L'Homme au Complet Blanc
(Alexander Mackendrick - 1951)
Alors que les fan boys du monde entier se tirent la nouille devant la dernière bande–annonce de Star Wars pour y admirer béatement deux secondes d’un Harrison Ford plus tellement taillé pour les films d’aventure, pour y déguster une musique pompière évoquant John Williams en train de faire l’amour à Hans Zimmer ou encore pour trouver une réponse à cette angoissante question :
Mais où diable se trouve Luke Skywalker sur l’affiche ?
Alors donc que tous les geeks s’apprêtent à y aller de leur pèlerinage en salle obscure pour y faire des choses pires que dans une séance au Brady, j’ai décidé, moi aussi, du surfer sur la vague et de sortir de mes cartons des dossiers toujours tenus soigneusement à l’écart par les thuriféraires officiels de la geste starwarsienne. Ainsi, pêle-mêle : Peggy la cochonne, deuxième sœur cachée de Luke !
Les mensurations de la princesse Leia : côté obscur ou pas ?
Star Wars, le bêtisier.
Ou encore :La sexualité des wookiee : ce que l’on vous cache.
En fait, j’étais parti pour traiter le deuxième sujet mais il m’en est revenu un à l’esprit :Comment Luke, Leia et Obiwan font-ils pour donner l’impression que leurs vêtements resteraient blancs même s’ils passaient sous un bantha en train de chier (à cette question Han Solo et ses vêtements pisseux est évidemment hors course) ?
La réponse est toute simple et est en rapport avec Obi-wan. Car, sachez-le, le vieil homme n’a pas toujours été un maître jedi. Autrefois, il y a longtemps, très longtemps, dans sa folle jeunesse, il s’appelait Sidney Stratton et habitait non loin de Londres, travaillant au secteur recherche d’une usine textile. A l’époque, la force était déjà tellement en lui qu’il parvenait à ressentir l’univers dans ses moindres molécules. Tellement fort qu’il n’a pas traîné à mettre au point un produit miracle, rêve de toute mère désespérée de voir ses abrutis de lardons rentrer à la maison avec les vêtement tout déchirés : un produit permettant de rendre n’importe quel tissu toujours immaculé et inusable !
TADAAA !
Et Stratton de rêver aux utilisations humanitaires de son invention. Grâce à lui, les bourses les plus miséreuses n’auraient plus de soucis pour trouver de quoi se vêtir : un vêtement acheté et c’est bon, on est habillé pour la vie. Sauf que, on s’en doute, les industriels du textile s’inquiètent de cette invention et ne vont pas tarder à le lui faire savoir…
– Mais quel est le con qui a embauché ce Stratton ?
– Euh… en fait c’est moi patron.
– Z’êtes viré !
Plus de soixante après, l’Homme au Complet Blanc est plus que jamais d’actualité avec le combat entre l’obsolescence programmée et l’épuisement des ressources. D’un côté le scientifique parasite qui fait dans l’humanitaire, de l’autre les huiles de l’industrie de son pays, soucieux de faire tourner la boutique, tout comme les propres ouvriers qui se foutent pas mal des considérations humanistes ou écologiques. Cette confrontation donnera lieu à une surprenante course-poursuite nocturne dans un quartier ouvrier, qui s’achèvera dans une impitoyable scène d’hilarité hystérique visant le pauvre fantaisiste qui s’est imaginé que l’humanisme a un quelconque poids dans ce monde consumériste.
Le sérieux aura le dernier mot sur l’inventivité mais, ultime pirouette, le film s’achèvera sur un plan annonçant une glorieuse trilogie :
Puisque c’est comme ça, j’me casse bande de cons, je change d’univers pour refourguer mes tissus !
7,5/10
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– Un jeune Alec Guinness à l’aise dans un rôle de scientifique farfelu. Rappelons ici que les rôles comiques était quelque chose d’habituel à ses débuts.
– Le sujet toujours d’actualité.
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– Quelques longueurs malgré l’humour et une certaine efficacité de mise en scène.