[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

[logan]

Yep c'est sympa Clean Shaven.

[Jed_Trigado]

Talk Radio - Oliver Stone (1988)

Impossible pour un routard de la dénonce comme Oliver Stone de dire non a un tel projet, ayant du temps libre avant le lancement du projet Né un 4 Juillet car forcé d'attendre sa vedette Tom Cruise, voilà qu'on lui propose d'adapter une pièce de théatre cinglante sur un animateur radio provocateur s'amusant a titiller la lie de l'humanité en libérant sa parole sur les ondes, le matériau va être profondément remanié pour atteindre la forme qu'on lui connait. Si certains choix tiennent plus du meublage sans intérêt (la storyline du personnage de l'ex-femme de Champlain, wtf ?!), pour le reste, Stone parvient a braver une bonne partie des défis de mise en scène qu'on lui tendait avec une gestion de l'espace excellente avec un jeu récurrent sur les doubles-focales ou les reflets des vitres rendant très fluide et jamais lassante les nombreux duels a distance que comporte Talk Radio, qui porte des dialogues bien savoureux où Bogosian s'impose comme un acteur qui aurait mérité une meilleure carrière (d'autant qu'il est l'auteur de la pièce en question, respect). Aussi arrogant que loquace, on est a la fois amusé par ses diatribes provocatrices mais aussi agacé de voir qu'il va souvent très loin (l'appel avec le violeur fait dans le dos ), nous posant la question sur les limites de la liberté d'expression. Jouissif, direct et vraiment interessant dans ce qu'il propose, Talk Radio n'est pas un must mais il saura surprendre ceux qui -moi le premier- ont tendance a revoir a la baisse les films les plus estimés de Stone.

7,5/10

[Jed_Trigado]

Un Shérif à New-York - Don Siegel (1968)

La première collaboration Eastwood/Siegel est intéressante a plus d'un égard, surtout pour l'avenir du comédien qui trouvera en Siegel un maitre a penser lors de sa carrière de réalisateur et surtout l'occasion de montrer qu'il est parfaitement a l'aise dans un registre contemporain après des années a avoir écumé le western. Un Shérif à New-York, remis dans le contexte de son époque, c'est le choc de deux sociétés qui ne se comprennent pas, d'un côté l'Amérique old school symbolisée par Eastwood avec ses valeurs rigides et de l'autre l'Amérique "moderne" née des mouvements progressistes des 60's (New-York, une ville plus cosmopolite tu meurs), forcément quand on balance un redneck dans cette fourmilière, la chose devient particulièrement savoureuse. C'est peu de choses de dire que le film est entièrement porté par son acteur principal et exploite a fond ce décalage d'univers pour apporter pas mal d'humour où l'on suit ce shérif macho et bourrin qui n'hésite pas a sortir de la loi pour arriver a ses fins (v'la la touche Siegel, même si détail amusant Eastwood ne possède aucune arme a feu dès qu'il arrive a la Grosse Pomme), ce qui a pour conséquence de réduire a peau de chagrin l'intrigue avec ce fameux fugitif a traquer qu'on finit très vite par oublier. Néanmoins, Siegel arrive a placer quelques morceaux de bravoure sympatoches comme une course-poursuite en bécane ou une séquence cocasse dans un night-club hippie qui apportent un peu de fun a l'ensemble. Un film mineur ceci dit qui plaira surtout aux fans hardcore de Eastwood qui lui verront un emploi différent de sa personnalité.

6,5/10

[Jed_Trigado]

Un Homme est passé - John Sturges (1955)

Décidement John Sturges est un réalisateur qui me plait vraiment, il a une filmo assez constante en termes de qualité et Un Homme est passé ne déroge pas à la règle. Il a un talent véritable pour filmer les hommes dans des confrontations tantôt psychologiques tantôt musclées, là dès le départ le ton est donné, bien que le film se déroule a la fin de la seconde guerre Mondiale, Sturges ne quitte pas vraiment le monde du western en conservant une partie de ses archétypes (et le sublime décorum désertique magnifié par un scope de malade) et en ajoutant une dose de thriller psychologique vraiment originale pour le coup, les personnages secondaires sont tous présentés de manière directe, chose qui n'est pas le cas du personnage principal dont les motivations de sa présence dans ce village guère accueillant sera le principal moteur d’intérêt du film. En ayant la décence de conserver de projection raisonnable (1h15), [b]Un Homme est Passé[/b] compense la facilité de ses thèmes abordés (la question du racisme notamment) par une rigueur narrative impeccable qui sait garder le spectateur captivé de bout en bout, comme quoi c'est pas parce qu'on réalise une série B qu'on ne doit pas être négligeant sur la qualité de fabrication, mais le film ne serait rien sans un casting vraiment crédible, dont Spencer Tracy avec sa tronche bizarre est iconisé dès sa première scène gardant son aura de mystère et un stoïcisme badass devant les multiples provocations qu'on lui fait subir (il y a même une scène où il nous fait les fights du Sabreur Manchot avant l'heure. ), puis les autres rôles sont pas en reste, avec Lee Marvin et surtout Ernest Borgnine dans l'un de ses rares rôles de bad guy, puis Robert Ryan qui s'avère film après film, un acteur que j'admire vraiment. Au final, c'est une guerre des nerfs vraiment intéressante a mater et qui n'a pas a rougir de la comparaison des autres films de Sturges car tout y est.

