[oso] Ma prose malade en 2015

Modérateur: Dunandan

Vie d'Adèle, Chapitres 1 et 2 (La) - 6/10

Messagepar osorojo » Dim 26 Juil 2015, 11:27


★★★★★★ ZE CHALLENGE DÉCOUVERTE ★★★★★


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LA VIE D'ADÈLE

Abdelatif Kechiche | 2013 | 6/10
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« Quand l'ignorance et la culture jouent ensemble sous la couette

C’est l’esprit embrumé que je finis La vie d’Adèle, aussi charmé qu’agacé parce qu’à l’écran se sont succédés ce que je déteste le plus au cinéma –et ailleurs– et ce duo à l’alchimie remarquable qui est parvenu sur la distance à se frayer un petit chemin vers l’aorte de mes sentiments.

D’un côté d’une balance à l’équilibre instable, une prétention intellectuelle constante prenant la forme d’un torrent de réflexions philosophiques forcées qui s’invitent aux soirées mondaines organisées par des artistes friands de la joute verbale pompeuse, un maniérisme formel agaçant qui consiste à faire couler le tarin de la jolie Adèle plus que de raison, de lui gorger les lèvres de sauce rouge ou blanche lorsqu’elle dévore des pâtes bolognaises ou un « grec » en terrasse, quand il n’est pas question de lui glisser furtivement une mèche de cheveux dans la bouche pour nourrir ses dents de lapin, tout cela uniquement dans l’optique d’exacerber un quotidien qui se veut réaliste et le PLUS cru POSSIBLE. C’est d’autant plus dommage de forcer le détail à ce point que le geste n’est pas utile : s’il y a bien une composante du travail de Kechiche qui force l’admiration (et inspire aussi une certaine antipathie), c’est sa capacité à capturer la monotonie touchante de nos quotidiens en même temps qu’il spolie les jardins les plus intimes de ses deux comédiennes.

De l’autre, une belle illustration du sentiment amoureux, qui parvient à gommer toutes les thématiques de la première demi-heure où il est question, entre autre, de lancer une réflexion furtive sur l’identité sexuelle et sa labellisation dans nos sociétés contemporaines. Il est assez bluffant de voir comment Kechiche parvient à éluder la question après une heure de film et quelques flirts en club LGBT pour n’illustrer que la belle relation qui prend place entre Adèle et Emma. Leur homosexualité devient transparente et naturelle, leur histoire ne souffre d’aucun cliché, elle est simple, violente, touchante, passionnée.

Alors, lorsque l’écran noir annonce la délivrance après trois longues heures de scènes qui s’étirent plus que de raison, qu’elles soient l’illustration de l’harmonie des corps ou de la transmission du savoir à la nouvelle génération — vis ma vie d’instit, ça va un moment —, c’est torturé que l’esprit tente de séparer le formalisme de petit malin de la sincérité de deux actrices impliquées corps et âme dans un film qui les a probablement autant marquées au fer rouge qu’il le leur rend bien au final : impossible de finir la séance sans un profond respect pour Lea Seydoux et une tendresse infinie pour Adèle Exarchopoulos, muse aux yeux fragiles d’un cinéaste que l’on devine exigeant : combien de fois la question de la rudesse des prises de vue s’impose aux yeux troublés qui contemplent leur aboutissement ?

Mais malgré cet élan d’admiration, La vie d’Adèle me fait l’effet d’être un peu trop calculé, d’être trop écrit dans son ensemble. Sa durée irraisonnable, qui devient gratuitement l’une de ses singularités, combinée à la maladresse de ses dialogues lorsqu’ils illustrent le milieu de l’Art, en sont les premiers responsables. Quelques apartés culturels font l’effet d’une leçon forcée, un moyen lourdaud de justifier le film dans son ensemble et ses scènes charnelles composées au millimètre. Des moments tellement esthétisés qu’ils finissent par perdre ce qui les contextualise, à savoir un sentiment amoureux sans concession. Cet amour s’exprime bien plus, à mon sens, lors du dernier face à face entre Emma et Adèle, dans l’arrière-salle d’un café peu éclairé, en toute intimité, quand Kechiche, après nous avoir martelé la tête de ses idées, ôte enfin de ses images le superflu arty qui les a troublées pendant pas moins de 3 heures.
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Calmos - 7,5/10

