The King of New York de Abel Ferrara
Totale redécouverte du film souvent cité comme la plus grande réussite de son auteur et certainement son film le plus populaire, je l’ai certainement vu dans de mauvaise conditions il y a longtemps, là je dois avouer j’ai été accroché jusqu’au bout par l’ambiance concocté par Ferrara pourtant j’avais un vague souvenir d’un film ultra basique à l’attitude caricaturale dans son approche gangster.
Alors oui niveau écrite, c’est loin d’être scotchant, le scénario de Nicholas St. John (qui a écrit tous les Ferrara de ses débuts jusqu’à Nos Funerailles) est même le gros point faible du film (par exemple la mafia chinoise torché en 2 scènes), comme cela a toujours été le cas dans la filmo de Ferrara qui fait essentiellement de la petite série B d’à peine 1h30 qui coute pas chère du coup liberté totale ou il peut assouvir ses envies souvent lourdingues de parabole christique et de soirées de débauche.
Là on n’échappe pas aux filles en petites tenu et aux plans sur un ange (la vierge marie ?) mais cet érotisme religieux reste bien dosé vu que c’est une commande, Ferrara se doit d’être efficace (pas de longue séquence qui traine pour rien comme dans ces derniers films) on a la certainement film le mieux rythmé de sa carrière, le plus généreux en action, étonné de voir un body count aussi élevé et une longue course poursuite savamment orchestré . Ferrara n’a plus jamais fait cela par la suite de sa carrière dommage. La composition des plans est vraiment travaillée ici, peut être son travail formel le plus abouti, on a des plans de grues, des gros plan sur les regards bien pensé.
Le film vaut essentiellement pour son ambiance crasseuse porté par les looks fin 80’s et une bande son hip-hop, tous les murs du film sont en décomposition magnifié par le superbe travail photo de Bojan Bazelli et surtout un Christopher Walken toujours aussi magnétique parfaitement à l’aise dans son rôle de gangster, il faut le voir nous faire un pas de danse à la Michael Jackson alors qu’il vient à peine de sortir de prison (séquence d’intro muette inspiré) sans que ça semble ridicule, les plans ou il scrute de loin l’horizon New-Yorkais sont à tomber, ses 2/3 scènes de discours sur le temps perdu et son éthique sont délivré avec une telle intensité touchante qu’on voudrait que tout le film ne tourne qu’autour de lui. Un immense d’acteur qui aurait mérité d’être de tous les plans.
Du mal à comprendre l’intérêt de toutes les scènes autour des flics qui n’apporte pas grand-chose à l’exception de ce superbe duel final dans le métro final rappelle forcément Collateral. A noter aussi un Laurence Fishburne on fire, la prestation la plus impliqué de sa carrière alors que son personnage comme tous les seconds couteaux sont écrit de manière un peu caricaturale mais ça passe, on y retrouve plein de tête connu tout jeune : Wesley Snipes, Steve Buscemi, David Caruso, Gustavo de Breaking Bad....
On attendra peut être toujours un bluray digne de ce nom pour le petit chef d'oeuvre de Ferrara, Nos Funerailles autre collabo gangster marquante Ferrara/Walken.
7.5/10