[Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

[Jed_Trigado]

Mes critiques en 2016 :

1- Le Retour de Frankenstein - 8/10
2- Close Range - 6,5/10
3- Le Flambeur - 4/10
4- Black Jim Le Magnifique - 4/10
5- La Victime Désignée - 7/10
6- Le Diable dans la Tête - 8/10
7- Bloody Territories - 7/10
8- Le Orme - 5/10
9- Les Huit Salopards - 10/10
10- Pendez-le par les pieds - 7/10
11- Que la Chasse Commence - 8/10
12- Hocus Pocus - 5,5/10
13- Todo Modo - 8/10
14- Révélations - 9/10
15- Samoa, Reine de la Jungle - 2/10
16- I'm Gonna Git You Sucka - 7,5/10
17- Le Plaisir (et ses petits tracas) - 3,5/10
18- Comfort Women - 6/10
19- Léon Morin, Prêtre - 8,5/10
20- Hanna K - 7/10
21- The Haunted Cop Shop - 7/10
22- Truands - 3/10
23- Le Convoyeur - 8,5/10
24- Body Double- 10/10
25- Touche pas a la femme blanche ! - 4/10
26- Le Fantôme de Sarah Williams - 5/10
27- Les Feux dans la Plaine - 8/10
28- Monsieur Quigley l'Australien - 8/10
29- The Last Minute - 6,5/10
30- L'Année du Dragon - 10/10
31- Deadpool - 0/10
32- The Vanished Murderer - 3/10
33- Sara - 6/10
34- Nomad - 2/10
35- Deux Doigts sur la Gâchette - 6/10
36- La Cité des Monstres - 8/10
37- Mission to Mars - 7/10
38- Matalo - 5/10
39- American Pimp - 9/10
40- Chino - 2/10
41- Monk comes down the Mountain - 7/10
42- My Beloved Bodyguard - 6,5/10
43- Runaway Train - 8/10
44- Chicken and Duck Talk - 8,5/10
45- Michael Jackson's Journey from Motown to Off the Wall - 6,5/10
46- Mais qu'est ce que je viens foutre au milieu de cette Révolution ? - 9,5/10
47- Fantasia chez les Ploucs - 0,5/10
48- Corruption - 7/10
49- Milagro - 7,5/10
50- Hellraiser Bloodline - 1/10
51- L'Ambulance - 6/10
52- La Loi et la Pagaille - 2,5/10
53- The Gladiator - 1/10
54- Straight Outta Compton - 7/10
55- Les Vampires - 6/10
56- Blastfighter, l’exécuteur - 6/10
57- Henry, Portrait d'un serial killer - 8/10
58- Fifty Fifty - 6,5/10
59- Le Continent des Hommes Poissons - 6/10
60- Contronatura - 7,5/10
61- Sang et Or - 3/10
62- Walker - 4/10
63- Kamikaze - 7,5/10
64- Fantômes en Fête - 5,5/10
65- Panique Année Zéro - 5/10
66- Je Suis une Légende - 7/10
67- Business is Business - 8/10
68- Turkish Délices - 9/10
69- Katie Tippel - 8,5/10
70- Showgirls - 9,5/10
71- Attack Force Z - 4/10
72- Le Quatrième Homme - 8,5/10
73- Light Sleeper - 8/10
74- The Master - 8/10
75- L'Homme Sans Frontière - 9/10
76- Tetsuo - 10/10
77- Terror Firmer - 6,5/10
78- Réclusion a Mort - 2/10
79- Potins Mondains & Amnésies Partielles - 2/10
80- The Neon Demon - 2/10
81- Call of Heroes - 7,5/10
82- Jerry Maguire - 6/10
83- Gunmen - 7/10
84- Vous aimez Hitchcock ? - 4/10
85- Nailed - 1/10
86- Tank Girl - 8/10
87- Pedicab Driver - 10/10
88- Exorcisme Tragique - 7/10
89- Suffer Island - 4,5/10
90- Le Démon des Armes - 8/10
91- Appel d'urgence - 8/10
92- Bad Boys 2 - 8/10

[Jed_Trigado]

Le Retour de Frankenstein - Terence Fisher (1969)

