Cartel, de Ridley Scott (2013) L'histoire : Un avocat s'associe à diverses personnes pour profiter d'un trafic de cocaïne à la frontière américano-mexicaine. Mais, à la suite d'un malentendu, les événements tournent mal...Ridley Scott qui porte à l'écran un scénario original de Cormac McCarthy et qui souhaite rendre hommage à son frère Tony : voilà qui, sur le papier, permettait d'espérer la résurrection, même passagère, d'un cinéaste qui enchaîne les films mineurs depuis plus de deux décennies. Hélas, comme l'a prouvé la même année Bret Easton Ellis avec
The Canyons, un grand romancier ne maîtrise pas forcément l'art de la narration cinématographique... On peut même parler, dans le cas présent, d'un échec total : une intrigue qui tient sur un Post-it, un scénario mal structuré, des personnages peu développés et surtout des dialogues ampoulés et terriblement assommants... Difficile en effet de ne pas regarder sa montre dès le début de ce long-métrage, lors de l'échange entre Michael Fassbender et Bruno Ganz sur les diamants. Un hommage à Tony Scott ? Celui qui maîtrisait si bien son rythme dans ses propres œuvres ? Nous en sommes loin... Les acteurs semblent livrés à eux-mêmes, contraints de réciter des dialogues abscons qui s'apparentent à de la philosophie lénifiante. Fassbender ne peut que forcer ses sourires et ses larmes, Penélope Cruz jouer la potiche, Cameron Diaz se transformer en essuie-glace, Javier Bardem afficher un nouveau look improbable/ridicule et Brad Pitt marcher vers une mort graphique du plus bel effet. Et comme si tout ceci ne suffisait pas,
Cartel nous inflige un symbolisme lourdingue (Diaz, ses guépards, son tatouage de guépard, sa robe guépard...). En résumé : un film qui partait avec de très bonnes intentions, mais qui se révèle pénible du début à la fin. Et la version longue ne fait qu'aggraver ses défauts. R.I.P. Tony, R.I.P. Ridley.
Note 3,5/10