[Alegas] Mes Critiques en 2015

[Alegas]

C'est lui qui m'a filé gratuitement les dvd en plus.

[Jed_Trigado]

Autant filer de la confiture aux cochons.

Puis tacler Argento une semaine avant notre prochaine rencontre IRL, ça a tout du suicide. Tu vas prendre cher.

[Mark Chopper]

Tu ne lui as pas filé des Fulci histoire d'enfoncer le clou ?

Tu vas prendre cher.

Tu l'emmènes au ciné... Il s'endort comme d'hab' et tu lui règles son compte

[Jed_Trigado]

Fulci ? T'es un marrant.

[Alegas]

The Day the Earth stood still (Le Jour où la Terre s'arrêta) de Robert Wise
(1951)

On passera l'affiche bien mensongère comme il faut. Ça a dû en surprendre plus d'un à l'époque de penser voir un film catastrophe/d'invasion pour se retrouver finalement devant une fable humaniste avec quasiment aucun moment d'action. Ceci dit, c'est peut-être bien la grande qualité du métrage, celle de transformer un contexte de série B (les aliens débarquent sur Terre) en quelque chose d'autrement plus intelligent et pertinent. De mémoire, c'est sûrement l'un des films de science-fiction les plus intelligents que j'ai pu voir, et qui arrive à ménager son sujet sans jamais le surligner, la preuve étant que le véritable propos du film est dévoilé dans ses ultimes minutes (génial discours final), avant d'avoir un générique de fin qui s'impose de lui-même (à partir de là, l'avenir de la Terre dépend finalement des spectateurs eux-mêmes, pas besoin donc d'en voir plus). Robert Wise signe ici son film de SF le plus réussi (faut dire que son Star Trek est quand même bien surcoté) et même si en terme de mise en scène ce n'est pas la folie (très fixe tout ça) on a quand même droit à quelque chose de très soigné, notamment du côté de la photo, très belle pour le coup. Alors évidemment, ce genre de films vieillissent forcément un peu mal sur certains points visuels, mais finalement hormis Gort il faut avouer que le film passe vraiment très bien d'un point de vue général, étant donné que l'importance du récit est basé sur Klaatu et sa relation avec une mère et son fils. Un métrage qui ne vole pas sa réputation de référence du film de SF, et pour le coup c'est facile de constater son influence directe sur des dizaines de films sortis depuis.

8/10

[Hannibal]

Oui c'est très bien, tout à fait d'accord avec toi, un très bon film qui pose quelques bases de la SF et qui se laisse mater sans problème encore aujourd'hui.

[Mr Jack]

Alison Brie Elle mérite des premiers rôles, excellente dans Mad Men.

Et dans Community aussi

[Jack Spret]

Rho c'est bon vous allez pas en faire un camembert de cette fille!

[Alegas]

3/10

[Alegas]

Dheepan de Jacques Audiard
(2015)

Tout le monde s'accorde à dire que la compétition cannoise de 2015 a été plus que faiblarde. A la vue de cette Palme d'Or, je suppose que ces dires sont vrais, tant on approche de l'imposture. Malgré mon incompréhension totale de la hype qui entoure Jacques Audiard (que je trouve bon réalisateur au demeurant, mais qui n'a livré à mon sens aucune véritable œuvre majeure digne de ce nom), je reconnais néanmoins quand il livre un bon film. Avec le sacre de Dheepan, on était en droit d'attendre le niveau au-dessus, et c'est finalement l'un des films les plus mineurs de sa carrière qui déboule sur nos écrans, la douche froide donc. Il y a des qualités dans ce film, notamment cette présentation du quotidien des migrants qui évite bon nombre de facilités. Pas d'écriture manichéenne donc, le personnage principal ayant de très nombreux tords, son voisinage dangereux étant capable de faire preuve d'humanité, pendant que les lieux peu recommandables sont présentés de façon cash, mais jamais grossières. Dheepan partait donc avec une bonne base, mais c'était sans compter son script écrit n'importe comment qui arrive à ruiner une grosse partie du potentiel du métrage. Ainsi donc, le passé du personnage ressurgit de façon aléatoire pour des scénettes qui n'ont tout simplement aucune incidence sur le reste du récit (la séquence avec l'ancien officier qui demande à renvoyer des armes au Sri Lanka est la preuve ultime de ce grossier défaut), le film sombre d'un coup sans prévenir dans le film de genre (le héros passe de larve alcoolisé à machine à tuer indestructible en deux minutes) et surtout on a le droit à l'épilogue le plus nawak dans le genre "comment a-t-il fait pour s'en sortir" sans aucune explication. Le pire dans tout ça, c'est que le basculement dans le vigilante aurait pu marcher entre les mains de quelqu'un qui respecte le genre et qui ne cherche pas à le dénaturer, mais Audiard semble vouloir auteuriser sa démarche, et au lieu d'avoir un climax bien filmé, on se retrouve avec une caméra embarqué qui ne filme quasiment rien de l'action. Bref, un choix de mise en scène franchement douteux qui me paraît malhonnête sur bien des points. Le Festival de Cannes écrit donc une nouvelle pages de l'histoire des Palmes d'Or dont personne ne se souviendra, ça devient une habitude.