Et bin si je m'attendais a ça....Je vais la faire courte, c'est la vision la plus intéressante du perso de Frankenstein qu'il m'ait été donné de voir au cinéma, après avoir réalisé le meilleur Dracula de la Hammer avec Le Cauchemar de Dracula, Fisher se paye le luxe de faire de même avec ce personnage, chapeau. Bon après il était pas a son coup d'essai, mais je trouvais le ton de Frankenstein s'est Echappé encore assez classique, là on est dans une transformation totale du mythe où Peter Cushing offre un de ses rares rôles de méchant, avec une interprétation froide et perverse du fameux docteur, n'hésitant pas a manipuler son monde pour arriver a ses fins. Un récit cruel où finalement la créature n'est plus vraiment le centre d’intérêt de l'histoire mais bien la personnalité de son "géniteur" qui tient plus du psychopathe en puissance que du scientifique passionné qui n'a aucun recul sur ses actes, en changeant de cible le film conserve néanmoins l'essence même du roman de Shelley en nous rappelant que les monstres ne sont pas forcément ce que l'on croit tout en y ajoutant une dimension intimiste vraiment captivante grâce a la relation malsaine entre Frankenstein, son assistant et sa fiancée, entrecoupés de passages assez drôles fonctionnant en contre-point avec l’enquête menée par un flic plus arrogant tu meurs. S'il demeure assez peu horrifique dans son ensemble, Le Retour de Frankenstein se rattrape parfaitement dans sa dernière partie qui change la donne du point de vue avec un traitement réellement intelligent et moderne (ça m'a fait penser involontairement a La Machine que j'ai découvert récemment et qui partage une idée en particulier) concernant la créature. S'il lui manque un petit quelque chose pour prétendre au statut de chef d'oeuvre, le film de Fisher reste passionnant de bout en bout et confirme décidément tout le bien que je pense de ce réalisateur.

8/10

[angel.heart]

Certainement ma version préféré de Frankenstein.


Par-contre :

après avoir réalisé le meilleur Dracula de la Hammer avec Le Cauchemar de Dracula

Perso j'ai toujours préféré Dracula, prince des ténèbres.

[Jed_Trigado]

Close Range - Isaac Florentine (2015)

Dans le désert qu'est devenu le monde du DTV, les films d'Isaac Florentine font figure d'oasis par une sincérité et un talent indéniable a cadrer l'action, il n'a cessé de s'améliorer de film en film et les budgets allaient crescendo, or Close Range fait figure de retour aux sources, qui revient a ses délires de geek amoureux de bastons et de western : pas une once de scénario a l'horizon, juste un prétexte pour se faire plaisir et filmer le plus d'action possible en un minimum de temps. Deux décors, une dizaine d'acteurs et voilà comment il nous refait Rio Bravo mixé avec The Raid, ça pète pas plus haut que son cul, puis ça apporte quelque chose que les DTV avaient oublié depuis des années, divertir le spectateur sans le prendre pour un con. Pas besoin de présenter les personnages, on commence par une baston direct filmé en plan séquence histoire d'annoncer la couleur, tout le reste du film est a l'avenant, on s’embarrasse pas de chichis, l'ambiance et les bastons font le job, même en termes de réalisation Florentine ne cherche même pas a magnifier ses chorégraphies mais juste a les rendre les plus brutales et lisibles possibles (même si fidèle a lui-même, il nous case un paquet de petits ralentis qui pètent la classe), d'ailleurs je vois davantage le film comme une vitrine pour Scott Adkins qui nous fait un mélange de action hero 80's pour l'aspect invincible et de pistolero sans passé, ni avenir avec un fumet de Steven Seagal pour le côté sans pitié envers ses ennemis (quand je parle de brutalité c'est pas des mots en l'air, je compte pas les nuques brisées, les morts d'ennemis désarmés ou les coups bas, comment ça fait plaisir de revoir des trucs comme ça en 2016 ). Si ça vous suffit pas, Close Range a la décence de durer a peine 1h10, donc au lieu de se farcir du blockbuster boursouflé, les fans de cinéma d'action vous savez quoi regarder désormais...

6,5/10

[Heatmann]

alors ca , ca me plait !


mais ouai , c est vrai que le dtv c est plus ce que c etait y a 10-5 ans

[Jed_Trigado]

Le Flambeur - Karel Reisz (1974)

Rares sont les films qui ont traité de l'univers du jeu sous un angle pathologique, pourtant il y a de quoi faire avec une telle base. Le Flambeur s'essaye tant bien que mal a cette tâche, si les intentions se révèlent bonnes, l’exécution est quand a elle, plus laborieuse qu'autre chose, la faute a une écriture qui me parait trop artificielle et ronflante, desservant hélas les bonnes idées visuelles de Reisz et la performance de Caan tout en retenue qui porte vraiment le film sur ses épaules. Décidément, j'ai énormément de mal avec Toback dont ses Harvard Story et Fingers m'avaient également laissé de marbre, sa manière de dépeindre les personnages manque de vérité et comble du comble, je l'ai trouvé encore plus pompeux que d'habitude en y insérant des références intello (Dostoïevski est régulièrement cité), bref tout ce qu'il faut pour se sentir bien largué. Du coup, on suit le film avec indifférence malgré son ambiance et son casting de gueules old school en se demandant où veut vraiment en venir le film, il y a certes quelques interactions intéressantes (la façon dont Caan se comporte dans son socle familial par exemple) et une scène de tension lors d'un match de basket qui fonctionne par sa sobriété, mais c'est trop peu pour s'en contenter. Pour finir, je n'ai absolument rien compris a la fin du film.

