[Alegas] Mes Critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Scalp » Jeu 03 Déc 2015, 18:27

:(
Avatar de l’utilisateur
Scalp
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 60983
Inscription: Ven 04 Jan 2008, 13:17

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Waylander » Jeu 03 Déc 2015, 18:34

Franchement , les VL sont surtout réservés aux fans des livres ET des versions cinés. Les VL comblent des trous scénaristiques, développent des storylines et modifient certaines scènes qui étaient 100x moins intenses dans les versions ciné. Ex: l'arrivée des rohirrim devant Minas Tirith. Dans la VC c'était tout naze alors que la VL nous fait profiter d'une scène culte du bouquin en plus de rendre le tout bien plus intéressant.
Waylander
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 26991
Inscription: Lun 03 Aoû 2009, 09:22

Voyage d'Arlo (Le) - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 03 Déc 2015, 23:08

Image


The Good Dinosaur (Le Voyage d'Arlo) de Peter Sohn
(2015)


2015, l'année où Pixar m'aura pris au dépourvu deux fois de suite. Il faut dire que depuis que Disney a repris le contrôle de Pixar en multipliant les suites inutiles et en flinguant le peu d'originalité qui tente de sortir, il y a vraiment du souci à se faire concernant ce studio pourtant encore synonyme de qualité évidente il y a peu. Inside Out et The Good Dinosaur m'avaient, chacun à leur façon, repoussé à première vue, notamment à cause d'un character-design des plus douteux, lorgnant sur la facilité enfantine. Sauf que là où j'émettais des réserves sur le premier, qui pouvait s'en sortir avec son concept ingénieux, je n'avais que très peu d'espoir pour le second, avec ces dinosaures parlants qui ne ressemblent à pas grand chose. Comble du comble, si Inside Out est un meilleur film de façon objective, c'est finalement The Good Dinosaur qui a ma préférence. Ne nous y trompons pas : le film possède de réels défauts, comme des péripéties pas toujours passionnantes ou certains personnages secondaires qui n'apportent rien au récit, mais à côté de ça le film est un sympathique fontaine de jouvence à sa manière, puisqu'il rappelle clairement les films d'animation des décennies 80's/90's, en particulier deux œuvres précise : The Lion King et The Land before time. Ainsi, ce nouveau Pixar est, à la surprise générale, un simple récit d'aventure qui se contente d'être agréable à suivre.

C'est à la fois la force et la faiblesse du film, puisqu'il use de cette particularité pour se distinguer des productions actuelles, mais hormis une belle amitié, des idées sympathiques (le western façon T-Rex) et un joli propos sur l'importance d'une famille, la profondeur n'est pas réellement le point fort du métrage. Reste que le film fait plaisir à voir en ces temps de films d'animation souvent réducteurs vis à vis de leur cible principale, d'autant qu'on y trouve une certaine violence visuelle inhabituelle chez Disney ou Pixar, notamment à travers la mort d'un personnage qu'on voit difficilement venir, ainsi que quelques très belles scènes muettes qui rappellent la force des meilleurs passages de Wall-E ou Up. Enfin, que dire si ce n'est que graphiquement Pixar passe encore un nouveau cap, avec des décors qui touchent au photoréalisme et qui servent admirablement bien le métrage. Bref, malgré toutes les craintes qu'on pouvait avoir, Pixar surprend en l'espace de quelques mois et deux films, non pas spécialement pour reprendre la tête qualitative du cinéma d'animation 3D (j'estime que Dreamworks est, sur certaines productions, au coude à coude sur ce point) mais tout simplement pour rappeler que les projets originaux seront toujours meilleurs que des suites d'anciens succès. Maintenant, à nous de nous préparer pour les 3-4 prochaines années qui ne seront constituées que de ça en provenance de Pixar...


