MacBeth |
Réalisé par |
5.5/10 |
Synopsis
Critique
Une des grosses attentes de 2015 que ce MacBeth aux images prometteuses. Justin Kurzel fait tout de même pas mal de prouesses visuelles avec un coté innovateur du point de vue de l’esthétisme qui valent le détour. Hélas ces quelques élans d'inspirations sont trop rares et dilués dans un récit shakespearien indigeste, le défi n'est donc pas relevé.
Une grosse appréhension vis à vis de Marion Cotillard dans le rôle principal féminin qui n''est réellement pas aidé par ses costumes rudimentaires ni par ses coiffures bizarroïdes. Malgré tout la petite frenchy nous démontre qu'elle a bossé admirablement son accent (grosse évolution par rapport à Batman ou Inception), une interprétation sobre dans son ensemble mais qui sera aisément happée par celle de Fassbender.
Une version de MacBeth qui possède de nombreux éléments inspirés de Braveheart ou encore de la Passion du Christ à cause des paysages Écossais, de ses batailles, du coté surnaturel des apparitions des êtres prophétiques où encore du coté torturé et habité du héros.
MacBeth propose donc l'évolution démoniaque d'un simple guerrier valeureux et empli de valeurs vers un despote sanguinaire aveuglé par le pouvoir. La version de Justin Kurzel reste inégale avec des passages réellement puissants de haut niveau qui contrastent avec des séquences aux traits beaucoup trop théâtraux qui ont du mal à être perçus par le spectateur avec un personnage qui déblatère son monologue dans le vide. D'ailleurs, ces moments correspondent pour la plupart à des passages de délires qui sont d'un abord peu facile ou compréhensibles en anglais ancien, ici c'est le sentiment d'exclusion du récit qui se dégage.
En plus des lignes de dialogues qui peuvent nous rendre parfois perplexes, ce bon vieux Shakespeare ajoute quelques êtres étranges qui viennent hanter de temps à autre l'esprit de MacBeth pour semer le doute sur sa santé mentale ou révéler de futures vérités, au spectateur de juger.
MacBeth réussit à tirer son épingle du jeu du point de vue visuel avec des séquences d'affrontements jamais vus, inspirant une touche de surnaturel. Justin Kurzel déstabilise le public en jouant sur plusieurs notions sensorielles de part la lumière (passant du quasi noir et blanc boueux à des couleurs orangées aveuglantes), des changements de vitesses selon les 1ers ou seconds plans, tout en y insérant des images issues des visions.
Fassbender fait un travail remarquable dans son ensemble et donne le meilleur, pourtant il est tentant de jouer la folie avec du surjeu, des regards hagards etc...mais il ne sombre pas dans la facilité. Un rôle dans la lignée de William Wallace pour le coté charisme mais qui pèche un peu sur le plan épique (d'un autre coté, il y a peu de scènes qui offrent des discours de ce style). MacBeth souhaite régner mais malgré le nombre de sujets qui l'entoure demeure seul dans son esprit, ses longs discours seul dans son coin deviennent plutôt ennuyeux et répétitifs sur les 2 derniers tiers du films.
Seule la bataille finale permet de redonner du souffle au film permettant de redonner de la crédibilité à Sean Harris (le dernier méchant insipide de la saga mission impossible).
MacBeth jouit de quelques séquences inspirées mais manque cruellement de renouveau sur certains plans, avec une ambiance très noire et plombante difficile d'accès pour n'importe quel quidam.