sans crainte, en plus il ne dure qu'1H30, tu prends pas trop de risque :mrgreen: Il ne lui manque qu'une scène vraiment au dessus, un truc encore plus marquant que le reste, mais c'est vraiment un film qui fout la banane :mrgreen:

@ux trois autres loustics, ben du coup, j'vais le tenter ce rape and revenge miteux :mrgreen:
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Max et les ferrailleurs - 8/10

Messagepar osorojo » Dim 17 Jan 2016, 12:35

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MAX ET LES FERRAILLEURS

Claude Sautet | 1971 | 8/10
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Claude Sautet joue avec ses personnages et les valeurs morales qu’ils représentent pour bousculer l’ordre établi par une société qui classifie ses sujets en fonction de la légalité de leurs activités et de la masse de billets qu’ils ont à disposition. En faisant d’un inspecteur de police, présenté comme le garant d’une morale inflexible, un névrosé prêt à condamner des truands à la petite semaine, qui se contentent de survivre dans leur coin sans faire grand mal à quiconque, pour se venger des véritables enfoirés qu’il n’arrive pas à coffrer, Claude Sautet redistribue les cartes. Le véritable salaud de son histoire est celui qui se targue pourtant dès les premières minutes d’œuvrer sans répit pour construire un monde meilleur.

Peu d’action dans ce film de truands à l’ancienne, mais une vraie sensibilité lorsqu’il s’agit de construire des personnages humains. Entre oisiveté rassurante, soif de revanche féroce et abnégation forcée, les personnages de Max et les ferrailleurs sont tous les dignes rejetons d’une vie qui ne fait pas de cadeau. Michel Piccoli mène la charge avec panache, jouant son personnage de flic retors avec une grande finesse : il est le mastermind du tour de force qu’entreprend Sautet en revisitant de manière originale le caper movie puisqu’il en inverse complètement la mécanique. Le flic, qui habituellement souhaite mettre à mal le génie machiavélique de potentiels pilleurs de banque, se retrouve être le maître à penser du délit qu’il souhaite violemment contrer.

Quant au point final de toute cette agitation, s’il peut paraître cavalier (je le trouve pour ma part un peu surréaliste), il n’en reste pas moins très beau dans sa portée symbolique : le cœur glacial du manipulateur s’est fait contaminer par un amour dont il se croyait hors de portée. Un amour passionnel si puissant qu’il le conduit à renier ses principes les plus inflexibles pour franchir à tout jamais la ligne morale qu’il mettait pourtant toute son énergie à dessiner.

Plus qu’un polar au sens premier du terme, Max et les ferrailleurs est une très belle étude de caractère. Par l’intermédiaire de la belle relation qui s’installe entre Max et Lily, c’est une lutte des classes subtile qui se joue : la rigueur d’une vie rythmée par la réussite contre la simplicité d’âmes bien décidées à profiter du moment présent. Heureux les simples d’esprit disait l’autre … Sautet semble approuver, celui qui perd le plus dans son film est certainement celui qui doutait le moins de ses capacités en devenant le chef d’orchestre d’un plan censé se dérouler sans accroc. Mais c’était sans compter sur les yeux charmeurs de la belle Romy.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar pabelbaba » Dim 17 Jan 2016, 19:13

Joli triplé! :super: Je pense la même chose que toi sur les trois films. Faudrait que je me refasse Prodigal Son, et même les Sammo en général, parce que ça remonte maintenant.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Dim 17 Jan 2016, 20:57

Merci ^^

Ils sont pas évidents à trouver les Sammo, j'ai bien envie de m'en faire d'autres ! :(
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar Mark Chopper » Dim 17 Jan 2016, 21:02

Tu cherches lesquels ? :voleur:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2016

Messagepar osorojo » Dim 17 Jan 2016, 21:14

Je les cherche quasi tous, mais pour continuer déjà : Pedicab driver, Le maitre intrépide, Le moine d'acier, Warriors Twi, The evil cult, Dragons forever, Eastern condors, First mission, L'exorciste chinois... ^^

Bien envie de faire le tour de sa filmo en fait ^^
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