[Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

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Que La Chasse Commence - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 14 Jan 2016, 18:21

Que la Chasse Commence - Ernest Dickerson (1994)


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Variation moderne des Chasses du Comte Zaroff, Que la Chasse Commence est certainement le film le plus réussi de la filmo d'Ernest Dickerson, l'ancien chef op' de Spike Lee qui a eu la judicieuse idée de passer a la mise en scène pour livrer pas mal de séries B bien troussées par la suite (Le Cavalier du Diable et Bones en tête). En se payant une équipe technique et un casting plutôt classe (même Rutger Hauer sur sa période descendante est vraiment bon et Ice-T ça va, il en fait pas trop), ainsi qu'un script assez bien dosé entre le fond et le divertissement pur, notamment la première demi-heure qui pourrait chiante dans plein de films du genre mais qui sait être intéressante car elle prend le temps de bien poser les personnages et leurs tempéraments tous différents (puis le monologue de Busey racontant une terrible anecdote d'enfance est juste excellent, où tout passe par son regard de tueur que la caméra va cadrer de plus en plus près) avant de rentrer dans le vif du sujet pour ne plus lâcher le spectateur jusqu'au bout avec une traque forestière intense et joussive, dotée un sens du rythme et de l’énergie qui ne se dément jamais. Bien qu'on soit très loin d'un monument comme Predator bien évidemment, le film arrive quand même instiller des petits coups de pression avec des moments où la proie va s'amuser intelligemment face a ses bourreaux, en utilisant a la fois leur bêtise (ou plutôt leur manque de sang froid) et leur propre matériel a son avantage pour seulement sauver sa peau mais entrer carrément en vendetta contre eux, là d'autres survivals se contenteraient de filmer une fuite désespérée. Si je pesterais sur la fin qui est un peu trop surréaliste a mon goût, pour le reste c'est le genre de films dont je me lasse pas qui vont a l'essentiel et qui ne prennent pas le spectateur pour un con. Une perle méconnue du cinéma d'action 90's et je pèse mes mots. :super:

8/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jack Spret » Jeu 14 Jan 2016, 18:38

Sympa ta review sur le Dickerson !
Je tenterais à l'occasion, en plus y'a la caution Hauer :love:


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 14 Jan 2016, 18:57

Celui-là tu peux foncer direct. Par contre évite là VF si possible, le redécouvrir en VO, ça m'a fait un bien fou.
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Re: Pendez-le par les pieds - 7/10

Messagepar pabelbaba » Jeu 14 Jan 2016, 18:58

Le BR du Baldi a des stfr... :voleur:
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Hocus Pocus - 5,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Mer 20 Jan 2016, 17:10

Hocus Pocus - Chin Yuet Sang (1984)


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Un Ghost Kung Fu Comedy chapeauté par la bande a Sammo avec Lam Ching Ying, il m'en faut pas plus pour saliver.

D’emblée, on remarque la bonne tenue de la mise en scène, le réal (chorégraphe de formation) a bien compris le truc en allant piocher pas mal dans le cinoche transalpin, outre les BO des films d'Argento, on le sent tenter des trucs comme des travellings assez compliqués ou des effets de caméra subjective qui donnent pas mal d'allure a la partie "Ghost" du film. Et si d'habitude cette part-là du genre a tendance a moins me plaire, c'est parce que derrière la partie kung fu comedy assure généralement (enfin sur les productions de l'ami Sammo), là le problème c'est que le ratio a tendance a s'inverser et pire l'humour gogol des films HK de l'époque devient carrément lourd a force avec le même ressort comique utilisé a chaque fois, pas aidé par un casting de second ordre. Idem pour les bastons, elles sont très bien foutues et dynamiques, les acteurs assurent comme des bêtes mais on dépasse pas un quart d'heure de bobine, du coup on se retrouve a supporter les clowneries du fantôme invisible ou des disciples guignols de Lam Ching Ying pendant une grande partie du film. Néanmoins dans cet océan d'amertume, plusieurs séquences ont le mérite de sortir du lot, dont une scène d'attaque de fantômes lors d'un banquet qui aurait pu facilement tomber dans le ridicule et qui s'avère juste démentielle de violence. Un sentiment mitigé donc, on sent le réal assez talentueux mais derrière il est pas aidé par une écriture mal dosée qui minimise ses atouts, la caution Sammo fait que le résultat final soit regardable mais quand même on est très loin des meilleurs Mr Vampire ou L'Exorciste Chinois.