7/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50063
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar maltese » Ven 04 Déc 2015, 13:24

lvri a écrit:Ils ont écouler les DVD bonus dans le coffret des SDA versions longues en blu-ray ! Ils ne sortiront pas de coffret sans bonus tant qu'ils n'auront pas tout écoulé :mrgreen:


C'était donc ça, les salauds :eheh: Abusé quand même de pas pouvoir trouver les films sans ces bonus, ça ferait déjà une sérieuse différence niveau tarif...
Avatar de l’utilisateur
maltese
Predator
Predator
 
Messages: 3539
Inscription: Jeu 26 Mai 2011, 12:29

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Ven 04 Déc 2015, 13:55

Pourtant, cette trilogie est souvent en promo aux alentours des 40 euros... (actuellement 40$ sur Amazon.ca, ça peut valoir le coup pour les intéressés ;)).
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20670
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Hobbit : La Désolation de Smaug (Le) - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 04 Déc 2015, 17:08

Image


The Hobbit : The Desolation of Smaug (Le Hobbit : La Désolation de Smaug) de Peter Jackson
(2013)


Image

ImageImageImage


S'il y a bien quelque chose de primordial dans la conception d'une trilogie cinématographique, quelle que soit sa provenance, sa durée ou son époque, c'est bien le second opus. La chose se vérifie à chaque fois : s'il est plus ou moins aisé pour un réalisateur de proposer une introduction et une conclusion, qui commencent et bouclent chacune leurs storylines, le plus dur est encore de créer un opus dans lequel tout se lient (histoire, sens de l'épique avant l'épisode final, nouveaux personnages, etc...) et ce, sans créer de fausses notes qui ruineraient l'ensemble. Peter Jackson avait, en début de siècle, effectué un tour de force avec The Two Towers, image même du film qui indiquait la voie du premier opus tout en se constituant une identité propre. Avec la décision de transformer The Hobbit en trilogie, c'est forcément toute la narration qui était à revoir, puisqu'il fallait créer des personnages qui puissent exister spécialement pour cet opus, des storylines liées à ces derniers, mais aussi avoir une réelle vision du final, histoire d'en garder assez pour la suite. Avec The Desolation of Smaug, on peut dire que c'est la première fois où Jackson démontre son hésitation devant le changement de format de The Hobbit.

ImageImageImage

ImageImage


Pour la première fois dans la saga de la Terre du Milieu, on sent le film qui n'est pas conçu comme les précédents et qui en souffre clairement. D'un côté, c'était prévisible : étant donné que le milieu de l'ouvrage de Tolkien n'est qu'une succession de péripéties avant un enjeu géo-politique plus complexe, The Desolation of Smaug, malgré la volonté de Jackson d'épaissir son récit, ne se révèle être qu'un roller-coaster où les personnages sont traînés d'un lieu à un autre sans qu'on s'y attarde réellement, là où le premier opus et les films The Lord of the Rings étaient des films qui pouvaient se suffire à eux-mêmes. Le pire étant de constater que Jackson n'a pu résoudre le problème de la conclusion de ce second film : un climax final étant obligatoire, il fallait forcément que Jackson montre les fameuses séquences de Smaug, tout en se gardant la dernière scène en guise d'introduction du troisième film. Une idée idiote puisque le film se termine par un cliffhanger, ce qui n'est pas une mauvaise idée en soi, mais qui va forcément créer la déception parmi ceux n'ayant pas lu le livre et qui attendront une grande place pour Smaug par la suite. Il en résulte donc le film le plus faible de la trilogie, à cause d'un rythme encore une fois assez mal géré (la partie sur Esgaroth est longue pour pas grand chose), et des défauts déjà visibles dans le premier film mais qui sont ici multipliés, notamment dès qu'il s'agit des effets visuels, parfois sublimes, parfois déjà obsolètes (comme quoi, une post-production d'un an n'était pas encore assez).

