Le grand silence
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Sergio Corbucci (1968) | 9/10
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« Le grand silence » fait indéniablement partie des tous meilleurs westerns que j’ai vus jusqu’ici : très belle découverte pour ce film qui marque durablement mon esprit plusieurs jours après la vision. Baigné d’une ambiance hivernale de toute beauté (magnifiques paysages en plan large !), le film raconte la traque de hors la loi (en fait des villageois affamés) par une bande de chasseurs de prime et plus particulièrement de Tigrero, le plus impitoyable d’entre eux. Rajoutez à ce pitch, un as de la gâchette muet, une veuve éplorée qui veut se venger, un sheriff nouvellement nommé qui veut imposer son autorité, et un riche propriétaire qui entend garder le contrôle de sa ville et on a là une petite pépite de film comme on en voit peu.
La photographie est, bien entendu, d’une beauté à pleurer, les décors enneigés y sont pour beaucoup et on ressentirait presque le froid de l’hiver jusque dans son canapé. Le film est passionnant de bout en bout et le final est d’une puissance cataclysmique. Le duel à distance entre Kinsky et Trintignant fonctionne à merveille, les deux personnages ayant une épaisseur et une présence évidentes à l’écran, leur opposition n’en est que plus marquante. Kinsky, en tueur méticuleux et sans pitié, effraie avec ce regard de malade qu’on lui connait bien. Trintignant, en pistolero muet intrigue par son histoire et ses motivations.
Aucune fausse note dans cette réalisation de Sergio Corbucci, les gunfight sont rythmés, les enjeux sont clairs, l’histoire passionnante et les personnages fouillés. Un chef d’œuvre !