[Eikichi] Mes critiques en 2015

[Eikichi Onizuka]

Je n'en ferai pas des tonnes, peut être une comme en 2014. Mon but n'est pas de remplir la base de films cent fois critiqués, mais de parler de films inconnus pour certains, jamais critiqués ici, voir très peu. Il m'arrivera surement de déroger à cette règle mais très peu.

Les Tsiganes montent au ciel : 7,5/10
Le Petit Prince : 9,5/10
Aferim : 8/10
La Isla Minima : 9/10
Gypsy Caravan : 8,5/10

Bonne lecture !

[Eikichi Onizuka]

Les Tsiganes montent au ciel



Gitans, Roms, Tsiganes, autant de noms pour qualifier une population venant d'Inde ayant migrée à travers le monde et principalement en Europe. Cette population que l'on aime détester mais qui fascine également à travers sa culture, ses musiques, ses habits d'un autre temps etc. Un temps qui évolue et qui oublie derrière lui un mode de vie différent de nos jours pour le meilleur comme pour le pire.

Le film Les Tsiganes montent au ciel a été tourné en 1975. Nous sommes en pleine période communiste dans l'Europe de l'Est, Ceaucescu est au pouvoir en Roumanie et les Tsiganes n'ont franchement pas la côte. Et pourtant le réalisateur roumain Emil Loteanu décide de faire un film sur cette population.

Ce drame romantique nous compte la rencontre de deux Tsiganes issues de clans différents. Loïko Zobar (interprété par Grigore Grigoriu) est un voleur, il passe son temps à dérober des chevaux avec trois compères pour les revendre par la suite. Cette virée parfois tragique l'amènera à croiser la belle et envoutante Rada (interprétée par Svetlana Toma). Soigné par cette dernière, elle disparaît le jour suivant. Loïko n'a qu'une idée en tête la retrouver. Mais il n'est le seul à vouloir ravir le cœur de la belle. Un riche citadin souhaite également épouser Rada en lui promettant une vie de luxe loin des pénibles voyages en caravanes. Mais elle est aussi libre qu'un cheval sauvage. Loïko devra lutter pour la conquérir et prouver qu'il est le seul digne de recevoir l'amour de Rada.

A travers cette histoire plutôt classique, c'est tout un morceau de vie Tsigane du début du 20ème siècle qui nous est montré. Les voyages, la vie nomade, les clans, les traditions, les danses, les chants. Plus qu'un film on pourrait l'utiliser comme documentaire. Ok j'y vais un peu fort mais, même si les acteurs principaux ne sont pas Tsiganes, un bon nombres de figurants le sont très clairement tout comme certains second rôle. On le remarque essentiellement durant les phases de chants (uniquement en langue tsiganes, contrairement au film tourné en russe).


En espérant que vous n'ayez pas une pub à la con avant la vidéo.

Le film a remporté quelques récompenses comme la Coquille d'or du 14e Festival de Saint-Sébastien en 1976, Meilleur film de l'année au Festival international du film de Belgrade en 1977 et bien encore Prix de la meilleure interprétation féminine à Svetlana Toma au Festival international du film de Panama en 1977. L'actrice collaborera d'ailleurs les années suivantes avec le même réalisateur.

Pour moi c'est une réussite. J'ai aimé ce film et je le conseille aux personnes désireuses de découvrir un film un peu à part relatant une population crainte mais attirante par certains aspects. Le coté bohémien enjoué de certaines chansons m'ont donné le sourire et la pêche, mais n'oublions pas que nous sommes face à un drame et que le film nous fait passer du sourire aux larmes (façon de parler). On pourra tout de même reprocher une certaine lenteur au film et un découpage parfois bordélique des scènes qui nous fait perdre le fil de l'histoire et des évènements. Le jeu d'acteur, plutôt bon dans l'ensemble, est tout de même trop théâtrale lors de certaines scènes.

