[oso] Ma prose malade en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jimmy Two Times » Mar 15 Déc 2015, 22:11

Je me suis moins marré que devant d'autres Dupieux mais la façon dont il retombe sur ses pattes dans l'épilogue est assez admirable.
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Walk - Rêver plus haut (The) - 3/10

Messagepar osorojo » Sam 19 Déc 2015, 22:56

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THE WALK

Robert Zemeckis | 2015 | 3/10
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En voilà une success story bien pompeuse, complètement convenue et portée par une réalisation tape à l'oeil qui ne parvient pas une seule seconde à combler le vide imposé par le mince sujet que tente d'illustrer Zemeckis. Choisissant une narration en flashback pour raconter le "coup", il manque totalement d'impliquer le spectateur dans la performance, on a en effet toujours l'impression d'assister à toute cette débauche d'énergie de bien loin. Vu le peu de matière (une traversée entre deux tours) et la durée du film, un remplissage certain était à craindre, et bien c'est le cas : les péripéties rencontrées par Lewitt sont d’une fadeur sans nom, la préparation du coup est dépourvue de tout intérêt et à aucun moment Zemeckis ne parvient à retranscrire la mythologie qu'il y a derrière l'acte de funambulisme ; il ne réussit qu'à racoler à coup de troidé pour donner à son audience une impression de vertige. C'est le seul élément de mise en scène un peu réussi de The Walk, même si c'est sacrément moche, l'estomac se noue quand Lewitt joue avec son câble. Jusqu'à ce qu'un oiseau numérique dégueulasse, lui fasse un clin d'oeil pour lui demander d'enfin s'arrêter.

Pour couronner le tout, l'ensemble du casting est à l'ouest total, en commençant par Lewitt qui se donne certes à fond, mais cabotine comme jamais, sauf peut être lors de sa traversée où il atteint une espèce d'harmonie avec son personnage. Mais le reste du temps il est insupportable de maniérisme, et de manière général, l'accent français poussé à son paroxysme par des acteurs qui se tirent la bourre pour être le plus mauvais, ça fatigue, ça énerve même (je me demande même si la VF n’est pas plus appropriée pour ce film, tout extrémiste de la VO que je suis…).

En bref, The Walk est comparable à ce qu'essaye péniblement de braver Joseph Gordon Lewitt pendant deux trèèèèèèèèès longues heure, à savoir un vide intersidéral, générateur d'un ennui profond. Honnêtement, pour quiconque est un minimum intéressé par cette discipline ultra mystique qu'est la slackline à haute altitude, il vaut mieux aller se mater une bonne vidéo sur Youtube, faite par des mecs qui veulent juste transmettre leur frisson ( ici https://www.youtube.com/watch?v=J5Z76TU2mY0 par exemple, avec des frenchies qui parlent vraiment français), plutôt que se fader ce divertissement bien gras qui passe par toutes les cases de la success story à l'américaine en se laissant emprisonner par son matériau d'origine plutôt qu’en essayant de le transcender.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar lvri » Dim 20 Déc 2015, 01:24

Les bandes annonces ne m'attiraient déjà pas beaucoup.... Je pense que je vais passer mon tour pour ce film....
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Nos futurs - 7,5/10

Messagepar osorojo » Lun 21 Déc 2015, 13:08

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NOS FUTURS

Remy Bezançon | 2015 | 7.5/10
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Nos Futurs parvient à tirer de belles choses de sa thématique pourtant très classique —la crise de la trentaine— en trouvant le dosage précis de ses composantes dramatique et comique. Si le sujet peut vite générer du bancal et déjà vu, il n’en est rien dans le film de Bezançon qui réussit à ne pas se laisser bercer par les violons préférant jouer la carte du subtil pour le gros de son message. Finalement, de cette quête du bonheur adolescent, il en ressort un sous-texte bien plus profond, la perte d’un être cher et la capacité de chacun à en faire, ou non, le deuil.

En ce sens, le dernier quart d’heure, même s’il peut agacer lorsqu’il s’initie —encore un twist merd*que me suis-je dit—, est d’une jolie portée émotionnelle. En quelques images, forte des 80 minutes qui l’ont précédée, la conclusion s’impose comme la seule possible, noue la gorge mais fait sourire, bizarrement, dans le même temps. Un peu à l’image du fils Rochefort, qui livre une belle prestation, emporté certainement par l’enthousiasme communicatif du toujours convaincant Pio Marmai, on quitte Nos Futurs apaisé, ravi d’avoir été témoin d’une comédie à la française intelligente, qui prouve qu’il est encore possible de trouver film à sourire qui ose s’aventurer hors des sentiers battus par les grosses machines à blagues commerciales.

