SHOW ME A HERO de David Simon [HBO]

[Milkshake]

David Simon ça devrait être obligatoire dans toutes les écoles de cinéma en france cela ferait du bien à tous ces réal qui veulent parler de social mais aborde le sujet avec de gros sabot à la mode Dardenne.


Le meilleur exemple ici c'est Catherine Keener qui a un perso pas facile antipathique mais c'est bien traité son revirement dans la série. Alors que sur le papier ça peut paraître un peu facile/moralisateur la manière dont son perso évolue.

J'ai bien aimé Winona Ryder aussi, ça fait des plombe qu'elle avait pas eu un rôle intéressant comme ça à jouer.

[Waylander]

Bonne mini série, 7/10 parce que malgré tout je trouve ça bien pensant et très discutable quant au message certes beau mais qui joue énormément sur l'émotionnel au prix d'une véritable réflexion sur le sujet. Ce thème est très ambigu (et mène à des impasses quoiqu'il arrive ET peu importe le discours) , bien plus que ne veut le faire croire la gauche et encore plus que ce que veut faire croire l'extrême droite. Donc au lieu d'avoir un truc objectif, on a un truc bien consensuel. Mais j'ai vraiment aimé, c'est bien joué court, sobre, efficace et touchant. Ca décrit plutôt bien le fonctionnement de l'univers politique. Mais ça joue trop sur le misérabilisme (d'un seul côté hein parce que bon les blancs sont tous riches -ou au moins à l'aise- et les minorités sont toutes pauvres ) , ça joue trop sur l'empathie et jamais sur la raison et la logique.

Le livre sort bientôt en FR , je pense que je le lirais.

[comICS-soon]

En même temps quand une série traite de la construction de logements sociaux au milieu d'un quartier résidentiel, qu'elle évolue dans un univers resserré correspondant au sujet, ça me semble logique de voir des blancs riches et des noirs pauvres. Il fallait montrer les noirs riches qui habitaient le quartier d'à côté juste pour nuancer la chose ?

[Waylander]

Bah le fait est que le message de la série ne vas pas pas être perçu de la même manière que si on avait montré que des noirs riches, ça existe. Faire croire, même involontairement, que les minorités sont forcément noires et pauvres je trouve ça dangereux et douteux. Pour moi, faudrait déjà penser à être logique dans le discours antiracial en arrêtant justement de parler de couleurs quand le réel souci est plutôt culturel...Je trouve ça normal que des gens ne veuillent pas qu'on leur "impose" de nouveaux voisins issus de quartiers difficiles etde cultures différents seulement on les fera toujours passer pour des fachos et ça me gave sévère de prendre de tels raccourcis.

D'une part on leur "impose" , ensuite on oublie totalement une chose : que ceux qui font les lois ne sont jamais "touchés" ou de très loin par celles-ci. La série ne parle mais ça dure 2 min. Résultat , oui il y a des gens qui veulent vraiment s'en sortir, oui faut les aider, mais aussi comprendre les gens qui ont "peur" car cette peur est totalement fondée et même si pour certains elle va se baser sur la couleur de peau , pour les autres ce sera une question de culture et de classe sociale. Quand tu as vécu 20 ans dans un con pépère et que tu vois débarquer des gens issus de quartiers difficiles, tu fais la gueule. Et même si faut aussi comprendre ceux d'e nface, faut pas non plus forcément dire amen. Pour vivre à Evry, le multiculturalisme je connais et c'est pas facile tous les jours. Pourtant, je suis pas du genre à être fermé d'esprit là dessus. Mais le fait est qu'il y a des gens qui ne s'intègrent pas et qui ont malheureusement plus de voix que les autres. C'est super ambigu et je ne saurais pas où me foutre dans ce débat. Le fait est que c'est humain, c'est même le principe même de tout être vivant que d'avoir un territoire et d'avoir peur des autres car cette peur est une question de survie : c'est un reste de nos instincts qui n'a pas totalement disparu.

On a peur car on ne connait pas. On a peur car on voit ce que ça donne ailleurs (dans d'autres pays, d'autres villes, quartiers), on a peur parce qu'on voit les taux de délinquance, on a peur parce qu'on sent qu'il y une incompatibilité culturelle, parce qu'il y a une incommunicabilité, on a peur parce qu'on se sent devenir une minorité dans un pays qui au départ était majorité "blanc , catho", on a peur du changement parce que le changement ça tue les habitudes rassurantes du quotidien et j'en passe etc....etc...et au lieu de parler de tout ça , d'essayer de comprendre les deux camps, d'essayer de dresser un bilan objectif, un bilan qui ne juge pas (ou pas trop) et qui surtout, essaye de donner la parole à tout le monde sans diaboliser l'un et pas l'autre.... la série ne fait qu'aller dans un sens et c'est dommage.

