[Pabelbaba] Mes Critiques en 2015

[pabelbaba]

Ils en redemandent à chaque fois.

[Alegas]

Le Canardeur aka Thunderbolt & Lightfoot de Michael Cimino - 1974

Il ne me restait finalement que peu de souvenirs de ce film vu lors d'une des très nombreuses soirées Clint que proposait la TV dans les 90s.

Pourtant ce mélange de braquage et de road movie n'est pas avare en scènes mémorables. En premier lieu, parce que malgré un ton globalement sérieux, voire grave, il est parsemé de touches d'humour pas toujours très fines. Notamment ces amants ligotés en plein coït... Ensuite, parce que pour son premier film, Cimino s'est lâché sur les décors. Ce gars est amoureux de l'Amérique profonde et le montre dès qu'il le peut. Rivières sauvages, plaines sans fin, montagnes au loin et horizons lointains sont une constance dans chacun des plans extérieurs, qui occupent facilement 90% du temps. Le tout avec un sens du cadre à peine croyable pour un débutant. On en prend vraiment plein les mirettes pour pas un rond.

L'histoire est de surcroît plutôt bien amenée, même si les hasards et coïncidences cassent un peu sa crédibilibté. Enfin peu importe finalement, le plan du braquage étant de toute façon tellement gros, que le reste n'est pas très gênant. En revanche j'ai été bien plus déçu par le traitement des personnages. Si on peut croire sans problème à la création du lien d'amitié entre Eastwood et Bridges, en particulier en raison de leur talent respectif, leur évolution et surtout le partage en couille avec Georges Kennedy est moins naturel et rend la scène de "rupture" quelque peu artificielle. C'est dommage, dans la mesure où elle conditionne la fin du voyage...

Cependant, ce trip reste vraiment plaisant, avec un ton légèrement doux-amer, pas tout à fait dans le sillon de la noirceur totale de pas mal de films de l'époque, et bien accompagné par une BO folk/country/bluegrass très agréable.

7/10

[Alegas]

Or Noir de Jean-Jacques Annaud - 2011

Je ne sais pas trop pourquoi j'y allais à reculons... Peut être le cast...? Le thème...? Alors qu'en fait, il suffisait de faire confiance à Annaud! En effet, dès les premières minutes, c'est un festival. Les plans aériens sur le désert démontrent en quelques plans sa maîtrise technique. Ca m'a fait penser à Lelouch, incapable de mettre en boîte un plan correct des chutes Victoria dans Itinéraire d'un Enfant Gâté, alors que le lieu est intrinsèquement 100x plus beau qu'un ramassis de cailloux et de sable.

Du coup on regarde un film plastiquement superbe : décors magnifiques, reconstitution tout à fait crédible, scènes d'ampleur sans trop de CGI et qui ont de la gueule, en gros, l'écrin parfait pour un film d'aventure aux accents épiques. Mais ce n'est pas tout, on est vraiment face à un film oldschool, avec traitement 100% premier degré, sans personnage juste là pour la blague ou même de scène humoristique. Pourtant la sauce ne prend pas complètement.

On repère sans mal les faiblesses du film, et elles ne pardonnent pas dans un récit d'aventure. En premier lieu, le casting déséquilibré, avec d'un côté Banderas et Strong qui crèvent l'écran et donnent parfaitement le change en chefs arabes entre deux âges, et de l'autre un personnage principal incarné par Tahar Rahim, sans âme ni relief, un peu là par hasard. Sans parler de la nana de Slumdog Millionnaire, juste là pour faire la potiche, et pas particulièrement bien...

L'autre souci vient du nombre trop léger de scènes épiques, sur deux heures, il y en a... deux! C'est pas bézef. En contrepartie, on a pas mal de dialogues, souvent intéressants, mais c'est un peu frustrant. Tout comme l'absence de développements des autres "frères" du héros. Enfin, la dernière déception est apportée par le score d'Horner, totalement quelconque, et même parfois risible quand on se met à siffloter "I want to spend my lifetime loving you..." sur certaines séquences.

Le bilan est globalement positif, mais on ressort quand même un peu frustré.

6,5/10

[Jed_Trigado]

J'ai trouvé ça a chier des briques, une écriture des années 60 dans un film des années 2000, ça passe pas. Et ce casting de misère.

[Mark Chopper]

On sent surtout que Pabel aime les paysages ces derniers temps... On voit qu'il prépare son voyage de noces

[pabelbaba]

une écriture des années 60 dans un film des années 2000

C'est exactement ça! Mais ça ne m'a pas gêné, ça m'a même plu.

On sent surtout que Pabel aime les paysages ces derniers temps... On voit qu'il prépare son voyage de noces

On est à fond sur l'Egypte, là.

[Val]

Bah ouais, il est très sympa Or Noir. Pour le coup, je n'ai jamais compris la volée de bois vert qu'il s'est pris à sa sortie.

