[Nulladies] Mes critiques en 2015

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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Lun 21 Sep 2015, 13:24

osorojo a écrit:Il y a 6 "critiques" de postées apr jour, et malgré ça, vous vous prenez encore, et toujours, la tête sur des règles de catégorisation tellement nazes.


Mouais enfin à ce train là on revient sur le vieux débat qu'on avait à l'époque avec Zack sur la qualité/quantité.

Je me met à la place de quelqu'un qui cherche à lire un avis construit sur le film, je trouve ça difficile avec cet écrit et ce, malgré le fait que ce soit bien rédigé.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar pabelbaba » Lun 21 Sep 2015, 13:31

Y'a déjà plus de 10 critiques dans la base pour Straship Troopers, une de plus un peu plus littéraire, ça ne va pas faire de mal.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Lun 21 Sep 2015, 13:33

Punaise, faut pas déconner ici.
J'en ai 12 en alexandrins, je ferai bien attention à me les garder. :D
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Lun 21 Sep 2015, 14:06

T'as bien raison Sgt, garde-les ;)

@Alegas, c'est vrai qu'on est vraiment dans une problématique de choix entre qualité et quantité sur BKR :lol:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Lun 21 Sep 2015, 14:07

osorojo a écrit:T'as bien raison Sgt, garde-les ;)


tu sais où les trouver de toute façon 8)
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Lun 21 Sep 2015, 14:08

@Sgt : T'es ma best dans mes bookmarks, t'en fais pas :mrgreen:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 21 Sep 2015, 14:09

Vous devenez indécents.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Val » Lun 21 Sep 2015, 16:23

Oui, je ne vois pas trop où est le problème pour le référencement. C'est sympa aussi de lire des textes différents. :super:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar helldude » Lun 21 Sep 2015, 19:07

Idem je ne vois pas le problème, c'est pas comme s'il avait fait une critique allociné de 2 lignes.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 21 Sep 2015, 20:14

En fait, tant que ça reste exceptionnel...

Nulladies poste beaucoup, donc une critique originale, ça passe.
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Messagepar Val » Lun 21 Sep 2015, 21:21

Les textes de Jipi n'ont, heureusement, jamais posés problème.
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Cemetery of Splendour - 7/10

Messagepar Nulladies » Mar 22 Sep 2015, 06:12

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L’écran sommeille

Il est des films plus exigeants que d’autres, et Apichatpong Weerasethakul est indéniablement de ces cinéastes dont l’œuvre puissante, convaincue et singulière suppose un véritable lâcher prise du spectateur.
Cemetery of Splendour, plus encore que Tropical Malady, n’est pas un film à mettre entre toutes les mains. Sa lenteur, sa fixité obsessionnelle (la caméra doit bouger quatre fois, de quelques centimètres seulement, sur plus de deux heures) l’absence de linéarité du récit ont tous les contours du monde onirique, ou de cette hyper conscience que procure l’hypnose : reste à savoir si on jouera le jeu. L’ennui, ou la gêne, voire la résistance guettent au détour de bien des séquences, étirées au-delà du raisonnable, similaires à Gerry ou aux Harmonies Werckmeister : vécues comme des expériences limite qui déroutent, elles contiennent aussi la promesse d’épiphanies visuelles.
Il faut accepter de ne pas comprendre : ces hallucinations, cette cellule dans le ciel, cet homme qui défèque devant nous, cette instabilité constante entre le monde du réel et les visions rêvée, voire verbales.
De la même façon que le sommeil s’impose aux personnages, l’œuvre se pose et nous éprouve. La tentation d’intellectualiser est grande, et c’est peut-être encore une erreur, un réflexe de cinéphile européen qui voudrait pouvoir tout circonscrire. De cette culture thaïlandaise, de cet animisme si mystérieux, on ne détient aucune clé. Et puisqu’on est face à film, puisqu’il est question de visions, regardons.
Tout est là, semble-t-il : dans l’image ; comme le dit l’exergue de La Vie Mode d’Emploi de Georges Perec citant Michel Strogoff : « Regarde, de tous tes yeux, regarde ». Dans ces plans à la composition parfaite, tout se tient, tout semble faire sens, quand bien même on ne saura donner un nom à ce propos. L’obsédante rotation des ventilateurs répondant à la ritournelles d’étranges machines aquatiques, la terre qu’on creuse et l’air qui circule, la lumière dans les feuillages ou la forêt dans l’encadrement d’une fenêtre. Weerasethakul découpe le monde en tableaux qu’il nous invite à regarder jusqu’à les déréaliser. Alors surgit ce qu’on n’attendait plus : une larme, une érection, l’irruption d’une beauté nouvelle.
Sur bien des points, on peut assimiler Cemetery of Splendour à une installation d’art contemporain : c’est particulièrement le cas dans les nombreuses séquences de luminothérapie aux couleurs changeantes, et à ce raccord démentiel sur des escalators aux directions multiples, instant de grâce qui n’aurait peut-être pas la même valeur s’il n’avait été immergé dans une telle lenteur, une aussi âpre invitation à la contemplation.
A nous de voir, donc. Ouvrir les yeux avec une telle insistance physique, comme le préconisent explicitement les personnages, et ce que fait l’une d’eux dans le dernier plan, ou se raidir et plisser les paupières pour se protéger de ces fulgurances, qui peuvent éblouir au point de nous brûler la rétine.
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Hollow Man - 5,5/10

