[Alegas] Mes Critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Sam 07 Nov 2015, 22:52

+1 avec Mark, quitte a me faire lapider, malgré ses défauts (copier/coller les morceaux de bravoure formels du PCW me semble inutile), je préfère le remake de Lee.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Sam 07 Nov 2015, 23:07

La version coréenne a une réal de fou furieux, Choi Min-sik, une B.O. magnifique... et la version américaine a un scénario moins golmon qui passe beaucoup mieux.

Les deux se complètent. L'idéal aurait été un mix.
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Beasts of no nation - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 08 Nov 2015, 00:31

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Beasts of no nation de Cary Fukunaga
(2015)


Pas mal déçu de ce film dont je n'attendais pourtant pas grand chose à la base. Le nom de Fukunaga me laissait bien penser que le film allait être formellement bien foutu, mais là où j'attendais le film de pied ferme, c'est plutôt dans le traitement de son sujet. Quand le centre de son histoire se focalise sur les enfants-soldats africains, et que cette même histoire est achetée par Netflix, on attend forcément un minimum de risque d'un point de vue moral et politique dans la façon de traiter le récit. Hélas, il n'en est rien. Beasts of no nation est donc un peu trop tout ce qu'on peut attendre du film typique sur le sujet : début heureux avant le massacre familial, héros pris en charge par une nouvelle figure paternelle à la fois terrifiante et réconfortante, ascension du personnage puis libération. Peu de surprises donc dans ce récit trop balisé. Le film se suit sans ennui mais sans réel intérêt non plus, et ce malgré les qualités formelles indéniables de la mise en scène de Fukunaga, qui met à l'amende la plupart des films sortis cette année sur grand écran. L'autre point fort du métrage, c'est évidemment son interprétation, si Idris Elba est vraiment très bon (l'écriture de son personnage, la plus réussie du film, aidant) c'est finalement le gamin qui vole la vedette. Un film qui donne l'impression qu'il aurait pu être bien plus, en l'état c'est du bon petit film, mais à voir une fois seulement.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Dim 08 Nov 2015, 00:35

Jed_Trigado a écrit:copier/coller les morceaux de bravoure formels du PCW me semble inutile


Ceci dit, le plan-séquence de Lee (donc pas celui qu'on voyait dans la version ciné) déchire bien :

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Dim 08 Nov 2015, 00:38

Je me souviens de la critique de Dahan qui disait qu'il aurait fallu un gunfight à la place... Ce qui colle plus à la culture de la violence américaine.

Faire un truc à la coréenne ici, c'était vraiment stupide.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 08 Nov 2015, 03:40

Mouais, 1 vs 100 auquel on ne croit pas (c'est quoi ces danseuses en face?) + des coups qui ne portent pas, pas si bien que ça le plan séquence.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Milkshake » Dim 08 Nov 2015, 11:47

Cary Fukunaga j'adore le boulot de ce réal et de l'acteur principal, ça fait un moment que je peux voir son film... mais le sujet des enfants soldats me semble avoir été déjà traité tant de fois et j'ai pas l'impression que ça prenne des risques sur son propos et la critique de Alegas semble confirmer cela.

Du coup plus aucune envie de le mater.

Jimmy Two Times a écrit:Mouais, 1 vs 100 auquel on ne croit pas (c'est quoi ces danseuses en face?) + des coups qui ne portent pas, pas si bien que ça le plan séquence.


Pareil pas vu le film mais ça donne encore moins envie là la séquence ça fait ressucé à la va vite, les réactions des mec autour de Brolin qui hésite entre se relever ou reste par terre pour faire les morts, ça semble pas du tout chorégraphié mais totalement improvisé ce combat.
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Chat (Le) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 08 Nov 2015, 14:32

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Le Chat de Pierre Granier-Deferre
(1971)


Un bien beau film que voilà. Chaudement recommandé par certaines personnes dans mon entourage, je ne m'attendais vraiment pas à quelque chose d'aussi glaçant. C'est peut-être bien le film sur le couple le plus pessimiste que j'ai pu voir, autant d'un point de vue scénaristique que visuel. Alors clairement, Le Chat ne fait pas toujours dans la subtilité, c'est bien là son seul véritable défaut, mais c'est à mon sens quelque chose de nécessaire tant le script se doit d'être expéditif, et donc viser à l'essentiel. Rendre l'ensemble moins cash aurait certainement rajouté des longueurs à un film qui, de par le fait qu'il ne tienne quasiment que sur deux acteurs et un lieu, en aurait plus souffert qu'autre chose. On a donc un portrait de fin de vie d'un vieux couple dans les années 70. Là où le film est intelligent, c'est déjà qu'il traite d'une génération assez particulière, la dernière encore élevée pleinement dans un enseignement catholique où on lui apprend que le mariage, c'est forcément jusqu'à la mort. Une citation de Gabin met par ailleurs en lumière cette vision particulière du divorce : celle de considérer 25 années de sa vie comme un aboutissement sur l'échec, alors autant continuer. Une vision de vieux con qui fait pourtant la force du film tant elle jure avec le contexte même du métrage. Ainsi, Le Chat se déroule en pleine essor urbain français, à l'heure où l'on détruit des quartiers entiers pour placer des futurs bureaux et buildings. Par un heureux hasard, le film se déroule dans le quartier de Courbevoie qui sera, dans les années à venir, dévoré en partie par le quartier de La Défense, symbole même du quartier d'affaire impersonnel en France.

