[oso] Ma prose malade en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Dim 06 Déc 2015, 17:28

Le premier est un grand film, mais le deuxième....on est dans une autre galaxie du cinéma carrément. :super:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Mark Chopper » Dim 06 Déc 2015, 17:28

Alegas a écrit:Et puis Talia Shire a un perso qui devient de plus en plus intéressant au fur et à mesure de la saga.


Diane Keaton aussi.

Et puis donner plus de poids aux femmes, quand on voit Sofia Coppola dans le 3... :chut:


Sinon il est évident que le style Scorsesien est plus fun que celui, sobre, de Coppola. Mais ce dernier convient mieux à ce type de récit shakespearien je trouve.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Dim 06 Déc 2015, 17:40

Je suis d'accord, le style Coppola sied à merveille au parrain, parce qu'il est pensé aussi rigoureusement que sa mise en scène. C'est ce qui m'a empêché de prendre totalement mon pied, j'ai trouvé ça très carré, super bien foutu, écrit avec rigueur, bref vraiment costaud, mais il m'a juste manqué la petite étincelle ^^

Je me fais le 2 si possible assez rapidement, histoire de garder l'histoire bien en tête, même s'il est clair que c'est le genre de film que tu n'oublies pas !
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 07 Déc 2015, 01:56

Découvrir le Parrain en 2015, c'est presque émouvant. Quasi sur que ça va grimper dans ton estimé à la prochaine vision. Comme le dit Mark, on est pas dans le plaisir immédiat comme chez Marty, le temps fera son travail de sape sur ton petit cœur de cinéphile.
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Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil (La) - 7,5/10

Messagepar osorojo » Lun 07 Déc 2015, 23:21

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LA DAME DANS L'AUTO
AVEC DES LUNETTES ET UN FUSIL

Joann Sfar | 2015 | 7.5/10
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Il sera difficile de lever le bouclier contre les critiques qui qualifient de poseur ce faux thriller de Joann Sfar, parce qu’il est évident que le premier exercice de style que relève le bonhomme ici est avant tout formel. Inspiré par des cinéastes qui ont fait de leurs ambiances visuelles leur atout maître, comme De Palma et Lynch pour n'en citer que deux très fortement typés, l’apprenti cinéaste emballe son film d’une imagerie à tomber, sans cesse en quête de ce qui faisait le panache du cinéma bissard réussi des seventies. De la reconstitution d’époque qui sent bon la taule massive, les optiques protubérantes, les costards cintrés et les intérieurs pavés de mosaïques grandiloquentes à sa bande son suave, tout est pensé pour marquer les esprits au moyen d’une photographie ultra précise qui place l’objectif avec un coup d’œil certain.

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Pour accompagner cette débauche d’énergie qui découpe la lumière pour en extraire des verts expressifs et des oranges mielleux, quoi de plus approprié qu’un thriller insouciant mené en dilettante par un cinéaste qui se fout bien de savoir si son mystère tient debout. A vrai dire, ce n’est pas le cas, quiconque souhaitera remonter le temps pour vérifier la crédibilité du dénouement final se rendra compte du côté bancal de l’entreprise. Et bien peu importe et à la porte les cartésiens, Sfar s’en contrefout, sa volonté n’est pas d’illustrer un crime parfait, mais de jouer avec sa pin-up aux allures de petite starlette ingénue, de la mettre dans le plus de situations improbables possibles, de la torturer dès qu’il le peut pour la propulser dans des terres qui ne sont pas les siennes.

