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LA MAIN DE FERJeng Cheong-woh | 1972 |
8/10•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Ce que j’aime avec les productions de la Shaw Brothers c’est le mélange de tonalités qu’on peut retrouver au sein d’un même film, à savoir des tronches improbables qui forcent le sourire accompagnées de mutilations cruelles et de mises à mort radicales qui dégomment aussitôt l’ambiance. La main de fer en est le parfait exemple, les vilains y ont des tronches rigolotes mais quand ils dégomment leurs rivaux, c’est en bon salopards de compétition, sans qu’on s’y attende et avec un sadisme certain.
Au moyen d’une écriture classique, Cheng Chang-Ho fait monter avec habileté la tension au fur et à mesure qu’il définit les enjeux motivant son film et qui consistent ici pour le protagoniste à sauver la réputation de sa famille martiale en plus d’épurer le monde des arts martiaux de cruels manipulateurs.
Vilains japonais, petits chinois ambitieux, triangle amoureux, pas de jaloux, tout le monde y trouvera son compte, l’excitation monte crescendo chez tout spectateur un minimum impliqué jusqu’à ce que ce dernier soit enfin autorisé à se rassasier, avec gourmandise, du dernier acte vengeur lorsqu’il est enfin question pour la redoutable main en fer forgé de régler ses comptes à coups de butoirs déterminés.
Les mimines du combattant virtuose peuvent alors rougir comme un métal porté à incandescence et accompagner enfin le thème strident qui annonçait jusqu’alors la culbute sans y aboutir, d’un bon bottage de derrière en règle. Thème jouissif dont on comprend l’exploitation hommage par Tarantino dans l’un de ses meilleurs films. Je confesse d’ailleurs ma découverte tardive de La main de fer, alors lorsque le respectable Lieh Lo voit ses mains rugir pour la première fois, j’ai pensé à Kill Bill avec la nostalgie de l’époque où son auteur n’était pas encore entré dans le recyclage de sa propre œuvre (fallait bien que je mette 100 balles à un moment ou à un autre) et qu’il prenait plaisir à être le vecteur fougueux d’un cinéma singulier à destination d’un public affamé de découvertes. M’enfin, j’suis un peu dur, quand je vois que ses 8 pipelettes sans costard mettent en lumière le chef d’oeuvre de Corbucci, je me dis que ses 3 heures de parlotte ne sont pas totalement inutiles.
Pour en revenir à La main de fer, si vous êtes de ceux qui apprécient l’exotisme d’un petit kung-fu pian à l’ancienne, il est plus que recommandable. Emballé en 1h30, l’histoire ne traîne pas, les combats s’enchaînent et les enfoirés en prennent plein la tronche, que demander de plus ?!