ImageImageImage

ImageImage


Enfin, les ajouts de Jackson pour justifier sa trilogie se révèlent guère enchanteurs : Legolas est ici pour contenter un fan-service dont on se serait passé, Thauriel, personnage prometteur, est rarement plus qu'une Arwen-bis, pendant que la situation politique d'Esgaroth est loin d'être des plus captivantes, de même que le coup de la prophétie qui sonne faux. Finalement seule la storyline autour de Dol Guldur me paraît réellement justifiée, étant donné qu'elle explique l'absence de Gandalf là où, dans le livre, on était ignorants de ces informations. Pour autant, et malgré la multitude de défauts que contient ce film, il faut avouer qu'on est une nouvelle fois devant un blockbuster généreux à souhait, visuellement inspiré, et qui envoie valser une grande partie de la concurrence. Prenant l'orientation de roller-coaster très au sérieux, Jackson multiplie les moments de bravoure, que ce soit la fuite en tonneaux (bourrée de défauts, mais jouissive) ou encore la confrontation finale avec Smaug (qui rappelle même par moment la séquence du ravin de King Kong), se servant de la technologie numérique pour faire facilement ce qu'il n'aurait jamais pu faire en caméra. Bizarrement, de façon globale, la personnalité de Jackson transparaît plus que dans les films précédents, il suffit de voir le délire drogué dans Mirkwood pour s'en rendre compte. Forcément, le côté intimiste de Lord of the Rings est totalement anéanti (ou presque, certaines scènes dialogués sont très réussies), Jackson assumant définitivement le changement de ton de cette nouvelle trilogie, plus grand spectacle jouissif que odyssée épique. On aime ou on aime pas, forcément, reste que l'idée est plus pertinente qu'elle n'en a l'air.

ImageImageImage

ImageImage


Une nouvelle fois, le casting est plutôt inspiré (Luke Evans est parfait en Bard) et encore une fois, Howard Shore a tendance à décevoir sur ses nouvelles compositions. Certes, le thème d'Esgaroth est joli, certes l'ambiance sonore de la découverte de Smaug fonctionne et certes, le thème elfique autour de la romance nain/elfe est l'un des meilleurs de la trilogie, reste que l'écart de qualité avec The Lord of the Rings qui multipliait les morceaux inoubliables a de quoi laisser sur sa faim. Et puis je reste toujours sceptique devant la disparition soudaine du thème des nains, un peu comme si on enlevait celui de la communauté de The Lord of the Rings : on y perd beaucoup en saveur. Même côté photographie c'est la surprise : le film dans son ensemble est l'un des plus ternes de Jackson (même par rapport aux deux autres opus), ce qui donne parfois un côté sous-éclairé, notamment pendant le dialogue Bilbo/Smaug. Malgré son statut un peu honteux de moins bon film en Terre du Milieu, The Desolation of Smaug reste néanmoins un sympathique morceau de bravoure dont suinte à chaque instant les qualités et défauts de son concepteur.


ImageImageImage

Image


7/10
Critiques similaires

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50063
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Waylander » Sam 05 Déc 2015, 17:48

Je ressors de la VL du 3 et même si le film est meilleur grâce à elle, ce n'est pas non plus un film radicalement différent. Au final , la majorité des rajouts concernent la bataille et on a rien de vraiment nouveau niveau intimisme. Premier fois que je vois le film en bluray , ça pète et c'est le plus beau des 3 je trouve. Ca pète souvent la classe, des plans de oufs, des mouvements de caméras qui tuent (même si je trouve que PJ en abuse parfois pour rien), Thorin grosse révélation du film, et cette bataille, aussi WTF qu'elle puisse être, a le mérite d'envoyer du lourd de chez lourd bien qu'encore une fois, PJ se lâche beaucoup trop à mon goût ce qui donne souvent du grand n'importe quoi. Il avait parfois violé l'esprit Tolkien sur le SDA mais ça restait mineur, pour The Hobbit c'est vraiment à l'ouest sur ce 3ème volet. Mais ça reste une claque sur plusieurs points. Si pour le fond je préfère le 3, le 1er (comme pour le SDA) est mon favori sur tout un tas de points. Parce qu'au final, le Hobbit, ce n'est limite qu'un figurant dans la bataille des 5 armées (mais un figurant utile). Pour le moment, mon top Hobbit :

