[Dunandan] Mes critiques en 2015

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Sam 05 Sep 2015, 18:08

Mark Chopper a écrit:Je viens de percuter que Dun' a sorti la note palier d'Alegas pour les films japonais hors animation :mrgreen:

Je m'avais même pas fait attention ^^. Pour moi 6.5, c'est un film intéressant par certains côtés mais aussi un peu chiant par d'autres côtés :chut:.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Sam 05 Sep 2015, 18:17

Mark Chopper a écrit:Cette note à Harakiri est incompréhensible a posteriori. C'est pourtant l'archétype du film japonais ultra-lent.


Chai pas, même moi je me demande. Surement la narration originale et le jeu de Nakadai (que je découvrais alors).
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Tokyo fist - 8/10

Messagepar Dunandan » Ven 25 Sep 2015, 00:18

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Tokyo Fist, Shinya Tsukamoto (1995)

Alors que Bullet Ballet exprimait un propos trop auteurisant à mon goût avec une mise en scène finalement trop en retrait par rapport à son sujet, Tokyo Fist propose à ce titre une expérience bien plus concluante. Encore une fois on ne nous tient pas la main avec un scénario qu'on serait bien en peine de résumer (malgré son trio "amoureux" simple sur le papier) tant Tsukamoto se fait un malin plaisir à imploser les canevas narratifs, en implantant son univers urbain à renfort d'un montage image-son explosif, technoïde, et sombre à souhait, dans lequel les individus sont compressés (les cadres jouent beaucoup de la tension entre l'individu et la ville) et poussés dans leurs limites, tirés d'un train-train quotidien relativement tranquille mais amorphe.

Rarement on aura vu la boxe, l'un des grands fils thématiques du film, traité de cette manière, surréaliste et vénère à souhait. A cause de ces passages où les boxeurs semblent se plaire à se défoncer la tronche, semble-t-il pour ressentir de nouveau, Tokyo Fist a souvent été comparé au Fight Club de David Fincher. Si la filiation n'est pas si bête que ça (les personnages ne sont-ils pas également en quête d'identité, face à un cadre oppresseur, en expérimentant la souffrance comme manière d'aller au bout d'eux-mêmes ?), la proposition formelle de Tsukamoto, limite mutique, ainsi que la finalité, bien plus optimiste chez Fincher, sont vraiment différentes de celle de son homologue : chez lui, les corps, par la violence qu'on leur inflige, tant par la boxe que par les tatouages, piercings à vif, et autres, deviennent la marque même de cette quête d'identité (recherchée ou subie, telle est la question), et non une simple étape.

La mise en scène est vraiment le point fort du film, où Tsukamoto y concentre une énergie incroyable, portant à bout de bras son propos en tentant plein de choses à l'image souvent lourdes de sens. Elle est aussi parsemée de petits moments calmes et contemplatifs assez géniaux qui ne sont pas juste là pour permettre au spectateur de reprendre son souffle, mais aussi pour prendre le pouls de ces personnages en pleine dérive. Leur part excessive est aussi marquée par une belle utilisation binaire des couleurs bleue et rouge qui marque durablement la rétine.

Au final, Tokyo Fist est un film exténuant, brutal, et pessimiste, un véritable électrochoc physique qui ré-interroge avec un esprit punk assumé notre place dans la société, où le corps devient le produit de fusions, alliage de muscles, de sueur, de sang, et aussi de métal. On l'a compris, avant d'être un film sociétal, Tokyo Fist est une pure expérience de cinéma qui me sera difficile de revoir de si tôt tant il met nos nerfs à rude épreuve, certainement l'une des oeuvres les plus abouties de l'un des formalistes les plus originaux, audacieux, et énervés de la nouvelle vague japonaise. Rien que pour cette raison il serait malheureux de bouder cette pépite noire.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Ven 25 Sep 2015, 13:25

Pas revu depuis longtemps, il faut que je dépoussière mon blu-ray.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Ven 25 Sep 2015, 16:02

Sans être vraiment déçu à la revoyure, j'avoue que c'est un peu moins ma came qu'avant, d'où ma note légèrement timide. Par contre le BR est impec', une habitude avec Third Windows Films, il me tarde de découvrir Snake of June dans ces conditions.
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Bons baisers de Pékin - 8/10

