[oso] Ma prose malade en 2015

Modérateur: Dunandan

Que La Bête Meure - 5/10

Messagepar osorojo » Mar 17 Nov 2015, 19:35

Image

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
QUE LA BETE MEURE

Claude Chabrol | 1969 | 5/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••


Ne coupons pas les cheveux en quatre, le principal intérêt, seul intérêt même, de ce thriller pantouflard, c’est Jean Yanne. Il est tout simplement parfait en gros connard de compétition haineux et égocentrique, qui n’a dans les cales de sa bonté aucune once d’altruisme à distribuer au monde. Quand il n’humilie pas sa femme en société et qu’il ne tabasse pas son rejeton, il éclate du moutard avec sa Mustang avant de repasser un coup de seconde, pied au plancher, pour se carapater loin des lieux du drame. Le portrait est sans fioriture, assumé en tant que tel et permet tout simplement à Que la bête meure de retrouver un peu de couleurs à un moment où l’histoire commençait à faire du surplace.

Grand bien nous fasse qu’un tel personnage daigne sauver les meubles, parce qu’en dehors de cette raclure, il faut s’accrocher pour rester éveillé. Pourtant, la mise en bouche est géniale, entendre ce père qui vient de perdre un fils jurer qu’il va dézinguer celui qui l’en a privé, c’est jouissif. Le schéma du revenge movie dans ce qu’il a de plus définitif est tracé et la traque se met en route sans délai aucun. Mais la tournure que prend cette dernière est d’une platitude sans nom, entre ficelles scénaristiques immenses justifiées par une voix off qui trouve une explication à chaque approximation (on te dit que parfois, le hasard s’en mêle, pouf, monsieur s’enlise au même endroit que le tueur de son enfant, allons-y joyeusement …), avant de sortir les rames pour conter le dernier acte, sans inspiration, ni passion.

Il y a bien la relation esquissée entre un tueur et le fils de sa future victime qui relève un peu le niveau, mais elle n’est qu’effleurée. Que la bête meure est un film intéressant, dont le postulat de départ, universel et malsain, provoque d’emblée l’empathie d’un spectateur qui attend de pied ferme l’enquête et la vengeance qui vont suivre. Mais de ces deux composantes, il ne faut rien espérer, Chabrol passe le relai à Jean Yann et laisse tomber son histoire alors même que les rouages de son drame se mettaient en place. En témoigne un final précipité, sans saveur, uniquement servi par la même voix off qui a pompeusement rythmé le film, d’une manière on ne peut plus monocorde, dans sa plus grande partie.
Critiques similaires
Film: Que la bête meure
Note: 6/10
Auteur: pabelbaba
Film: Que la bête meure
Note: 6,5/10
Auteur: Scalp

Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21898
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar pabelbaba » Mar 17 Nov 2015, 20:07

Et puis Duchaussoy, c'est pas non plus un acteur d'enfer... :chut:
Image
Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
Avatar de l’utilisateur
pabelbaba
Superman
Superman
 
Messages: 23944
Inscription: Mar 29 Mar 2011, 13:23

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mer 18 Nov 2015, 00:26

C'est clair, difficile de s'impliquer dans sa quête vengeresse, le mec est tout sauf expressif :eheh:
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21898
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Terreur Aveugle - 6/10

Messagepar osorojo » Mer 18 Nov 2015, 22:59

Image

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
TERREUR AVEUGLE

Richard Fleischer | 1972 | 6/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••


Avec peu, Fleischer parvient à captiver l’intérêt plus qu’on aurait pu le penser à la lecture du pitch, court et simpliste. Jugez plutôt, pour matière principale une aveugle effrayée par un timbré du caisson qui s’est introduit chez elle pour zigouiller la seule famille qui lui reste. Sur le papier, c’est loin de prêter au rêve, on s’imagine déjà les scènes agaçantes mettant en images la pauvrette apeurée, les yeux fixes et tremblants, les cordes vocales au max de leurs capacités. Et si malheureusement toutes ces craintes se révèlent avérées, et c’est certainement la limite de l’exercice auquel se prête Fleischer, elles ne prennent cependant aucunement le pas sur les idées que déploie le bonhomme pour rendre intéressant le vide qu'il a entre les mains.

C’est effectivement par son sens de la mise en scène qu’il parvient à tirer quelque chose de la crispante Mia Farrow (faut s’accrocher quand même …) ou tout au moins du pétrin dans lequel elle se trouve. Sa caméra emprunte autant aux premiers gialli de Bava, Dallamano ou autres Fulci qu’elle tente de s’approprier les gimmicks de ce genre bien particulier, caractérisant par exemple le tueur à travers ses exubérants souliers, rasant le sol dès qu’elle en a l’occasion pour garder le mystère quand à l’identité du taré qui les cire. Pour parfaire le challenge, Fleischer réussit, dans la première moitié du film, à rendre palpable la tension naissante d’une situation improbable : une jeune aveugle se ballade parmi les cadavres, sans savoir qu’ils sont là, prenant pour des âmes seulement endormies ses proches fraîchement expédiés dans un autre monde. La séquence ventrale de Terreur Aveugle file des frissons et, à elle seule, vaut assurément le coup d’œil.