Sur un thème similaire, Tricheurs de Barbet Schroeder m'a semblé plus réussi et malin dans son approche.

4/10

[Val]

Ouch, je l'ai de côté celui-là depuis que j'avais lu un bon papier sur le blog de Tavernier. Je crois qu'il va rester dans son coin un bout de temps.

[logan]

Je mets un peu plus perso, un bon 6/10, bon plus aucun souvenir pour débattre (je l'avais vu en 2011 je crois donc ca remonte) mais j'avais pas passé un mauvais moment.

[Jed_Trigado]

Black Jim le Magnifique - Yi-Jung Hua (1979)

Un kung fu cheap ça faisait longtemps tiens.

Et celui-là est particulièrement généreux en bastons, c'est simple, il se passe pas deux minutes sans que des mecs veulent se taper dessus parfois sans raison (c'est pire qu'un boulard en fait ). Les chorés sont fluides, la réal a juste un peu trop tendance a surexploiter le zoom mais là dessus ça va on est pas trop lésé, là où ça fait miséreux c'est en termes de péripéties avec cette même cabane qu'on va nous ressortir a toutes sauces pendant toute la durée du film : parfois c'est un bar, sinon elle fait aussi cachette des méchants et maison du gentil, hé oui tout se récupère, rien se perd, sans parler des décors extérieurs qui font plus penser a des plaines chinoises qu'au Far West (car, oui, c'est censé se dérouler aux USA a cette époque et comme on s'en doute, c'est complètement foiré malgré une présence importante de gweilos). Je vais pas taper sur l'écriture, ce serait comme frapper un handicapé dans ce genre de production mais c'est marrant de voir trois storylines différentes s'enchainer au petit bonheur la chance, le summum étant le sosie leader price de Bruce Lee qui a le pouvoir de toujours arriver au bon endroit au bon moment même quand la baston ne le concerne pas, surtout que son intérêt dans le film ne se limite qu'a ça, là où au moins il y a un minimum de prétexte valables pour le black et les bandits. Dommage que le film essaye de se faire passer pour ce qu'il n'est pas, c'est-a-dire, un mélange entre kung-fu et western car les acteurs a défauts d'être bon comédiens (c'est d'ailleurs pas ce qu'on leur demande) assurent le show, les asiatiques comme les occidentaux.

4/10

[pabelbaba]

Ca fait envie!!!

[Jed_Trigado]

La Victime désignée - Maurizio Lucidi (1971)

Ça fait du bien des voir des films italiens qui tentent de sortir du carcan du formula movie avec ce thriller lorgnant vers le surréalisme lynchien, le pitch est vraiment interessant car il reprend les codes du film US mais dont le traitement sera plus original sur la durée avec ce chasse-croisé entre un Tomas Milian étonnamment sobre et Pierre Clémenti qui semble sorti d'un film de fantômes tant il est froid et inhumain dans ses gestes (il est vraiment flippant lors de la plupart de ses scènes). La Victime Désignée se découpe donc en deux parties, la première reste la plus intéressante dans sa manière de dériver sur une vulgaire intrigue policière vue et revue pour enquiller les coups de pression a chaque fois que Clementi débarque pour rappeler a Milian ses "obligations". Forcément ce qu'il doit arriver arrive dans la suite de récit, pas de surprises ou de retournements invraisemblables, mais l'ensemble s'avère plutôt solide en termes d'intrigue jusqu’à l'acte final et va au bout de sa logique. Afin de mettre en boîte son film, Lucidi se paye de jolis lieux de tournage, surtout les passages dans une Venise brumeuse qui rappelle a mes bons souvenirs de Ne Vous Retournez Pas, donnant une ambiance soignée a ce film tout de somme assez confidentiel. Une curiosité a découvrir même en dehors du cercle des fans de cinéma bis, on reste sur un produit qui évite l'exploitation pure faut le constater. A noter que le score de Luis Enriquez Bacalov est particulièrement inspiré donnant une valeur ajoutée a l'ensemble non négligeable

7/10

[Jed_Trigado]

Le Diable dans la Tête - Sergio Sollima (1972)