Messagepar Dunandan » Mer 14 Oct 2015, 21:40

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Bons baisers de Pékin, Stephen Chow (1994)

Après les succès internationaux Shaolin Soccer et Crazy Kung Fu, qui eux rendaient hommage à l'âge d'or des studios de la Shaw Brothers et des films de Bruce Lee, il est tout à fait logique que ce film faisant une directe allusion aux James Bond (jusque dans le titre) ait connu une sortie vidéo française dans la foulée. Mais encore une fois, avec Stephen Chow aux manettes, ce film est bien plus qu'un simple hommage, blindé comme il est de ses ruptures de ton et thématiques si particulières, incarnées en premier lieu par cet espion de troisième catégorie qui se cachait jusqu'à lors derrière l'identité d'un boucher, plus doué au hachoir qu'aux armes à feu, cool et classe mais aussi terriblement maladroit.

Quant à l'intrigue, elle est couillonne comme tout (en gros, elle tourne autour d'un vol du crâne du plus gros dinosaure du monde menaçant ainsi la grandeur du pays avec son lot de petits jeux de dupes propres au genre), mais elle se met au service d'un enchaînement de gags qu'on n'attend pas toujours au tournant (je ne me remets toujours pas de l'utilisation d'un porno en guise d'anesthésique), livrant ainsi un film hybride qui fonctionne très bien, avec notamment des passages de Wu Xia pian qui étonnent par leur violence sèche. Bien rythmé et bourré d'imagination délirante, sans aucun doute l'un des meilleurs Stephen Chow.

Note : 8/10
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Messagepar Jed_Trigado » Mer 14 Oct 2015, 21:42

T'es généreux pour celui-là, mais c'est vrai que pour un Chow pré-Shaolin Soccer, il se laisse voir. :super:
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Messagepar angel.heart » Mer 14 Oct 2015, 21:44

Meuh non, il est carrément bonnard ce film ! 8) :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Mer 14 Oct 2015, 21:44

La seule réalisation de Stephen Chow que je n'ai pas vue... Va falloir que je corrige cette lacune.

Et puis c'est quoi cette histoire Jed, les films réalisés par Chow avant Shaolin Soccer sont parfois excellents :nono:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mer 14 Oct 2015, 21:46

Tu fais bien de préciser "parfois". :nono:

Chow, c'est trop local comme humour pour toujours fonctionner, il y a des trucs sympas de temps a autre mais je m'éclate plus devant du Wong Jing.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Mer 14 Oct 2015, 21:51

Pour ma part, j'avais adoré Love for Delivery. Impossible de ne pas être plié de rire devant le combat final :mrgreen:.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Mer 14 Oct 2015, 21:52

Le masque de Garfield :eheh:

Et j'ai un gros faible pour son King of Comedy.
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Hacker - 8/10

Messagepar Dunandan » Mer 14 Oct 2015, 22:38

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Hacker, Michael Mann (2015)

Chacun des films Michael Mann, maître du polar contemporain et auteur de l'immense Heat, je les attends au tournant comme beaucoup, en dépit des déceptions plus (Public Ennemies, trop désincarné à mon goût en dépit de ses nombreuses qualités formelles, notamment lorsqu'il s'agit de faire parler la poudre) ou moins graves (Miami Vice, même si je l'ai revu légèrement à la hausse avec le temps). Or, Hacker est dans la droite lignée de ses prédécesseurs depuis son passage à la HD, ce qui pourrait être vu comme un défaut... Car les motivations des personnages sont effleurées sans être réellement approfondies, et tout aussi grave, le coeur de l'intrigue, du pur cyber thriller, est en retard d'une bonne quinzaine d'années (fascinant ce qu'on peut faire avec une clé USB ou un cheval de Troie).