Visuellement déjà, Nos futurs est porté par un coup d’œil précis et un sens de la mise en scène inattendu dans ce genre d’exercice. Remy Bezançon rappelle que la forme est importante, même lorsqu’il n’est pas forcément question de réaliser la scène la plus marquante de l’année. Ne serait-ce que pour cette caméra qui accompagne Rochefort dans ses souvenirs, quand il écume la soirée ayant marqué la fin de son insouciance, Nos futurs rappellera à tous les pseudos rois de la comédie française populaire, qui ne misent que sur leur casting de gueules connues pour faire des entrées, qu’il y a moyen de faire rire et d’émouvoir tout en réfléchissant aux moyens visuels à mettre en œuvre pour réaliser une vraie proposition de cinéma.

Nos futurs est une belle surprise, qui rappelle la fraîcheur de Maestro l’année dernière, et rassure quand à la présence dans le cinéma français d’auteurs concernés qui parviennent encore à associer, sans gros sabots, rire et émotion.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Milkshake » Lun 21 Déc 2015, 13:18

Totalement d'accord avec cette critique. :super:

Le seul bémol que je trouve au film est peut être son acteur principal, le rôle lui va comme un gant mais j'ai plus l'impression de voir un pote du réal devant la caméra qu'un véritable acteur comme Pio Marmaï qui me semble avoir une palette de jeu bien plus large.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Lun 21 Déc 2015, 14:16

Il m'a pas dérangé perso, même si c'est vrai qu'il reste un peu dans le même registre tout du long. Par contre, j'ai trouvé qu'il manquait un petit truc pour que le film passe un cap, et peut être que ce côté un peu monocorde du lead y est pour quelque chose ^^
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 21 Déc 2015, 14:22

Il apporte un équilibre face aux seconds rôles on fire.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Lun 21 Déc 2015, 14:33

Ouais, pas faux, et puis la fin tend à confirmer la pertinence de son tempérament pas forcément enjoué de toute façon :)
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Trois souvenirs de ma jeunesse - 8/10

Messagepar osorojo » Mar 22 Déc 2015, 19:41

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TROIS SOUVENIRS
DE MA JEUNESSE

Arnaud Desplechin | 2015 | 8/10
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Difficile de trouver dénominateur commun dans ce corps à corps destructeur de deux âmes complémentaires qui se renvoient leur amour au coup par coup. Où il est question d’une distance qui décuple la passion autant qu’elle produit le noir à broyer par l’âme à laquelle l’autre manque. Complicité des sens, intellectuelle et tactile, il n’y que l'incertitude d’un destin joueur qui peut mettre en déroute l’évidence d’un futur commun. Le temps entre alors dans l’équation, entraînant les rouages de souvenirs qui se voilent au moment où quelques rappels physiques, déliés à l’encre d’une plume d’époque, seuls remparts fiables contre l’oubli, jouent le rôle de deux électrodes fortement chargées en courants contraires. Aux oubliettes la maturité que l’homme pensait avoir mérité, le cœur meurtri de son adolescence est toujours à la même place.

Le corps a grandi, mais l’amour adolescent qu’il a perdu manque toujours à l’appel, trouble impérissable, pareil au tatouage né d’un choix impulsif dont l’encre puisée au cœur d’une correspondance passionnée n’aura pu stagner à fleur de peau, préférant lancer l’assaut d’un cœur vulnérable qui ne demandait pas mieux. Pauvre organe naïf qui ne comprit pas assez vite que ce qui le faisait battre à tout rompre allait causer sa future déconfiture en le marquant de manière si profonde que jamais plus il ne parviendrait à recouvrir les deux initiales qui s’étaient gravées à sa surface.

Trois acteurs pour un seul homme, trois temps de présence et d’absence, qui témoignent de la vicieuse croissance de l’esprit. Amalric ouvre et clôt la girouette amoureuse qui aura occupé son soi adolescent —très touchant Quentin Dolmaire—, violent passage de relais qui invite à comprendre ce personnage qui se targue de ne jamais rien sentir mais dont le cœur troublé prouve tout le contraire. L’épilogue enfonce le clou, jusqu’à la tête, dans la rancœur tenace qui parcourt les veines de l’enfant, jeune adolescent, docteur estimé, lorsque ce dernier se retrouve attablé devant une nostalgie funeste qui lui rappelle le manque qu’il n’a pu combler par son travail et ses nombreux voyages.