5/10

[Alegas]

Pawn Sacrifice (Le Prodige) de Edward Zwick
(2015)

Curieuse carrière que celle d'Edward Zwick, capable de passer du film d'aventure épique à la comédie romantique, en passant par le thriller politique. Si cette diversité n'est pas toujours gage de qualité, il faut reconnaître au réalisateur cette faculté de ne jamais s'endormir sur ses lauriers. Du coup, le voilà qui signe un biopic d'apparence ultra-classique, et encore une fois malgré des défauts inévitables, il est étonnant de constater que Zwick y arrive plutôt bien. Il faut dire aussi que la vie de Bobby Fischer se prêtait plutôt bien à l'exercice, d'autant que Pawn Sacrifice se concentre sur la partie la plus intéressante, à savoir les prémices de sa dégénérescence mentale, en parallèle avec un duel pour le titre de champion du monde d'échec. Si l'écriture n'est pas toujours ce qu'il y a de plus fin, le film arrive tout de même à convaincre dans sa globalité, fortement aidé par Tobey Maguire qui s'avère être l'argument le plus puissant du métrage, puisqu'il trouve ici la possibilité de dévoiler un jeu auquel on est moins habitué de sa part. Habité, dérangeant, Maguire est tout simplement excellent dans ce rôle pourtant pas vraiment facile à cerner. Pour le reste, hélas, c'est déjà beaucoup plus classique. La mise en scène de Zwick, certes au service de son sujet, est totalement transparente et, pire encore, elle rate le coche concernant les duels d'échecs qui auraient pu être autrement plus marquants en terme de tension, la faute à une volonté de simplifier au maximum les règles du jeu pour le grand public. Un petit film honnête et sincère donc, mais qui ne se reverra probablement jamais. Il y avait certainement mieux à faire sur le sujet.

6/10

[Alegas]

Il buono, il brutto, il cattivo (Le bon, la brute et le truand) de Sergio Leone
(1966)

Je me doute bien que ce ne sera pas spécialement ma critique la plus populaire, mais bon, je pourrais peut-être en rassurer certains en déclarant que je revois quelque peu le film à la hausse . On a tous connu l'étrange sentiment de déception face à un prétendu classique que tout le monde apprécie, et où on a l'impression d'être l'un des rares à le trouver moins bon que ne l'annonce sa réputation, dans mon cas ce film de Leone correspond plutôt bien à ce cas de figure. C'est d'autant plus surprenant que le film est signé par un cinéaste que j'estime énormément, mas rien à faire : autant je trouve Le bon, la brute et le truand indéniablement bon, autant je n'arrive pas à y voir le chef-d’œuvre tant vanté, au point de préférer certains films plus mineurs dans la carrière de Leone. J'ignore si le fait d'avoir toujours visionné la version longue joue dans mon appréciation du métrage, mais le fait est que j'ai l'impression d'y voir le style habituel du réalisateur poussé à ses limites, notamment dans la façon dont il dilue le temps, et donc dans le façon de rythmer son histoire. Sur ce point, le film est pour le moins déstabilisant. Il faut ainsi attendre plus d'une heure avant que l'histoire principale (la chasse au trésor donc) ne se lance, le tout pour laisser place à une longue introduction qui ne fait que répéter des traits de caractère que l'on assimile déjà en tant que spectateur dès les premières scènes.

A cela se rajoute l'inévitable longueur des scènes Leoniennes, et si un duel passe encore (la science du montage du réalisateur aidant beaucoup), difficile d'être convaincu devant des séquences plus anodines qui durent et durent encore (le premier exemple me venant à l'esprit étant le montage où Tuco court à travers le cimetière, une scène qui aurait pu durer trente secondes et qui durent ici presque deux bonnes minutes), à croire qu'elles n'existent que pour intégrer la totalité des sublimes morceaux de Morriconne (qui signe là l'une de ses plus belles BO, il faut l'avouer). Pour le reste, difficile d'attaquer quoi que ce soit, surtout lorsqu'on est fan du style de Leone, et malgré les deux gros défauts cités plus haut, il faut reconnaître que le film donne déjà l'idée d'un certain aboutissement du réalisateur dans le domaine du western, qu'il trouvera finalement dans Il était une fois dans l'Ouest. Néanmoins, je persiste : impossible pour moi d'y voir le chef-d’œuvre tant vanté, et s'il fallait choisir un favori dans la trilogie du dollar, c'est plutôt du côté de Et pour quelques dollars de plus que je me tournerais : moins redondant et donc plus efficace.

7/10

[maltese]

des séquences plus anodines qui durent et durent encore (le premier exemple me venant à l'esprit étant le montage où Tuco court à travers le cimetière, une scène qui aurait pu durer trente secondes et qui durent ici presque deux bonnes minutes)

Comment tu parles de la meilleure scène de l'histoire du cinéma toi!!!

[Alegas]

Meilleure scène carrément.

[logan]

Tu surnotes, c'est pas dans tes habitudes.