[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Val » Lun 10 Aoû 2015, 19:39

J'ai bien aimé. :chut: :oops:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Lun 10 Aoû 2015, 20:09

Dossier ! :mrgreen:
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Tampopo - 7/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 10 Aoû 2015, 20:42

Tampopo - Juzo Itami (1985)


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Plus que dans aucun autre continent, l'Asie a une obsession pour la bouffe au point de lui consacrer de très bons films sur le sujet (Le Festin Chinois, Chicken and Duck Talk, etc...) et ça tombe bien j'adore la bouffe, surtout quand on sait me donner faim rien qu'avec un plat joliment filmé mais si en plus le traitement est drôle, c'est le jackpot assuré. Là c'est simple, j'ai l'impression de retrouver le charme des films précités avec cette touche d'étrangeté made in Japan qui impose des cassures rythmiques dans la narration, si l'histoire semble trop linéaire au bout d'un moment, voilà que l'attention du film se focalise sur un personnage qui n'a rien a voir avec l'intrigue, si ce n'est leur rapport à la bouffe, juste de poser une séquence absurde (le meilleur restant le passage avec le caissier d'une superette traquant une mamie qui tâte un peu trop lourdement les produits avant de finir sur une séquence d'un humour noir comme on en verrait jamais ailleurs. :eheh:), comme quoi Takashi Miike n'a rien inventé !

Autrement, il devance Le Festin Chinois par son approche très ludique de l'art culinaire, via des séquences d'entrainement et des rencontres nawak afin de transformer une gentille tenancière de gargote paumée en une véritable championne de la soupe de nouilles, coachée par l'excellent Tsutomu Yamazaki qui a vraiment un personnage bien sympa, de plus on y trouve aussi deux jeunes acteurs qui feront leur trou bien plus tard, même si ici ils n'ont pas des rôles spécialement reluisants, je parle de Koji Yakusho et Ken Watanabe. Moins hystérique et finalement plus accessible, je pense a un public occidental que pas mal de comédies japonaises que j'ai pu voir, Tampopo est une bonne curiosité a découvrir, d'autant que le réalisateur a quand même un sacré culte autour de lui (et une fin tragique bien connue, si l'on s'est intéressé un tant soi peu au phénomène des yakusas et de leur emprise sur le monde du showbiz) qui pousse a continuer d'explorer son œuvre qui m'a l'air bien satirique a souhait.

7/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 10 Aoû 2015, 20:47

J'avais bien aimé Tampopo, mais Minbo a coupé net mon envie de voir davantage de films de Juzô Itami...

Sinon, faut que tu jettes un oeil à la série Food Wars :mrgreen:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Lun 10 Aoû 2015, 20:53

Faut s'accrocher pour me faire mater un manga. :chut:

Par contre, pour Itami, j'aimerais bien voir son film suivant, un truc sur les impôts c'est original. :mrgreen:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar pabelbaba » Lun 10 Aoû 2015, 22:19

Je le note. Merci! :D
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Jed_Trigado » Lun 10 Aoû 2015, 22:22

Tu vas kiffer, c'est clairement ta came ça. :super:
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Fille qui en savait trop (La) - 7/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 16 Aoû 2015, 17:26

La Fille qui en savait trop - Mario Bava (1962)


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La Fille qui en savait trop est une date dans le cinéma transalpin, puisque pour la première fois les codes du thriller passent à la moulinette du style local avec la volonté de moins se focaliser sur l’enquête que de créer une ambiance paranoïaque, voire surréaliste. Je pourrais parler de "proto-giallo", mais je tempérais cette affirmation car il n'y a que certaines prémices présentées ici, pas de tueur ganté et encore moins de meurtres en pagaille, de plus le choix de baser sa narration uniquement sur le personnage de Leticia Roman montre encore un certain attachement a préserver un semblant de linéarité, bien que le spectateur a souvent une longueur d'avance sur elle (ce qui est assez ironique vu le titre du film).

Pour autant, le film de Bava surprend par sa sagesse a ne jamais balancer ses effets de style au détriment du reste, bien qu'on se tape parfois des moments assez chiants (John Saxon a autant d'utilité qu'une plante verte) qui plombent parfois l’intérêt du film, Bava gère sa barque assez habilement pour qu'on veuille connaitre le fin mot de l'histoire car comme dans aucun autre film du genre, on aura eu autant envie de savoir ce qui se trame autour des malheurs de l’héroïne. S'il est assez difficile de le mettre au même niveau de trucs comme le Masque du Démon ou Le Corps et le Fouet, il se défend par son ton singulier, plus "construit" qui pourra plaire a ceux qui n'aiment pas trop les délires argentesques.

