Soyez Sympas, RembobinezMichel Gondry use une fois de plus de son inimitable art du bricolage pour nous confectionner un petit film sans aucune prétention, autre que celle de partager avec le public un amour profond pour le cinéma populaire : de SOS Fantômes, à Robocop, en passant par Rush Hour 2, Gondry semble avoir pour message que chaque film (professionnel ou non, raté ou non) a le mérite d’avoir été conçu par une équipe motivée et créative et d’être vu et apprécié à cette juste valeur.
Comme d’habitude, les trouvailles visuelles ne manquent pas, les personnages sont hauts en couleurs tout en gardant ce côté docu-vérité qui transpire de tous les films de Gondry.
Le scénario a cette petite originalité qui fait qu’on s’intéresse au fil de l’histoire, même si certaines situations paraissent trop faciles et peu crédibles (comment trouver une actrice improvisée dans la rue en 2 minutes et la convaincre aussi rapidement de jouer dans plus de 200 films amateurs ou encore comment réaliser des dizaines de ces films par jour, de trouver le temps de construire des maquettes entières et des systèmes complexes d’effets spéciaux en si peu de temps sans jamais paraître fatigué ou surbooké). Bref on excusera le manque de crédibilité du concept grâce au charme cartoonesque (la scène de sabotage de la centrale) et à l’inventivité du film qui rappelera aux cinéastes amateurs en herbe des souvenirs précieux de debrouillardise cinématographique.
La morale est au final très mignonne : le cinéma rassemble les gens, aide les gens, et les rend heureux. Le cinéma est plus que ces images qui flottent sur une toile, le cinéma est un esprit, contagieux, qui se propage dans les cœurs de tous les spectateurs. Une vraie déclaration d’amour pour un art magique.
8/10