Mais le discours qui stipule qu'on peut tous s'entendre, il est tout simplement idéaliste. Tu peux mixer des gens de cultures similaires mais quand les différences sont énormes, comment éviter le clash ? Le seul moyen, c'est qu'une des cultures se fasse petite dans le panorama, s’adapte pour finir par ne plus exister et là, ça trahit totalement l'idée de départ comme quoi on peut se mélanger, vivre ensemble malgré nos différences. La couleur de peau n'est pas une barrière aux relations sociales (enfin à part pour les bouffons) mais la culture, la langue , l'éducation et la religion bien sur que ça pose un gros problème et ça, la série n'en parle pas.

Tout comme la série te fout que des blacks dans les quartiers difficiles comme si aucun blanc n'était pauvre au point de vivre là bas aussi..... Alors je suis pas expert des USA hein, mais en France, tu as des pauvres partout , blancs, beurs, noirs etc....Dans les quartiers les pires de ma ville , il y a évidemment une majorité d'immigrés / descendants d'immigrés mais il y a pleins de blancs aussi.

La série est bien mais le discours est loin d'être neutre, c'est un peu trop édulcoré et surtout, c'est finalement bourré de clichés. Mais c'est bourré de bonnes intentions et c'est "juste" sur bien des points mais ça manque quand même franchement de subtilité et d'impartialité.


Encore une fois, on accuse les fachos riches et blancs (comme si les fachos noirs n'existaient pas) et on pleure devant la misère des minorités (qui mathématiquement un jour deviendront la majorité et la majorité deviendra une minorité et là , que dira t-on ? On fera un Show me a hero avec un maire black et des miséreux blancs ?). Bref, pour pleins d'autres raisons la série est bonne , surtout le côté politique parce que le côté sociale bof. J'ai juste vraiment (mais alors vraiment) aimer le fait que ce sont des femmes qui se bougent le plus le cul pour que ça se passe bien dans le quartier. C'est exactement ça la solution : l'entraide, les réunions, apprendre à se connaitre, mettre les mains à la patte et impliquer tout le monde. Et ça pour moi c'est le gros point fort de la série avec le revirement de la nana qui finit par être ultra motivée à aider les nouveaux arrivants.

[comICS-soon]

Tu parles comme si ce n'était pas une histoire vraie...

Tout comme la série te fout que des blacks dans les quartiers difficiles comme si aucun blanc n'était pauvre au point de vivre là bas aussi..... Alors je suis pas expert des USA hein

T'es pas expert, donc tais toi.
Non mais faut se remettre dans l'époque aussi, et connaître les USA. J'ai vécu 1 mois dans une famille d’accueil à Staten Island, le quartier était pauvre, il n'y avait QUE des blacks. Je ne mens pas, c'est comme ça, c'est la réalité. La série traite d'un quartier pauvre de NY, y a pas à discuter 1000 ans, c'est les minorités qui y habitent (surtout à NY...).

Faut arrêter de vouloir refaire le monde juste parce que ça ne correspond pas à l'idée que tu as du truc.

Et je ne suis pas d'accord avec tout ce que tu dis. La série nous montre aussi le côté branlette chez les défenseurs du projet, qui ne le défendent que parce que ça risque de plomber l'économie de la ville, pas pour défendre et offrir de beaux apparts aux pauvres. Wasicsko a une image moyenne dans la série. Il défend le projet à fond mais juste pour rester droit dans ses bottes, avec courage. Y a des scènes ou il parle des blacks des quartiers et ou tu te rends compte qu'il s'en tamponne. Une des 1ères scènes de la série c'est d'ailleurs la discussion à la sortie d'un conseil avec un politique black je crois, je ne sais plus, mais le mec dit qu'en gros il ne veut plus discuter avec le maire & co parce que personne ne veut avancer pour les aider vraiment, qu'il est fatigué.

Et puis bon le truc le plus fort c'est quand même le montage de la série. Voir tous ces blancs qui s'agitent alors que les pauvres blacks, au centre des discussions, continuent tranquillement leur vie sans s'y intéresser.

