Mia Madre |
Réalisé par Nanni Moretti Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini Long-métrage italie Genre : drame Durée : 1h47min 2015 |
6/10 |
Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain. À ses questionnements d’artiste engagée, se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable… Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?
CritiqueUn film qui nous change des grosses productions, qui nous plonge dans l'intimité d'une famille italienne dont la grand mère est mourante. Un sujet d'une rare banalité, pour ne pas focaliser ses images que sur les séquences hospitalières, Nanni Moretti raccroche des passages issus des coulisses du tournage d'un film, ce qui permet d'ajouter d'autres axes de réfections sur le sens de la vie.
"Mia madre" est loin d’être un film gai mais n'est pas non plus une déchéance vers la mort, la petite mamie (Giulia Lazzarini) a du ressort et encore de la vitalité en elle, mais si la maladie (qui reste inconnue mais on le devine) plane toujours.
Margherita Buy incarne la fille qui est aussi la cinéaste, qui a priori a tout pour réussir, une famille bien aimante, un métier qui lui plait mais qui est à la recherche de la perfection (une emmerdeuse en quelque sorte) demeurant une éternelle insatisfaite.
Nanni Moretti fait la part belle à ses actrices sur 3 générations et trouve un bel équilibre, ne tombant jamais dans le pathos ou la caricature mis à part John Turturro en acteur extravagant très démonstratif, pédant et cabotin qui est nécessaire pour apporter une touche de légèreté à cette atmosphère pesantissime .
Un film qui permet de prendre du recul dans une société où les gens râlent pour un rien, mais qui passent peut être à coté du dialogue. Ainsi le langage, le discours ont une place centrale dans Mia Madre. La petite fille se demande pourquoi elle doit étudier le latin (il y a pas plus chiant) mais personne autour d'elle ne peut lire donner la réponse, à quoi ça sert ? On fait des choses par devoir, pour entrer dans le moule sociétal mais sans aucune utilité au lieu de passer du temps auprès de ses proches et se savourer les vie ou leurs derniers instants.
Mia Madre aborde aussi le thème du couple avec cette réalisatrice perfectionniste qui n'arrive pas à se caser car autocentrée et qui tente de dénoncer les défauts de la société par des drames militants alors qu'elle mène une vie bien tranquille. Ce train de vie paisible est perturbé par la maladie de sa mère qui vit ses dernières heures, donnant droit à quelques scènes intimistes touchantes qui nous font voguer entre souvenirs réels et fantasmes, loin du monde du show buisness dans lequel évolue la réalisatrice.
Un film qui souffre de nombreuses lenteurs et des moments contemplatifs, hyper réaliste, à ne pas voir en cas de petite déprime mais qui ne nous apprend rien car cette histoire est universelle. Un métrage pudique, plein de non dits mis en scène de façon sobre pour un résultat mitigé en demi teinte malgré les prestations remarquables des interprètes.
Difficile de retenir sa petite larme sur la scène finale pourtant si évidente.