[pabelbaba]

C'est compréhensible dans la mesure où c'est un anachronisme total et que plus personne n'attend de voir ce genre de film au ciné. Ca manque de trauma, de blagues, de CGI, de remise en cause de la religion, de héros ambivalent, de scène post-générique, de clins d’œils et de citations...

[Hannibal]

Pas vu celui-ci, il se tape des notes correctes dans la base (Scalp ).

[Jed_Trigado]

Oublie pas que c'est une note qui date, donc il ôtera au moins deux points a la révision.

[Hannibal]

[Scalp]

Je l'ai pas terminé quand j'ai essayé de le revoir

[pabelbaba]

Je pense que je ne le reverrai jamais. Y'a pas de raison de revoir un film sympa sans plus dans ce genre et qui dure 2h10.

[Dunandan]

Swordsman 2 de Ching Siu Tung - 1991

Pour cette suite qui en est bien une (ce qui est rarement le cas à HK... ), le casting a été intégralement remanié. Sans doute en raison du succès d'Il Etait une Fois en Chine, on se retrouve avec Jet Li dans le rôle principal et Rosamund Kwan dans celui de la prétendante.

Ce n'est pas plus mal, surtout pour Jet Li, qui a un vrai charisme et la possibilité de bien s'exprimer martialement. En plus son rôle est mieux défini que dans le précédent volet. C'est un héros. Alcoolique, mais un héros quand même. Et les trois femmes qui lui courent après ont chacune des arguments à faire valoir, Brigitte Lin son charme androgyne, Rosamund Kwan sa bouille sympathique et Michelle Reis sa candeur.

Compte-tenu du tournage moins bordélique que le premier film, le scénario est moins bancal, même si les infos sont données dans le désordre et qu'on s'y perd un peu alors qu'en réalité l'histoire est simplissime. Mais avec Ching Siu Tung aux manettes, c'est un festival visuel. Trampolines, filins, fumigènes, tout l'attirail du WXP volant est de sortie. Et ce n'est pas tout, avec des FX oldschool il nous propose aussi des mises à mort un peu déglingos à base de têtes écrasées/vidées, de corps démembrés, ou encore d'implosions de poitrails. Tout un programme! En dépit d'un budget restreint, cela rend plutôt bien et la créativité prend le pas sur le réalisme.

Au final, ça donne un film assez agréable à suivre avec beaucoup d'idées visuelles et qui reste malgré tout suffisamment lisible.

7,5/10

[pabelbaba]

Mercenaries From Hong Kong de Wong Jing - 1983

La Shaw Brothers pendant les 80s c'est vraiment la fête et ce film en est le parfait exemple.

La firme tire alors dans tous les sens et se lance avec cette production dans le film de commando. Sous la houlette de Wong Jing encore débutant (il s'agit seulement de son troisième film!), ils réunissent un casting de fou : Ti Lung (la star du studio), Michael Chan (l'ancien flic, membre de triade et mon amour secret), Lo Lieh (une autre star), Philip Ko et Johnny Wang (leurs méchants habituels à contre-emploi) et même Yuen Wah et Lee Hoi en guests de luxe. Rien de tel pour avoir un groupe de mercenaires bourrés de charisme et des méchants classieux.

Enfin ça ne fait pas tout, il faut encore proposer de l'action de qualité. Et là, la présence de Tang Chia (le chorégraphe binôme de Liu Chia Liang sur quasiment tous les Chang Cheh et réalisateur du fabuleux Shaolin Intruders) nous permet d'avoir une première demi-heure de présentation complètement géniale, où les membres du commando défoncent à main nue ou à coup de batte de baseball du bad guy à Hong Kong. Cette intro, un peu bancale scénaristiquement, est tout de même un régal pour les yeux avec des bastons en pagaille assez variées et pas avares en protagonistes. Le seul souci, c'est un léger manque de sentiment d'impact dans les coups. On est pourtant en 1983, mais on est loin des films de Sammo ou Jackie, où les coups ont l'air de faire vraiment mal, avec généralement des projections qui impressionnent.

Ensuite vient la partie commando à proprement dit et il faut bien avouer qu'elle est décevante. Les héros prennent les armes et on sent bien que la révolution Woo n'est pas encore passée par là. Les gunfights sont laborieux, mal foutus, mais rattrapés par des idées de mise en scène assez fun, comme la caméra placée dans le camion qui vient chercher les membres du commando restés dans le bâtiment assailli.

Enfin, la dernière partie qui mixe combats à main nue et gunfight est plus convaincante et propose des scènes chocs typiquement HK, qui relèvent sans mal l'intérêt du film dans ce dernier tiers.

Finalement, ça donne un film d'action plus qu'honnête, avec en bonus des courses-poursuites complètement gratuites, des scènes bien bis (ah, ce bazooka! ) et même des blagues à la con comme seul Wong Jing arrive à placer dans un tel film.

7/10