[Jack Spret] Mon dégueuli verbal en 2016

Modérateur: Dunandan

[Jack Spret] Mon dégueuli verbal en 2016

Messagepar Jack Spret » Lun 04 Jan 2016, 15:44

On va essayer d'être un peu moins fainéant que l'année dernière :mrgreen:

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¤ Janvier ¤


1. "Killing Fields" d'Ami Canaan Mann - Etats-Unis - 2011: 2/10 (DVD - 1ère vision)
2. "Voyage en Chine" de Zoltan Mayer - France - 2015: 6/10 (DVD - 1ère vision)
3. "Rashômon" d'Akira Kurosawa - Japon - 1950: 7/10 (DVD - 1ère vision)
4. "Les 8 salopards" de Quentin Tarantino - Etats-Unis - 2016: 9/10 (en salles - révision)
5. "Un homme très recherché" d'Anton Corbijn - Etats-Unis/Royaume-Uni/Allemagne - 2014: 7/10 (DVD - 1ère vision)
6. "It Follows" de David Robert Mitchell - Etats-Unis - 2015: 7,5/10 (Blu Ray - 1ère vision)
7. "Réalité" de Quentin Dupieux - France/Belgique/Etats-Unis - 2015: 4/10 (Blu Ray - 1ère vision)
8. "Seul sur Mars" de Ridley Scott - Etats-Unis - 2015: 6,5/10 (DVD - 1ère vision)
9. "Microbe et Gasoil" de Michel Gondry - France - 2015: 8/10 (Blu Ray - 1ère vision)
10. "Sicario" de Denis Villeneuve - Etats-Unis - 2015: 7,5/10 (Blu Ray - 1ère vision)
11. "Tropical Malady" d'Apichatpong Weerasethakul - France/Thaïlande - 2004: 0,5/10 (DVD - 1ère vision)
12. "La maison rouge" de Delmer Daves - Etats-Unis - 1947: 5,5/10 (DVD - 1ère vision)
13. "L'agent secret" de Christopher Hampton - Royaume-Uni/Etats-Unis - 1997: 6/10 (DVD - 1ère vision)
14. "Crimson Peak" de Guillermo Del Toro - Etats-Unis - 2015: 7/10 (Blu Ray - 1ère vision)
15. "Legend" de Brian Helgeland - Royaume-Uni/France - 2016: 6/10 (en salles - 1ère vision)
16. "The Stanford Prison Experiment" de Kyle Patrick Alvarez - Etats-Unis - 2015: 7/10 (DVD - 1ère vision)
17. "Nos Futurs" de Rémi Bezançon - France - 2015: 7/10 (Blu Ray - 1ère vision)
18. "Black Dynamite" de Scott Sanders - Etats-Unis - 2009: 8/10 (DVD - 1ère vision)
19. "Jane Got a Gun" de Gavin O'Connor - Etats-Unis - 2016: 5,5/10 (en salles - 1ère vision)
20. "Le justicier de Shanghai" de Chang Cheh & Pao Hsueh-li - Hong-Kong - 1972: 7,5/10 (DVD - 1ère vision)
21. "Carol" de Todd Haynes - Royaume-Uni/Etats-Unis - 2016: 7/10 (en salles - 1ère vision)
22. "La isla minima" d'Alberto Rodríguez - Espagne - 2015: 5,5/10 (DVD - 1ère vision)

¤ Février ¤


23. "Fantômes en fête" de Richard Donner - Etats-Unis - 1988: 5/10 (DVD - 1ère vision)
24. "A la poursuite d'Octobre rouge" de John McTiernan - Etats-Unis - 1990: 7,5/10 (DVD - 1ère vision)
25. "Eve" de Joseph L. Mankiewicz - Etats-Unis - 1951: 8/10 (DVD - 1ère vision)
26. "Steve Jobs" de Danny Boyle - Etats-Unis - 2016: 8/10 (en salles - 1ère vision)
27. "Coup de chaud" de Raphaël Jacoulot - France - 2015: 5,5/10 (DVD - 1ère vision)
28. "Z" de Costa-Gavras - Algérie/France - 1969: 8,5/10 (Télévision - 1ère vision)
29. "Pentathlon" de Bruce Malmuth - Etats-Unis - 1994: 3/10 (DVD - 1ère vision)
30. "Zootopie" de Byron Howard & Rich Moore - Etats-Unis - 2016: 7,5/10 (en salles - 1ère vision)
31. "Trepalium" d'Antarès Bassis & Sophie Hiet - France - 2016: 7/10 (Télévision - 1ère vision)
32. "Prodigal Son" de Sammo Hung - Hong-Kong - 1981: 6,5/10 (DVD - 1ère vision)