On a donc ces personnages en fin de vie qui assistent, impuissants, à la destruction de leur univers (le parallèle avec le flashback montrant la vue de la rue à l'achat de la maison rend la chose encore plus saisissante) et le film a donc une ambiance mélancolique permanente qui trouve son apogée dans une scène où Gabin observe des chats vagabonder dans des ruines fraîchement détruites. Selon Le Chat, la situation d'une vie de couple serait donc en étroite relation avec l'environnement qui entoure ce même couple. Ce dernier se désagrège aussi rapidement que les bâtiments quelques mètres plus loin, plongeant deux êtres qui s'aimaient dans le silence total, histoire d'en faire baver l'autre le plus possible avant la fin inéluctable. Gabin et Signoret s'avèrent tout simplement magistraux, le premier transformant chaque silence en moment pesant et lourd de sens (le passage où il déclare qu'il ne parlera plus jamais, très grand moment d'interprétation), pendant que la seconde joue l'hystérie pour provoquer le peu d'amour pour elle qu'il reste chez son conjoint. Un duo brillant (mais pouvait-il en être autrement ?) dans une belle histoire d'amour où, pourtant, on se dit plus "je te déteste" que "je t'aime".


7,5/10
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Film: Chat (Le)
Note: 8/10
Auteur: Scalp

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Dionycos » Lun 09 Nov 2015, 10:13

Milkshake a écrit:
Jimmy Two Times a écrit:Mouais, 1 vs 100 auquel on ne croit pas (c'est quoi ces danseuses en face?) + des coups qui ne portent pas, pas si bien que ça le plan séquence.


Pareil pas vu le film mais ça donne encore moins envie là la séquence ça fait ressucé à la va vite, les réactions des mec autour de Brolin qui hésite entre se relever ou reste par terre pour faire les morts, ça semble pas du tout chorégraphié mais totalement improvisé ce combat.


Ouais, c'est bien mis en scène, mais ça ne fonctionne pas du tout. On se croirait dans Assassin's Creed, les mecs font rien en face. Et on ressent pas du tout la puissance des coups.
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Black Sea - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 13 Nov 2015, 21:39

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Black Sea de Kevin Macdonald
(2014)


Alors que le film est déjà sorti depuis près d'un an outre-Manche et Atlantique, le nouveau long-métrage de fiction de Kevin Macdonald sort enfin chez nous, via une sortie DTV. La chose paraît déjà insensée de par le fait que le film est tout à fait du genre à s'apprécier bien plus en salle obscure, mais voir un tel sort réservé à un réalisateur comme Macdonald fait réellement peur quand à la confiance que peuvent accorder (ou non) les distributeurs à certains films (d'autant que Black Sea avait les moyens d'attirer un public grâce à sa tête d'affiche). Si Kevin Macdonald n'a jamais livré de grand film dans sa carrière, il est pourtant l'image même du réalisateur qui ne choisit jamais la voie de la facilité et qui s'efforce toujours de livrer un film très différent du précédent. Ainsi donc, après moult documentaires et des propositions de cinéma intéressantes pourtant passées souvent inaperçus du grand public (The Eagle et How I live now), Macdonald livre ici un mélange de film de genre comme il les aime, à savoir le film de sous-marin et le film de braquage, le tout dans une ambiance mercenaire où chaque homme se révèle être un danger pour les autres, dans un environnement où, évidemment, la moindre erreur peut provoquer la mort d'un équipage entier.

Black Sea se veut donc une véritable chasse au trésor, qui troque à la surprise générale l'aspect du divertissement pur pour un discours social qui vient amener les premières raisons d'une mutinerie quasi-générale. En cela, et malgré ses menus défauts, le film s'avère être une très agréable surprise, puisque frappant là où on ne l'attendait pas forcément, jusque dans un final jusqu’au-boutiste où l'on n'hésite pas à sacrifier les personnages les plus attachants. Rajoutons à cela un Jude Law en grande forme et une ambiance visuelle et sonore qui fonctionne particulièrement bien (la découverte du sous-marin nazi doit être un plaisir à voir sur grand écran), et on obtient un film qui, certes, ne révolutionnera rien du tout, mais qui s'avère être une tentative sincère et réussie de proposer un cinéma de genre dont la volonté est de détourner les codes de ce même genre. Un film qui aurait mérité bien plus qu'une simple sortie vidéo chez nous, en espérant que le sort de Kevin Macdonald chez nous ne soit pas scellé à partir de ce métrage.


