[Mark Chopper] Mes critiques sporadiques en 2015

[Alegas]

Ouais quand j'avais 15 ans. J'en garde pas un souvenir totalement dégueu genre Robocop mais j'avais quand même trouvé ça moyen quoi.

[Heatmann]

[Jed_Trigado]

Je suis en train de me réécouter le score ces derniers temps, du Poledouris guerrier dans toute sa splendeur :

[angel.heart]

Une tuerie !

[Mark Chopper]

[Jimmy Two Times]

Starship Troopers, de Paul Verhoeven (1997)

L'histoire : Les différents États de la Terre se sont regroupés au sein d'un État mondial appelé "la Fédération". Celle-ci voit sa conquête de l'espace gênée par des insectes extraterrestres géants...

Le chef-d'œuvre de Verhoeven, dont le génie réside dans son double niveau de lecture : film de science-fiction généreux et jouissif au premier degré et brûlot pamphlétaire au second... A ce niveau de corrosion, on atteint le jamais vu pour un blockbuster. Sans surprise, le cinéaste a fait l'objet d'attaques violentes, et imbéciles, à l'époque de la sortie du long-métrage. Deux heures durant, Starship Troopers tend un miroir au spectateur américain et lui renvoie une image tout en caricature : une jeunesse WASP et fantasmée qui s'est étendue jusqu'en Amérique du Sud, une société aseptisée et lisse tout droit sortie d'un cauchemar à la Aldous Huxley / George Orwell... Et des spots d'information propagandistes, pensés pour diaboliser l'adversaire désigné et justifier une politique expansionniste. Soit une manière de critiquer une civilisation qui baigne dans la culture de la violence et se croit supérieure au point de pouvoir dicter sa loi aux autres. Mais au-delà de son intelligence, Starship Troopers reste avant tout un modèle de blockbuster ludique et parfaitement rythmé, avec l'épisode du camp d'entraînement militaire mené par un Clancy Brown démentiel et des combats épiques, des effets spéciaux impressionnants qui ne semblent jamais datés, des personnages auxquels on s'attache et qui perdent peu à peu leur innocence... Paul Verhoeven dirige de main de maître un casting composé de bras cassés (Casper Van Dien, Denise Richards) et de valeurs plus sûres (Dina Meyer, Neil Patrick Harris et, surtout, un Michael Ironside qui souffre décidément beaucoup chez Paulo) et prouve qu'il est possible de satisfaire à la fois des spectateurs peu exigeants qui n'attendent rien de plus d'un blockbuster que de l'action et ceux qui ne souhaitent pas débrancher leur cerveau. En somme : ce que le cinéma américain à grand spectacle peine à proposer aujourd'hui.

Note : 10/10

Amen.

[Dunandan]

American Sniper, de Clint Eastwood (2014)

L'histoire : La vie de Chris Kyle, sniper le plus efficace de l'histoire de l'armée américaine, de son engagement dans les Forces armées à son dernier jour...

Une personnalité aussi ambiguë que Chris Kyle aurait pu faire l'objet d'un bon film, mais American Sniper, perdu entre propagande et hagiographie, ne cherche jamais à explorer des zones d'ombre ou à interroger la figure du héros en temps de guerre. Dans ses moins mauvais moments, le plus gros succès commercial de Clint Eastwood s'apparente à un Démineurs du pauvre, avec un sniper qui ne supporte pas d'abandonner le front... Mais toute comparaison avec le long-métrage de Kathryn Bigelow joue trop en sa défaveur, Kyle étant moins présenté comme un dépendant que comme un saint qui ne vit que pour sauver des américains. Ces derniers, dans une vision manichéenne, apparaissent tous comme des bons petits gars tandis que les irakiens, eux, se limitent à deux catégories : tueurs ou balances (il ne manque plus que des spots propagandistes à la Starship Troopers). Le scénario tente de donner de la substance à son héros fanatique avec des scènes familiales pénibles au cours desquelles la femme ne sert à rien d'autre qu'à se plaindre et pleurnicher (avec ou sans bébé en plastique dans les bras)... Les passages en Irak ne valent guère mieux, Papy Eastwood se révélant incapable de dynamiser l'action (mieux vaut éviter toute comparaison avec Stalingrad). Mais tout ceci n'est rien comparé au final, où l'on s'attend à tout moment à voir apparaître une auréole au-dessus de la tête de Bradley Cooper : une fois rentré au bercail, il ne cesse de rencontrer des hommes dont il a sauvé la vie (comme le monde est petit) et, après une scène tout droit sortie d'une mauvaise sitcom, où il est présenté comme un père de famille idéal, il roule vers son destin funeste. Le générique de fin, entrecoupé d'images d'archives, achève tous les doutes : ce film pantouflard et dangereusement manichéen n'est rien de plus qu'une hagiographie dégoulinante, pensée pour caresser les patriotes dans le sens du poil... Mort aux barbus et que Dieu bénisse cette putain d'Amérique !