1 (7.5-8/10)-2 (7-7.5/10)-3 (7.5-8/10) bien que j'hésite parfois à mettre le 3 devant le 2 ne serait ce que pour son côté Shakespearien , Thorin , Bilbo, un bout de bataille et le duel Thorin / Azog. :love:

Dans le 3, je ne supporte toujours pas certains éléments comme Alfrid, le visuel trop lisse , trop beau (mais c'est parce que je compare au SDA), le WTF trop présent et surtout, un film qui ne raconte pas grand chose à part une bataille. PJ le fait bien certes , mais le découpage en 3 films nuit vachement à l'histoire. Commencer par Smaug déjà belle connerie (bien que la scène soit magnifique) , seul épisode dans lequel PJ ne démarre d'ailleurs pas par un flash-black (fallait y aller direct quoi) et Shore qui signe une compo largement en deçà de celle du SDA, le Hobbit demeurera une trilogie qui a souffert d'une prod pourrie. On s'éclate, c'est parfois beau, c'est bien mis en scène, des SFX souvent énormes mais un "esprit" qui n'est plus là. Je pense tout de même que PJ à la mérite de proposer quelque chose d'assez glauque, sombre , violent et triste (la mort des deux frères, les orcs sado-maso, les histoires d'amour impossibles...). Pour de la fantasy à 250 millions, on a un vrai réalisateur passionné qui brise de sacrées habitudes hollywoodienne....Je serais toujours enjoué quoiqu'il arrive et malgré mes déceptions.
Waylander
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 26991
Inscription: Lun 03 Aoû 2009, 09:22

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Sam 05 Déc 2015, 17:52

Pas mal d'accord avec ce que tu dis, même si clairement je préfère le 3 au 2 de mon côté. Pour le reste, je développe pas plus : j'ai ma critique qui arrive en cours de soirée. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50063
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Hobbit : La Bataille des Cinq Armées (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Sam 05 Déc 2015, 19:48

Image


The Hobbit : The Battle of the Five Armies (Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées) de Peter Jackson
(2014)


Image

ImageImageImage


Après la vision de The Desolation of Smaug, la première chose qui vient à l'esprit de celui qui a lu le livre de Tolkien est un questionnement non négligeable : en coupant le film au moment où Smaug s'apprête à attaquer Esgaroth, comment Peter Jackson peut se débrouiller en livrant un troisième film aussi dense que les précédents avec le peu de pages qu'il lui reste à adapter ? Cette question a été au centre des inquiétudes avant la sortie de The Battle of the Five Armies. Car quand bien même Jackson avait la possibilité d'exploiter les conflits géo-politiques présents dans le récit original, il était évident que le film n'allait être, dans sa forme générale, qu'une énorme conclusion dont au moins la moitié serait sous la forme d'une bataille. A l'arrivée, ce troisième opus est bel et bien l'épisode qui aura le plus souffert de la décision de transformer le diptyque The Hobbit en une trilogie. N'importe qui attendrait quelque chose de l'ordre de The Return of the King ne peut être que profondément déçu et ce, malgré le fait que Jackson adapte à la lettre le livre tout en le brodant pour lui permettre de tenir sur la longueur.