Messagepar Nulladies » Mar 22 Sep 2015, 06:15

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Invisible touch

Il va de soi que lorsqu’on connait Verhoeven et ses obsessions, le sujet de l’homme invisible est une aubaine sans équivalent. Le travail sur la liberté de celui qui échappe au regard, les possibilités offertes à son propre voyeurisme sont autant de thèmes qui traversent toute sa filmographie, des miroirs aux plafonds de Turkish Delices ou Katie Tippel à la nudité épiée et/ou offerte de Sharon Stone dans Basic Instinct.
L’autre avantage, non négligeable, du réalisateur réside dans les moyens qu’Hollywood lui met à disposition. En 2000, les effets numériques commencent clairement à s’imposer, et Verhoeven ne va pas se priver de les exploiter. De la belle reconstitution organique d’un gorille par injection d’un sérum de visibilité aux multiples effets d’apparitions/disparitions du protagoniste, c’est une débauche impressionnante pour l’époque et qui vieillit plutôt bien à vrai dire. La jubilation du cinéaste crève l’écran dans la déclinaison des différentes visibilités qu’il impose à son monstre de foire : dans la buée, la neige carbonique, l’eau, le sang, son corps apparait et se dérobe. Le jeu des points de vue fait aussi l’intérêt de bon nombre de scènes, le don étant mis au service de la perversion, du mensonge et du voyeurisme. L’excitation du jeu est palpable et l’érotisme toujours vivace du Hollandais fait son œuvre, renvoyant le spectateur à une surexplicitation de sa place habituelle, celle de celui qui voit sans être vu, et qui semble ici pouvoir laisser libre cours à ses pulsions.
La trame narrative est néanmoins assez convenue, de l’équipe formatée aux saillies d’humour yankee à sa tête pensante, savant fou se prenant pour Dieu et promis à une perte certaine. Et c’est là que les choses se gâtent. Disposer de tels moyens implique une contrepartie évidente, celle de rentrer dans ses frais en contentant le plus grand nombre, et cet opus semble être l’un de ceux où Verhoeven fait le plus de concessions. En passant du thriller érotique au film fantastique, il lorgne clairement du côté du premier Alien, l’équipe cloitrée étant progressivement décimée par une bête invisible et incontrôlable. Le boulot est plutôt bien fait, mais la claustrophobie du film de Scott reste largement supérieure à cette pâle copie ; et à mesure que le film progresse, il s’embourbe dans tous les clichés du genre : résurrections multiples du méchant, sorties in extremis à la MacGyver, bombes et compte à rebours, rien ne nous est épargné. En plus d’être lassant, c’est grotesque, et tout cela balaie la jolie ambiguïté perverse qui faisait le charme initial.
Reste à choisir comment voir ce film : un blockbuster convenu sauvé par un auteur lui insufflant quelques éléments vénéneux ou un film d’auteur empesé dans son cahier des charges… Quoi qu’il en soit, c’est clairement un semi-échec.
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Love & Mercy - 7/10

Messagepar Nulladies » Mer 23 Sep 2015, 06:10

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Biopic et colle et gammes.

