
On avait laissé Damien Rice en 2006, sur un assez décevant 2ème album qui avait tendance à s’autoparodier dans le registre folk-song dépressive. Malgré quelques éclats, que dis-je, quelques chef d’œuvres (Elephant, 9 crimes), l’album avait tendance à endormir, et était certifié lover dépressif, et l’artiste avait fini par perdre mon estime au fil des années. C’était sans compter sur ce retour inespéré fin 2014, un troisième album qui, pour moi, s’impose sans problème comme le meilleur album de l’artiste. Et pourtant, il fallait le faire pour détrôner le premier album. Décryptage :
1. My favourite Faded Fantasy : morceau d’ouverture parfait. Mélodie imparable, refrain qui te colle à la peau. Puis, arrivé à la fin, la belle balade s’emballe et déverse toute sa puissance. Un des meilleurs titres de Damien Rice, comme beaucoup d’autres sur l’album d’ailleurs. 10/10
2. It takes a lot to know a man : Bien moins accessible que les autres titres de l’album, ce long morceau (9min30) fait la part belle à l’orchestration, notamment dans sa 2ème partie, exclusivement instrumentale. Je me serais juste passé de l’effet d’écho sur la fin qui rallonge un peu inutilement le titre d’une minute. 8/10
3. The Greatest Bastard : La balade qui tue, guitare/chant. Hyper classique pour du Damien Rice, sauf qu’il l’a rarement aussi bien maitrisée. On est au niveau d’un Delicate ou d’un Canonball. C’est beau putain ! 9/10
4. I don’t want to change you : « C’est beau putain », acte 2. Sauf qu’ici, j’ai légèrement à redire sur l’orchestration qui habille le tout, qui donne un côté un poil trop lisse, surproduit, calibré pour les radios. D’ailleurs, c’est le single. On finit par s’y faire, et c’est magnifique. Une version plus brute m’aurait fait mettre la note maximale. 9/10
5. Colour me in : Il fallait bien que le niveau retombe un peu, après un tel démarrage. Et pourtant, Colour me in est supérieur à bien des titres du 2ème album. Mais hormis sur la dernière minute, il manque quelque chose pour se démarquer de la recette Damien Rice. C’est un sous Delicate, qui en copie d'ailleurs un peu trop le style "hammering" sur les cordes. Très Agréable, mais oubliable comparé au reste de l’album. 7/10
6. The Box. Alors là, on a exactement ce que j’attendais du 4ème titre. La balade brute sans enrobage surfait. La mélodie te colle à la peau. Et quand les cordes déferlent sur la fin, ce n’est pas pour rien. Ca prend aux tripes. Sublime. 10/10
7. Trusty and True : Mon coup de cœur de l’album, et mon chanson préférée de Damien Rice, qui joue ici à fond la carte du chant traditionnel irlandais, genre pour lequel j’ai clairement un petit faible. C’est déjà magnifique durant la première partie, mais ce n’est rien comparé à la puissance du second acte avec les chœurs. Frissons garantis. 10/10
8. Long long way : quel dommage de finir sur une note négative… Le genre de titre qu’on trouvait sur le 2ème album, joli mais ennuyeux. Maintenant c’est simple, quand j’écoute l’album, je m’arrête à Trusty and True, qui constitue une fin parfaite. 5/10
Note finale : 9/10 parce que je ne tiens pas compte du dernier morceau. Je le considère comme un truc bonus qu'on écoute jamais.