Trois souvenirs de ma jeunesse, œuvre vaporeuse et impalpable, parlera ou non — quitte ou double, très certainement— aux pauvres bougres qui oseront braver sa déferlante émotionnelle. Celle mise en oeuvre par une baston de regard en pleine cour d’école, qui se termine dans les souvenirs idéalisés d’un jeune homme mûr dont le cœur est resté prisonnier de la faille temporelle qui s’est ouverte à l’instant même où il s’est enlisé, de lui-même, dans une spirale amoureuse trop sauvage pour lui.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Velvet » Mar 22 Déc 2015, 19:44

Chouette critique. :super: :super:
L'un des mes coups de coeur de l'année. 8)
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 22 Déc 2015, 19:46

Merci Velvet, l'un des miens aussi du coup, alors que je l'ai lancé sans grande motivation. Le genre de péloche qui plaira pas à tout le monde et inspirera du 0 à certain mais qui m'a littéralement bousculé :)

@Val, si tu me lis, tente-le ;)
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Velvet » Mar 22 Déc 2015, 19:48

C'est clair, qu'il faut adhérer à ce côté un peu littéral et théatralisé mais ce duo d'acteur et l'alchimie sensuelle fait grave son effet.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 22 Déc 2015, 20:13

Le truc, c'est que je trouve qu'il y a un joli équilibre entre tirades littéraires et portrait de jeunesse sans artifice. J'ai trouvé l'ensemble très juste, et du coup, quand les dialogues s'aventurent dans la philosophie, ça ne me dérange pas du tout, au contraire. Et puis, il y a un vent de poésie très chouette qui flotte sur l'ensemble, l'écriture est très belle, les mots dansent avec souplesse :)
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Comme un avion - 7/10

Messagepar osorojo » Dim 27 Déc 2015, 17:14

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COMME UN AVION

Bruno Podalydès | 2015 | 7/10
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Comme un avion plane allègrement entre drame existentiel et comédie légère, avec pour ligne d’horizon un objectif audacieux : dépeindre la nature humaine épurée de tout artifice. Il est rare de se retrouver devant ce genre de petit film qui parvient à vous faire changer d’avis aussi radicalement en court de route, au point de terminer la séance plutôt ému, et admiratif devant l’état de grâce atteint par le final alors que la première demi-heure annonçait une tranche de vie un peu balourde.

On devine, après quelques coups de pagaie, que le périple en Kayak entrepris par le brave Michel, fidèle travailleur fatigué par sa routine, en vue de renouer avec l’onirisme de son enfance, importe assez peu à Bruno Podalydès. Plus que la cause du retour à la terre de son personnage, c’est la démarche en elle-même, lorsqu’elle s’initie, qui l’intéresse. Comme un avion déploie en effet ses ailes au moment où le cinéaste peut enfin sentir le chêne qui constitue son nouveau destrier, pour quitter la piste de manière définitive lorsqu’il effleure le bras de rivière qu’il ne quittera plus de la séance.

Dès lors, le numéro de voltige peut démarrer. Par un panel très large d’émotions en tout genre, qu’illustre Bruno Polydades en se mettant lui-même en scène, imaginant ses rencontres avec différents personnages, l’homme joue la carte du naturel avec un aplomb certain et une belle sensibilité à croquer l'humain et ses fêlures sans tomber dans la démonstration lourde et simpliste. Agnes Jaoui trouve la note juste pour finir de porter le film dans les contrées rarement foulées d’un réalisme simple qui frôle l’évidence.

Dès lors cette nature qu’il manque pourtant de sublimer se range aux côtés de Bruno Polydades pour ôter l’inutile aux personnages qui la foulent du pied : de l’acteur/réalisateur aux différents comédiens qui y deviennent ses acolytes, tous semblent suivre le cours du fleuve sans être influencés par une vie passée qui n’est qu’évocation trouble, ou un futur proche que l’on devine positif alors qu’il ne se dessine pourtant pas de cette façon : le pauvre homme quitte le monde fantasmé de son enfance, celui qui le sécurisait, pour enfin affronter la vérité.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Val » Dim 27 Déc 2015, 18:27

osorojo a écrit:@Val, si tu me lis, tente-le ;)


Effectivement, il me tente depuis sa sortie, et là, tu me donnes encore plus envie ! Plus qu'a se le procurer maintenant. :mrgreen:
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