Les huit salopards de Quentin Tarantino (2016)
8eme film attendu par tous les fans de la première heure, Tarantino nous balance un nouveau film de western..., enfin non, autant le dire tout de suite : les 8 salopards n’est pas un western, mais plutôt un polar ou thriller huit clos, proche de l’horrifique sous fond de western.
Comme à son habitude, le film se découpe en plusieurs parties, ou la tension monte petit à petit. Tour à tour, on fait connaissance avec les différents salauds, en partant d’une diligence vers un chalet, le tout en plein blizzard.
01/La réalisation : rien à redire, toujours aussi propre et magnifique. La photo est de toute splendeur, tourné en 70mm, cela nous offre des paysages à couper le souffle…Tarantino sait manier sa caméra comme il faut, des gros plans, des plans contemplatifs, des mouvements rotatifs….etc bref, on reconnait sa patte…
02/La musique : Morricone aux manettes, donc cela fait plaisir même si je dois bien avouer que mise à part la musique principale du début, très inquiétante, faisant penser forcement à The Thing, je ne suis pas sorti avec 1 ou 2 morceaux gravé en mémoire. Je pense qu’il est peut-être plus sympa d’écouter la BO tranquillement chez soi…et la ré apprécier lors d’une seconde vision.
03/Le scénario : Alors oui le film est long, trop peut-être. Tarantino s’éternise dans ses dialogues, toujours bien écrits, mais à la longue peut-être en fait-il trop…à partir de ce constat je comprends que les « non fan », puissent cracher dessus et ne pas aimer…Car oui, la tension monte, chaque protagoniste raconte son histoire, (véritable ou pas), on se pose plein de question : Qui ment ? Qui dit la vérité ? Qui va peter un câble ? ...etc Malheureusement, c’est quelque fois beaucoup trop long. Dans Reservoir dogs (son autre huit clos), les dialogues étaient plus « punchy » et mettaient beaucoup plus de rythme qu’ici. Je pense également préférer ceux de Django, également à rallonge mais peut-être plus passionnant.
04/Référence : Ici le thriller/ policier est bien présent : on ne peut s’empêcher de penser à Agatha Christie, mais également au style horrifique et John Carpenter. Car oui, pour moi les huit salopards, c’est plutot un hommage à Carpenter et plus particulièrement son The Thing.
Certain clins d’œil son sympas
En exemple :
05/Les personnages : Tous les acteurs jouent parfaitement leurs rôles, et ont des persos assez intéressants…Mention spécial à Samuel L.Jackson, qui sait comme à son habitude très bien retranscrire les dialogues Tarantinesques. Kurt Russel, très bons aussi dans son rôle de chasseur de prime un peu bourru mais droit dans ses boites. Madsen fait du Madsen : calme mais flippant à la fois, nickel pour son rôle. j’attendais peut-être + de la part de Tim Roth, je trouve son perso pas assez développé à mon gout…Quant à Jennifer Jason Leigh, parfaite dans cette « garce », une bonne partie du film la gueule en sang, presque le monstre de ce film d’horreur…
06/La violence : oui c’est violent. Trop exagéré même ? Cependant si on prend le film dans son coté film d’horreur, ça passe…du sang il y en a, on est chez Quentin quoi !
07/La narration : divisé en plusieurs chapitres, cela coupe le récit de manière assez efficace. Nous avons le droit à un seul flash-back mais très bien placé et surtout très instructif.
08/En conclusion : Un film purement Tarantinesque qui ravira les fans comme moi. Cependant, les dialogues à rallonges, et la violence en dégouteront certains. Un pure thriller huit clos, presque horrifique, faisant hommage à Carpenter, sous fond de western. A revoir je pense, pour se faire un second avis et analyser d’autres choses, une fois que l’on connait le dénouement...
Note: 08/10