Messagepar osorojo » Jeu 30 Juil 2015, 12:01

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CALMOS

• Bertrand Blier | 1976 | 7.5/10
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Gare aux chasseuses

A l’image de Buffet Froid, du même cinéaste, Calmos est un film truffé d’idées complètement absurdes. Sans concession ni entourloupe, c’est d’humour premier degré, de dialogues fleuris et d’acteurs répondant présents à la folie de leur metteur en scène, dont il est question.

Rochefort et Marielle, c’est l’association explosive de deux quarantenaires qui en ont ras le bol de leurs femmes respectives, et qui succombent à l’appel du large : une campagne généreuse en soleil, repos, charcutaille et bibine. Alors quand les deux bougres sont rejoints par des seconds rôles savoureux, Blier en tête de file, les situations deviennent aussi drôles qu’elles semblent hors du temps. Voir Marielle prêter main forte à Monsieur le curé pour mettre en garde un adolescent contre le sexe opposé et ses entourloupes vicieuses, c’est savoureux au plus haut point.

Ce qui fait de Calmos un film à part, c’est aussi sa capacité à se renouveler et ainsi surprendre un spectateur qui n’attend pas forcément ses changements de cap. Blier passe en effet allègrement de la farce sociale à la comédie noire burlesque au fur et à mesure que ses deux protagonistes sont rejoints par leurs homologues masculins et que leur révolte se met en place pour contrer leurs tortionnaires de femmes. Mais l’entreprise est vouée à l’échec, selon Blier, les matriarches sont indétrônables, leur pouvoir de séduction est impossible à contrer, en témoigne une séquence finale sortie de nulle part, visuellement assez osée, qu’il faut avoir vue pour croire qu’il était possible de sortir ce genre de délire en salles dans les années 70.

Quant au film et son sous-texte, il fera sans doute rugir dans les chaumières. Il est clair que pris au premier degré, la charge de Blier peut paraître un tantinet machiste (:D). Mais appréhendée au 12ème, uniquement pour ce qu’elle est, un trip sous acide entre mâles déprimés, sa révolte sage fait l’effet d’une douce dose de folie, d’une audace à toute épreuve qui se permet toutes les excentricités : voir Marielle prisonnier d’une machine qui entretient son érection en surveillant ses constantes vitales, c’est quand même quelque chose d’assez particulier qui vaut le détour !
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar pabelbaba » Jeu 30 Juil 2015, 12:58

La tartine de pâté de Marielle devant la nana les pieds dans les étriers, c'est un des trucs les plus gore que j'ai pu voir. :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Jeu 30 Juil 2015, 13:10

Huhu, clair, ça annonce la couleur d'entrée de jeu :eheh:
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Graffiti Party - 7,5/10

Messagepar osorojo » Dim 02 Aoû 2015, 13:40

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GRAFFITI PARTY

• John Milius | 1978 | 7.5/10
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Les vagues et les potes

Dans sa première demi-heure, Graffiti party semble être un énième film sur le surf qui n’évite pas quelques clichés liés au milieu en mettant en scène une bonne palanquée de blonds platinés sévèrement achalandés du biceps et doués pour remettre les mâchoires en place entre deux décrassages de crinières dans une eau saline tempérée.

Mais rapidement, le propos de Milius s’impose. Au fur et à mesure qu’il distille dans son film ses thématiques récurrentes qui s’entremêlent à l’occasion d’un récit initiatique touchant, Graffiti Party prend de l’ampleur, développe ses personnages et tape au passage un petit coup sur le tarin des USA. Les jeunes chiens fous qui écumaient les plages en quête de la vague ultime se sont soit désintéressés des rivages, soit déplacés vers des côtes plus accueillantes, laissant ceux qui leur ont tout appris sans raison de vivre, sinon le goulot d’une bouteille qui se vide un peu trop vite. Quand aux autres, bon gré, mal gré, c’est au Vietnam qu’ils sont allés s’empêtrer, rêvant d’un retour au pays rapide, en première classe plutôt qu’entre 4 planches.

