[Pabelbaba] Mes Critiques en 2015

[Jimmy Two Times]

C'est quoi ce topic de midinettes en fleur ?

[Mark Chopper]

Tu pourras dire à tes enfants que tu as connu l'époque où Scalp ne parlait que de westerns et Pabel de comédies HK gol.

Aujourd'hui, ils échangent sur une rom com avec Keira. C'est ça le ciné en 2015

[Scalp]

C'est beau le ciné

[pabelbaba]

Woyzeck de Werner Herzog - 1979

J'ai mis le temps avant de le voir celui-ci, son DVD doit traîner sur mes étagères depuis plus de 6 ans.

Et pour cause, objectivement, c'est typiquement le genre de film que j'exècre : un perso principal un peu dingue, un scénario maigrichon et une fin ensanglantée. Dit comme ça, on dirait du film d'auteur rance, comme il en existe des centaines et qu'on produit encore. Cependant, comme souvent avec Kinski, et plus encore quand il se débat avec Herzog, sa prestation emporte tout et fascine le spectateur. En l'occurrence, le tourment de son personnage est palpable tellement Kinski est expressif. Ca faisait longtemps que je n'avais pas été autant retourné par ce genre de prestation (enfin ça doit remonter au Malin de John Huston avec un Brad Dourif possédé et encore avant à Cobra Verde... du duo Kinski/Herzog!).

Heureusement pour nous, le Kinski show n'emporte pas tout sur son passage et le reste du casting assure assez bien à ses côtés. Notamment Eva Mattes, qui aura un prix à Cannes pour son interprétation, qui a à la fois le physique parfait pour son rôle, et qui arrive à exister aux côtés de Kinski en feu.

En revanche, ce n'est pas l'histoire qui va vous tenir en haleine, ni sa morale étrange. Mais emballé en à peine 75 minutes, on a à peine le temps d'apprécier complètement la prestation de Kinski.

6/10

[pabelbaba]

Ennemis Intimes de Werner Herzog - 1999

Je voulais attendre d'avoir vu leurs cinq films en commun pour regarder ce documentaire, mais au bout du compte, je me suis passé du visionnage de Nosferatu.

Finalement ce n'est pas trop grave, puisqu'Herzog se concentre surtout sur leurs relations sur les tournages de Fitzcarraldo et d'Aguirre. Compte-tenu du côté épique desdits tournages, les anecdotes fusent et on apprend beaucoup de choses sur l'envers du décor de ces deux films complètement déglingos. Mais d'un autre côté, comme le documentaire ne dure qu'une heure trente, on est aussi un peu frustré de ne pas avoir plus d'infos tellement on sent que les intervenants en ont sous le pied et que pas mal de choses sont passées à la trappe. Je pense que chacun des deux films aurait pu facilement avoir un documentaire à lui. Enfin il faut faire avec...

Hormis les engueulades homériques et les prises de risque complètement folles, l'autre point intéressant du documentaire provient de l'intervention des actrices ayant donné la réplique à Kinski sur les plateaux d'Herzog, à savoir Eva Mattes et Claudia Cardinale. Elles ont toutes les deux un regard très différent sur Kinski, comparé à celui des hommes en général. Elles décrivent donc un être plus sensible et timide que ce que l'on pouvait nous décrire auparavant. Cela permet d'entrevoir d'autres facettes de sa personnalité, et de le rendre toujours plus intrigant.

J'ai quand même le regret que le documentaire soit justement réalisé par Herzog, qui intervient beaucoup et qui, malgré le décès de Kinski quelques années auparavant, n'a pas énormément de recul sur leur relation et n'est pas tellement apte à l'analyser. C'est dommage, je pense vraiment que supervisé par une tierce personne, ce documentaire aurait pu être bien plus passionnant et fouillé, notamment quant à Herzog lui-même, qui ne révèle que bien peu de choses de lui. Mais en l'état on en apprend pas mal sur les faces cachées de Kinski.

