Ex_Machina, Alex Garland (2015)
Légèrement déçu par ce film vu la bonne réputation qu'il s'octroie, mais qui déroule tout de même un bon récit d'anticipation sur l'intelligence d'artificielle. Ce que j'ai bien aimé, c'est donc surtout la modernité de l'histoire qui fait intervenir l'omniprésence des moteurs de recherche avec cette impression que rien n'est laissé au hasard, et ses réflexions brillantes sur le sujet. Mais à mon avis, c'est son côté thriller qui lui fait défaut, car même si celui-ci permet de bien accrocher l'attention du spectateur, on nous prend trop par la main par moments en nous livrant infos sur infos, surtout vers la fin, avec la question classique : qui et quoi doit-on croire ? Alors ça fait illusion jusqu'à un certain point et ce tour de passe-passe se marrie même plutôt bien avec le reste de l'intrigue, mais la dernière demi-heure est vraiment trop employée à un jeu de dupes qu'on a vu mille fois ailleurs, y compris dans le registre de la S-F.
Ce qui est dommage tant ce petit film regorge de qualités par ailleurs. Tout d'abord ses interprètes, Ava en tête, troublante et intrigante à souhait (Alicia Vikander, sublime), suivie par le jeunot qui doit la tester (Domhnall Gleeson, déjà vu dans About Time, qui confirme donc son talent), et le Mozart (Oscar Isaac) de la programmation, qui agit comme une sorte de père oedipien (bien que son péché mignon pour l'alcool soit une belle facilité narrative) avec donc des intentions difficiles à deviner, du moins durant la première moitié du film comme je l'ai expliqué tantôt. Puis son ambiance minimaliste où l'on joue beaucoup du cadre du huis-clos d'une manière efficace et oppressante, bien qu'employant un peu trop souvent les mêmes gimmicks. Enfin, ce film possède une patte artistique indéniable malgré des moyens qu'on devine modestes. En bref, ce film aurait gagné en jouant davantage la carte de l'ambiguïté, et en usant moins certaines facilités propres au thriller, mais même avec un mystère éventé jusqu'à la moelle, ce film demeure une belle curiosité en mélangeant les genres avec plus ou moins de brio.
Ce qui est dommage tant ce petit film regorge de qualités par ailleurs. Tout d'abord ses interprètes, Ava en tête, troublante et intrigante à souhait (Alicia Vikander, sublime), suivie par le jeunot qui doit la tester (Domhnall Gleeson, déjà vu dans About Time, qui confirme donc son talent), et le Mozart (Oscar Isaac) de la programmation, qui agit comme une sorte de père oedipien (bien que son péché mignon pour l'alcool soit une belle facilité narrative) avec donc des intentions difficiles à deviner, du moins durant la première moitié du film comme je l'ai expliqué tantôt. Puis son ambiance minimaliste où l'on joue beaucoup du cadre du huis-clos d'une manière efficace et oppressante, bien qu'employant un peu trop souvent les mêmes gimmicks. Enfin, ce film possède une patte artistique indéniable malgré des moyens qu'on devine modestes. En bref, ce film aurait gagné en jouant davantage la carte de l'ambiguïté, et en usant moins certaines facilités propres au thriller, mais même avec un mystère éventé jusqu'à la moelle, ce film demeure une belle curiosité en mélangeant les genres avec plus ou moins de brio.
Note : 7/10