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Le résultat est d’une impressionnante tenue, envoûtant et si singulier dans le paysage cinématographique français que j’ai personnellement envie de le défendre, de ne lui tenir aucunement rigueur de son fond parfois cavalier pour n’en garder que le souvenir d’une réelle proposition personnelle, preuve que Sfar possède tout le potentiel pour devenir un réalisateur marquant. Il ne lui reste plus qu’à trouver le script solide qui lui permettra d’accoucher de son premier joyau, mais il m’a déjà plus que comblé avec cette dame au titre certes trop long qui possède toutefois les principales composantes caractérisant le bis rital qui a mes faveurs. De quoi attendre avec une certaine impatience son prochain bébé.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Milkshake » Mar 08 Déc 2015, 10:29

Super critique totalement d'accord, on l'a presque vu en même temps :mrgreen: Super screen qui montre tout le travail d'orfèvre au niveau visuel, c'est tellement rare dans le cinéma français qu'il faut le souligner.

Par contre rare que je dise cela mais pour une fois j'aurais préféré une fin ouverte libre à l'interprétation, ça aurait rendu le film bien meilleur. Plutot que tout vouloir expliquer par A + B car ça tient pas la route une seconde :nono:

Sinon la miss j'espère qu'elle pourra avoir d'autre rôle majeur dans sa carrière car elle le mérite.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 08 Déc 2015, 10:36

Totalement d'accord sur la surenchère explicative de la fin, j'me rappelle m'être dit "Joann (ben ué c'est un poto quoi), tu foires ton truc à vouloir expliquer ton faux mystère à la manière d'un professeur :nono: " :mrgreen:

Pour la miss, j'avoue avoir un peu plus de réserves ^^ Elle trouve un rôle à la mesure de ses allures de grande enfant ici, mais je sais pas si elle s'en sortirait dans un rôle moins décalé ^^
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Velvet » Mar 08 Déc 2015, 14:02

Bof, j'ai l'impression d'être le seul à ne pas avoir été emballé par le film en ces lieux. Oui, travail visuel bien torché et l'actrice superbement iconisée (connue aussi pour avoir été découverte dans Skins deuxième période), mais le reste me semble bien faiblard, sans grand intéret. Les séquences ne sont pas forcément des plus palpitantes et la volonté de Sfar de rendre son récit ambigu voire schizophrénique ne fonctionne pas. Comme tu le dis dans ta critique , la seule ambition de Sfar est de jouer avec sa poupée mais son hystérie semble bien toc. :(
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 08 Déc 2015, 14:07

Ca va être dur d'échanger sur ce film sans camper sur ses positions vu que j'en pense presque tout l'inverse, sauf peut être sur la cohérence du tout, mais de mon côté j'ai trouvé que la carte schizo allumée marchait bien. J'ai bien aimé les séquences ou elle se fout de sa propre tronche dans un miroir, et les inserts que tu comprends pas tout de suite, comme une vision prémonitoire, qui se construisent dans les séquences qui suivent. C'est un film d'ambiance, ça passe ou ça casse, comme un bon De Palma bien gras :mrgreen:

Je sais plus trop si les gialli, ou autres propositions du même accabit, sont ta came ?
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Velvet » Mar 08 Déc 2015, 14:16

C'est aussi peut être cette fin explicative tarabiscotée qui me fait penser que le trait est un poil forcé pour m'avoir happé complétement et que ça a peut être altéré mon jugement sur le film. A voir si je lui redonnerai une chance. A voir. Les gialli, pour être franc, j'en ai vu très peu. :lol: :oops:
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Mustang - 6,5/10

Messagepar osorojo » Mer 09 Déc 2015, 20:07

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MUSTANG

Deniz Gamze Erguven | 2015 | 6.5/10
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Mustang ou le premier film d’une réalisatrice en colère qui revendique, à raison, la liberté de la femme dans tout ce qu’elle a de plus naturelle : son simple droit à être à l’écoute de ses envies, à choisir ses amours et à profiter de la vie. Entre sujet casse figure et belle fable initiatrice, ce n’est cependant pas sans se brûler un peu les ailes que Deniz Gamze Erguven tente d’apaiser par l’image le sang bouillant dans ses artères qu’elle tempère en hurlant haut et fort ce sentiment d’injustice qui la nourrit quand elle pense aux destins d’une tristesse absolue réservées à certaines femmes nées au mauvais endroit, au mauvais moment.