7/10
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Justicier de New York (Le) - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Dim 16 Aoû 2015, 17:59

Le Justicier de New York - Michael Winner (1985)


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Esprits déviants s'abstenir. :mrgreen:

Papy Bronson rempile a nouveau dans son rôle de vigilante qui lui collera a la peau jusqu’à la fin de ses jours, si les deux premiers volets de la saga restaient encore "mesurés" (surtout le premier d'ailleurs), ce n'est rien en comparaison avec Le Justicier de New York. On passe dans une autre dimension où jamais on aura atteint un tel niveau d'irresponsabilité a l'écran. Je comprends que la Cannon ait poussé au cul Winner, mais quand même là New York ressemble a un pastiche low-cost d'une copie philippine de Mad Max où les voyous ont pris littéralement le contrôle d'un quartier en ruines, taggé de partout, laissant les pauvres citoyens a l'état de gibier qu'on rackette/viole/tabasse/tue a loisir et où les flics font figure de figurants. This is the 80's ! :eheh:

Mais bon on va pas s'arrêter a ça, car on va se farcir une première heure bien cocasse comme il faut, où on a davantage l'impression de voir un épisode version longue de Scènes de Ménages avec les habitants de l'immeuble où vit Bronson qui nous sont tous présentés, entre deux virées nocturnes où ça provoque des situations d’autodéfense improbables (Charles, tu lui piques son autoradio ou son appareil photo ? Il te flingue et sous les applaudissements de la foule s'il vous plait ! :eheh: :eheh:) ou des scènes d'agression complètement gratuites (le viol abusé). Vraiment tout est fait pour aller dans un délire hypertrophié, le meilleur restant surement l’arsenal employé pour massacrer du voyou, exit les petits pétoires discrètes, on est de l'arme de guerre totale : sulfateuse, bazooka, magnum 475, on se fait plaisir. En parlant de guerre, le Justicier de New York est resté dans ma mémoire pour son gros climax complètement dingue (a défaut d'être filmé n'importe comment) où l'on voit toute la population s’élever contre les punks. Femmes, enfants, vieillards, chantent et dansent devant chaque type buté, au milieu de tout ça voir papy Bronson tout nettoyer avec sa grosse mitrailleuse (en termes de bodycount on doit se rapprocher facile des 60/70 morts) est un plaisir coupable absolument divin qu'on ne reverrait jamais plus aujourd'hui.

Au final, c'est pas le meilleur de la franchise, mais alors en termes de fun, c'est le top. :eheh: :love:

8/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Mark Chopper » Dim 16 Aoû 2015, 18:08

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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Alegas » Lun 17 Aoû 2015, 09:03

:eheh:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Témoin dans la ville (Un) - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 17 Aoû 2015, 13:31

Un Témoin dans la Ville - Édouard Molinaro (1959)


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Je donnais pas cher de ce film malgré sa forte réputation, il faut dire que la présence des routards de la comédie franchouillarde Edouard Molinaro et Gérard Oury (ici scénariste) ne donne pas spécialement envie, ceci dit au vu de l'époque et de l'acteur principal, il y avait moyen de faire un truc bien rentre-dedans et ça tombe bien, le film remplit parfaitement son contrat. De la première séquence d'une violence rare pour l'époque a la photo superbement contrastée de Decae, on sait d'emblée qu'on est devant le haut du panier de ce que notre patrie a pu produire.

Mais c'est véritablement par son script d'une efficacité redoutable que se joue la plus grande force du film, avec cette idée géniale de voir un personnage au départ légitime dans ses actes voir la situation se retourner contre lui et le pousser a adopter un comportement encore plus terrible pour tenter de sauver sa peau, Ventura dans ce registre est étonnant mais finalement bien choisi, il nous fait toujours du Lino, donc on sait que ça va pas rigoler avec lui. Du coup, on éprouve une attirance ambiguë pour cet homme qui veut tout a prix réussir son crime parfait (le fait qu'il anticipe que sa proie n'a pas encore pris connaissance de ses actes rend la chose encore plus captivante a regarder), au point de basculer dans une longue traque nocturne dans les bas-fonds parisiens où l'économie de dialogues est de mise, même si elle est grossièrement rompue par la mise en avant de chauffeurs de taxis quelque peu annexes a l'histoire en train de se jouer dont l'importance deviendra capitale dans le dernier tiers du film. Rarement un film français n'aura été aussi éprouvant et tendu a suivre, bien que la finalité du récit était en soit a prévoir, peu importe, tout est vraiment bien exploité : des acteurs au score jazzy, de l'ambiance urbaine a la mise en scène parfaitement pensée (le duel dans le taxi avec Ventura).

8/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

Messagepar Alegas » Lun 17 Aoû 2015, 14:14

Déjà envie de le revoir celui-là. :love:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Espion Lève Toi - 4,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 17 Aoû 2015, 19:08

Espion Lève Toi - Yves Boisset (1982)


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En bon frondeur qu'il est, il fallait bien qu'Yves Boisset s'attaque à la question du terrorisme dans sa filmo, c'est chose faite avec cet Espion Lève-toi. Fidèle a lui-même, il faut accrocher le spectateur dès sa première séquence avec un attentat dans un tram en plein Zurich qui rappelle les meilleurs poliziotti (aidé par le score signé Ennio Morricone), une mise en bouche qui vend du rêve mais qui va prendre une direction inattendue mais intéressante sur le papier : le récit se focalise sur le "réveil" d'un agent des services secrets joué par Lino Ventura, la chose va se faire de manière étrange avec des indices ou des entrevues dont on ne comprend les tenants et les aboutissants de prime abord, on est volontairement largué comme l'est Ventura qui ne sait pas pourquoi on le sort de sa retraite.