ImageImageImage

ImageImage


Il en découle, sans surprise, le film le moins long de la trilogie, et qui aura souffert en plus d'une version cinéma tronquée afin de garder des séquences pourtant primordiales dans la version longue destinée au marché vidéo. A l'heure où cette dernière version est enfin disponible, on peut donc enfin voir le film que Jackson souhaitait faire, un film certes réduit à l'état scénaristique minimum (le film ne fait que conclure des storylines), qui paraît presque comme une exception dans la saga de la Terre du Milieu (c'est le seul film qui ne débute pas par un flashback), mais qui n'en demeure pas moins un beau tour de force, et très bien foutu vu le contexte de production. The Battle of the Five Armies est donc plus un film de démonstration qu'autre chose, de par le fait qu'il s'agisse d'un pur film d'action à proprement parler. Une situation qui permet à Jackson de s'affranchir des reproches faits à sa nouvelle trilogie, et de livrer l'opus dans lequel, semblerait-il, il y pose le plus sa personnalité. C'est un fait depuis plusieurs années : Peter Jackson est un cinéaste de la générosité, et quand bien même cela apporte des défauts (de longueur notamment), c'est toujours dans le but sincère d'apporter un spectacle jouissif à son public. On a donc une bonne heure d'exposition qui aboutit finalement au très gros morceau du métrage : 1H30 d'action ininterrompue où Jackson s'en donne à cœur joie.

ImageImageImage

ImageImage


Baston bourrine, stratégie militaire, combats élaborés, course-poursuite de folie et développement des personnages à travers l'action, la touche Jackson transpire même jusque dans le design complètement dingues de certains antagonistes, notamment les trolls où on sent le vilain garçon réalisateur de Braindead (celui qui, aveugle, défonce tout sur son passage avec des masses à la place des pieds est un summum du côté déviant de Jackson). Encore une fois dans cette trilogie, l'approche est définitivement celle d'un roller-coaster, privilégiant le spectacle pur à la forme classique d'un blockbuster de ce type. Forcément, cela fait du film, à l'instar de The Desolation of Smaug et contrairement au premier opus, un épisode qui ne se suffit pas à lui-même, loin de là, mais en tant que conclusion épique, on peut faire difficilement mieux. D'autant que Jackson avait la lourde tâche de mettre en image des séquences cultes pour n'importe quel fan de Tolkien. L'attaque d'Esgaroth par Smaug a longtemps été rêvé, et la Bataille des Cinq Armées relevait de l'ordre du fantasme total, d'une part parce que les quelques illustrations existantes promettait la bataille ultime, mais surtout parce que Tolkien le mettait au second plan, voire en hors-champ, dans sa logique de conte enfantin. Sur ce point, Jackson ne fait pas défaut : l'introduction du métrage est juste l'une des meilleures séquences de sa carrière, avec une pelletée de plans iconiques à souhait, un très beau passage où une relation père/fils se définit dans l'action, et une caméra libérée de toutes contraintes physiques (ce plan d'arrivée de Smaug :love: ).

ImageImageImage

ImageImage


Quand à la fameuse bataille, comme dit plus haut, c'est une succession de climax d'anthologies, autant du point de vue de l'action (la course-poursuite en chariot, le combat final contre Azog, ou tout simplement les petites scènes où chaque personnage possède son moment épique) que d'un point de vue émotionnel (le dernier dialogue entre Bilbo et Thorin est sacrément poignant). Et surprise : Jackson maîtrise même le placement humoristique via le traitement plus libre de son adaptation, et on a donc du bon gros délire gore ainsi que des péripéties bigger than life (seule celle d'Alfrid fait beaucoup trop forcée, encore que sa finalité est vraiment amusante et pourrait paraître comme un violent regard de Jackson sur ses producteurs). Forcément, une nouvelle fois, les détracteurs auront du grain à moudre (bizarrement, Legolas qui défie la gravité est forcément un défaut dans un univers de fantasy où ce même personnage est si léger qu'il ne laisse aucune trace dans la neige dans Lord of the Rings) mais le fait est que The Battle of the Five Armies réussit allègrement son but principal : en mettre plein la vue du début jusqu'à la fin. Le sens de l'épique de Jackson trouve dans ce film quelque chose de galvanisant, moins subtil de la bataille de Gouffre de Helm par exemple mais tout autant douée d'une imagerie guerrière difficilement égalable. Même hors-bataille, Jackson gère à merveille ses storylines, transformant définitivement Thorin comme le personnage le plus ambiguë de sa trilogie et posant Bilbo comme un spectateur d’événements qui le dépasse totalement.