¤ Mars ¤


33. "Saint Amour" de Benoît Delépine et Gustave Kervern - France - 2016: 6/10 (en salles - 1ère vision)
34. "La guerre selon Charlie Wilson" de Mike Nichols - Etats-Unis - 2007: 5,5/10 (DVD - 1ère vision)
35. "Boulevard du crépuscule" de Billy Wilder - Etats-Unis - 1950: 6/10 (Télévision - 1ère vision)
36. "Inherent Vice" de Paul Thomas Anderson - Etats-Unis - 2015: 6,5/10 (Blu Ray - 1ère vision)
37. "Ash versus Evil Dead - Saison 01" de Sam Raimi - Etats-Unis - 2015: 7,5/10 (DVD - 1ère vision)
38. "City of crime" de John Irvin - Etats-Unis - 1997: 6/10 (DVD - révision)
39. "La nuit de l'iguane" de John Huston - Etats-Unis - 1974: 8/10 (DVD - 1ère vision)
40. "Prête à tout" de Gus Van Sant - Etats-Unis - 1995: 3/10 (DVD - révision)
41. "Batman v Superman: L'Aube de la Justice" de Zack Snyder - Etats-Unis - 2016: 6/10 (en salles - 1ère vision)
42. "Brooklyn" de John Crowley - Irlande/Royaume-Uni/Canada - 2016: 5/10 (en salles - 1ère vision)
43. "Midnight Special" de Jeff Nichols - Etats-Unis - 2016: 7,5/10 (en salles - 1ère vision)
44. "L'aveu" de Costa-Gavras - Italie/France - 1970: 8,5/10 (DVD - 1ère vision)
45. "Event Horizon" de Paul W. S. Anderson - Etats-Unis - 1997: 5,5/10 (DVD - 1ère vision)
46. "Cannibal Ferox" d'Umberto Lenzi - Italie - 1981: 3,5/10 (DVD - 1ère vision)

¤ Avril ¤


47. "Timbuktu" d'Abderrahmane Sissako - France/Mauritanie - 2014: 6,5/10 (DVD - 1ère vision)
48. "La poursuite impitoyable" d'Arthur Penn - Etats-Unis - 1965: 9/10 (DVD - 1ère vision)
49. "Super" de James Gunn - Etats-Unis - 2010: 5/10 (DVD - 1ère vision)
50. "Révélations" de Michael Mann - Etats-Unis - 1999: 8,5/10 (DVD - 1ère vision)
51. "Miracle Fighters" de Yuen Woo-ping - Hong-Kong - 1982: 4/10 (DVD - 1ère vision)
52. "Truands" de Frédéric Schoendoerffer - France - 2007: 0/10 (DVD - 1ère vision)
53. "Le territoire des loups" de Joe Carnahan - Etats-Unis - 2014: 9,5/10 (DVD - révision)
54. "Made in France" de Nicolas Boukhrief - France - 2016: 6/10 (VOD - 1ère vision)
55. "The Voices" de Marjane Sartrapi - Etats-Unis/Allemagne - 2014: 6,5/10 (Blu Ray - 1ère vision)

¤ Mai ¤


55. "Demolition" de Jean-Marc Vallée - Etats-Unis - 2016: 7/10 (en salles - 1ère vision)
56. "Mad City" de Costa-Gavras - Etats-Unis - 1997: 7/10 (DVD - 1ère vision)
57. "Camino" de Josh C. Waller - Etats-Unis - 2015: 6/10 (DVD - 1ère vision)
58. "Shinjuku Incident" de Derek Yee - Hong-Kong - 2009: 7/10 (DVD - 1ère vision)
59. "Henry, portrait d'un serial killer" de de John McNaughton - Etats-Unis - 1986: 7/10 (DVD - révision)
60. "Hidden" de Jak Sholder - Etats-Unis - 1987: 8,5/10 (DVD - 1ère vision)
61. "Horsehead" de Romain Basset - France - 2014: 3,5/10 (DVD - 1ère vision)
62. "L'au-delà" de Lucio Fulci - Italie - 1981: 1,5/10 (DVD - révision)
63. "Les envoûtés" de John Schlesinger - Etats-Unis - 1987: 6,5/10 (DVD - 1ère vision)
64. "Blitz" d'Elliott Lester - Royaume-Uni - 2011: 4/10 (Télévision - 1ère vision)
65. "Gardiens de l'ordre" de Nicolas Boukhrief - France - 2009: 6,5/10 (DVD - 1ère vision)
66. "Resurrection Man" de Marc Evans - Royaume-Uni - 1998: 3/10 (DVD - 1ère vision)