Car si le propos de Mustang est évidemment très fort, que certaines scènes touchent en plein cœur, son déroulement un peu naïf, ainsi que son rythme faussement contemplatif ne semblent pas toujours maîtrisés. Plus embêtant, ces écueils donnent l’impression d’être l’aveu d’inexpérience d’une réalisatrice qui tente de combler son temps d’image — on se passerait volontiers, par exemple, des brasses coulées des deux plus jeunes sœurs en pyjama dans leur chambre déserte—. Par ailleurs, l’entente entre les cinq frangines, symbolisée par de longs moments d’immobilisme au sein d’une maison traversée par un soleil radieux, fait parfois un peu factice.

Et pourtant, malgré ces quelques approximations facilement pardonnables, Mustang est, à n’en pas douter, un bien joli film, traversé par une ribambelle d’actrices volontaires et quelques moments marquants, à l’image de cette détonation surgie de nulle part qui s’impose, de manière glaciale, comme une évidence. Au moment où les cœurs se trouvent à court de solution, quand il est question de trouver une issue à cette vie qui les emprisonne, les choix les plus radicaux deviennent forcément des options à envisager, pour peu que les esprits envisagent de déposer les armes. Au même titre que le courage peut l’emporter, en témoigne l’esprit revanchard de la benjamine qui met en route sa révolte. Un tempérament à contre-courant de celui de ses sœurs, qui lui permet d’emprunter à Mc Gyver son art de la débrouille, d’apprendre à conduire en un après-midi, sans bottin pour atteindre le volant, ni boite automatique, pour fausser compagnie à ses tortionnaires.

Une fuite surréaliste qu’il ne faut pas prendre au premier degré tant son intérêt se trouve dans sa forte symbolique. Un rayon de lumière dans les destins sombres dont il est question, qui permet aux thématiques dépressives de Deniz Gamze Erguven de trouver furtivement le soleil, véritable acte de résistance à propos d’un sujet passablement triste.

Sans être, à mon sens, la surprise de l’année, Mustang est un premier film intéressant, au fond nécessaire qui rappelle, sans trop en faire, qu’ailleurs, et certainement pas très loin de chez soi, puisque le traditionalisme radical n’est pas propre à la Turquie, de pauvres âmes se contentent de vivre selon le choix des autres, sans avoir leur mot à dire. Une bobine imparfaite, un peu maladroite dans sa narration, qui a cependant pour elle une énergie communicative nourrie par une passion de chaque instant.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Moviewar » Mer 09 Déc 2015, 23:57

Fais gaffe dans toute ta critique, tu es en train de dire que la réalisatrice est une jeune actrice de 15 ans :mrgreen:

Elle s'appelle Deniz Gamze Erguven la réal :eheh:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Jeu 10 Déc 2015, 00:33

C'est ça d'avoir des noms à coucher dehors :eheh: :eheh: Merci pour la correction, ça le faisait pas trop quand même ^^
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Citizenfour - 6/10

Messagepar osorojo » Dim 13 Déc 2015, 16:20

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CITIZENFOUR

Laura Poitras | 2015 | 6/10
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Citizenfour est un documentaire qui fait froid dans le dos parce qu'il confirme les craintes légitimes qui peuvent être celles de tous ceux qui participent à la construction du flux de données qu’est internet. Mais en élargissant la problématique de l’intrusion dans nos vies privées à nos conversations téléphoniques, aux appareils électroniques qui nous entourent quand ces derniers peuvent potentiellement devenir des moyens d’écoute, Laura Poitras contamine son audience d’une fièvre de paranoïa aiguë qui fait froid dans le dos. Dès lors se pose la question du crédit que l’on peut accorder aux images, mais il est certain que la vérité, dans le cas présent, n’est pas vraiment ailleurs.