Ceux qui lanceront Graffiti Party en espérant voir du surfeur enquiller du tube trouveront peut être le temps un peu long, il leur faudra attendre le dernier quart d’heure, généreux à tout niveau, marqué par une mise en scène rageuse, pour satisfaire leurs rétines affamées de rouleaux d’écume. Mais l’attente sera récompensée, quand Milius réunit ses trois élus de la vague pour faire face à la barre mythique qu’ils attendent depuis leur adolescence, il ne le fait pas à moitié et s’autorise de superbes séquences de ride sauvage dans un tourbillon aquatique dont la puissance est superbement rendue.

Après une heure et demie qui avait évité le spectaculaire, le dernier acte fait l’effet d’être à part, emprunt d’un optimisme discutable — la fin notamment paraît facile, trop forcée sur sa symbolique — témoignant d’une possible empathie de Milius pour son sujet, à savoir une histoire d’amitié née sur le sable qui ne s’estompera que lorsque les vagues se tairont.
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Chasse au gang - 7/10

Messagepar osorojo » Mer 05 Aoû 2015, 19:06

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CHASSE AU GANG

• André De Toth | 1953 | 7/10
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Pauvre pilote perdu dans un cul de sac

Même si l’on finit la séance un peu déçu, la faute à un dénouement de bisounours qui ne sied pas à l’ensemble, Chasse au gang est une jolie découverte, un polar noir efficace aux ambiances oppressantes parfaitement gérées par De Toth. Du début à la fin, le cinéaste retranscrit parfaitement l’urgence de la situation qui tenaille un jeune couple placé malgré lui entre les mains d’escrocs aux intentions discutables.

La belle tenue de l’ensemble doit beaucoup aux différents acteurs qui rendent ce ballet criminel possible et au rythme trépident dicté par De Toth pour emballer son histoire en moins de 75 minutes. Les évènements s’enchaînent rapidement, sans une seule seconde essayer de créer le mystère. Chaque parcelle de Chasse au gang est prévisible, et certainement souhaitée ainsi : de la rencontre entre l’ex-taulard et ses anciens amis criminels à son flirt malin avec l’armoire à pharmacie, tout s’enchaîne avec une logique certaine. L’intérêt est ailleurs, et principalement dans cette tenaille que symbolisent les deux gros bras qui prennent en otage l’une de leur connaissance.

C’est certainement ce malaise constant parfaitement géré qui rend la fin encore plus décevante. Comment le flic rigide au menton porté très haut peut s’adoucir au point de plonger tête la première dans une guimauve inattendue. Question sans réponse, mais interrogation légitime. Avec une fin plus définitive, Chasse au gang aurait eu la gueule qu’il méritait : un film noir tortueux, franc du collier et audacieux.
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Film: Chasse au gang
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John McCabe - 8/10

Messagepar osorojo » Sam 08 Aoû 2015, 09:56

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John McCabe

• Robert Altman | 1971 | 8/10
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La complainte du businessman

Altman compose avec John Mc Gabe une bobine sacrément déprimante, jouant de l’entourloupe en laissant entrevoir, après une bonne heure et demie d’une banale mais sauvage misère, la possibilité d’un rayon de soleil, pour le recouvrir dans le même temps d’une neige qui s’empourpre. Tenez-vous le pour dit, au sein de ce joyeux bordel où le vice est roi, l’espoir s’est fait la malle depuis un sacré bout de temps. Chaque paire de lèvres, ensanglantée, imbibée, taquine ou travailleuse débite un même discours fataliste. Que les esprits pensent être vifs, qu’ils assument leur sauvagerie ou qu’ils respirent la bonté, aucune place ne semble leur être promise, sinon le bout de terre qu’ils auront ravi de force au moment de rendre leur dernier souffle. Quant aux clairvoyants qui peuvent comprendre de quoi sera fait leur lendemain, deux routes se présentent à eux : la première conduit au pouvoir et implique d’ôter la vie, la seconde de trouver une réalité alternative pour s’échapper d’une société malade : un monde en transition entre l’ancien ouest régit par le sang et les premières tentatives d’une vie en communauté qui se targue d’être civilisée.