¤ Juin ¤


67. "Mortuary" de Tobe Hooper - Etats-Unis - 2005: 4,5/10 (DVD - 1ère vision)
68. "High-Rise" de Ben Wheatley - Etats-Unis - 2016: /10 (Blu Ray - 1ère vision)


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Killing Fields - 2/10

Messagepar Jack Spret » Lun 04 Jan 2016, 18:47

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"Killing Fields" d'Ami Canaan Mann - Etats-Unis - 2011 - DVD


C'est bien la peine d'avoir un père et un mentor comme Michael Mann pour te seconder et t'épauler si c'est pour livrer une merde aussi infâme ! La petite Ami entache le nom de la famille Mann pour réaliser un polar soi disant atmosphérique. On se retrouve avec un fait divers certes sordide mais dont l'écriture du scénario est tellement fainéante et balourde que ça ferait passer le commissaire Moulin pour Jack Bauer. De multiples sous-intrigues inutiles, des personnages secondaires inutiles, des liens entre les différents protagonistes inutiles. Vous l'aurez compris, y'a un tas de trucs inutiles qui traînent dans le script. Le tout pour essayer d'avoir une affaire ample, digne des plus grands polars, sauf qu'on passe son temps à switcher d'une scène à l'autre, sans aucun raccord et rapport, le tout pour noyé le poisson et faire oublier la tournure délicate que prend le projet.

Ami Canaan Mann aura beau avoir fait des pieds et des mains pour faire tenir le projet, s'investissant dans les repérages, le choix des acteurs et la véritable enquête derrière la source d'inspiration du scénario, rien n'est fait. Le film est raté dans les grandes largeurs. Et ça n'est pas l'esthétique visuelle empruntée à son père ainsi que les non-dits et les personnages profonds, au sens de l'honneur inaltérable, qui sauvent le film de la noyade. Les acteurs ne se sentent jamais investis d'une mission, n'incarnent rien et ont l'air de s'emmerder sec dans le bayou. En fait, Killing Fields, c'est un peu l'ancêtre de la première saison de True Detective.

2/10
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Voyage en Chine - 6/10

Messagepar Jack Spret » Mer 06 Jan 2016, 12:11

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"Voyage en Chine" de Zoltan Mayer - France - 2015 - DVD


Il faut se méfier des productions France Télévision ! Car elles cachent parfois en leur sein des films poignants, pétris de bonnes intentions et qui se démarquent dans le paysage cinématographique actuel. Si l'on a tout de même affaire ici à un drame familial mélancolique comme la France en sort des dizaines par an, il ressort une impression de justesse, de générosité, qui va bien au delà de la simplicité du récit. Ceux qui jugent un film sur le premier quart d'heure n'auront pas le plaisir de se rendre compte de l'excellent travail de Zoltan Mayer. Photographe de métier, il met à contribution toute sa science du cadre et de la lumière pour transfigurer cette histoire aux allures de téléfilm. Car oui, dans les premières minutes, il y a de quoi avoir peur. Ça sonne faux ! Mais c'est pour mieux justifier le besoin de quitter la France et rentrer dans le vif du sujet que ce début semble raté. L'important, c'est la destination du voyage, qu'il soit physique et spirituel.

Car le deuil que doit porter Yolande Moreau est celui d'un être cher mais perdu, éloigné de ses racines pour mieux s'implanter ailleurs. Et il est beau de voir cette femme prendre son courage à deux mains et aller à la recherche du corps de son fils dans un pays qui lui semble hostile. Tout ce que vit son personnage respire la sincérité, le réalisme, Mayer s'inspirant lui même de son expérience en Chine et d'un voyage effectué avec sa propre mère pour rendre véridique chaque rencontre, chaque dialogue et chaque situation. Pour quelqu'un comme moi qui ait fait connaissance avec ce pays l'an dernier, on retrouve dans ce film la chaleur humaine des Chinois, les odeurs des bouis-bouis, les paysages verdoyants, le bruit incessant de la ville et celui surnaturel de la nature.