Fort d'avoir tiré le western et le polar vers le haut avec une poignée de grands films, Sergio Sollima s'attaque a l'un des autres genres phares en Italie a cette époque, le giallo. Alors que les choses soient claires les quelques avis que j'ai pu lire a son sujet, l'apparentent a ce genre, pour ma part je le vois davantage comme un thriller psychologique, tant ce film est dans la logique de ce qu'a toujours fait Sollima : jouer le jeu sans jamais vraiment le jouer. Il y a certes des histoires de meurtres et une ambiance bourgeoise, mais il s’intéresse moins a l'expérimentation formelle ou aux codes usuels du genre (pas de mains gantées qui tuent a tout va ou de séquences qui se détachent du lot par leur esthétisme) qu'a l'étude de caractère déguisée en une enquête passionnante car toujours voilée d'une part de doute (en cela, il est impossible d'avoir une longueur d'avance sur le récit), qui fait que l'on cherche avant tout a percer le mystère de cette famille aux rapports très étranges, bouleversée par un événement tragique qui va plonger l'un de ses membres dans un état de folie tout en y infusant un regard critique sur la société bourgeoise de l'époque. A partir de là, Sollima va perpétuellement brouiller les pistes, entre schémas réalistes et farfelus apportés par les différentes entrevues façon Rashomon et surtout l'opposition du duo Keir Dullea/Tino Buazelli (l'un se définit comme émotionnel jusqu'au bout alors que l'autre reste dans un registre concret et méthodique) sans jamais s'égarer en fin de compte (une fois la révélation finale tombée, impossible de remettre en doute la mécanique du récit, c'est particulièrement balèze pour un truc aussi labyrinthique au départ), ce qui en fait en fin de compte le "giallo" le mieux écrit de l'Histoire avec la Queue du Scorpion, dommage ceci dit que cela se fasse au détriment d'une réalisation parfois trop discrète, après faut dire que le film est tellement rare que la seule copie que j'ai trouvée n'est pas de première fraîcheur mais je vais pas bouder mon plaisir car l'acting est vraiment très bon entre Stefania Sandrelli qui montre pour une fois qu'elle est autre chose qu'un physique dans son rôle de nana psychotique et surtout la présence étonnante de Micheline Presle (rigolez pas) en maman poule capable du pire pour sauver les apparences.

Une perle méconnue a la hauteur du talent de son metteur en scène.

8/10

[angel.heart]

Bah putain, tu commences fort l'année, mon salaud !

Pas vu ce Sollima, mais ça fait sacrément envie !

[Jed_Trigado]

Bloody Territories - Yasuharu Hasebe (1969)

Je vais finir par croire que Hasebe est l'un des outsiders les plus sérieux du yakuza eiga, non content d'avoir renouvelé le genre avec ses deux précédents essais, il consolide ses acquis avec ce Bloody Territories certes plus générique mais tout aussi honnête et remarquable dans sa mise en scène. Moins ambitieux dans le fond que son camarade Fukasaku, il se rattrape aisément sur la forme qui est a la fois dans les standards japonais de l'époque (autant dire, le top du top) et d'une rugosité très différente, la violence est moins apportée par les mouvements de caméra que par la cruauté des actions commises par les yakuzas, Hasebe bien avant sa période pinku eiga avait déjà en lui ce goût du sadisme avec des tortures et des viols en tout genre, au final la vision des yakuzas reste la même mais présentée de manière différente, ce qui n'est pas un mal. On reste donc dans les éternelles guerres de clan mais avec une donnée supplémentaire que pour le coup, je n'avais vue exploitée dans un seul film du genre : l'importance des finances dans la survie d'un clan. Si le film garde quelques élans chevaleresques avec des fraternités ou des romances, il raconte la sournoise déchéance d'un clan qui va se soumettre aveuglément aux "coutumes" yakuzas qui ont désormais changé, les excuses ne se font ni par les mots, ni par les sections d'auriculaires, mais par de coquettes sommes d'argent livrées de manière détournée aux huiles (la scène du tripot est vraiment étonnante) pour les contenter (et surtout mettre en fin de compte a genoux ceux qui pourraient leur faire de l'ombre), chose qui sera vraiment la partie la plus importante en termes d’intérêt du film. Si la conclusion s'avère plus classique par rapport a ce qui a précédé, encore une fois Hasebe livre un yakuza eiga fort plaisant, brutal et blindé de gueules cassées qu'on voit régulièrement chez Fukasaku, avis aux amateurs donc....

7/10

[Mark Chopper]

Tu as déjà vu Black Tight Killers ? J'en garde un lointain souvenir de cinéma pop sympatoche.

Mine de rien, petit à petit on commence à avoir accès à pas mal de films de Hasebe.