Malheureusement, à ce fond dense et intéressant s’associe une mise en scène sans âme, une réalisation peu inspirée qui multiplie les longs plans fixes lorsqu'il n'y a pas de prise de vue sur le vif, et les cadrages incertains lorsqu'il est question de filmer Snowden. Le parti pris d’une caméra brute qui ne s’embarrasse pas de la lumière peut se défendre, mais lorsque son cadre bancal, qui cherche son sujet avec peine (les visages coupés, des gros plans sur des mains, des ordinateurs, qui ne racontent rien …), devient un langage à part entière, cela pose un problème. L’effort d’être authentique se ressent un peu trop, et à la place du naturel recherché pour rendre compte de l’oppression des situations, on en arrive à imaginer la réalisatrice en train de se tordre dans tous les sens pour trouver le faux plan bancal qu’il lui faut.

C’est pourquoi il est bien difficile de se prononcer sur la qualité globale de citizenfour. Si on ne le juge que pour son fond d’investigation et la problématique sensible qu’il soulève, alors on est devant une belle réussite, en tout cas un film nécessaire qui pose des questions fondamentales. Mais si s’attarde sur sa mise en œuvre formelle, c’est une toute autre histoire, et elle est un peu moins flatteuse, malheureusement. De quoi rebuter tous les non connectés que le sujet ne passionne pas vraiment, ce qui est bien dommage parce qu'ils sont peut-être ceux à qui s'adresse en priorité ce genre de mise en garde.
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Réalité - 7,5/10

Messagepar osorojo » Mar 15 Déc 2015, 19:33

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RÉALITÉ

Quentin Dupieux | 2015 | 7.5/10
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Il y a chez Quentin Dupieux un certain aplomb dans le surprenant qui peut aisément désarçonner, voir même provoquer un rejet quasi immédiat de son cinéma pour celui qui n’accrocherait pas à l'air faussement dilettante qu’il associe à une narration volontairement alambiquée. Et pourtant, qu’on soit un fervent défenseur du bonhomme ou son plus ardent réfractaire, impossible de l'ignorer tant il est devenu la figure de proue d’un cinéma français qui s’assume provocateur, non pas par des choix de sujets scabreux, mais par une approche de son métier qui frise l’insolence.

Photographie léchée, sujets illusoires simplement prétextes à une réappropriation d’influences diverses qui sonnent comme un coup d’œil singulier sur la construction d’un film, chacune de ses réalisations embarque le spectateur dans les méandres d’un cinéma qui se contemple avec minutie. Réalité va même encore plus loin, jouant de la mise en abîme jusqu’à ce que les esprits s’échauffent, pareils à ce producteur nerveux, aussi speed qu’un léopard en chaleur, qui boue sur son siège devant une projection test faisant du sur place. Mais bordel de mince, quand est-ce que l’histoire va commencer ?

C’est à peu près ce qu’on pense pendant trois bons quarts d’heure tant réalité paraît dans sa première partie pour le moins désordonné. Mais lorsque les fils rouges que tisse séparément Quentin Dupieux finissent par se rejoindre, le tableau prend forme. La dernière demi-heure est une dégustation de chaque instant, les réalités multiples entrent en cohésion pour remettre en perspective cette question du point de vue qui est l’ingrédient premier de toute histoire. Celle de Réalité n’en est finalement pas vraiment une, mais plusieurs, qui se répondent comme des clins d’œil faits à un spectateur qui comprend enfin où le chef d’orchestre voulait en venir. À cette croisée des chemins tortueuse entre sens et perception, images et sémantique.

Il y a fort à parier que les habituels Némésis du phénomène Dupieux sortiront une nouvelle fois de la séance passablement irrités par le jeu maniéré des comédiens, la photographie tendance de l’ensemble et la plume capricieuse à l’origine du projet. Personnellement, en tant qu’amateur du style, j’ai savouré Réalité comme j’avais ingurgité les autres films du bonhomme, circonspect au début, amusé au milieu et satisfait finalement de sortir, souriant, de la séance.
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