Le véritable reproche que l'on peut faire à ce film, c'est cette désagréable impression que Yolande Moreau n'est pas à sa place dans ce cadre, son acting semblant à côté de la plaque alors qu'en fait, on comprend parfaitement que la mort de son fils la mette dans un état second, le tout mêlé au décalage horaire et au fait qu'elle voyage seule dans un pays étrange dont elle ne comprend aucun mécanisme. De plus, si certains plans sont travaillés (surtout les flous et les jeux de lumière), on peut regretter un manque de travail dans la mise en scène, alors qu'il y avait tout un travail visuel à faire sur la symbolique du défunt et sur l'ouverture d'esprit d'une femme qui, jusque là, était gangrénée par l'autorité de son mari.

6/10


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Rashômon - 7/10

Messagepar Jack Spret » Ven 08 Jan 2016, 19:12

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"Rashômon" d'Akira Kurosawa - Japon - 1950 - DVD


Quand on lance Rashômon, on se met un petit coup de pression en se disant qu'on risque fort de passer pour un paria si on ne l'apprécie pas. C'était sans compter sur la capacité de Kurosawa à transcender le 7ème art et ses procédés narratifs. En livrant une scène de crime vue sous l'angle de 4 protagonistes différents, il éclate son récit en thématiques bien définies (sensorielle, religieuse, fantastique et physique) et s'amuse ainsi avec la palette de jeu de ces acteurs. Ces 4 flashbacks censés nous raconter comment un meurtre s'est déroulé sont écœurants de maîtrise, le cinéaste étant en pleine possession de ses moyens, alors qu'il n'en était qu'au début de son âge d'or. En utilisant les éléments comme frontière de son théâtre (la pluie empêche les conteurs de fuir l'histoire, la végétation empêchant également la fuite du lieu du crime), il appelle alors à revenir sur les fondamentaux et à concéder aux parts animales de chaque personnage. Kurosawa aime ses acteurs et il le prouve en leur donnant à chacun l'occasion de se démarquer. Mais la palme revient à Toshiro Mifune qui transpire le talent et le charisme et qui, à l'instar d'un lion, se déplace autrement que les autres humains, comme pour souligner davantage sa supériorité artistique au sein du casting.

Le plus impressionnant, c'est que chaque version diffère largement de la précédente, jusqu'à devenir un sac de nœuds inextricable où l'on ne sait qui croire et qui accuser. Chaque histoire est force de proposition et possède la même force narrative. En choisir une reviendrait à ignorer les autres alors qu'elles sont toutes légitimes et paraissent vraisemblables. Ce brouillage des pistes constant est la pierre angulaire du film, Kurosawa se contentant de faire virevolter sa caméra autour. Mais même si le scénario tient une place prépondérante dans Rashômon, il ne faudrait pas oublier certains plans qui seront par la suite la marque de fabrique du cinéaste (entre autre ceux regroupant tous les personnages clés du dénouement de l'intrigue). La musique fait également office de phare dans cet imbroglio scénaristique, parfois légère et planante comme un voile qu'on jetterait sur la vérité, parfois lourde et assommante, comme pour souligner le poids des corps et ainsi, la véracité des propos recueillis.

De plus, Rashômon a cela d'important qu'il est devenu une vitrine emblématique d'un talent exotique venu du Japon et que l'on n'imaginait pas en Europe. Cela en fait donc une oeuvre doublement importante car en plus d'avoir ouvert la voie à des réalisateurs prestigieux, elle n'a de cesse de nourrir le travail d'écriture de certains scénaristes, prêt à tout pour récidiver l'expérience en s'appropriant cette forme de flashbacks explicatifs.

7/10
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Re: [Jack Spret] Mon dégueuli verbal en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Ven 08 Jan 2016, 19:17

Dans mon top 3 Kurosawa pour ma part, beaucoup de films l'ont copié, très peu l'égaleront. :super:
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Homme très recherché (Un) - 7/10

Messagepar Jack Spret » Lun 11 Jan 2016, 21:24

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"Un homme très recherché" d'Anton Corbijn - Etats-Unis/Royaume-Uni/Allemagne - 2014 - DVD


Ce qui est bien avec les adaptations de John Le Carré, c'est que lorsqu'elles sont traitées de manière adulte et réfléchies, elles donnent souvent lieu à des films d'espionnage exigeants, aussi bien du point de vue historique que cinématographique. Sur un postulat post-11 Septembre, il nous est donné ici l'occasion de réfléchir autrement à la question de l'immigration et du radicalisme religieux. Déjouant le schéma classique auquel on pourrait s'attendre, l'intrigue nous renvoie à la peur de l'étranger, aux raccourcis que l'on peut faire face à ce qui nous est inconnu ou que, justement, l'on croit trop bien connaître. Dans un contexte politique particulièrement tendu, les services secrets allemands sont sur le pied de guerre