Un film qui complète les différentes perceptions que le monde du cinéma nous offre sur les Tsiganes. Après une vision plus actuelle de films comme Chat noir chat blanc d'Emil Kusturica, comptant les mésaventures burlesques de tsiganes et un Gadjo Dilo de Tony Gatlif nous exposant la rencontre entre un frenchy et une Rom ce film, Les Tsiganes montent au ciel, réaffirme mon envie d'explorer un peu plus cette culture à travers le cinéma et pourquoi pas par un autre art. A voir.

7,5/10

[Eikichi Onizuka]

Le Petit Prince



Que se passe-t-il cette année ? Après un Pixar franchement réussi, je ne m'attendais pas à être de nouveau agréablement surpris par un film d'animation. Il s'agit du Petit Prince. Tout comme Vice Versa, le film ne s'adresse, à mon humble avis, pas aux enfants. On traite ici de sentiments qu'à un âge on n'a pas encore vécu.
Dans notre cas, l'histoire du Petit Prince n'aura jamais été aussi bien comprise et aussi bien retranscrite dans un cas « réel ».

C'est l'histoire d'une petite fille, que l'on continuera d'appeler comme ça car elle n'a pas de prénom, qui voit sa vie, ou du moins une partie de sa vie, son enfance, dictée par sa mère. Elle veut absolument que sa fille soit prise dans une prestigieuse école. Après un examen oral raté, il reste toutes les grandes vacances scolaires pour réussir le prochain examen d'entrée. La mère va donc planifier la vie de sa fille sur un tableau. Chaque jour, chaque heure, chaque minute est dédié à un exercice, à un repas, à du sport et j'en passe. Tout se déroule à la seconde près, lorsque leur voisin, un vieux monsieur à la baraque fantaisiste, essaye de faire démarrer son avion dans son jardin. La rencontre entre la jeune fille et le vieux monsieur se fera dans la peur, la crainte de l'inconnu. Ce dernier, pour se faire pardonner, lui envoie alors les premières pages d'une histoire qu'il a écrit. Une rencontre qu'il aurait eu avec Le Petit Prince. Leur relation va évoluer, une amitié va naître pour le meilleur comme pour le pire.

N'ayez crainte, les voix françaises sont pour une fois excellentes. Malgré des personnes comme Florence Foresti, Marion Cotillard, Laurent Laffite qui pourraient en faire des tonnes, ici ils ajustent parfaitement leur voix aux personnages proposés.
Visuellement, on n'est pas face au film d'animation le plus jolie, mais il se défend très très bien. D'autant plus que le film propose à la fois de la 3D, vraiment bien réussie, j'insiste, et du stop motion en papier. Lorsque nous sommes avec la petite fille, sa mère, le vieux monsieur etc, on est en 3D. Dès que l'histoire du Petit Prince refait surface, le stop motion en feuille de papier pliée revient à l'écran. La transition se fait sans problème et c'est un régal pour le spectateur.

L'histoire quand à elle est finement menée et se déroule en 2 actes, mais je n'en dirait pas plus.
Néanmoins, on ne peut s'empêcher de faire le parallèle entre l'histoire du Petit Prince, que découvre la petite fille, et sa « nouvelle vie ». Ainsi l'amitié, l'amour, la haine, le pouvoir, l'avarice sont des sujets traités au fil de l'histoire. D'où mon interrogation. Les plus petits comprendront-ils se film d'animation et à qui s'adresse-t-il vraiment ? Il mérite amplement d'être découvert. J'espère qu'il ne sera pas boudé et que l'ombre des Mignons ne fera pas de mal à cette pépite.

Il est extrêmement rare, que je pleure au cinéma. Je crois d'ailleurs n'avoir jamais versé une larme au cinéma, ni devant aucun film (exception faite à E.T.). Et bien cette fois ci, j'avais les larmes aux yeux. On s'attache très vite aux personnages pendant 1h45. Mais n'y voyez pas là une film 100% dramatique. Il y a également des scènes de comédies réussies, qui font mouches, sans tomber dans le pipi caca. Un très beau film d'animation, loin des grosses productions actuelles, des suites en tout genre. Un gros coup de cœur.

9,5/10