Dans ce contexte sordide, il n’est pas étonnant qu’Altman ne s’autorise jamais à faire bourgeonner les sentiments, ceux qui naissent furtivement dans les petits cœurs de ses personnages, que les plus impulsifs laissent transparaître le temps d’une réflexion et que les autres combattent parce qu’ils savent que c’est là leur handicap le plus sévère. Pour illustrer ces deux états d’esprit, le duo de protagonistes, prisonnier d’un tournage qui a certainement du être éprouvant, parvient à tirer le meilleur de leur association. Warren Beatty titube avec aisance sur un filin instable entre la légèreté coupable qui le fait téter plus que de raison la bouteille et une certaine assurance amplifiée par sa trouble réputation qui rend la fin crédible. Julie Christie opte, elle, pour une évolution tranquille, délaissant petit à petit le brasier qui nourrit son tempérament pour dévoiler la fêlure qui a probablement contribué à construire sa détermination.

Les deux acteurs forment un couple singulier, totalement à sa place dans le monde en piteux état que construit visuellement Altman avec un panache certain. Qu’il s’agisse de mettre en lumière la crasse environnante ou de passer la seconde lorsque les tubulures chassent enfin le plomb qui les empêchait de respirer, l’homme est à l’aise. Suffisamment pour tenir la distance sans flancher puisqu’il offre à son film un final mémorable que tous ceux qui ont adhéré au voyage garderont en mémoire. Deux ultimes séquences lourdes de sens, tristement réalistes, qui rappellent avec violence le fatalisme des premières minutes. Glaçant.
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Film: John McCabe
Note: 8,5/10
Auteur: Nulladies

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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar pabelbaba » Sam 08 Aoû 2015, 10:07

Il est très sympa ce film, particulièrement atypique, mais les acteurs assez attachants au final. J'aurais dû le critiquer aussi, mais maintenant ça remonte à quelques mois.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Heatmann » Sam 08 Aoû 2015, 10:17

McCabe & Mrs Miller :super: :love:
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Safety Not Guaranteed - 6,5/10

Messagepar osorojo » Dim 13 Sep 2015, 21:42

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Safety not guaranteed

• Colin Trevorrow | 2012 | 6.5/10
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Emmett Van Gogh

Lancé par désespoir après ma traditionnelle heure d’hésitation, bien décidé à faire confiance au cynisme croustillant généralement associé à Aubrey Plaza, je me suis laissé surprendre par Safety not guaranteed, une petite comédie romantique qui sous ses airs de ne pas y toucher parvient à tirer le meilleur de sa seule singularité, bien dissimulée dans une trame on ne peut plus classique. A savoir cette sempiternelle crise de vieillesse qui s’invite lorsque les premiers cheveux blancs se font place sur les cranes, que la routine d’une vie de travailleur remplace les légendaires bitures du samedi soir et que les anciens rois du dancefloor se découvrent une âme de grand frère prêt à conseiller la relève.

Une trame narrative qui aurait pu provoquer ronflette et agacement, mais qui, teintée d’un petit soupçon d’anticipation et exploitée avec parcimonie devient rafraîchissante. Ne mentons pas sur la marchandise, le côté SF est très léger, mais il est le point de pivot qui permet à la fable douce amère de devenir un premier film plutôt intelligent, un feel good movie sucré qui fait son petit effet. Ni chef d’œuvre, ni pépite inconnue, Safety Not Guaranteed est simplement de la trempe de ces petits films qu’on n’attend pas forcément, qu’on lance en dernier recours sans trop y croire et qui parviennent à générer sourire et amusement.