Faisant écho au bourbier gouvernemental qui a permis à des terroristes de planifier les attaques du 11 Septembre sans être inquiétés, Le Carré - et Corbijn par la même occasion - pointe du doigt la traque du grand méchant loup que se dispute de multiples organisations, avide d'apposer leur marque sur le fronton des représentants de la démocratie et des ennemis des radicalistes religieux, aussi connus sous le nom de djihadistes. Ce non-dit de l'ennemi est en filigrane tout au long du film, évitant ainsi tout jugement hâtif (d'ailleurs, l'homme recherché est à moitié russe, soit l'ancien ennemi de la guerre froide) ainsi que tout racisme ostracisant. Le jeu du chat et de la souris fonctionne et le climax final est inattendu, montrant ainsi que les luttes intestines sont le meilleur moyen de radicaliser certaines personnes innocentes et laisser passer les plus dangereux entre les mailles du filet.

On peut aussi parler de la prestation de Philip Seymour Hoffman, dernier rôle avant son décès tragique. Malgré sa vie privée mouvementée, sa composition n'en pâtit jamais, l'acteur s'appropriant à la perfection ce personnage de leader à la fois professionnel mais manquant de repères familiaux solides. Cet entêtement dans son travail causent à la fois son excellente réputation et sa perte. Ou comment la petite histoire embrasse la grande pour livrer un thriller solide qui bouleverse nos convictions par un parti pris esthétique et artistique réaliste.

7/10


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It follows - 7,5/10

Messagepar Jack Spret » Mar 12 Jan 2016, 09:21

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"It Follows" de David Robert Mitchell - Etats-Unis - 2015 - Blu Ray


Plan séquence introductif. Quartier pavillonnaire. Étudiante subissant l'assaut d'un mal insondable et persévérant. Non, nous ne sommes pas chez John Carpenter mais la filiation est obligatoire avec un certain Halloween. Dans une époque où effrayer le spectateur consiste à lui servir jump scares sur jump scares, le tout arrosé d'une bonne dose d'hémoglobine provenant de blondes pulpeuses à la poitrine généreuse, il est toujours agréable de voir un réalisateur se démarquer du troupeau en ayant parfaitement digérer son influence. En 2011, The Incident sentait bon la caution "Big John approved". En 2014, Cold in July ramenait à notre mémoire la nostalgie de la musique minimaliste du maître du fantastique. 2015 a remis le couvert dès le début d'année et nous livre non pas un slasher dans la pure tradition du genre, mais un thriller horrifique où angoisse et suspense tiennent la barre.

Sur une idée qui peut paraître saugrenue sur le papier, le cinéaste parvient à croquer le mal être d'une période charnière de la construction d'un être humain: l'adolescence. Par le biais de son croquemitaine métamorphe, Mitchell pointe du doigt non pas la liberté sexuelle chère à cet âge en quête de soi mais bien l'acceptation d'une MST, maladie dont on ne se débarrasse pas si facilement en la refilant à quelqu'un d'autre. Et malgré le caractère sexuel de la menace, il ne sera jamais question de montrer des jeunes batifoler, ne cédant jamais aux sirènes de la facilité auxquelles n'importe quel réalisateur lambda aurait cédé. Mitchell a une véritable patte artistique. Qu'elle se retrouve dans sa capacité à travailler en profondeur des personnages à priori complexes, à raconter l'histoire par l'intermédiaire de l'image et l'économie de paroles, à flatter la rétine par des plans séquences toujours justifiés, le réalisateur sait où il va et comment il va nous amener à son dénouement.

La suggestion et l'anticipation sont alors des armes de terreur massive dont se sert allégrement l'auteur. Empruntant aussi bien à Halloween pour son casting de jeunes ados (les clins d’œils sont bien sentis) qu'à The Thing pour sa menace changeant de forme au gré des rencontres, Mitchell partage avec Carpenter cette notion du mal parfait. Bien qu'il ait l'air inoffensif par sa démarche lente, il n'a pas d'âge et ne rencontrera le répit qu'à la fin de sa mission. Mais quand celle-ci a-t-elle commencée ? Il est intéressant de se pencher sur la question qui, bien que jamais exploitée, renforce l'aura horrifique de ce fléau appellé Sida.

