CONVERSATION SECRÈTE
The Conversation - Francis Ford Coppola - 1974
The Conversation - Francis Ford Coppola - 1974
CHALLENGE JUILLET/AOÛT 2015
Pur produit du Nouvel Hollywood et des années 70, The Conversation constitue le haut du panier du thriller paranoïaque, genre alors en vogue suite à l'affaire du Watergate. Le film suit Harry Caul, spécialiste en filature, qu'un énigmatique directeur a engagé pour espionner un couple lors d'une promenade dans un parc publique. Il n'y aura finalement que peu de rebondissements pendant les près de deux heures que dure le film tant l'essentiel se passe dans la tête de Caul qui sombre petit à petit dans la paranoïa.
Le film de Coppola s'inscrit dans une série de films commencée avec le Blow-Up d'Antonioni et qui se poursuivra avec Profondo Rosso d'Argento ou encore certains de Palma. Il s'agit ici de décrypter un enregistrement (une image et/ou un son) pour tenter d'en révéler les secrets. Ainsi, dès la filature qui ouvre le film, tout est donné et la suite ne sera qu'analyse et interprétation de ce qui nous a été donné à voir. Le montage visuel et sonore du film est ainsi une immense réussite, parvenant à rendre constamment passionnant cette recherche obsessionnelle de l'élément caché malgré la répétition d'un certain nombre de séquence. Coppola parvient à retranscrire efficacement la lente descente aux enfers de Caul qui s'enferme dans sa propre paranoïa, sans en rajouter dans les effets de style et en s'amusant à brouiller les pistes en réel et fantasme.
Cette excellence à la mise en scène est soutenue par une écriture d'une grande richesse. Harry Caul, hanté par la culpabilité suite à un précédent contrat ayant abouti à un massacre, s'est forgé un univers aseptisé et à l'abri de tout danger. Son appartement est vide, il ne parvient pas à communiquer avec son entourage professionnel ou intime, se réfugie entièrement dans son travail et se défend farouchement de toute tentative d'intrusion dans cet univers sur mesure. Mais, convaincu que le passé s'apprête à se reproduire, il se met en tête de se racheter en empêchant quelque chose qu'il pressent de se produire. En décidant ainsi de reprendre la main sur sa vie et d'assumer les éventuelles conséquences de ses actes, il provoque l'effondrement progressif de son univers sécurisé.
Grâce à son écriture fascinante, à la mise en scène maîtrisée de bout en bout de Coppola et à l'interprétation parfaite de Gene Hackman, The Conversation s'impose sans doute comme le chef d'oeuvre de Coppola, un modèle du thriller paranoïaque, du film d'espionnage et un film majeur du cinéma américain des années 70.
Le film de Coppola s'inscrit dans une série de films commencée avec le Blow-Up d'Antonioni et qui se poursuivra avec Profondo Rosso d'Argento ou encore certains de Palma. Il s'agit ici de décrypter un enregistrement (une image et/ou un son) pour tenter d'en révéler les secrets. Ainsi, dès la filature qui ouvre le film, tout est donné et la suite ne sera qu'analyse et interprétation de ce qui nous a été donné à voir. Le montage visuel et sonore du film est ainsi une immense réussite, parvenant à rendre constamment passionnant cette recherche obsessionnelle de l'élément caché malgré la répétition d'un certain nombre de séquence. Coppola parvient à retranscrire efficacement la lente descente aux enfers de Caul qui s'enferme dans sa propre paranoïa, sans en rajouter dans les effets de style et en s'amusant à brouiller les pistes en réel et fantasme.
Cette excellence à la mise en scène est soutenue par une écriture d'une grande richesse. Harry Caul, hanté par la culpabilité suite à un précédent contrat ayant abouti à un massacre, s'est forgé un univers aseptisé et à l'abri de tout danger. Son appartement est vide, il ne parvient pas à communiquer avec son entourage professionnel ou intime, se réfugie entièrement dans son travail et se défend farouchement de toute tentative d'intrusion dans cet univers sur mesure. Mais, convaincu que le passé s'apprête à se reproduire, il se met en tête de se racheter en empêchant quelque chose qu'il pressent de se produire. En décidant ainsi de reprendre la main sur sa vie et d'assumer les éventuelles conséquences de ses actes, il provoque l'effondrement progressif de son univers sécurisé.
Grâce à son écriture fascinante, à la mise en scène maîtrisée de bout en bout de Coppola et à l'interprétation parfaite de Gene Hackman, The Conversation s'impose sans doute comme le chef d'oeuvre de Coppola, un modèle du thriller paranoïaque, du film d'espionnage et un film majeur du cinéma américain des années 70.
10/10