Problème, c'est que le film grille assez vite ses cartouches et finit par se révéler très ennuyeux a force d'enquiller les passages bavards qui ne font que répéter ce que l'on pouvait savoir de manière toujours plus ampoulée (si j’étais méchant, je dirais que c'est l’ancêtre de The Counselor :chut:), ce qui empêche aussi d'avoir un semblant d'attachement pour les personnages, de plus, si le casting est vraiment bon dans l'ensemble, je trouve néanmoins assez contestable le choix de Ventura qui reste stoïque pratiquement pendant tout le film alors que la situation dans laquelle il est quand même tragique. Sans demander un actionner bourrin non plus, avec un tel sujet Boisset aurait pu aller plus loin que le simple thriller bavard, comme l'avait très bien fait Guerres de l'Ombre, là on en garde qu'un ennui poli et une vraie frustration a la vue des rares scènes violentes qui sont toujours aussi maitrisées dans leur impact. Décidément, les 80's pour lui, excepté Le Prix du Danger, c’était pas la joie. :|

4,5/10
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Sous les Drapeaux, l'Enfer - 9/10

Messagepar Jed_Trigado » Mar 18 Aoû 2015, 21:44

Sous les Drapeaux, l'Enfer - Kinji Fukasaku (1972)


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Les années 70 furent la décennie magique de Kinji Fukasaku, celles où il aligna ses plus grandes œuvres de façon quasi-industrielle (2 à 4 films par an quand même) essentiellement dans le genre yakuza-eiga alors en plein boom. Pourtant, à côté de ça il réalisera un film en particulier qui sortira de cette mouvance, tout en gardant de nombreux traits avec ses précédents faits d'armes : le fabuleux Under The Flag of The Rising Sun en 1972, qui narre le combat d'une veuve qui cherche à faire la lumière sur le décès de son mari mort au combat et le réhabiliter aux yeux d'une institution qui l'accuse sans preuves d'être un déserteur. Rien qu'avec un pitch pareil qui remet véritablement en question les rouages de la société japonaise pas encore remise de l'effet Hiroshima et de la capitulation (détail important, qu'encore beaucoup de japonais ne veulent pas admettre), Fukasaku met les mains dans la merde, la retourne et en ressort quelque chose de honteux, d'enfoui depuis trop longtemps.

On savait qu'il était franc-tireur dans ses films de yakuza, mais se servait surtout du genre comme d'une allégorie, ce n’était d'ailleurs pas un hasard si il se réfère régulièrement a la Seconde Guerre Mondiale dans ses polars, lui même fut marqué directement par ce conflit durant son adolescence. Avec Under The Flag of The Rising Sun, il a l'occasion d'adopter une approche plus franche, à travers la peau d'une femme qui veut juste avoir une réponse à ses question mais qui va finir par révéler malgré elle, les immondices d'une guerre qui fait encore ses ravages : en employant une structure à la Rashomon, Fukasaku confronte les différences de point de vue mais aussi la lâcheté collective du Japon qui ne semble plus vouloir endosser ses responsabilités (on est dans une époque anti-Hara Kiri, si je puis dire), préférant garder une façade d'usage et n'hésitant pas à mentir pour se dédouaner. A vrai dire, le film dépasse allègrement son statut de film "anti-guerre" et est avant tout un authentique brûlot politique, assez proche d'un JFK dans sa fabrication et ses intentions, accouché dans un contexte politique sensible, osant dire tout haut ce que personne ne voulait plus entendre. Mais il sait aussi garder une vraie dimension humaniste en se focalisant sur les petites gens, les vraies victimes collatérales de la guerre, qui aspirent à la paix et au bonheur mais qui n’oublieraient pour rien au monde le prix de la vie (le personnage du vétéran vivant dans la décharge en cela, est superbe, nous communiquant tout d'abord un sentiment de lâcheté avant d'apercevoir une lueur d’optimisme dans son regard, quand bien même il a du se rabaisser à faire des choses horribles pour s'en sortir), pourtant Fukasaku n'est pas dupe et l'homme seul ne peut rien contre l'immense barrage qu'est l'Institution. Il faut aussi souligner l'extrême parcimonie avec laquelle sont employés ses effets de style habituels (plans penchés, arrêts sur image, voix off), certes toujours aussi impactants mais qui apparaissent réellement quand le récit exige.

Un film fort qui reste longtemps en tête par ces petits moments qui respirent l'humanité (le long passage où Tetsuro Tamba savoure son dernier repas, son expression stoïque, presque rassurée m'a filé une petite larmichette), sa violence abrupte, sans concession (les hommes meurent dans la souffrance, la saleté et l'ignorance) et son propos dont la virulence cherche encore des émules viables.

9/10
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