Carré Blanc - Jean-Baptiste Leonetti - France - 2010
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Dans un monde déshumanisé, Philippe et Marie, deux orphelins, grandissent ensemble. 20 ans plus tard, ils sont mariés. Philippe est un cadre froid et implacable. Marie assiste impuissante à ce qu'ils sont devenus l'un pour l'autre : des étrangers. Leur destin bascule lorsque Marie décide de braver le système pour préserver ce qu'il reste de leur amour. Jusqu'où iront-ils pour continuer d'exister à deux, seuls contre tous ?
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"Carré Blanc" fait figure d'OVNI dans l'Hexagone tant par son sujet que les moyens utilisés pour le développer. Si le réalisateur ne donne pas la réponse concernant le choix de ce titre, il y en a une qui s'impose assez naturellement, c'est celle de la signalétique des comités de censure qui, jusqu'en 2002, utilisait ce fameux carré blanc cerclé de rouge pour avertir qu'un film était violent et interdit aux moins de 16 ans. Ce qui est d'ailleurs le cas ici, bien que même si la violence est distanciée, elle n'en est pas moins montrée frontalement et sans aucun artifice. Cette dystopie met en avant plusieurs thèmes très en vogue dans l'anticipation mais qui ont déjà été brassés dans des films qui font date: standardisation des mœurs, exil des émotions dans les rapports humains, violence du quotidien, encouragement à l'amélioration des statistiques. Si on pense à "Orange Mécanique", "Equilibrium" voire même "Soleil vert", on tutoie de très loin le niveau de ces œuvres.
Leonetti gère son esthétique, cherchant à soigner chacun de ses plans (son travail dans les spots publicitaires le forçant à être concis et marquant dans l'immédiateté). Des ritournelles musicales dignes d'ascenseur nous trottent dans la tête à la fin du film, continuant de rendre ce monde encore plus anxiogène. Bien que le monde soit déshumanisé, il faudra noter le très bon jeu du couple d'acteurs principaux, proche dans l'esprit du couple de 1984.
3,5/10