7,5/10
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Réalité - 4/10

Messagepar Jack Spret » Ven 15 Jan 2016, 09:39

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"Réalité" de Quentin Dupieux - France/Belgique/Etats-Unis - 2015 - Blu Ray


Réalité, c'est un peu comme si Dupieux était sorti de son trip comico-visuel, comme s'il cherchait à trouver une contenance physique que ses autres films n'avaient pas, perdus à jamais dans le second degré et le côté onirique de la photographie. Et ce Dupieux, je ne l'aime pas. Car en plus de se regarder filmer, il cherche à donner une leçon sur la façon dont le public comprend une oeuvre. Comment il se l'approprie pour en livrer un compte rendu plus ou moins intéressant. Ses différentes dimensions qui forgent l'épilogue du film tombent à plat dans le sens où les différentes tranches de vie sont construites aléatoirement, sans jamais véritablement se rencontrer. Comme si Dupieux avait eu la prétention de bouleverser les codes du film choral en cherchant également à donner à son script une portée philosophique.

Seul Alain Chabat m'a régalé avec son personnage de loser magnifique, digne des frères Coen. Ses séances d'enregistrement sont pour ma part le seul véritable gag qui fonctionne, pourtant poussé jusqu'à l'extrême. Tous les autres effets comiques semblent forcés, contraints, par un scénario plus indigeste que clairvoyant sur le métier. Jonathan Lambert semble représenter cet amour/haine que doit ressentir Dupieux face à la fébrilité des studios. Mais comme le cinéaste ne lâche rien sur l'opacité de ses dialogues et de ses mises en abîme, il se retrouve à jouir seul derrière sa caméra et à filmer le ciel californien avec autant de maestria que d'habitude, mais en mettant en exergue le vide sentimental ou professionnel qui habite chaque personnage. Dupieux, cesse de te croire plus intelligent que tu ne l'es et retourne faire le pitre, tu nous plais davantage comme ça !

4/10
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Re: [Jack Spret] Mon dégueuli verbal en 2016

Messagepar elpingos » Ven 15 Jan 2016, 10:14

:super:
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Seul sur Mars - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Ven 15 Jan 2016, 17:38

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"Seul sur Mars" de Ridley Scott - Etats-Unis - 2015 - DVD


Ne trouvant pas preneur, l'écrivain Andy Weir décide de publier son roman sur Internet. Lequel sera remarqué par la 20th Century Fox qui décide d'acheter les droits d'adaptation. Si l'on se penche sur la raison pour laquelle le livre n'a jamais réussi à être publié, c'est parce que le rythme est très certainement mauvais. Ne l'ayant pas lu, je vais donc me baser sur le scénario qui, hormis une fin différente, est censé être fidèle au roman. On sent passer les 2h20, l'intrigue étant étirée à outrance, parsemée de multiples rebondissements qui auraient du être prévus par les équipes de la NASA. Jouer sur le côté dramatique est une chose, forcer le trait pour pulvériser de la bobine inutilement en est une autre. Bien que la NASA ait majoritairement validée les éléments techniques et scientifiques du livre, il n'en reste pas moins que laisser la porte ouverte à tant d'imprévus ne sert qu'à amplifier le côté débrouillard du héros, la capacité de l'agence américaine à rebondir à chaque nouveau problème et, de ce fait, la force des Etats-Unis.

Ce patriotisme latent est en filigrane tout au long du film et ne montre son vrai visage qu'aux moments décisifs: médiatiques, politiques et humains. Si le ton se veut très sérieux durant l'introduction mettant aux prises Matt Damon avec une planète inhabitée et inhospitalière, le registre va rapidement changer pour devenir pseudo-comique, le sens de l'humour du rescapé s'accolant à une bande originale qui dénote dans l'univers de Mars: de la disco ! Mais qu'est-il donc passé par la tête de Ridley Scott, lui qui nous a habitué à s'entourer de compositions musicales toujours abouties ? Au lieu de nous offrir un survival original, on se retrouve avec un divertissement grand public où la fin, salvatrice, est connue d'avance. Alors certes, en guise de pop-corn movie, Seul sur Mars fait son office et le fait même très bien. Mais devant la volonté affichée de coller à un certain réalisme se pose la question du ton. Prendre à la légère l'abandon d'un homme sur une planète n'est-il pas une facilité en soi ? Se concentrer sur ses peurs, ses craintes et son introspection au fur et à mesure des semaines aurait été bénéfique. Surtout lorsqu'on voit le film concourir aux Oscars et se retrouver alors nominé dans la catégorie Meilleure Comédie aux Golden Globes...