Dire que tout est beau, tout est gentil, les gentils blancs qui aident les pauvres blacks, c'est n'avoir pas compris l'idée derrière la trame de la série, AMHA.

[Waylander]

Alors déjà je n'ai jamais dit les gentils blancs qui aident les gentils blacks.
Ensuite, les histoires vraies contiennent toutes du vrai mais aussi du faux selon quel idéologue/artiste en parle.
Ensuite, la série et le consensuel j'ai bien parlé du message pas de TOUTE la série. Car j'ai bien dit que côté politique c'était vraiment bien mais pas niveau social. Mais alors pas du tout.

Après comme je l'ai dit, je vais lire le livre parce que je ne suis pas expert et que je demande qu'à mieux connaitre cette histoire mais je trouve que d'un côté les mecs sont diabolisés, de l'autre comme tu dis, c'est plus nuancé ça on est d'accord mais je trouve quand même qu'on entend réellement qu'un son de cloche, celui des minorités qui veulent s'en sortir, et que l'autre son de cloche, comme d'habitude, est cliché à mort.

Mais merci de confirmer qu'il n'y a que des blacks pauvres dans le quartier où tu étais.

[comICS-soon]

Pour appuyer ton propos, le seul truc qui m'a vraiment gêné c'est la gueule de l'opposant principal au projet. Le gros dégueulasse avec son cure dent alors que quand tu vois sa vrai gueule il fait plus sympathique

[Waylander]

Mais en fait, ce que je dois avoir du mal à expliquer ou toi à comprendre, c'est que je n'ai pas vraiment de sens donc tu n"as pas à être d'accord ou pas. J'ai pas de "camp". Je trouve juste que les films/séries sur la politique et le social, c'est très souvent loin d'être objectif. Ca va dans un sens mais rarement dans l'autre. J'aime quand on donne la parole à tout le monde, sans diaboliser, sans "choisir" les arguments qui nous arrange (un gauchiste qui te parle de la droite, il te balancera TOUJOURS les pires arguments du camp opposé mais jamais les arguments intelligents). C'est trop facile sinon et je trouve ça manichéen de montrer toujours les mêmes comme des "méchants" pas ouverts etc...en jugeant leurs positions et plus largement, leurs mentalités. Je trouve ça grave, ça ferme vraiment le dialogue, personne se parle, chacun de son côté et il n'y a rien de tel pour s''enfermer chacun de son côté dans une idéologie en montrant du doigt les autres comme des cons et des ennemis...Moi ça me désolé.

J'essaye au maximum de comprendre l'autre même si je ne l'aime pas. Et souvent sans forcément que ça change ta position, ça peut t'ouvrir et t'éloigner de tout jugement hâtif et par extension, de toute haine débile envers ceux qui ne pensent pas comme toi.

Pour ça que j'ai hâte de lire le bouquin. Parce que ce sera la même chose mais sans l'aspect émotionnel : les musiques qui font chialer, le misérabilisme etc...Un bouquin, c'est plus neutre niveau émotions. Et quand les camps extrémistes jouent sur la peur, les camps bien pensants jouent sur les sentiments. Moi je cherche ce qu'il y a entre les deux.

Mais effectivement, je reconnais que sur certains sujets, j'ai tendance à voir ce que j'ai envie de voir. Pour ça que j'ai bien aimé ton post qui m'a remis dans mes bottes. J'adore ça. Du coup, j'allais remater la série mais je pense plutôt lire le livre. Mais ouais dans la série, tu te rends compte d'un truc, c'est que les politiques s'en foutent plus ou moins et que les minorités se foutent plus ou moins d'eux. La clé, c'est l'entraide entre les minorités qui veulent s'en sortir et les gens plus aisés qui sont tranquilles dans leur coin. Le salut ne viendra pas de la politique même si elle est parfois malgré elle le point de départ d'un mouvement. D'un côté on a des gens qui "vivent" et de l'autres des gens ambitieux qui ne pensent qu'à revenir dans la vie politique quitte à promettre des choses qu'ils ne pourront pas tenir car finalement, le pouvoir c'est pas eux, c'est même personne, c'est juste l'argent, le système et ça, c'est tellement flou, qu'onon peut vraiment cibler aucun vrai responsable. Reste que j'ai pas forcément vu que les blacks de la série n'étaient pas des immigrés. Ils parlent la langue, ils taffent, ils vivent quoi. J'ai trop fait un parallèle pourri avec l'immigration chez nous et à ouais c'est un autre sujet très complexe.