Une petite péloche sans prétention qui fonctionne parce qu’elle se contente de jouer les quelques atouts qu’elle possède au bon moment et sans trop en faire. A savoir une troupe de comédiens attachants, quelques situations amusantes et un faux mystère savamment entretenu qui file définitivement la banane quand il se désamorce. Et en guise de petite cerise au sommet de cette douceur récréative, un rythme savamment géré : 1h25 à la pesée, dense et efficace, de quoi tenter le voyage sans prendre de risque.
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Chiens enragés (Les) - 8/10

Messagepar osorojo » Mar 13 Oct 2015, 19:32

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Chiens enragés

• Mario Bava | 1974 | 8/10
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Le guide illustré du parfait gentleman

Il faut attendre la moitié du film pour que la touche Mario Bava se fasse ressentir. Bien malin celui qui pourra associer Chiens enragés à son metteur en scène pendant la première demi-heure tant elle est loin du cinoche baroque du maître de l’horreur à l’italienne. Voir le bougre mettre les pieds dans le poliziesco pour composer avec ce que le genre a de plus scabreux, au moyen d’une ultra-violence qui s’annonce dès les premières minutes, c’est relativement inattendu.

Mais c’est aussi, et surtout, d’une percussion à toute épreuve, parce que l’homme n’a pas son pareil pour faire souffrir les corps, pour instaurer inquiétude et tension, et qu’il ne perd pas les bonnes habitudes qui ont fait sa réputation. A savoir un coup d’œil redoutable et un sens de la mise en scène impressionnant dès qu’il s’agit de faire monter la tension, d’autant plus qu’il est question ici d’envahir un espace aussi confiné que l’habitacle d’une petite voiture pendant la grande majorité du film. L’exercice est redoutable et relevé avec panache par un réalisateur qui confirme son sens de l’image à chaque montée dans les tours des 5 palpitants et demi qui peuplent le bolide en mouvement.

Chiens enragés est à 90% du temps d’un noir ébène, pourtant une séquence vient désamorcer son ambiance morbide, comme pour rappeler qu’on est au cinoche et qu’il ne faut pas trop se prendre au sérieux. Lorsqu’à l’écran se perd une jeune femme au positivisme insolent, elle devient l’occasion pour Bava de jouer avec son public : la caqueteuse de compétition déguste à son tour, devant des visages satisfaits qui s’ornent d’un sourire narquois on ne peut plus déviant.

Certains diront que le twist final est l’accomplissement ultime d’une chevauchée bien menée. Je trouve pour ma part qu’on le voit venir d’un peu loin, même si cela n’enlève pas à la dernière séquence son cynisme radical. Une belle façon de conclure un road movie pas comme les autres, énervé, désespéré, qui s’autorise quelques sorties de piste d’une tonalité dépressive pour dessiner les sourires (nerveux, peut être).
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 13 Oct 2015, 19:39

:super:

Une vraie surprise sur tous les points, faisant regretter que Bava n'ait pas tourné plus souvent en extérieurs, par contre je n'avais vu que la version bidouillée par Bava Jr, j'ai hâte de le refaire. :bluespit:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar osorojo » Mar 13 Oct 2015, 19:41

Il est vraiment cool ouais, j'suis pas sur qu'un film du même accabit pourrait sortir en salle aujourd'hui :mrgreen: D'ailleurs, as-tu vu le remake qui est au ciné en ce moment ?
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mar 13 Oct 2015, 19:43

Nan, les retours me motivent guère, j'attendrais la sortie blu-ray pour le découvrir.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar puta madre » Mer 14 Oct 2015, 09:19

vraiment excellent ce Chiens enragés, bien tendu et puis ce twist final que j'avais pas vu venir! :shock:
je viens de m'acheter le BR Arrow, vais bientôt me le refaire là :bluespit:
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