Je reconnais que Matt Damon porte le film sur ses épaules, l'acteur ayant été seul durant plus de 5 semaines face caméra. Le reste du casting va de l'anecdotique au passable, le film ressemblant plus à une galerie pour Damon qu'à une histoire fédératrice portée par de grands noms. Même Jessica Chastain se voit reléguée au second plan avec de très courtes apparitions qui font rarement avancer l'intrigue. Espérons que Scott ait pu absorbé toutes les nouvelles infos qui lui auront été donnée sur la vie dans l'espace afin de les utiliser à bon escient pour son prochain Alien !

6,5/10
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Microbe et Gasoil - 8/10

Messagepar Jack Spret » Ven 15 Jan 2016, 18:24

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"Microbe et Gasoil" de Michel Gondry - France - 2015 - Blu Ray


Les films sur le passage à l'adolescence, je les regarde toujours avec un œil circonspect et un autre attendri car si la fibre nostalgique bat son plein à chaque fois, les récits incroyables qui nous y sont contés empêchent souvent de s'identifier aux enfants. Avec Gondry, je ne partais pas seulement conquis par avance mais j'étais persuadé que l'onirisme de son imagination fertile allait s'accoupler à merveille avec le sujet. Ayant été un enfant plutôt lunatique et rêveur, je me retrouve parfaitement dans ces profils de jeunes collégiens à qui le monde semble ouvrir les bras de la liberté à chaque seconde. Cette note d'intention, elle est savamment instillée dès l'introduction, silencieuse, qui révèle un mal être chez le jeune garçon, mal être se définissant par une routine et une banalité du quotidien affligeantes.

SI le film fonctionne parfaitement, c'est parce qu'en plus de cette capacité à toujours être un grand enfant, Gondry s'est inspiré de faits personnels pour alimenter la vie de ses deux garçons. Et cette sincérité, elle déborde à chaque image, dans chaque réplique et durant chaque scène. En une scène, il iconise Gasoil qui deviendra le meilleur ami de Microbe. Ensemble, ils tenteront de refaire le monde à leur échelle, les vallées du Morvan représentant la quintessence de l'éloignement alors qu'à peine 300 km les sépare de leur domicile. Mais chaque kilomètre est vécu comme une aventure, chaque rencontre et chaque acte vus comme des étapes qui terminent de construire l'enfant dans sa future armure d'adolescent, ainsi prêt à affronter le monde. Matures pour leur âge, les deux personnages s'en donnent à cœur joie pour croquer la vie telle qu'il la vive et telle qu'il l'imagine, donnant lieu à des dialogues hilarants sur l'amour, le sexe, la confiance en soi,...

Bien que le film ait une portée douce amère, la fin est triste dans le sens où elle signifie que l'enfant a perdu sa part d'innocence et qu'il se prépare à entrer tout doucement dans le monde des adultes (une suite se déroulant dans l'entre-deux lycée/fac pourrait être géniale !). Michel Gondry prouve avec ce film qu'il n'est jamais aussi bon que lorsque rêve et réalité se rejoignent dans un melting pot de riches idées.

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Sicario - 7,5/10

Messagepar Jack Spret » Sam 16 Jan 2016, 23:54

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"Sicario" de Denis Villeneuve - Etats-Unis - 2015 - Blu Ray


Deakins à la photographie, Brolin en lead, les cartels mexicains et la zone frontalière en toile de fond. A vue de nez, on pourrait avoir l'impression que je vais vous parler de No Country For Old Men. Mais Sicario, même s'il partage énormément de points communs avec le film des frères Coen, décide d'emprunter un autre virage dans la manière de représenter le trafic de drogue et ses conséquences directes sur les acteurs majeurs de la lutte contre ce fléau. Le scénariste Taylor Sheridan a cherché avant tout à retranscrire la montée en puissance des cartels, devenus quasiment militarisés, prônant ainsi une vision contemporaine et réaliste de son sujet. Deakins a suivi sa volonté de coller à la réalité en s'inspirant d'un photographe ayant sorti un recueil de clichés sur la frontière américano-mexicaine, collant ainsi au même spectre lumineux. Par contre, la mise en scène de Villeneuve reste trop académique, ne sublime que trop rarement les personnages et le désert du Mexique, là où Soderbergh avait adopté un point de vue quasi documentaire dans Traffic qui renforçait l'immersion.

