Attention gros pavé.
Plutôt mitigé sur cette série qui a un statut culte certainement dû à la pauvreté télévisuelle de son époque early 90’s, oui l’ambiance est là essentiellement porté par un score minimaliste électro sublime , jazzy et un visuel pop avec des couleurs criardes mais ça ne fait pas tout. Il y a une obsession pour la bouffe assez fascinante tout le long : Café, Donut et tarte non stop , Diner bref l’American Way of life limite nostalgique des 50’s dans tout sa splendeur et aussi pour le Dali Lama et le Tibet, l’agent Cooper est un peu le double incarné de Lynch.
Le problème est que la série a un gros côté soap dur à digérer aujourd’hui, les créateurs sont conscients qu’ils parodient le genre vu que les personnages de soap regardent un soap à la TV.
Même si cela amène des transitions bien sentie entre les storyline qui se rejoignent tous au café du coin, cela amène parfois à certaines scènes mal joué ou très attendu, ça tourne un peu trop au vaudeville à l’eau de rose bonbon dans les romances de la série.
A certains moment j’ai cru me retrouvé à nouveau devant True Blood, l’hémoglobine en moins. En gros dans le ton ça fait beaucoup penser à Sailor and Lula, film que Lynch a fait à la même période dont je suis vraiment pas fan, l’énergie débordante en moins.
Lynch veut dynamiter le genre autant le côté mystique à base de hiboux ça passe mais dans la flopé de perso décalé/hystérique ça fonctionne pas toujours (De la dame qui parle à sa buche, la femme look pirate obsédé par ses rideaux, la mère folle déjà mauvaise dans le même rôle la série Big Love) et on a souvent l’impression que c’est Mark Frost (auteur de soap TV et des 4 fantastiques dire le niveau à la Paul Haggis du gars) qui prend le dessus dans la série pour combler le vide et le nombre d’épisodes, ça vient souvent atténuer la note d’intention un peu folle de base de Lynch.
La grande force de la série ça reste ces perso féminin manipulatrices très film noir dans l’esprit, dans l’attitude, ça donne les meilleures scènes de la série.
Saison 1 :
Le rythme est impeccable durant la saison 1. Surpris de voir les premiers épisodes très dramatique malgré le côté teenage love affair puis l’épisode 3 arrive avec une scène lynchienne de rêve tordu, la seule de la saison 1 et on comprend vite que ça va devenir du grand n’importe quoi intriguant, un whodonit on l’on suspecte tout le monde. Le suspense fonctionne bien.
C’est fou comme l’auteur de True Detective en manque d’inspiration pour sa saison 2 a pompé sur cette série : du twist bidon sur son perso principal à base de gilet par balle, à la chanteuse au fond d’un bar, aux soirées holé holé organisé par de riche propriétaires. Tout est déjà dans la série de Lynch en moins dépressif.
Saison 2 :
Le début prend vraiment trop son temps, on sent de suite que la chaîne a imposer trop d'épisodes mais à partir de l’épisode 6 ça décolle, ça devient assez génial car cela joue parfaitement avec les perso faible de la saison 1 : Leo, la femme pirate amenant des situations drôle, Lynch apparait à l’écran et semble reprendre le contrôle du show.
Bref il y a 4 épisodes de très haut niveau, très rythmé du 6 au 10. De loin la meilleure partie de la série.
A partir du 11, là la série s’effondre totalement, le mystère de la série est résolue, il n’y a plus aucun intérêt, plein de nouveau perso secondaires font leur apparition et de storyline qui ne vont nulle part.
Le comeback de Josie, James on the road avec une femme forcement manipulatrice, le revirement Leo, Benjamin qui joue au soldat de plomb, la romance avec le bad guy de titanic, David Duchovny en trav, le mariage du vieux… Tout sonne faux, tout tombe à plat.
Là on est à fond dans le mauvais soap très chiant à suivre Mark Frost approved, putain il faut se les farcir tous ces épisodes useless . Le côté étriqué de la série en ressort d’autant plus, on ne voit plus que les 6/7 même décors car l’intrigue, les perso tourne en rond, un des pires remplissages d’épisode que j’ai pu voir depuis la saison 3 de LOST.
Heureusement que le duo flic/secrétaire débile sont là pour apporter un peu d’humour et de second degré. Ils sont vraiment touchant les deux.
Même la fin ne rattrape pas cela, je la trouve raté, Lynch tente de tout lié de manière poussive en nous réservant la séquence de rêve de S01E03 mais étalé sur 30 min, ça devient interminable, j’ai du mal à comprendre dans la filmo de Lynch cette volonté de montrer les difformes, les nain, les vieux comme pur outil de foire narrative pour essayer de mettre mal à l’aise le spectateur (qu'il regarde Carnival de HBO ça lui fera du bien), avec ce héro qui fait des allez retour dans son couloir, on se croirait chez les Wacho de Reloaded.
Je préfère le Lynch dans sa période plus dark et sérieuse de Lost Highway/Mulholland Drive ce qui reste à mon avis l’apogée de sa filmographie, de cette thématique du double maléfique/doppelganger de la brune et la blonde à la Hitchock de Vertigo.
Comme même intrigué de voir le film Fire Walk With Me basé sur la série qui semble être le point départ de cette période ou Lynch a su le mieux retranscrire visuellement ses obsessions avant de partir en totale roue libre avec son Inland Empire.
Par contre au vu de la seconde moitié de la saison 2 qui annonce elle même qu'elle reviendra dans 25 ans, pas pressé de voir le retour de Lynch/Frost tellement le duo semblait déjà à cour d'idées pour faire continuer le récit. Bon là à priori cette saison 3 sera de 9 épisodes ça devrait les obliger d'avoir un rythme soutenu et pas de broder des dizaines de sous intrigues qui ne vont nulle part.