[Scalp] Le coin allociné garantie sans argument

[Hannibal]

[Scalp]

5/10

Juice de Ernest Dickerson - 1992

Alors pendant 40 minutes c'est vraiment bien, du film de potes dans le hood, ça traine, ça fume, ça sèche les cours, ça s'embrouille, ça fait du rap (le concours de scratch est une tuerie). Mais la suite c'est un peu n'importe quoi, alors je veux bien que le perso de Tupac soit borderline, c'est plutôt bien amené (référence cinéphile à l'appui avec l'Enfer est à lui) mais on a un revirement de perso complétement abusé, que ça s'embrouille entre pote je veux bien mais là il bute ses potes sans aucun remord et le mec devient un vrai psycho sans raison valable, ça plombe carrément le truc.
Sinon Epps et Tupac sont parfait, la réal de Dickerson est vraiment bien (j'adore la scène avec Epps qui retourne au concours juste après le meurtre), la bande son est terrible (quand ça balance le Cypress Hill c'est génial), mais voilà c'est écrit trop n'importe comment du coup la dernière demi heure j'en avais juste rien à foutre de ce qui se passait.

[Alegas]

La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil de Joan Sfar - 2015

Vraiment sympa, déjà j'ai pas vu venir la fin, me suis fait niquer par tout ce qu'on voit avant qui nous emmène sur une fausse piste. Après c'est clairement du cinéma de poseur, j'ai lu qu'on comparait ça à Lynch, moi j'ai surtout l'impression d'avoir vu le meilleur film de De Palma depuis Carlito's Way.

Un personnage féminin au physique très hitchcockien superbement mise en valeur (l'actrice en plus d'être jolie joue vraiment bien), une histoire finalement très simple mais au traitement alambiqué et onirique salvateur, et quand je dis onirique c'est pas de l'onirisme chiant, j'ai horreur de ça, non c'est juste vraiment des belles images mais qui sont jamais là gratuitement.

Le film est tout au long sur le fil entre la réalité et la folie, l'équilibre fonctionne on ne sait jamais si ce qu'on voit est réel, c'est dur d'en dire plus sans spoiler l'intrigue et la résolution de l'intrigue c'est le truc casse gueule par excellence mais ça fonctionne.

Sfar a bien fait d'arrêter le dessin car vu la gueule de ses dessins c'est une bonne chose pour nos yeux, et là c'est assez impressionnant ce qu'il fait alors oui c'est très poseur, montage chiadé (on pense un peu à Amer), split screen, belle image pour la belle image, mais c'est un vrai plaisir visuel, y a un coté kitsch assumé et les scènes cash du film fonctionnent vraiment. L'érotisme ambiant est aussi une belle réussite c'est autre chose que du Noé.

Biolay ça fait peur sur le papier et il s'en sort très bien, le reste du casting je connais personne mais tout le monde fait le job.

La BO finit d'en faire un très bon film (celle qu'on entend dans le trailer est vraiment une tuerie).

Le voilà le thriller de l'été et il est pas espagnol

[Hannibal]

N'empêche que Biolay ça fait peur...

Sinon, tu te rends compte que tu viens d'enchaîner 3 notes au dessus de la moyenne d'affilée? Tu files vraiment un mauvais coton mon vieux

[Scalp]

Je poste pas tout, blindnesss : 3/10, Deathwatch : 3/10.

[Hannibal]

me voilà rassuré!

[Scalp]

Et j'ai déjà ma note pour Fantastic Four : 0/10

[francesco34]

Biolay au final il est meilleur acteur que chanteur je crois...
Pour la conclusion t'es pas resté sur ta faim? Moi j'ai trouvé l'explication pas très convaincante ou pas bien narrée peut-être.
Sinon clair que l'actrice Freya Mavor porte le film tout du long, elle est superbe.

[Scalp]

Ouais il est surprenant Biolay ici.

La fin

m'attendais tellement à un viol de la part de Biolay, et donc son cadavre dans la bagnole que je l'ai pas vu venir, après l'explication on l'accepte ou pas, là comme ça elle passe, après c'est sur qu'il faut pas trop réfléchir tout ce plan un peu tarabiscoté mais clairement on voit que c'est pas ce qui intéresse Sfar qui s'adonne plus à un exercice de style

[Alegas]

7/10

Lethal Weapon de Richard Donner - 1987

Un film qui aura lancé plusieurs carrières : Gibson (qui avant ce film était jute un acteur venu d'Australie et qui allait devenir une super star avec ce film), Joel Silver qui allait devenir le producteur phare pendant quelques années (bon c'est pas son premier mais en 2 ans le mec lâche Commando/Predator/Lethal Weapon/Die Hard), et Shane Black dont la trajectoire a quand même un coté étoile filante (il a finalement pas tant de scripts que ça et sa carrière de réal qu'on lui a rêvé et finalement pas terrible) mais qui imposa clairement un style.
Alors sur le papier c'est un énième buddy movie avec 2 personnages que tout oppose et qui vont devoir faire équipe, 48 heures était déjà passé par là, mais Black va s'approprier le genre en mixant avec talent le polar hard boiled et l'humour (même si les scripts de Black seront toujours édulcorés finalement mais il y avait une liberté de ton aujourd'hui disparu des blockbusters, ici on a un vrai trauma, des tortures qui font mal, une intro in your face tout ce que Black n'a pas pu faire chez Marvel et on se demande même comment il a pu aller faire cette merde de Iron Man 3).
Même si la violence à la cool a toujours existé (McQueen ça vous parle ?) Black porta le truc à un autre niveau et annonce l'arrivée de Die Hard. Le plus important chez Black c'est pas ce qu'il raconte mais comment il le raconte, car là clairement l'intrigue à base de mercenaires tueurs il en juste rien à foutre (et elle est même un peu concon), ce qui l'intéresse c'est son duo d'acteur qui sera de toutes les scènes du film. Black avec un film s'imposa comme le scénariste à la mode mais il se brula rapidement les ailes.
Après tout n'est pas parfait, la famille Murtaugh c'est le Cosby show et ça va empirer à chaque épisode, surtout que ça se révèle pas très utile pour l'histoire mais ce sera le seul défaut d'écriture le reste c'est vraiment un modèle de script, les persos sont caractérisés rapidement, leur relation on y croit car tout est bien amené.

Si le film ne pourra jamais postuler au statut d'un Die Hard c'est à cause du mec derrière la caméra, Richard Donner, qui était déjà un vieillard lorsqu'il a réalisé ce film, alors le mec a aucun style c'est pas un scoop mais là il plombe le truc en refusant un scope évidant. Ca donne un cachet télévisuelle désagréable à la chose, après les scènes d'actions sont bien parce que Gibson hypnotise la caméra et surement pas parce que Donner a des idées ( à ce titre le combat final entre Gibson et Busey c'est filmé en cache misère totale entre l'éclairage là pour masquer l'absence de chorégraphie digne de ce nom et que les mecs font pas leur cascade). La direction artistique a prix un petit coup de vieux aussi (enfin surtout le brushing de Gibson en fait). Le seul passage avec un peu d'idée de mise en scène c'est le rdv dans le désert, à ce moment là le film prend un peu plus d'ampleur. Mais dans l'ensemble pour moi le film a quand même vachement un coté trop pépère pour postuler à plus, alors c'est un classique, pas de toute, mais c'est pas un grand film, loin de là.

La réussite du film repose essentiellement sur l'alchimie entre les 2 acteurs, le duo est devenu mythique, le "i'm too old for this shit" est rentré dans la culture populaire, Gibson signe une de ses meilleurs prestations, sa performance de Riggs sur la corde raide, ce personnage suicidaire et sans peur est une belle réussite et c'est con dans les suites on passe d'un perso bordeline suicidaire à un joyeux luron un peu foufou, Glover est plus conventionnel mais c'est le rôle qui veut ça aussi, à la folie du premier se confronte l'austérité du second. Par contre les seconds rôles sont pas loin d'être inexistant et même un Busey en bad guy est pas ouf.

Quand on parle de Lethal Weapon on se doit de parler du score de Kamen et Clapton, en 3 notes on sait que c'est un truc marquant pas comme toute ces BO interchangeables qu'on entend depuis 15 ans.

Et revoir ce premier épisode c'est se dire que la terrible dérive de cette franchise qui rajouta un chaque personnage à chaque épisode pour toucher le fond dès le départ de Black, le 3 est une merde sans nom et le 4 est honteux. Par contre bizarre qu'on parle pas de suite/reboot encore pour cette franchise.

[Alegas]

3/10

Dheepan de Jacques Audiard - 2015

La seule question qui se pose à la vue du film c'est combien de bite a sucé Audiard pour avoir la Palme d'or.
Alors d'habitude ça récompense des trucs chiants d'auteur, ça doit surement parler à quelqu'un mais là sérieusement c'est pas possible. Ca fait drôle quand tu mates un trucs des Dardennes et qu'un d'un seul coup ça dérive en prod Cannon avec Bronson qui débarque pour buter de la racaille.
Alors j'ai lu des comparaisons avec Harry Brown, ouais mais non c'est autrement mieux écrit.
Ici on se tape une intro 100% misérabilisme avec une pancarte qui dit faut aimer mes personnages, après on a une cité c'est NY1997, y a pas de flics, tout le monde est armé et y pas de population normal en fait, y a juste des racailles, fallait me dire que les prod Luc Besson pouvait gagner une palme d'or.
Après en soit c'est pas chiant à suivre, ça raconte pas grand chose, c'est juste le nouveau quotidien d'une famille sri lankaise dans une banlieue parisienne aux mains de dealer, ça raconte pas grand chose, y a des storyline qui mènent à rien (le colonel qui débarque de nul part) et d'autre qui finissent avant d'avoir commencé (Dheepan qui se rebelle avec sa zone de "no fire").
Et puis on a la fin où visiblement on savait pas comment finir le film et c'est un grand n'importe quoi mais Audiard c'est Auteur (avec un grand A) donc ça part en nawak totale avec pleins de mort mais monsieur Audiard film ça n'importe quoi comme si il assumait pas le revirement total de son film d'un truc d'auteur on passe à une série Z (bein ouais quand même) avec meurtre à la machette, explosion et vidage de chargeur, mais c'est filmé de façon à qu'on se fait juste chier (la caméra porté ça a vite des limites).
Fallait me dire que j'allais mater une version "intello" de Banlieue 13, ça m'aurait éviter de perdre 2h. Le braquage du siècle cette palme d'or qui confirme que Audiard sera l'homme d'un seul film et que le talent ne sera jamais héréditaire.

[Moviewar]

1/10

Le tout nouveau testament de Jaco Van Dormael - 2015

Ca se voudrait drôle, irrévérencieux, profond et philosophique alors c'est juste ridicule, nian nian, d'une connerie épique et blindé de philo de comptoir. Je vais pas raconter de quoi ça parle parce que ça raconte pas grand chose, si ce n'est que c'est une publicité pour la zoophilie (ces passages sont réellement gênant). Le film commence comme un truc méchant pour rapidement se transformer en épisode de la petite maison dans la prairie (la fin à base de fleurs dans les nuages je sais même pas quoi dire).
Poelvorde ça fait 15 ans qu'il est plus drôle faudrait penser à lui dire, Deneuve elle ressemble de plus en plus à une baleine blanche entrain de s'échouer, Damiens dans un rôle sérieux c'est une idée de merde.
La BO entièrement composé de morceaux de musique classique c'est marrant 2 minutes mais sur 1h50 on a envie de devenir sourd (pis aveugle aussi, parce que Deneuve nue dans un lit c'est truc qu'on a pas envie de voir).
Le ciné belge en fait c'est comme le football belge c'est une bonne blague mais faudrait qu'elle s'arrête.

[Mark Chopper]

Deneuve elle ressemble de plus en plus à une baleine blanche entrain de s'échouer

[Scalp]

Y a un vrai contraste avec elle, elle essaye encore de paraitre classe, mais c'est une baleine, et d'où c'est classe une baleine ?

[Scalp]

2/10

Hours de Eric Heisserer - 2013

Survival minimaliste, et le mot qu'il faut retenir c'est vraiment minimaliste car ici on a Walker qui parle à un bébé cgi pendant 30 minutes, après il fait de la manivelles pendant 30 minutes, et des fois il se promène un peu dans un hopital laissé à l'abandon à cause de Katrina (ne pas s'attendre à des scènes catastrophe, y a pas de thune j'ai dit). Faut pas attendre de rebondissement y en a pas (parce que bon taper la conversation avec un chien j'appelle pas ça un rebondissement) et voir un mec qui monte et descend un escalier 50 fois on a fait plus trépidant.
Quand on a pas de moyen on essaye de compenser par une rigueur narrative, bein pas là, c'est interminable, après Walker fait ce qu'il peut mais il a pas grand chose à défendre (les monologues bien relou et les flashback de la honte aident pas), le reste du casting est plus que anecdotique, enfin y a un chien qui joue bien (il va chercher la balle quoi).
Walker était pas un mauvais acteur mais alors il se paye quand même une belle filmo de merde et c'est pas sa mort qui fera réévaluer sa filmo.