7/10
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French Connection 2 - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 14 Nov 2015, 16:35

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French Connection 2 de John Frankenheimer
(1975)


Premier film de Frankenheimer que je découvre, et c'est une bonne surprise, d'autant qu'à la base je n'étais franchement pas tenté de voir ce métrage précis. Car bon, il faut quand même bien l'avouer, une suite à French Connection n'est pas spécialement la chose la plus évidente du monde, surtout quand on apprécie le final du film de Friedkin, qui se veut à la fois ambiguë et définitif. Pourtant, et à ma plus grande surprise, French Connection 2 s'avère de très bonne qualité et arrive même, à certains moments à égaler de peu le film précédent, quand bien même il tente de proposer quelque chose de totalement différent. C'est d'ailleurs la plus grande force du métrage : celle de ne jamais tomber dans la suite facile et opportuniste. Il en résulte un film qui, hormis les présences de Gene Hackman et de Fernando Rey, ainsi que le parti-pris cinéma-vérité de Friedkin, n'a finalement pas grand chose à voir avec son prédécesseur, transformant en milieu de métrage le simple polar en film presque tragique sur l'obsession.

Ainsi, après une introduction un poil paresseuse qui prend son temps, le film démarre pour ne plus jamais s'arrêter et en profite pour dévoiler quelques beaux morceaux de bravoure. Le passage de la désintoxication évidemment, qui permet de voir le talent évident d'un Hackman transformé, mais aussi et surtout le climax final. Frankenheimer aurait pu jouer la carte de la sécurité et filmer une énième poursuite en voitures, quitte à souffrir de la comparaison avec la célèbre scène du premier film, mais il opte finalement pour quelque chose de tellement anti-spectaculaire que ça en devient génial, à savoir une poursuite à pied où l'on suit un tramway puis un bateau. Une séquence très étonnante qui doit beaucoup à un montage travaillé et quelques audaces de mise en scène (les plans en vue subjectives font tout à fait leur petit effet) et qui conclue, via une fin encore plus osée que celle du Friedkin, un film que je trouve, hélas, trop peu cité. Sur ce point, French Connection 2 souffre clairement de son statut de suite alors qu'il est, finalement , un polar à part entière qui pourrait très bien se suffire à lui-même.


7/10
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Walk - Rêver plus haut (The) - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 14 Nov 2015, 22:51

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The Walk (The Walk - Rêver plus haut) de Robert Zemeckis
(2015)


Super déçu pour le coup. Je n'attendais clairement pas de The Walk un grand film, mais de la part de Robert Zemeckis je m'attendais quand même à quelque chose de plus correct. Alors non, ce n'est pas un mauvais film en soi, mais c'est de très loin le film le plus mineur du cinéaste depuis une bonne décennie (depuis Le Pôle Express en fait). Le cinéma de Zemeckis depuis plusieurs années consiste en un équilibre subtil entre une volonté de raconter une grande histoire, et une volonté de la mettre en image de façon étonnante. En cela, Zemeckis fait parti des rares réalisateurs aujourd'hui à tenter de marier l'évolution de sa mise en scène par la technologie sans pour autant tout concéder à cette dernière. Le problème avec The Walk, c'est que cet équilibre est totalement bousculé, et ces deux façons de percevoir le métrage se retrouvent séparées distinctement pour un résultat plutôt mitigé.

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On commence donc avec une première partie évoquant pourquoi Philippe Petit souhaite traverser l'espace entre les deux tours du World Trade Center, une partie qui est de loin ce que Zemeckis a fait de moins bon depuis un long moment. Gimmick de mise en scène WTF (Paris en noir et blanc pendant cinq minutes, puis arrivée de la couleur alors qu'on reste à la même époque), écriture sacrifiée des personnages secondaires (celui de Ben Kingsley en étant la preuve absolue), et utilisation nawak de la langue française (forcément, ça fait bizarre d'entendre des discussions entre deux français alors que l'un a un accent américain parfaitement audible), la liste est longue. Le pire étant de constater que Zemeckis, qui n'avait pas signé le script d'un film-live depuis Retour vers le futur, loupe le coche dans la partie essentielle de son métrage, à savoir créer l'empathie autour de son personnage principal en lui donnant une raison que le spectateur pourra rejoindre. Ainsi donc, plusieurs pistes sont lancées, mais aucune d'entre elles n'aboutit sur quelque chose de concret. Une première partie tout simplement ratée donc, et qui contraste totalement avec le dernier tiers du métrage qui est, pour le coup, un total show-off assumé de Zemeckis. On s'en doutait avec l'utilisation du relief mise en avant lors de la promotion du film : la fameuse traversée sur le fil se veut être un gros morceau de mise en scène, la raison même pour laquelle le spectateur paye son billet.