7,5/10

[pabelbaba]

Je l'avais trouvé poliment chiant celui-là. Et Spencer Tracy est pas tip top dans ce rôle.

[Jed_Trigado]

T'es pas le seul, Logan et Scalp me l'avaient promptement déconseillé.

Parfois, j'ai bien raison d'en faire qu'a ma tête.

[Jed_Trigado]

Walk on Fire - Norman Law (1988)

Un petit polar HK de temps a autre, ça fait pas de mal.

Bon il invente pas la poudre et démarre même plutôt bien avec une intro à Macau comportant une course-poursuite avant de déboucher sur une histoire de vengeance, pendant 20 minutes on a limite l'impression d'être tombé sur une perle mais le film s'enfonce très vite dans les travers imprévisibles du cinoche HK avec des séquences aux tons variables, on peut se marrer grâce aux conneries de Kent Cheng, se marrer (mais pour d'autres raisons ) a voir Cherie Chung jouer les junkies super propres sur elles, se régaler devant les scènes d'action vraiment brutales (en plus, c'est Dick Wei qui joue le bad guy ) et se consterner devant la pseudo romance entre Lau et Chung que l'on voit venir a des kilomètres, nous obligeant a nous farcir l'incontournable montage sur fond de canto pop 80's. Cette irrégularité de ton en soi n'est pas un problème, c'est juste qu'après nous avoir introduit un bad guy aussi cool que Dick Wei, le voir disparaitre complètement du film avant de le voir réapparaitre comme une fleur a la toute fin du film est quelque chose de franchement décevant, parce que tout le reste du film ne parait être qu'un énorme prétexte en oubliant son pitch, du coup on se retrouve devant un mix mal dégrossi de Ringo Lam-like avec ce duo de flics qui vont se mettre a dos leurs supérieurs en faisant leurs affaires dans leur coin et de comédie cantonaise nawak où Kent Cheng fait le show en gros flic couillon qui foire tout ce qu'il entreprend. Malgré toutes ces réserves, Walk on Fire se laisse regarder et saura contenter le temps d'une séance les amateurs déviants grâce a une poignée de séquences qui valent le détour.

5,5/10

[pabelbaba]

Mais ça a l'air très bien, en tout cas mieux qu'un polar avec Spencer Tracy...

[logan]

T'appelles ca un polar toi...

[pabelbaba]

Ouais, y'a des bandits.

[Scalp]

Spencer Tracy c'est un putain de malus.

[Jed_Trigado]

Non

[Jed_Trigado]

Maté The Go-Go Boys, j'avais peur du docu enjolivé sur la personnalité du duo Golan/Globus, même si certains sujets sensibles sont esquivés, je l'ai trouvé finalement plus touchant et moins malhonnête qu'Electric Boogaloo. Outre le montage qui laisse le temps aux différents intervenants de s'exprimer longuement, la dernière partie sur la chute du studio ainsi que le pourquoi de la brouille entre les deux cousins est nettement plus détaillée et j'ai trouvé que les images parlaient souvent d'elles-même, montrant Golan comme un type qui n'a cessé d'ignorer l'échec et croit dur comme fer a son rêve, alors que Globus est plus réaliste sur son parcours. On a pas encore le docu ultime sur la Cannon, mais le point de vue a le mérite de se tenir et on y apprend encore des trucs.

[Val]

Sur Jusqu'au bout du monde de Wenders :

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ce serait de l'argent dépensé mal à propos.

J'attendrais une éventuelle diffusion sur Arte je crois.

Bon bah ce sera la 15 juin à 23h05.
J'ai bien fait d'être sage pour une fois.

[Jed_Trigado]

Mais ils sont fous de le diffuser a une telle heure, les gens vont s'endormir a la moitié du film.