5,5/10
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Todo Modo - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 21 Jan 2016, 22:25

Todo Modo - Elio Petri (1976)


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Todo Modo c'est typiquement le genre de film dont je ne sais pas trop penser après coup mais que j'aime vraiment, Elio Petri persévère dans sa critique par l'absurde des institutions en y ajoutant un humour pince sans-rire ravageur dans sa manière de dépeindre les huiles politiques et religieuses, qui sont tantôt vus comme de gros moutons incapables de réfléchir par eux-mêmes, tantôt comme des pêcheurs résignés (Mastroianni est génial dans son rôle de curé borderline). De plus, ce film m'a fait penser a deux autres grands films italiens sortis a la même époque, Salo et La Grande Bouffe, qui fonctionnaient également sous la forme d'un huis-clos désespéré qui exploraient a leur manière le climat politique de l'époque, Todo Modo est peut-être le plus direct des trois parce que justement il est situé dans une période contemporaine et qu'il met des politiques sur le devant de la scène, mais Petri n'a ni l'insolence de Ferreri, ni la violence de Pasolini, il opte dès lors pour un regard empli de pitié pour ses personnages qui certes ne sont pas de braves types mais ont une certaine humanité qui rejaillit de temps a autre, dès lors on est pas dans la vulgaire critique de la collusion entre religion et politique, mais bel est bien dans une histoire d'hommes, qui quel soient leur bord se sont fourvoyés a un moment où a un autre et vont hélas en payer les conséquences.

Ceci dit, Todo Modo ne nous ménage pas en nous inondant de dialogues pointus et d'un nombre imposant de personnages dont il est bien difficile de différencier les uns des autres, pour ma part je suis resté scotché devant les performances foudroyantes du trio Ingrassia/Volonté/Mastroianni qui jouent chacun un contre-emploi bien vu avec une préférence pour Volonté en politicard aux mœurs assez tendancieuses (pour ceux comme moi qui l'ont découvert chez Leone et Sollima, ça va leur faire un choc tellement il est a fond dans son rôle) et surtout devant la mise en scène qui arrive a se renouveler constamment pour créer ainsi une ambiance assez intrigante malgré le nombre de limité de décors a filmer. Si l'ensemble est parfois longuet faut le reconnaitre, le plaisir de voir ce jeu de massacre out of this world a été immense, loin d'être idiot dans le fond, superbement casté, c'est typiquement le genre de trucs qui font que je vénère le cinéma italien.

8/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Milkshake » Jeu 21 Jan 2016, 22:30

Volonté et Mastroianni dans un même film, là je pense qu'on peut pas faire mieux niveau interprétation dans le cinéma Italien, rien pour ça c'est tentant.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Jeu 21 Jan 2016, 22:43

C'est dispo?
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 21 Jan 2016, 22:45

Je l'ai chopé en albanie, il existe un dvd espagnol avec st français mais la qualité est pas top.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Jeu 21 Jan 2016, 22:50

Ok, merci! :super:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar osorojo » Jeu 21 Jan 2016, 23:02

Tu me devances, je comptais me le faire dans les jours à venir. Du coup, je m'attends à un truc bien maintenant ^^
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Révélations - 9/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 24 Jan 2016, 19:35

Révélations - Michael Mann (1999)


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J'aurais mis du temps avant de le découvrir celui-là malgré sa réputation dithyrambique, le fait de voir Mann s’atteler a l'exercice du film-dossier ne me donnait pas spécialement envie surtout quand l'univers décrié est - sur le papier - inintéressant. Mais c'est bien mal connaitre le bougre, qui d'une part entame une refonte dans sa manière de penser la mise en scène (même si la Viper n'est pas encore présente, il y a déjà une volonté d'alterner cadrages propres et pris sur le vif) mais également qu'il fait du Mann quel que soit le genre qu'il aborde, Révélations est moins un film dénonçant les méfaits des cigarettiers qu'un authentique film de personnages, le portrait croisé de deux hommes qui pour faire éclater la vérité au grand jour vont tout risquer, par là le propos n'est pas nouveau et même il me rappelle a mon bon souvenir les films paranos 70's où l'humain se confronte a des institutions que le dépassent. Sauf que la mise en scène et l'écriture changent singulièrement la donne, privilégiant l'immersion et l'esquisse au factuel distancé, on s'en fiche des détails autour des magouilles, ce qui intéresse Mann c'est bien la vie perso de ses personnages et le poids de leurs actes qui ont toujours des conséquences, d'un côté Russell Crowe, l'ex-employé du jour au lendemain qui est tiraillé entre sa conscience d'avoir gardé le silence pendant des années, un désir naturel de revanche et la peur pour ses proches et Al Pacino qui est montré un homme intègre pour qui l'information compte plus que tout bien qu'il respecte ses collaborateurs. D'ailleurs, on apprend a les connaitre par petites touches successives sans tomber dans une avalanche de dialogues, par là Révélations annonçait déjà des films comme Ali ou Hacker qui savaient être parlants sans trop s'attarder sur le superflu, idem pour le traitement des seconds rôles qui arrivent a exister sans forcément être d'un temps de présence important.