Note : 2,5/10

[comICS-soon]

(je ne sais pas pourquoi j'ai mis 6...)

:eheh:

ouai ben moi j ai fait l inverse , je l avais pas revue depuis que j avais 15 ans et j ai toujour eu ce souvenir de film mortel , me le suis refait l annee derniere et j ai trouver nul good luck

Merde... J'ai un souvenir mortel aussi et toujours pas revu, j'ai peur du coup.

[Mark Chopper]

(je ne sais pas pourquoi j'ai mis 6...)

Tu n'avais pas envie de taper sur un papy. Mais tu verras, on s'y fait.

[kouteii-remau]

AS, c'est 2h20 de souffrance. Pas de repères temporels (pas trop grave), un rythme bien lourd, pas d'antagoniste qui en jette (le champion libyen, on ne ressent jamais sa menace. N'est pas Ed Harris qui veux.)...

[Alegas]

Ma vie en l'air, de Rémi Bezançon (2005)

L'histoire : Expert en sécurité aérienne, Yann n'en demeure pas moins terrorisé par l'idée de prendre l'avion. A tel point qu'il ne parvient pas à rejoindre celle qu'il aime, partie vivre en Australie, et se retrouve célibataire...

Avis express pour ce premier long-métrage de Rémi Bezançon qui, déjà, laissait entrevoir le talent qui allait exploser avec Le Premier jour du reste de ta vie... Sur le papier, rien d'original : un mélange de comédie romantique et de bromance, qui doit beaucoup à son interprétation, à son humour et à la justesse de son écriture. La plume du cinéaste touche à l'excellence lorsqu'il évoque des thèmes majeurs (la vie, la mort, l'amour et l'amitié) par des petites touches légères... Vincent Elbaz en trentenaire prisonnier d'un amour de jeunesse idéalisé et Gilles Lellouche en éternel adolescent qui vit de tests pharmaceutiques incarnent des personnages qui peuvent parler à des hommes qui, d'ordinaire, fuient le genre comme la peste... D'autant plus que Ma vie en l'air n'oublie jamais d'être drôle, notamment à travers le running gag d'un pilote d'avion qui échoue sans cesse à ses tests de simulation. Les personnages féminins, eux, sont plus en retrait, qu'il s'agisse d'un fantôme du passé (Elsa Kikoïne) ou bien d'un amour naissant (Marion Cotillard, assez terne). Touchant lorsqu'il évoque l'attachement à l'enfance et à l'adolescence (les scènes avec le père), animé par de remarquables références (le test d'Il était une fois le Bronx) et mis en scène avec application (la journée de glande de Gilles Lellouche vue en accéléré), ce film au rythme parfaitement géré remplit son cahier des charges : faire rire et émouvoir. Ce qu'on appelle un début prometteur.

Note : 7,5/10

[Dunandan]

Last Action Hero, de John McTiernan (1993)

L'histoire : Un ticket de cinéma magique projette le jeune Danny Madigan dans le film Jack Slater IV, dernier blockbuster mettant en scène son idole Arnold Schwarzenegger...