ImageImageImage

ImageImage


Forcément, quelques défauts sont toujours présents, comme cette tendance à trop user du numérique ou Howard Shore toujours moins inspiré qu'il y a dix ans (encore que le thème qui accompagne la mort de Smaug est vraiment sublime). La séquence à Dol Guldur, bien que satisfaisante (Galadriel !!!), possède aussi quelques fautes de goûts visuels comme ce trip psychédélique dès que la caméra se pose sur Sauron. Un opus à réellement prendre comme ce qu'il est : la conclusion épique d'une trilogie dont le principal défaut aura été de n'être pas pensé comme tel à la base. On aura beau dire tout ce qu'on veut, Jackson a livré quelque chose d'assez sensationnel malgré les nombreuses contraintes, et aura surtout réussi à ne pas livrer une simple copie de sa trilogie précédente, et de lui insuffler une nouvelle identité, parfaitement assumée dans ce troisième film. Malgré les défauts, au milieu des blockbusters qui ne font pas leur budget, ces films de Peter Jackson sont à prendre comme une bénédiction.


ImageImageImage

"Farewell, Master Burglar. Go back to your books, and your armchair, plant your trees, watch them grow.
If more people valued home above gold, this world would be a merrier place..."


Image


8/10
Critiques similaires

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50063
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Knight of Cups - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 05 Déc 2015, 23:23

Image


Knight of Cups de Terrence Malick
(2015)


Ultime plaisir que de voir nombre de spectateurs dans la salle qui, comme à la sortie de To the Wonder, vont voir le dernier Malick soit pour jouer l'intellectuel, soit pour le casting, et qui finissent par sortir en cours de projection, comprenant que c'est un cinéma exigeant à des kilomètres de ce qu'ils attendaient. Mais bon, ça aura été finalement le seul réel plaisir durant cette séance, car autant je suis un adorateur du travail de Terrence Malick, autant j'avoue qu'il me perd un peu depuis deux films. En soi, je n'ai rien contre son envie d'expérimentation, puisqu'on se retrouve là avec son film le plus pur, dénué quasiment de dialogues et faisant la part belle aux errances d'un héros en plein doute, le problème c'est qu'on a aussi une réelle perte d'émotion, ce qui fait quand même moyen quand on parle pendant tout le film de relations homme/femme. C'est dommage car visuellement, comme d'habitude, le film est d'une beauté sans nom. Particularité de Knight of Cups : celle de se dérouler principalement en milieu urbain. Forcément, Malick arrive toujours à placer quelques plans naturalistes par-ci par là, mais le milieu du divertissement californien fait réellement du bien à son cinéma.

En ce qui concerne la narration, je suis beaucoup plus mitigé. Que ce soit le chapitrage du film façon cartes de tarot qui n'apporte rien, ou le défilé de personnages féminins qui ont rarement plus de dix minutes à défendre, j'avoue que j'ai regardé le film avec un ennui poli plus qu'autre chose, sans pour autant trouver ça déplaisant. Autre problème : la redite que Malick commence sérieusement à avoir avec ses thématiques, notamment la relation au père qui, pour le coup, n'apporte pas grand chose, idem pour le coup du frère décédé dont on parle quelques secondes puis basta. Finalement, le réel intérêt du film, comme To the Wonder, se trouve dans sa beauté picturale et son ambiance unique. Puis bon, il faut avouer que le casting a grave de la gueule, et me permet de découvrir la très jolie Teresa Palmer dans un rôle hypnotique. Du coup, vu ce film, je doute que Malick puisse pousser son expérimentation encore plus loin, je suis donc très curieux de voir ce qu'il pourra faire dans son prochain métrage, en espérant qu'il se renouvelle, car là on est quand même très proche de la caricature du style malickien.