Passées ces petites tares, oui petites car finalement là n'est pas le principal intérêt du film, cela faisait quelques temps déjà que je n'avais pas vu un film aussi immersif dans la forme. Passé maître dans l'utilisation de la caméra HD (la bande-son, hypnotique à souhait, y joue aussi un grand rôle), Mann nous place au plus près de l'action et surtout des protagonistes. Ainsi quelques secondes suffisent parfois pour rendre crédibles certaines réactions/émotions qui se dégagent d'eux (comme dans la voiture où Hathaway commence à s'intéresser à Lien Chen) dans un cadre par ailleurs désincarné mais finalement parfaitement cohérent avec l'univers dépeint par Mann où l'humanité et les jeux d'alliance se révèlent seulement par bribes, basées sur un principe (ne pas oublier que les personnages de Mann sont souvent régis par un code d'honneur bien à eux) et/ou se réalisant dans l'action (servie par deux "magnifiques" séquences qui brillent par leur réalisme avec une attention toute particulière pour le rendu sonore), et donc à rebours d'une modernité hyper-connectée, protocolaire, limite abstraite.

Mann nous sert donc une narration minimaliste où il continue d'expérimenter la forme, parfois au détriment de la vraisemblance de certaines situations, bien que justifiées par ses gimmicks qui deviennent pour le coup parfois stéréotypés, mais sans sacrifier pour autant les personnages grâce à de petits détails qui font toute la différence. Par ailleurs, si l'intrigue est légèrement prévisible dans son déroulement, la qualité de la mise en scène proche d'un polar à la Johnnie To (l'ambiance nocturne et urbaine est filmée comme personne) est telle qu'elle est malgré tout haletante de bout en bout. Et puis encore une fois, j'adore le propos du film, témoin de son époque et puisant son essence dans les personnages eux-mêmes bien souvent en tension avec les institutions avec lesquelles ils dealent, propos qui vieillira bien avec le temps je pense. Du coup une grande force intimiste émerge au milieu de ce chaos naissant, comme seul Mann en a le secret. Un film peut-être relativement mineur dans la filmographie de Mann, mais des films mineurs comme celui-là, j'en veux tous les jours.

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 14 Oct 2015, 23:02

dunandan a écrit: Passé maître dans l'utilisation de la caméra HD, on est au plus proche de l'action et surtout des protagonistes, qui en quelques secondes à peine rend crédibles certaines réactions/émotions qui se dégagent à peine d'eux (comme dans la voiture où Hathaway commence à s'intéresser à Lien Chen) dans un cadre par ailleurs désincarné mais finalement parfaitement cohérent avec l'univers dépeint par Mann où l'humanité et les alliances, entre villes hyper connectées, virus informatiques qui n'ont d'autre but que de remplir leur fonction, et protocoles "froids", se révèlent seulement par bribes, basées sur un principe (ne pas oublier que les personnages de Mann sont souvent régis par un code d'honneur bien à eux) et se réalisant surtout dans l'action (servie par deux "magnifiques" séquences qui brillent par leur réalisme avec une attention toute particulière pour le rendu sonore).


Ne cherchez plus le gagnant pour le concours de la phrase la plus longue de l'année. We've got a winner! :mrgreen:

Sinon, j'ai choppé le steelbook aujourd'hui à la FNAC, demain je reprends ma rétro HD avec Ali pour enfin découvrir ce Hacker en point d'orgue (et Public Ennemies :eheh: )
I'm the motherfucker who found this place!
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Mer 14 Oct 2015, 23:03

Jimmy Two Times a écrit:
dunandan a écrit: Passé maître dans l'utilisation de la caméra HD, on est au plus proche de l'action et surtout des protagonistes, qui en quelques secondes à peine rend crédibles certaines réactions/émotions qui se dégagent à peine d'eux (comme dans la voiture où Hathaway commence à s'intéresser à Lien Chen) dans un cadre par ailleurs désincarné mais finalement parfaitement cohérent avec l'univers dépeint par Mann où l'humanité et les alliances, entre villes hyper connectées, virus informatiques qui n'ont d'autre but que de remplir leur fonction, et protocoles "froids", se révèlent seulement par bribes, basées sur un principe (ne pas oublier que les personnages de Mann sont souvent régis par un code d'honneur bien à eux) et se réalisant surtout dans l'action (servie par deux "magnifiques" séquences qui brillent par leur réalisme avec une attention toute particulière pour le rendu sonore).


Ne cherchez plus le gagnant pour le concours de la phrase la plus longue de l'année. We've got a winner! :mrgreen:

Marcel Proust approves this.
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