On aborde toujours avec une grande prudence les biopics d’icônes américaines, et d’autant plus lorsqu’elles traitent de personnages qui nous sont particulièrement chers. Foire à la performance et au pathos, du comédien qui va prendre des kilos (Paul Dano) ou jouer le cerveau cramé par les médocs (John Cusack), le pire est à redouter.
Le générique d’ouverture annonce cependant assez clairement la couleur : il ne s’agit pas de nous restituer la dynamique traditionnelle de l’ascension et de la chute, puisqu’on évacue la quasi-totalité de la gloire des Beach Boys en une séquence de sommaire à gros grain pour mieux en finir et décaper l’image comme Brian Wilson cherche à le faire avec sa musique à partir de Pet Sounds.
Exit les scènes de foule, la folie du succès ou la restitution des sixties sous LSD : ce ne sera que le second plan du véritable sujet, scindé en deux temporalités, celui de la folie d’un génie.
Soit, donc, les deux extrémités d’une aliénation : par la créativité, puis par un gourou. La deuxième partie est sans doute la plus convenue, suivant les balises d’une hagiographie victimisante où l’amour va sortir le pauvre demeuré des griffes du méchant docteur. Certes, on pouvait s’attendre à pire, (comme le présagent certaines séquences de bad trips plus que dispensables) et les comédiens, particulièrement Cusack et Paul Giamatti, sont convaincants.
C’est surtout la première période qui intéresse : celle où le jeune Brian se décide à expérimenter pour créer une musique en adéquation avec ces voix folles qui le hantent. Les discussions avec le groupe plutôt décidé à rester un boys band dans l’air du temps, le poids destructeur du père, la tension croissante avec Mike Love… Tout cela fonctionne et donne une approche crédible des coulisses de la grande histoire de la pop.
Mais le film fait surtout un bond qualitatif dans la restitution minutieuse qu’il propose des sessions d’enregistrement. Puisqu’il s’agit de plonger dans le travail d’un orfèvre, autant faire dans le détail, et ce sont là les séquences les plus passionnantes du film : la création du son, des trombones frottés sur des cordes de piano au violoncelle imitant un hélicoptère pour le riff de Good Vibrations, toutes les expérimentations sur les arrangements avant la pose des voix génère un travail de reconnaissance jubilatoire pour le fan des Beach Boys. On savait sa musique composée comme un palimpseste, on nous isole ici chaque couche, et le saveurs se multiplies en un mille-feuille unique.
Rien que pour cela, Love & Mercy mérite d’être écouté.
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Oslo 31 aout - 8,5/10

Messagepar Nulladies » Jeu 24 Sep 2015, 05:35

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Comment vous dire adieu

S’il fallait résumer Oslo, 31 aout, on pourrait le décrire comme un film qui ne cesse de finir. Dès sa première séquence, celle d’un lent suicide raté, c’est l’adieu au monde qui prévaut, tout comme cette litanie des « Je me souviens » qui accompagne des plans urbains et sonne l’heure des bilans.
Anders est pourtant jeune, et voit dans sa sortie du centre de désintoxication l’opportunité d’un nouveau départ. Son retour sur les lieux de ce qui fut sa vie devrait être un contact avec le quotidien, un retour au réel. Pourtant, rien ne fonctionne, et c’est là la première réussite du film que de rendre palpable cette inadéquation entre cet homme brisé et l’entourage qu’il a laissé derrière lui pour aller s’en guérir. Qu’il s’agisse des proches, dont l’embarras et réel et la confiance émoussée, ou des représentants de l’ordre social, chaque échange contribue à creuser le fossé entre l’individu et le groupe, entre le mélancolique et la norme, entre le blessé et les anesthésiés. Au fil de dialogues très travaillés, c’est la mécanique du pire et de l’incommunicabilité qui s’illustre ; tout dérape, rien ne fonctionne, et tout le monde sait que si Anders est clean dans son corps, il ne l’est ni dans son cœur, ni dans sa tête. L’entretien d’embauche comme les retrouvailles avec les connaissances se transforment ainsi en une série de renoncements et d’adieux, avant que ne surgisse l’option qui se substitue aux dialogues : la vie immédiate, celle de la fête nocturne qui fut pourtant à l’origine des dérives et de la perdition.
On pouvait s’attendre au vertige de la jeunesse folle, de l’alcool, du sexe et de l’insouciance : bien entendu, par le prisme d’Anders, il n’en est rien. Mortifères, chaque élément de la fête s’épaissit de mélancolie, alors que s’accumulent les appels sans réponse à l’amour défunt, le seul qui aurait pu lui redonner goût à la vie. Pourtant, la danse est là, la jeunesse se déhanche et occasionne sa poésie suspendue, dans une virée à vélo nimbée de neige carbonique ou la visite d’une piscine à l’aube. Mais de ces flots laiteux ne surgissent que les souvenirs de ceux, plus opaques, de la tentative initiale de quitter la terre, envie qui n’a jamais cessé et prend tous les contours de l’évidence.
Comme dans les films des frères Dardenne, en empathie avec Rosetta ou l’héroïne ordinaire de Deux jours, une nuit, la caméra de Joachim Trier ne quitte jamais son personnage, sans pathos ni sadisme : elle l’accompagne et le contemple, de la même façon qu’il le fait avec le monde qu’il a besoin d’arpenter une dernière fois avant de lui faire ses adieux. Et ce plan fixe final, terrible, dit en silence les abimes du désespoir, parachevant ce film au tact impressionnant, à la fois héritier du Feu Follet de Louis Malle et profondément singulier : toujours sur le fil, funambule du désespoir.
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