6,5/10

[Mark Chopper]

Herzog lui-même, qui ne révèle que bien peu de choses de lui.

Bah il révèle quand même qu'il voulait tuer Kinski. Et il balance ça avec son ton à froid que j'adore, on ne sait pas s'il est sérieux ou s'il déconne.

Les deux je pense

[Jed_Trigado]

Perso je suis fan de ce docu, rien que pour la prise de bec monumentale de Kinski sur le set de Fitzcarraldo et le ton inimitable de Herzog dès qu'il s'agit de balancer des anecdotes morbides, ça vaut le détour car ça met les deux personnages sur un pied d'égalité en termes de folie alors qu'on aurait pu s'attendre a un truc plus a charge contre Kinski.

edit : complètement d'accord avec Mark, l'anecdote des indiens qui lui proposent de buter Kinski, c'est magique.

[pabelbaba]

Justement, on ne pige pas d'où vient sa folie et comment elle s'exprimait vraiment.

[Mark Chopper]

Je crois qu'à un moment il raconte aussi qu'il voulait dynamiter la baraque de Kinski pendant son sommeil, mais que le chien de ce dernier l'en a empêché

Et la fin avec le papillon, c'est peut-être facile mais je la trouve magnifique.

[pabelbaba]

Herzog indique qu'il a voulu tuer Kinski entre deux films mais c'est assez confus.

[pabelbaba]

Itinéraire d'un Enfant Gâté de Claude Lelouch - 1988

Mais quelle merde! J'en reviens toujours pas...

Ce truc est juste le pire combo que j'ai pu voir dans le ciné français. Avec en premier lieu un superbe scénario qui fleure bon les sagas M6 des après-midi de semaine. A ce niveau, c'est même le nec-plus-ultra. Un beau mix d'affaires de famille et de business, tellement WTF que ça a dû servir de mètre étalon pour les telenovelas brésiliennes. Faut le voir pour le croire. Et du coup Lelouch sent qu'il peut se lâcher de tous les côtés. Un vrai feu d'artifice à chaque instant.

On commence d'ailleurs avec une intro contant la jeunesse et l'histoire du perso de Belmondo de façon éclatée. Un modèle de bordel incompréhensible : chapeau! D'ailleurs Bébel avec une moustache, c'était aussi une sacrée idée. On poursuit avec les oreilles explosées par cette musique atroce composée par Barbelivien et hurlée par Nicole Croisille, qui pensait sans doute que pour un comeback il fallait marquer les esprits... C'est gagné, on n'a pas passé la première heure qu'on veut déjà la tuer.

La suite, c'est du nawak total avec une pelletée d'acteurs à la rue. Un vrai défilé de têtes à claque, notamment le fils Belmondo qui se paye le luxe d'être nul sans dire un mot. Anconina avec son habituelle tête de victime est parfait pour le rôle moisi qu'on lui a donné, et Gélin cachetonne comme un porc. Enfin, Lio en fantôme est le point d'orgue de ce nanard décomplexé.

Rien à sauver donc, même pas de jolis plans dans les contrées exotiques visitées, Lelouch n'ayant finalement aucun sens du cadre et ne sachant pas mettre en valeur des paysages pourtant intrinsèquement magnifiques.

Assez logiquement, ce sera mon premier zéro.

0/10

[Scalp]

Ca se fête un premier 0 !!!

[Mark Chopper]

On poursuit avec les oreilles explosées par cette musique atroce composée par Barbelivien et hurlée par Nicole Croisille

[Hannibal]

Anconina est et restera toujours une énigme pour moi... Le mec s'est juste gouré de métier...

[pabelbaba]

Le trio gagnant Lai/Barbelivien/Croisille endosse au moins 50% de la responsabilité du 0. C'est vraiment une des pire BO que j'ai pu entendre.

Concernant Anconina, le gars a eu malgré tout pas mal de succès et même que les champions de l'aigreur du forum conseillent un polar avec lui.