Mais voilà, une fois Mia sortie dans les bois, il faut s’accrocher pour aller au bout de ce qui vire rapidement au thriller bas de plafond. Entre fausse piste racoleuse et coups de crocs stéréotypés, la résolution manque totalement le potentiel capturé par la caméra audacieuse qui filmait les premières séquences. Le dernier quart d’heure sonne comme l’abandon de Fleischer en matière de créativité : l’homme conclut sans autre forme de procès la croisade de son héroïne fadasse. Dès lors, on amorce la descente un peu dépité, en repensant au shoot stimulant de la première heure. Une chose est sure, si terreur aveugle ravira les amateurs de Fleischer qui ont déjà parcouru sa filmographie, le nouveau venu dans son œuvre préférera se frotter à ses films plus ambitieux : l’étrangleur de Boston, L’étrangleur de la place Rillington ou Les flics ne dorment pas la nuit sont d’un tout autre calibre que ce petit thriller campagnard qui a bien du mal à tenir la distance.
Critiques similaires
Film: Terreur aveugle
Note: 7,5/10
Auteur: Olrik
Film: Terreur aveugle
Note: 8/10
Auteur: angel.heart
Film: Terreur aveugle
Note: 6,5/10
Auteur: Scalp

Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21898
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Alegas » Jeu 19 Nov 2015, 00:02

Le lien de ton image ne fonctionne plus. :wink:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50117
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Jeu 19 Nov 2015, 00:38

L'image de la dernière critique ? Tu ne la vois pas ?
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21898
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Mark Chopper » Jeu 19 Nov 2015, 07:26

On voit que tu as pris l'image sur un site albanais.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44198
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Jeu 19 Nov 2015, 08:47

Arf, si on peut même plus leur faire confiance ! :mrgreen: Je l'ai changée du coup ^^
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21898
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Thelma et Louise - 8,5/10

Messagepar osorojo » Ven 20 Nov 2015, 19:32

• Critique à la chaîne •

Image

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
THELMA ET LOUISE

Ridley Scott | 1991 | 8.5/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••



ImageImage


Thelma et Louise ou l’art et la manière de conjuguer critique sociale corrosive d’une Amérique terriblement machiste et road movie enthousiasmant, dans la plus pure tradition du genre. Ridley Scott sort ses dix mains et pointe du doigt tout un tas de saloperies qui caractérisent certaines régions des USA dont il n’est pas fier tout en ne perdant jamais de vue ce qui fait l’essence de son cinéma : du spectacle, une inspiration intarissable et un sens de la mise en scène particulièrement impressionnant.

ImageImageImage
ImageImageImage

Et oui, quand le bonhomme avait encore toutes ses dents, qu’il ne se fourvoyait pas dans les redites sans intérêt, qu’il ne bousillait pas les mythes qu’il a lui-même créés et qu’il n’en était pas réduit à faire danser des femmes sur des pare-brises, Ridley Scott était d’une force de proposition redoutable. Chaque parcelle de Thelma et Louise le clame haut et fort, chaque placement de caméra, pensé pour donner le maximum d’impact à la séquence qu’elle supporte et surtout sa direction d’acteurs fantastique qui accompagne, sans trop en faire, le crayon malicieux qui a pris grand soin de caractériser tous les personnages, que ces derniers soient moteurs de l’action à proprement parler ou des âmes éphémères placées sur le chemin des deux muses magnifiques de sieur Scott.

ImageImageImage
ImageImageImage

A n’en pas douter, Susan Sarandon et Geena Davis trouvent ici l’un de leurs plus beaux rôles, si ce n’est le plus marquant, s’investissant à 3000% dans des personnages qui ont été écrits pour elles et qui le leur rendent bien. A la délicieuse subtilité qui fait tout le piment des deux jeunes femmes, à cette intelligence sans faille d’un script qui n’invoque, à aucun moment, les démons du misérabilisme en sortant les violons, s’allie l'harmonie de chaque instant que trouvent les deux actrices. Une osmose qui trouve à l’écran une résonnance si forte qu’il est difficile de remettre en question ce qui peut bien leur arriver : on est corps et âme avec elles, peu importe ce qu'elles font ou ce qui leur arrive.