Si la première moitié est peut-être la plus classique dans son traitement (jusqu’à a la fameuse interview judicieusement placée en milieu de film) où l'on nous déballe tous les éléments factuels qui construisent la base du récit, la seconde elle justifie a elle seule la thématique principale du film, celui-ci se fait de plus en plus organique, car Mann va utiliser comme jamais l'un de ses gimmicks fétiches : les gros plans extrêmes qui seront toujours employés a des moments où la situation l’exige notamment quand les personnages sont oppressés par leur environnement, une manière visuelle de nous faire épouser leur psyché jusqu'au bout (la scène où Crowe délire dans sa chambre d'hôtel et plonge dans un rêve où ses filles sont présentes, c'est peut-être la plus belle scène que j'aurais vue de toute la filmo de Mann :love: ) et soutenant une construction scénaristique plutôt maline, qui en plus de surprendre les habitués du genre, s'avère payante d'un point de vue dramaturgique. Révélations est l'image des dernières livraisons de Mann, pas facile a aborder d'emblée mais qui sait récompenser en retour le spectateur patient (la fin est parfaite en ce qui me concerne).


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9/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar padri18 » Dim 24 Jan 2016, 21:47

Jed_Trigado a écrit:J'aurais mis du temps avant de le découvrir celui-là malgré sa réputation dithyrambique, le fait de voir Mann s’atteler a l'exercice du film-dossier ne me donnait pas spécialement envie surtout quand l'univers décrié est - sur le papier - inintéressant.

Tu décris exactement les raisons qui m'ont toujours bloqué pour regarder le film. Mais bon vu tous les avis positifs, le tiens en rajoute un coup, va falloir que je m'y mette quand même.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jack Spret » Lun 25 Jan 2016, 18:17

Exactement les mêmes réserves sur ce film.
Mais je le materais, c'est certain (quoi que la fois où j'avais maté le premier quart d'heure, ça m'avait saoulé)


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Samoa, reine de la jungle - 2/10

Messagepar Jed_Trigado » Mer 27 Jan 2016, 11:45

Samoa, Reine de la Jungle - Guido Malatesta (1967)


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J'ai découvert après coup que ce film était chroniqué sur Nanarland, ben on est plus dans la catégorie navet en ce qui me concerne. :chut:

Pourtant malgré une séquence de baston pré-générique complètement gratos a la Bud Spencer bien fendarde, passé ça je suis allé de facepalm en facepalm. en effet, c'est l'une grandes magies du cinéma bis de l'époque, comment faire voyager le spectateur dans des horizons exotiques alors qu'on pas de fric ? Il y a la méthode Bruno Mattei, pour ça il suffit de prendre une grosse louchée de décors vaguement crédibles (je soupçonne le choix d'une forêt municipale en guise de jungle), des décors en studio pas mieux lotis et surtout summum de la branlitude, les sacro-saints stock-shots qui vont être utilisés a un point que j'avais jamais vu dans le genre : dès que le moindre truc logisitiquement impossible a filmer en Italie se pointe a l'écran, ça rate pas, que ce soit les animaux sauvages ou même les indigènes (enfin quand ils ressemblent pas a des occidentaux grimés) ! Le meilleur étant la poursuite finale digne d'un film de ninja de Godfrey Ho où les explorateurs sont traqués par des stocks-shots d'indigènes. :eheh:

Il faut rajouter derrière une vision assez condescendante (et même pro-colonialiste avec le recul) des peuples exotiques, où notre troupe d'aventuriers bien clichetonnesque est surtout là pour se gaver sur le dos des autres et au passage emballer quelques nanas, là encore les femmes dans ce film c'est quelque chose, entre Edwige Fenech (très crédible avec son brushing parfait et son make-up en sauvageonne), sa copine et la seule femme de l’expédition occidentale, elles sont juste là pour tomber en deux temps trois mouvements dans les bras d'un gueux. Enfin globalement, a part Edwige qui rayonne malgré un rôle crétin, tout le reste du casting a visiblement été immunisé contre le charisme dont l'inénarrable héros dont j'ai déjà oublié le nom et qui m'a consterné par son numéro de séducteur de pacotille. Globalement, je me suis vraiment emmerdé devant ce truc tout mou, qui confond naiveté et connerie pure.

2/10
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