Lorsque sort Last Action Hero, le blockbuster à l'américaine s'apprête à connaître une profonde mutation. Les héros bodybuildés des films d'action qui ont régné sur le box office pendant une dizaine d'années vont en effet se retrouver ringardisés par Jurassic Park, ses dinosaures et ses effets numériques... Est-ce que ce film de John McTiernan, qui lui-même connut l'échec, a contribué à l'enterrement d'un genre ? Shane Black, son scénariste, sentait-il qu'une page devait être tournée ? Seule certitude : Last Action Hero peut s'apprécier quel que soit le niveau de lecture : au premier degré, comme une comédie d'action policière, ou au second, en tant que métafiction respectueuse du genre qu'elle s'amuse à déconstruire.

La première partie du film qui voit un adolescent, reflet d'une partie du public de l'époque, projeté dans l'univers du blockbuster permet ainsi à McTiernan de proposer un divertissement jouissif, avec de l'action over the top, un festival de répliques cultes (Shane Black, en tant que dialoguiste, n'a jamais été aussi bon) et un rythme trépidant. Mais elle lui permet aussi d'interroger les codes d'un genre qui tourne à l'autoparodie du fait d'un credo bigger stronger louder... Ainsi, le jeune héros, en voulant faire prendre conscience à Jack Slater qu'il n'est qu'un personnage de film interprété par Arnold Schwarzenegger, ne cesse de vouloir démontrer l'absurdité du monde dans lequel ils évoluent - autrement dit l'absurdité dans laquelle s'est enfermé ce cinéma.

Un monde dans lequel les méchants sont toujours punis, où toutes les femmes sont magnifiques, où les commissariats engagent des chats de dessins animés et où l'assassin de Mozart travaille pour la mafia, autrement dit : un monde de fantasmes. Le contraste est assez violent lorsque le film bascule, après une scène d'enterrement trop longue, dans le monde réel : sombre, froid, sans foi ni loi... L'humour est toujours présent, notamment dans cette capacité qu'a Schwarzie de tourner son personnage médiatique en dérision, mais le rythme se révèle moins soutenu et la réalisation de John McTiernan moins efficace, comme si cette confrontation avec le réel lui avait fait perdre quelques moyens.

Malgré ce bémol, qui n'a rien d'une monumentale erreur, Last Action Hero reste un blockbuster de référence, aussi divertissant qu'intelligent, un film culte de mon adolescence, truffé de répliques qui me feront toujours rire.

Note : 9/10

[Mr Jack]

[lvri]

Pas vu depuis au moins 15 ans, tu me donnes clairement envie de le revoir !!
J'en garde de bons souvenirs en tout cas.

[Dunandan]

American Pie, de Paul & Chris Weitz (1999)

L'histoire : Quatre lycéens, Jim, Kevin, Oz et Finch, décident de faire un pacte à quelques semaines de la fin de leur scolarité au lycée. Tous doivent perdre leur virginité d'ici là...

Un feel good movie... Parce qu'on a rarement fait plus efficace dans un registre qui se situe sous la ceinture, avec un humour cul, pipi, caca, sperme et un sens du rythme impeccable. Mais pas seulement... La nostalgie joue dans mon cas, c'est une évidence, avec cette ambiance propre à la fin des années 1990, le rock FM de l'époque, les débuts de l'Internet, un ensemble qui me rappelle mes années lycée. Mais ce qui fonctionne avant tout et permet à American Pie de passer l'épreuve du temps, c'est cette justesse dans l'écriture, l'incroyable sincérité qui s'en dégage. Ce qui apparaît en filigrane et lui donne sa consistance, c'est cette crainte qui anime les personnages, qui voient les années lycée s'achever et qui ignorent tout de l'avenir qui les attend. La peur de la virginité cristallise alors toutes les autres, à commencer par celle de rester sur le bord de la route tandis que les amis, eux, sautent à pieds joints vers l'étape suivante. Le film reste sur la corde raide et trouve l'équilibre entre un romantisme assez naïf d'un côté (Kevin/Vicky et Oz/Heather) et un humour bien gras de l'autre (les délires de Stifler et les déboires de Jim). Oui, j'apprécie American Pie parce que voir Seann William Scott avaler une bière coupée au foutre me fait rire et parce que regarder Shannon Elizabeth à moitié nue se révèle fort agréable... Mais en vieillissant, j'ai bien compris que ce film (et ses trois suites directes) était moins con qu'il ne le paraissait. Et puis Roy Scheider dans un teen movie, c'est quand même la classe.

Note : 8,5/10