Battles Without Honor or Humanity : Hiroshima Death Match - Kinji Fukasaku (1973)
Première séquelle de la saga Battles..., Hiroshima Death Match déroute d'emblée en quittant la province de Kure pour la très symbolique ville d'Hiroshima où une nouvelle organisation nous est présentée a travers le parcours d'un jeune chien fou au bas de l'échelle, un porte-flingue déchainé qui fera le sale boulot de ses patrons en échange de quelques maigres égards, ce point de vue est de loin la meilleure idée de cette suite, montrant déjà un fossé se creusant entre les générations, celle de la vieille garde installée qui cherche a sauvegarder ses acquis au mépris de tout sens moral et cette jeunesse fougueuse en quête de repères, prête a tout pour se faire une place dans cette société impitoyable. Pourtant, le film s'éloigne régulièrement de cette théma pour revenir a un affrontement de gangs plus classique (où Sonny Chiba roule des mécaniques a n'en plus finir, c'est bien le vrai gros point faible dans tout ça) qui répète la rythmique de son ainé, même s'il caviarde l'ensemble de quelques éléments historiques toujours intéressants, de plus comme je le disais dans mon avis précédent, la saga se prolonge d'un film a l'autre et il faut attendre une bonne demi-heure pour faire le lien entre les évènements du premier film, sauf que les mobiles invoqués pour faire revenir Hirono notamment n’apparaissent guère convaincants (je veux bien que le gars soit attaché au code yakuza, mais accepter aussi facilement une mission pour le compte de son ex-oyabun qui l'a trahi quand même, c'est un peu exagéré), alors qu'il y avait plein de moyens je pense pour faire évoluer l'intrigue naturellement. Si j'avais idéalisé le film par rapport à la fois où je l'ai découvert, grâce a sa fin sûrement qui n'est pas sans rappeler dans une moindre mesure celle du Cimetière de la Morale où le désespoir du cinéma de Fukasku nous inonde, il reste un honnête yakuza eiga rythmé rempli d'idées et de personnages vraiment intéressants.
7/10