ImageImageImage

Mais si cette balade sauvage version Ridley Scott parvient à tordre les coeurs, c’est avant tout parce qu’elle ne semble jamais motivée par une soif revendicatrice trop imposante. Tant que le message passe, il n’a pas à prendre toute la place. Alors pour désamorcer le drame qui se joue à l’écran et comme pour rappeler cette casquette de maître du spectacle qu'il porte fièrement, Scott n’hésite pas à insuffler à son audacieux périple de l'action bien burnée ainsi qu'une bonne dose d’humour. Et quand c’est savamment millimétré, cela fait toute la différence. Quand le jeune Brad Pitt nargue, en bon salaud, le mari de sa dernière conquête, que les deux intrépides amazones apprennent la politesse à un routier plutôt rustre ou qu’un cycliste dopé aux basses vaporeuses partage son calumet avec un officier en fâcheuse posture, le rire s’invite à la démonstration plus sérieuse, sans jamais toutefois évincer cette dernière du tableau.

ImageImageImage

Alors quand vient le moment pour Thelma et Louise de rendre les armes, c’est dans ce même état d’esprit. Les adieux sont touchants, à n’en pas douter, mais ils sont également le symbole d’une soif de liberté viscérale, d’un tempérament indomptable qui rappelle avec fracas que Ridley est — était pardon —particulièrement doué pour mettre en scène des personnages de femmes fortes.

Gosh, j’en redemande !
Critiques similaires
Film: Thelma et Louise
Note: 4/10
Auteur: Scalp
Film: Thelma et Louise
Note: 8/10
Auteur: Jipi
Film: Thelma et Louise
Note: 9/10
Auteur: Heatmann
Film: Thelma et Louise
Note: 8,5/10
Auteur: Alegas
Film: Thelma et Louise
Note: 9/10
Auteur: elpingos

Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21898
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Alegas » Ven 20 Nov 2015, 19:37

osorojo a écrit:Et oui, quand le bonhomme avait encore toutes ses dents, qu’il ne se fourvoyait pas dans les redites sans intérêt, qu’il ne bousillait pas les mythes qu’il a lui-même créés et qu’il n’en était pas réduit à faire danser des femmes sur des pare-brises, Ridley Scott était d’une force de proposition redoutable.


:eheh:
Il paraît qu'il y a des gens qui préfèrent Cartel à Thelma et Louise, mais bon ça doit être une légende. :mrgreen:
Sinon jolie critique, me le suis pris en BR il y a peu donc y'a moyen que je me le refasse prochainement.

(t'as plus qu'à propose un film à Nulladies now)
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50117
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Ven 20 Nov 2015, 19:41

Un vrai supplice ce film quand j'ai essayé de le revoir, ce féminisme de pacotille m'a soulé. :|
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

Image
Avatar de l’utilisateur
Jed_Trigado
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14457
Inscription: Sam 18 Oct 2014, 22:41
Localisation: On the fury road...

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Ven 20 Nov 2015, 20:10

Ben pas moi à priori :mrgreen: Je devais être dans le bon mood, j'ai vraiment adoré.

Alegas a écrit:
osorojo a écrit:Et oui, quand le bonhomme avait encore toutes ses dents, qu’il ne se fourvoyait pas dans les redites sans intérêt, qu’il ne bousillait pas les mythes qu’il a lui-même créés et qu’il n’en était pas réduit à faire danser des femmes sur des pare-brises, Ridley Scott était d’une force de proposition redoutable.


:eheh:
Il paraît qu'il y a des gens qui préfèrent Cartel à Thelma et Louise, mais bon ça doit être une légende. :mrgreen:
Sinon jolie critique, me le suis pris en BR il y a peu donc y'a moyen que je me le refasse prochainement.

(t'as plus qu'à propose un film à Nulladies now)


C'est très différent de Cartel en tout cas, mais ouais, les persos féminins entre les deux films, c'est un peu le jour et la nuit :mrgreen:

Je réfléchis pour les films à proposer, je vais le bichonner l'ami Nulladies :eheh:
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21898
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar elpingos » Lun 23 Nov 2015, 11:11

Jed_Trigado a écrit:ce féminisme de pacotille m'a soulé. :|

:evil: Ah ben nan ! pourquoi de pacotille ?!
C'est un peu une fable le film, donc forcément quelques stéréotypes, mais franchement, le féminisme ici, il est noble et complètement dans le ton.
Avatar de l’utilisateur
elpingos
Predator
Predator
 
Messages: 4657
Inscription: Ven 15 Avr 2011, 12:12
Localisation: Nantes

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Alegas » Lun 23 Nov 2015, 11:14

Bon après pour Jed féminisme et pacotille vont de pair. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50117
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Lun 23 Nov 2015, 14:14

Exact. 8)
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

Image
Avatar de l’utilisateur
Jed_Trigado
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14457
Inscription: Sam 18 Oct 2014, 22:41
Localisation: On the fury road...

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 7 invités



Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO