[Nulladies] Mes critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Lun 07 Sep 2015, 16:12

Je n'ai pratiquement aucun souvenir de Somewhere, et je n'ai pas prévu de le revoir pour le moment.
Bling Ring, bien bof en effet, voir mon ancienne critique dans le prochain post.
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Bling ring (The) - 5/10

Messagepar Nulladies » Lun 07 Sep 2015, 16:14

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« Your butt looks awesome »

Vanité des vanités, tout est vanité. Plongée dans la jeunesse oisive en manque de sensations fortes, The Bling Ring ne nous épargne rien de tout ce qui peut creuser le fossé entre cet âge et celui des adultes. Vocabulaire, invariabilité des occupations (fêtes, coke, fringues, portables) et pauvreté absolue des conversations.
Il est intéressant de comparer ce portait à celui fait par Korine dans Springbreakers : l’idée de départ est assez similaire, si ce n’est que la classe sociale varie un peu. Chez Sofia, la fille de, ce sont des riches qui vont voler aux indécemment riches. Chez Korine, on déclasse, mais surtout, on esthétise et l’on tente un lyrisme fasciné qui se plante dans les grandes largeurs.
Ici, tout est étrangement facile : les clés sont sous le paillasson, les Porsche sont ouvertes, internet donne toutes les adresses, et les villas des stars recèlent des coffres ouverts, des boites qui se succèdent, et dans lesquelles on trouve toujours mieux : rolex, cash, coke, flingue. Pas de drame, pas de conséquence, même lorsqu’on joue avec le flingue en question ou qu’on se prend une voiture à un carrefour, si ce n’est des travaux d’intérêt généraux à faire la journée avant de retourner faire la fête le soir.
Le regard est froid et clinique, sans interventions, souvent en plan fixe, à l’image d’une des belles séquences de cambriolage d’une villa entièrement vitrée vue du haut de la colline où nous suivons les déplacements des jeunes dans le silence de la nuit californienne.
Ce regard sur le groupe est une des composantes intéressantes du film : accrocs au selfies, filmés par les caméras de surveillance, puis par les médias qui prennent tout naturellement le relais, les personnages persistent à ne rien dire, à ne rien affirmer. Pire, plus ils sont exposés, plus les éléments de langage prennent le dessus par rapport au fond, ironie suprême lorsqu’ils évoquent les leçons, l’accomplissement personnel et le don aux autres par les associations caritatives. Au bout de la chaîne, le regard de Sofia Coppola qui se contente de livrer, sans l’écraser d’aucune démonstration didactique, ce monde froid et anxiogène.
The Bling Ring est un étrange petit film, tout entier à hauteur de son sujet, et qui se condamne à la même destinée que lui : regard éphémère bien que pertinent sur une mode fugace, il s’oubliera bien vite.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar lvri » Lun 07 Sep 2015, 17:02

Ça correspond à ce que je pensais Bling Ring.
Pour Somewhere, on verra bien..... En fait, surtout envie de voir ces 3 premiers dont j'entends parler depuis pas mal de temps.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 07 Sep 2015, 17:29

Nan mais regarde juste le deuxième.

Virgin Suicides, vaut mieux lire le bouquin. Et écouter la B.O.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar lvri » Lun 07 Sep 2015, 19:33

Mon coffret à 21€ va devenir une arnaque avec toi Mark :eheh: .....
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Tropical Malady - 6/10

Messagepar Nulladies » Mar 08 Sep 2015, 05:27

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Ma rencontre avec Weerasethakul aura eu le mérite de la surprise, de l’étonnement. Difficile de se forger une opinion solide sur cet étrange objet, tant il déroute, que ce soit dans son propos ou sa construction.
Clairement scindé en deux parties, Tropical Malady commence comme une romance dans une atmosphère que ne renieraient pas les auteurs de la nouvelle vague et les suiveurs asiatiques comme Hong Sang-Soo : presque documentaire, errant au fil d’échanges dénués de véritables climax, suivant un parcours banal, on cherche avant tout la vérité des êtres et de leur interaction. Ce n’est pas particulièrement passionnant, ni véritablement touchant, même si ça sonne assez juste. L’exotisme d’un karaoké à la thaïlandaise suffira peut-être à certains.
C’est sans compter sur la rupture totale avec la seconde moitié du film. Autre versant de la première, ou sa continuité, il met en image la citation en exergue du film : « Nous sommes tous par nature des bêtes sauvages ». Longue chasse silencieuse où fusionnent les êtres (les singes parlent, les hommes se transforment en bêtes), le parcours dans la jungle occasionne les séquences les plus fascinantes. Bruitages, épaisseur de l’introduction dans le végétal, l’image joue constamment sur les proportions au point de faire du personnage une infime silhouette à la fois perdue dans la nature et en osmose avec elle.
Si le message est loin d’être clair, l’intention esthétique peut donner des indices : à nous de lâcher prise pour ce parcours initiatique au cours duquel on laissera les synesthésies prendre le relai de la raison. C’est beau, c’est déroutant, les apparitions du tigre sont splendides. La maitrise est indéniable et le potentiel hypnotique réel. Reste à savoir qu’en faire et qu’en dire. Question inutile, diront certains. Peut-être. Mais le fait que je me la sois posée est en soi un indice sur mon adhésion à cet univers étrange, certes séduisant par son audace, mais qui reste bien aussi opaque et inextricable que la forêt vierge qu’il investit.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Jack Spret » Mar 08 Sep 2015, 14:35

C'est aussi ma porte d'entrée dans le cinéma de Weera (en cale en DVD).
Malgré ta note, ce que tu en dis laisse présager d'un beau spectacle.


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Nulladies » Mar 08 Sep 2015, 14:40

Jack Spret a écrit:C'est aussi ma porte d'entrée dans le cinéma de Weera (en cale en DVD).
Malgré ta note, ce que tu en dis laisse présager d'un beau spectacle.


Spectacle, c'est peut-être pas le mot approprié... :)
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Jack Spret » Mar 08 Sep 2015, 14:53

Tu parles d'un bel esthétisme visuel et sonore, je vois ça comme un spectacle alors :D


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Mar 08 Sep 2015, 14:57

Vu comme tu risques de ronfler, tu ne vas pas en profiter du spectacle :chut:
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Mar 08 Sep 2015, 14:59

Avec une boite de timbits en renfort ça pourrait passer :voleur:.
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Mar 08 Sep 2015, 15:04

J'ai fait une recherche Google et je suis tombé sur des "trous de beigne".

On achète ça en sex shop ?
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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Mar 08 Sep 2015, 15:51

Ben littéralement c'est ça ^^. Ce sont des mini beignets qu'on trouve à Tim Horton's.
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A trois on y va - 7,5/10

Messagepar Nulladies » Mer 09 Sep 2015, 05:29

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Triangle des béatitudes.

Jérôme Bonnell semble avoir un soucis avec la stabilité du couple : après avoir exploré les fulgurance d’un adultère éphémère dans le très beau Temps de l’aventure, son dernier film propose une nouvelle variation sur l’infidélité, cette fois chez des trentenaires qui doivent décider, une fois pour toute, si l’on va renoncer à la passion en devenant « adultes ».
A trois on y va, comme son titre assez pénible le suggère, est avant tout une comédie là où le Temps de l’aventure s’assumait comme un véritable mélo. Puisqu’on et jeunes et insouciants, jouons : le marivaudage occasionne les situations les plus cocasses sans grand soucis de crédibilité, enchainant les quiproquos, les croisements et les jeux dangereux par l’intrusion de la tierce personne qui fricote avec les deux membres d’un même couple doublement infidèle, donc.
La comédie pourrait être galvaudée, mais elle fonctionne la plupart du temps : par le jeu spontané et frais des comédiens, Anaïs Demoustier en tête, aussi convaincante dans ses élans du cœur et du corps que lorsqu’elle assume, du haut de ses 26 ans, son métier d’avocate. Cette diversité dans sa partition colore son personnage d’une étonnante densité, toujours sur le fil entre la nonchalance et l’authenticité, la fragilité et l’assurance. « Tu es diabolique, toi », lui dit Micha en la voyant les tirer d’affaire. « J’ai aucune envie d’être diabolique, répond-elle. C’est la vie qui est diabolique ». C’est bien là la problématique commune avec Le Temps de l’aventure : confronter les émois incontrôlés à ce que la raison a patiemment établi jusque-là. Les trajets s’entrecroisent, les SMS fusent, l’euphorie monte et le trio se sent aussi vivant dans la transgression qu’honnête dans son rapport à l’autre, quel qu’il soit. Avec un sens rare de l’équilibre, Bonnell émaille sa comédie boulevardière d’échanges intenses où les protagonistes tentent, en toute bonne foi, de vivre en adéquation avec leurs sentiments a priori contradictoires. Et ça fonctionne. Puisqu’on croit en leurs failles, l’acmé d’un triangle amoureux assumé semble crédible, et le dénouement, surprenant a priori, s’inscrit dans une logique annoncée dès le départ au vu de l’engagement de chaque personnage.
Touchant, amusant, authentique, A trois on y va relève un défi de plus en plus titanesque : revivifier une formule éculée par l’honnêteté du regard qu’on y propose. Avoir pensé à intégrer une chanson du sublime Richard Hawley sur un trajet en voiture y contribue fortement.
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Strange Magic - 7,5/10

Messagepar Nulladies » Jeu 10 Sep 2015, 05:43

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Elle court, elle court, la parodie d’amour…

Tout semblait annoncer une catastrophe. Dans une atmosphère qu’on jurerait volée à Epic et qui ne semble rien lui apporter de nouveau, Strange Magic instaure une exposition particulièrement irritante. Amourettes, tonalité qu’on devine vaguement ironique mais qui nous sert tout de même sa soupe traditionnelle, le pompon semble atteint par le recours aux chansons du répertoire et clips à rallonge. Certes, un joli split-screen atteste d’une réalisation assez maitrisée et l’animation est loin d’être de mauvaise qualité, mais l’on se prépare à subir ces tartines éculées tout en faisant bonne figure face aux gamins qui ne maitrisent pas encore totalement les concepts de cliché et de mièvrerie.
Et puis… Etrange magie, en effet, que celle de ce récit qui semble jouer avec le spectateur comme avec ses personnages résistant à l’amour. Réécriture fantasque du Songe d’une nuit d’été, le film joue sur tous les tableaux, de l’aventure, de la comédie souvent drôle (particulièrement du côté des méchants, notamment des sidekicks) et surtout du screwball. De plus en plus acerbe avec le sucre qui rend dingues les personnages amoureux, il parvient à ce tour de force d’amuser par la parodie (notamment par l’antienne des Four Tops, en running gag très efficace) et d’émouvoir par la découverte d’un sentiment contre lequel on ne peut rien. C’est bien en assumant cette force irrépressible et en l’exploitant au profit de la jubilation que le film prend son envol, jusqu’à un final psychédélique, kaléidoscope de couleurs et de rythme qui rappelle les grandes heures de la comédie musicale de l’âge d’or.
Une belle surprise, en somme.
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