Ce qui est intéressant, c'est également d'avoir su montrer sans manichéisme et avec beaucoup d'intelligence la manière dont le gouvernement américain s'affranchit des lois pour contrer le marché de la drogue. Les agences gouvernementales utilisent les mêmes techniques que ceux qu'ils combattent et seule leur assermentation rend possible leurs actes. Emily Blunt se voit ainsi tiraillé entre son devoir et la nécessité d'obtenir un résultat concret sur le terrain. Et son personnage de flic, qui plus est de femme forte dans un univers typiquement masculin, se voit renforcé par cette dualité. Mais le meilleur personnage reste celui campé par Benicio Del Toro. Alors que Sheridan avait prévu un personnage tourmenté qui avait un temps de paroles égal aux autres leaders du casting, l'acteur a décidé de supprimer 90% de ses répliques pour ne conserver qu'une esquisse de son personnage. Il sera décrit par les autres, restant ainsi le seul ayant une part d'ombre, ne révélant ainsi les règles de son jeu qu'à la toute fin.

La violence sèche et expéditive de certaine séquences termine de ranger Sicario dans les films adultes, respectueux de leur sujet bien que brûlants. Le film est donc une réussite, qui aurait mérité un traitement de l'unique personnage féminin un peu plus intéressant (elle n'est que le témoin impuissant des agissements de la CIA), une identité visuelle plus forte malgré le gros travail fourni par Deakins et une bande originale plus immersive pour renforcer les moments de tension, peu nombreux mais d'une efficacité redoutable.

7,5/10
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Tropical Malady - 0,5/10

Messagepar Jack Spret » Lun 18 Jan 2016, 15:47

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"Tropical Malady" d'Apichatpong Weerasethakul - France/Thaïlande - 2004 - DVD


Il y a des films qui sont fait pour tester les limites de tes nerfs. Qui te permettent de réévaluer ton échelle de valeurs mais aussi de te rendre compte que n'importe qui peut faire du cinéma avec de la volonté. Tropical Malady fait partie de ces films là. Je veux bien avoir une ouverture d'esprit qui me pousse à découvrir du cinéma étranger situé à mille lieues de ce que j'apprécie en temps normal. Mais au bout de 30 minutes, ce sont mes veines que je voulais ouvrir. Et pourtant, je partais plutôt confiant car le pitch et sa renommée sur la Croisette augurait sinon d'une œuvre fondamentale, au moins d'un véritable OFNI. Jamais je n'aurais cru que ça prendrait si peu de temps: 17 jours ! Il m'aura fallu 17 jours en 2016 avant de mettre une note pareille. Pourtant, je me garde bien de regarder les véritables purges, celles qu'il est de notoriété publique de détester.

Weerasethakul décide d'explorer sa sexualité et ses démons par l'intermédiaire de ce film: mais il ne le fait pas comme n'importe qui le ferait, à savoir en mêlant le tout à une intrigue très personnelle. Il découpe carrément son film en deux genres différents - la première partie frisant la chronique sociale parodique, la seconde tirant davantage sur le conte fantastique - et ne se préoccupe pas de la scission entre les deux. Au mieux, la pellicule fait semblant de déconner pour montrer qu'on va passer du coq à l'âne. Et cette façon de faire montre tout l'égocentrisme du cinéaste qui se regarde filmer, sous-titre des gibons, multiplie les plans inutiles, raconte l'histoire en voix-off au lieu de l'amener par les images. Bref, de l'or en barres si le spectateur part dans l'idée de regarder un film humoristique.

Niveau acting, c'est la fête du slip avec deux jeunes Thaïlandais qui se pelotent pendant une heure et s'observent en souriant comme des demeurés. Je n'arrive toujours pas à comprendre l'engouement de la presse spécialisée autour de ce film. En mon for intérieur, j'espère juste qu'Apichatpong fait tout ça pour la déconne et qu'il est conscient de filmer de la merde, riant dans son coin en voyant que les intellectuels français se masturbent sur son œuvre et lui fournissent des financements pour ses prochains films.

0,5/10
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Re: [Jack Spret] Mon dégueuli verbal en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Lun 18 Jan 2016, 15:55

Ah ben je vois que c'est la grosse éclate ce film.
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Re: [Jack Spret] Mon dégueuli verbal en 2016

Messagepar Mark Chopper » Lun 18 Jan 2016, 16:00

sous-titre des gibons


:shock:

Je n'arrive toujours pas à comprendre l'engouement de la presse spécialisée autour de ce film


Quota exotique je pense.
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