Le Solitaire - Michael Mann (1981)
On ne pourra pas dire de Michael Mann qu'il aura mis beaucoup de temps pour se trouver en temps que metteur en scène, dès son premier long-métrage pour le cinéma, Thief, toute la base de son œuvre future est d'ores et déjà présente. Mieux encore du fait qu'il s'agisse d'un film "de débutant" avec un budget limité, le film offre un aspect brut de décoffrage qui disparaitra dès son film suivant pour mieux laisser place a son obsession totale du détail et de la fantaisie avec des séquences où le récit s'extrait de lui-même histoire de combler ses désirs formels. En effet, Le Solitaire est un film qui va droit au but en dehors des séquences d'oeuvre et de clôture qui restent des monuments de générosité visuelle, du personnage de Caan caractérisé en quelques plans, de sa romance qui s'amorce via une scène de drague plutôt violente (correspondant finalement assez bien au profil de Caan, montré comme un type très sur de lui) et des différents seconds rôles esquissés mais jamais inexistants pour autant (je pense aux persos de Belushi et Willie Nelson qui parviennent a nous faire comprendre leurs liens avec Caan). Mais c'est surtout un film qui aura eu un impact non négligeable dans mon œil de cinéphile, au même titre que Manhunter (et To Live and Die in LA), Thief est pour moi la quintessence de l'esthétique 80's souvent moquée (a raison) où les néons viennent éclairer les rues mouillées par la pluie accompagné par la musique synthétique de Tangerine Dream qui sied parfaitement a l'ambiance de la nuit urbaine, je me régale a chaque fois devant la beauté des cadrages.
Scénaristiquement, le film se construit en blocs alternant l'aspect "polar" et l'aspect "vie privée", Mann cherchant a toujours montrer dans les deux cas de figures, un personnage principal qui a le contrôle sur tout a cause d'un métier qui ne pardonne pas les approximations (un détail qui peut faire sourire qui fait pour moi tout la différence, rien que la façon dont James Caan manipule son arme de poing dès la première séquence où il s'en sert, on sent le type chevronné qui n'en est pas a son coup d'essai), ce qui a pour conséquence de rendre tout engagement relationnel compliqué. Si la plupart du temps, je condamne cette tendance au sentimentalisme, il y a ce juste équilibre dans l'écriture qui rend les personnages vraiment attachants et ne font jamais "tâche" avec le reste du film, au contraire, j'ai même tendance a penser que le climax final ne serait pas aussi fort s'il n'y avait pas ce dernier dialogue entre James Caan et Tuesday Weld où les thèmes manniens nous éclatent a la gueule avec ces professionnels du crime condamnés a contre-coeur a la solitude. j'irais même un peu plus loin, en comparant la séquence finale a un pur passage de western, qui tient autant de Peckinpah (les ralentis), Leone (le côté posé des gestes de Caan accouplé a un usage très audible de la musique) et du western classique avec ce plan de grue final où Caan marche au loin dans la nuit tel un cowboy solitaire, Mann ne pouvait pas mieux finir son film. Coup de maitre donc pour ce qui est un coup d'essai, Le Solitaire reste sans conteste l'un des polars les plus marquants de la décennie, ce n'est pas pour rien si son esthétisme fait des émules encore, impossible de ne pas citer Drive qui reste le plus bel hommage que l'on pouvait faire a ce grand film.
9/10
Scénaristiquement, le film se construit en blocs alternant l'aspect "polar" et l'aspect "vie privée", Mann cherchant a toujours montrer dans les deux cas de figures, un personnage principal qui a le contrôle sur tout a cause d'un métier qui ne pardonne pas les approximations (un détail qui peut faire sourire qui fait pour moi tout la différence, rien que la façon dont James Caan manipule son arme de poing dès la première séquence où il s'en sert, on sent le type chevronné qui n'en est pas a son coup d'essai), ce qui a pour conséquence de rendre tout engagement relationnel compliqué. Si la plupart du temps, je condamne cette tendance au sentimentalisme, il y a ce juste équilibre dans l'écriture qui rend les personnages vraiment attachants et ne font jamais "tâche" avec le reste du film, au contraire, j'ai même tendance a penser que le climax final ne serait pas aussi fort s'il n'y avait pas ce dernier dialogue entre James Caan et Tuesday Weld où les thèmes manniens nous éclatent a la gueule avec ces professionnels du crime condamnés a contre-coeur a la solitude. j'irais même un peu plus loin, en comparant la séquence finale a un pur passage de western, qui tient autant de Peckinpah (les ralentis), Leone (le côté posé des gestes de Caan accouplé a un usage très audible de la musique) et du western classique avec ce plan de grue final où Caan marche au loin dans la nuit tel un cowboy solitaire, Mann ne pouvait pas mieux finir son film. Coup de maitre donc pour ce qui est un coup d'essai, Le Solitaire reste sans conteste l'un des polars les plus marquants de la décennie, ce n'est pas pour rien si son esthétisme fait des émules encore, impossible de ne pas citer Drive qui reste le plus bel hommage que l'on pouvait faire a ce grand film.
9/10