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Sur ce point, The Walk réussit son pari : l'infiltration des tours puis la mise en place du câble fournit de sacrés moments de tension, épaulés par un beau passage au sommet d'une cage d’ascenseur où l'on relativise sur la fine limite entre la vie et la mort, et enfin la traversée, sublimée par une belle 3D, est l'un des gros morceaux de la carrière de Zemeckis, ou plutôt aurait pu être. Car oui, pour une raison totalement inconnue, Zemeckis décide de transformer une séquence poétique qui fonctionne très bien sans paroles, en un long climax sans cesse accompagné d'une voix-off qui surligne ce qui se passe à l'écran. Incompréhension totale de la part d'un cinéaste qui a prouvé par le passé sa maîtrise de la puissance évocatrice des images (les meilleurs moments de What lies beneath en sont peut-être le meilleur exemple), à croire que sa confiance en sa mise en scène a disparue, de même que sa confiance envers Joseph Gordon-Levitt qui livre pourtant une sacré performance avec une belle palette d'émotions passant uniquement par l'expression faciale. Une scène sublime qui devient donc une scène à la fois superbe et agaçante, qui aurait pu être bien plus, à l'image du film dans sa globalité. Même la partition de Silvestri est peu mémorable malgré quelques jolis thèmes, le meilleur passage musical du film étant l'arrivée bienvenue de Beethoven. Un film intéressant, bourré de promesses non tenues, mais qui ne mérite quand même pas l'indifférence totale qu'il se prend actuellement.


6/10
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Régression - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 15 Nov 2015, 17:37

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Regression (Régression) de Alejandro Amenábar
(2015)


Le nouveau film d'Alejandro Amenábar, six ans après la sortie du fabuleux Agora, grand film sous-estimé, forcément ça crée un minimum l'attente. Si le cinéaste livre ici ce qui pourrait être son film le plus mineur, je suis plus que choqué par la réception que se tape Regression, que ce soit du côté du public ou de la critique, à croire que la plupart des gens ne voient dans ce film qu'un simple thriller psychologique parmi tant d'autres alors que, clairement, il se détache de la concurrence sur de nombreux points. Ainsi, Regression est un vrai film d'Amenábar dans le sens où il prend un genre populaire pour en détourner les codes et offrir une expérience inédite. The Others devenait un film de fantômes aux apparences trompeuses, Agora transformait le péplum en pamphlet féministe sur l’extrémisme religieux, et Regression quand à lui devient un thriller psychologique qui cherche constamment à travailler son spectateur sur la différences entre les faits et ce que l'on aimerait bien voir, même en tant que spectateur. Qu'importe ce que diront les détracteurs : rarement un film de ce genre n'est allé aussi loin dans le travail sur la psyché des personnages, de leurs intentions au cours d'une enquête où tout le monde se cherche une raison.

Regression devient alors un film sur la peur, sur comment elle est capable de transformer des êtres rationnels en des moutons aveuglés qui cherchent alors les réponses dans les endroits les plus improbables. Sans vouloir dévoiler le twist final, le film se rapproche d'une œuvre comme Abre los ojos, jouant constamment sur la véracité de ce que l'on croit voir, et manipulant constamment ses personnages. Amenábar fait fort en transformant le spectateur en véritable alter-ego du personnage d'Ethan Hawke, souhaitant voir ce pourquoi il est venu voir ce film. Du coup, il est probable que ce mensonge assumé sur la marchandise soit la raison pour laquelle le film se fait cracher dessus un peu partout, et bien que Regression possède des défauts évidents (notamment un plan trop évident qui dévoile le twist une demi-heure avant la fin du métrage), cela fait du bien de voir un film qui va jusqu'au bout de son concept, quitte à s'attirer les foudres du grand public. Un film mineur pour Amenábar, mais totalement dans l'esprit de ses thématiques habituelles.


7/10
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Film: Régression
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Auteur: Milkshake

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Dim 15 Nov 2015, 17:43

Tu mets 7/10 à un "film mineur" ?

Entre ça et le Zemeckis avec lequel tu parais fort gentil (surtout après avoir écouté le bomcast), je me dis que tu notes trèèèèèèès large tes chouchous.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2015

Messagepar Alegas » Dim 15 Nov 2015, 17:44

Un film mineur qui explose néanmoins la concurrence du genre. Le terme mineur est utilisé en comparaison de la filmographie du réal pour le coup.
En ce qui concerne The Walk, j'ai écrit ce que j'ai dis au Bomcast, aucune différence d'avis.
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