6/10
Critiques similaires
Film: Knight of Cups
Note: 9/10
Auteur: elpingos
Film: Knight of Cups
Note: 8,5/10
Auteur: Milkshake
Film: Knight of Cups
Note: 2/10
Auteur: caducia
Film: Knight of Cups
Note: 8,5/10
Auteur: Velvet
Film: Knight of Cups
Note: 5/10
Auteur: Nulladies

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50063
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Milkshake » Dim 06 Déc 2015, 11:12

Teresa Palmer :love: La plus grosse révélation féminine de ces dernière années en actrice, j'annonce une grosse carrière à la miss, là elle a 8 films qui vont sortir dans les prochain mois. :shock: elle va devenir la Matthias Schoenaerts au feminin.

Sinon je vois une progression de Malick dans son dispositif d'impro aussi aidé par son cast bien supérieur à To The Wonder du coup gros espoir pour le prochain qui selon Fassbender a un script. Miracle :mrgreen:

Après Weightless et son doc Voyage of time, Malick devrait je l'espère boucler un arc narratif dans sa carrière.

Et donc j'ose espérer qu'il reviendra à une narration plus classique pour ses projets suivant... si il arrive à les faire financer. ça c'est une autre histoire car là il va enchainer 3/4 flops de suite qui on peut être pas couté très chère mais il a déjà bien galéré pour les financer ces 3 derniers films.
Avatar de l’utilisateur
Milkshake
Robocop
Robocop
 
Messages: 8665
Inscription: Dim 13 Sep 2009, 16:55

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar maltese » Dim 06 Déc 2015, 12:14

Chapeau pour tes commentaires très complets et intéressants sur la trilogie du Hobbit :super: J'ai moins de réserves sur le deuxième film, mais bon...
Avatar de l’utilisateur
maltese
Predator
Predator
 
Messages: 3539
Inscription: Jeu 26 Mai 2011, 12:29

Aux Cœurs des Ténèbres : L'Apocalypse d'un metteur en scène - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 06 Déc 2015, 15:10

Image


Hearts of Darkness : A Filmmaker's Apocalypse (Aux Cœurs des Ténèbres : L'Apocalypse d'un metteur en scène) de Fax Bahr & George Hickenlooper
(1991)


Première fois que je visionne ce film, qui est à mon sens l'un des témoignages les plus hallucinants d'un tournage de film. A ce titre, le film peut paraître comme un making-of de luxe, mais c'est heureusement un peu plus que ça, puisqu'on s'attarde beaucoup moins sur la fabrication du film (que n'importe quel cinéphile ayant lu des livres sur le cinéma américain des 70's connaît déjà en partie) que de l'évolution de la personnalité de Coppola au fil du tournage, le tout sous les yeux d'une femme impuissante, partagée entre le désir de voir son mari réussir et celui de mettre un terme à cette folie. Hearts of Darkness démontre à quel point la mégalomanie d'un cinéaste peut aussi être importante que destructrice. Si Coppola avait toutes les bonnes raisons du monde pour réaliser Apocalypse Now, c'est véritablement la façon dont il va gérer son ego qui transformera la tournage en quelque chose d'unique, une expérience où on se rend compte finalement que certaines des meilleures idées du métrage sont issues de gros délires scénaristiques et existentiels par un Coppola de toute évidence pas très bien dans sa tête. Il est fascinant de constater qu'un des plus grands films de l'histoire découle d'un tournage où tout le monde a été poussé à bout (la séquence où Martin Sheen, bourré, se blesse à la main et se couvre de sang en pleurant) et où le réalisateur devenait lui-même un Kurtz prisonnier de son projet (le parallèle dressé le long du film entre Coppola et son personnage est fascinant). Le genre de film qui fait relativiser sur ce qui constitue la qualité d'un long-métrage, comme quoi le hasard, l'improvisation, les emmerdes en tous genres, les reports incessants et les délires non-sensiques peuvent accoucher d'un chef-d’œuvre.


8/10
Critiques similaires

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50063
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Village (Le) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Dim 06 Déc 2015, 23:28

Image


The Village (Le Village) de M. Night Shyamalan
(2004)


S'il y a bien un long-métrage particulièrement sous-estimé dans la filmographie inégale de M. Night Shyamalan, c'est bien son dernier grand film, à savoir The Village. A l'heure où Unbreakable devient, depuis quelques années, le film acclamé qu'il aurait du être dès sa sortie, il est étonnant de constater que The Village a tendance à être trop oublié (il est ahurissant de constater qu'aucune édition HD n'existe encore), alors qu'il est certainement l'un des meilleurs de son auteur, voire le plus réussi après son film de super-héros. Ce film, c'est un peu la dernière fois que Shyamalan usera le médium cinématographique à la fois pour raconter une histoire efficace, mais aussi pour véhiculer un propos qui ne paraît pas asséné à coup de burin. Les cyniques pourront toujours se moquer de la nature même du métrage, qui possède un récit à twist, sujet de moquerie récurrent chez ce réalisateur, mais encore une fois Shyamalan fait preuve d'un vrai sens d'écriture en donnant à son histoire une telle force qu'elle ne dépend plus de ce fameux (double) twist. On se retrouve donc avec un film aux atours d’œuvre fantastique qui se révèle plus ambiguë qu'elle n'en a l'air, déjà de par le fait qu'elle se concentre sur un mode de vie d'un village isolé, en ayant pour colonne vertébrale une romance qui deviendra petit à petit le moteur de l'histoire. Il en découle une histoire très forte, dont Shyamalan maîtrise à merveille le rythme, sur la foi, les convictions face aux autres, ou encore sur le regard, élément toujours très présent chez le réalisateur, mais qui atteint ici une forme inédite puisque l'héroïne est aveugle, ce qui donne des scènes hallucinantes où le hors-champ est créateur d'une peur saisissante.

Mais la force de The Village, hormis ses twists efficaces (si le premier peut être deviné, bonne chance pour le second), tient véritablement dans son propos sous-jacent. En mettant en scène en 2004 une communauté renfermée sur elle-même par peur du danger que représente les autres (humains ou non), Shyamalan dresse une métaphore évidente de l'Amérique post 11/09, qui tente de faire croire que tout va bien alors que le problème est justement le fait de fuir le monde au lieu de le changer. Sur ce point, The Village est d'une force incroyable et mériterait une seconde vision de la part de ceux qui dénigrent le film. Mise en scène qui cite, une nouvelle fois, Spielberg et Hitchcock (ce travail sur la couleur !), photographie de Roger Deakins sublime, composition de James Newton Howard qui livre là le meilleur travail de sa carrière, casting difficilement attaquable (qui révèle au passage Bryce Dallas Howard, la meilleure chose que Ron Howard a fait de sa vie), The Village s'impose comme un des grands films oubliés de la décennie passée, et qui mériterait sans conteste une réhabilitation immédiate.


8,5/10
Critiques similaires
Film: Village (Le)
Note: 9,5/10
Auteur: Dunandan
Film: Village (Le)
Note: 8,5/10
Auteur: nicofromtheblock
Film: Village (Le)
Note: 8/10
Auteur: Jipi
Film: Village (Le)
Note: 8,5/10
Auteur: elpingos
Film: Village (Le)
Note: 9,5/10
Auteur: Velvet

"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50063
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 07 Déc 2015, 02:05

Le dernier Hobbit, ton avis a beau être très argumenté, j'ai le sentiment de ne pas avoir vu le même film que toi. Remplissage intempestif, enjeux inintéressants, réalisation en berne (les envolées de caméra, je n'en pouvais plus)... Malgré le flot d'action, je me suis ennuyé comme jamais en terre du milieu...
I'm the motherfucker who found this place!
Avatar de l’utilisateur
Jimmy Two Times
Alien
Alien
 
Messages: 6355
Inscription: Ven 16 Juil 2010, 04:37

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités



Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO