[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

[pabelbaba]

Tsui Hark est né au Vietnam de parents chinois je crois.

Sinon t'es méga radin. J'ai maté les quarante premières minutes et c'était le bonheur intégral. Ce film est parfait, avec une ambiance et des musiques comme on n'en a jamais vu à HK.

Pour Val, je ne suis pas sûr que la VO proposée était la vraie, j'aurais dit que c'était du mandarin et je suis persuadé que le film a été tourné en cantonnais.

[Scalp]

Ce qui choque c'est surtout de lire que le 5 est mieux

[pabelbaba]

C'est Jed, il aime bien faire le malin...

[Mark Chopper]

Sinon t'es méga radin.

Faudrait voir à se calmer. 8,5 c'est une super note.

Le genre de note que tu n'as pas mise à un film depuis des lustres

[pabelbaba]

Genre ce film je l'ai kiffé comme un dingue à la première vision en VF 4/3 sur RTL9!

Et en effet ça ne m'est pas beaucoup arrivé depuis.

OUATIC c'est 10, stoo.

Éventuellement 9,5 pour les vrais radins.

[Mark Chopper]

Il manque Donnie Yen pour atteindre cette note.

[Jed_Trigado]

Voilà merci Mark.

C'est pas être radin, c'est mettre une échelle de préférence entre les différents épisodes, La Secte du Lotus Blanc ça vaut 10 par exemple (et c'est dans mon top 100 d'ailleurs, même si c'est pas que pour Donnie ).

[Alegas]

Je ferais des critiques des films de Noé, promis.

Je m'en passerais, mais c'est gentil d'y avoir pensé.

[Creeps]

Toute la partie liée aux américains/anglais c'est quand même pas génial avec leur accent ridicule.

[Mark Chopper]

Les acteurs british au rabais, c'est un des charmes du ciné HK.

[pabelbaba]

Hop, premier ban pour Dun', Creeps.

Désolé, je t'aimais bien...

[Jed_Trigado]

Rolling Thunder - John Flynn (1977)

Faux film de série B mais vrai drame psychologique au final, Rolling Thunder avait tout du film mercantile : si le projet trainait dans les tiroirs du producteur Lawrence Gordon depuis 1973, ce n'est que grâce au succès de Taxi Driver que ce script signé Paul Schrader va trouver un intérêt auprès des majors, ce grâce a un deal qui permit a Gordon de financer en toute liberté les films qu'ils voulait a condition de ne pas dépasser le million de dollars de budget. Or Gordon, ainsi le studio affilié au départ (la Fox) sont quelque peu dérangés par l'allure nihiliste et désincarnée du projet qui voyait au départ un vétéran raciste revenir au bercail et célébré pour des actes de bravoures qu'il n'avait jamais fait, pour finir le film sur un massacre gratuit d'innocents mexicains. Malgré quelques retouches de sa part Schrader sent qu'il ne pourra pas faire le film comme il le souhaite et prend la porte, quittant à la fois le poste de réalisateur et celui de scénariste (bien qu'il soit toujours crédité, il désavoue complètement le résultat final). Du coup, c'est la doublette John Flynn/Heywood Gould qui mène la barque, sans parler de William Devane, alors considéré comme une star en devenir et imposé par la Fox, qui va lui aussi ajouter son grain de sel dans la tournure que prendra le projet pour être en phase avec ses idéaux politiques très a gauche : exit donc le racisme, l'apologie des armes chère a Schrader pendant cette époque et l'action pure.

Traité hâtivement de version série B de Taxi Driver, Rolling Thunder se distingue au contraire par sa mise en place très posée et l’intérêt qu'il porte a ses personnages extrêmes dans leurs actes, que ce soit le Major Rane qui a ce besoin irrémédiable de se rappeler les tortures qu'on lui fit subir au Vietnam ("You learn to love the rope" dit-il au cours d'un dialogue lourd de sens) ou son subordonné, Johnny Vohden qui est l'image du pur soldat de base, fait pour l'action et qui est complètement déphasé dès qu'il revient chez lui, esquissant enfin de larges sourires pendant le final sanglant dans le bordel mexicain car renouant avec sa fonction première de machine a tuer (à noter que le personnage doit son importance dans le récit, grâce à acharnement de Lawrence Gordon qui adorait le personnage, comme quoi les producteurs n'ont pas forcément que des idées de merde). Dans son discours, Rolling Thunder ne diffère en rien par exemple de Rambo ou de Cutter's Way sur la compassion qu'il porte envers ces hommes meurtris, mais encore une fois, je reste abasourdi par la justesse de ton du cinéma de Flynn où il est essentiel chez lui de croire aux personnages, où malgré des outrances "comics" dans l'âme comme la sublime photo archi-contrastée (qui pour le coup est en avance sur son temps ) ou bien le crochet de Rane servant de substitut a son membre tranché, on garde un pied dans le réel avec cette Amérique profonde, un royaume des loosers que n'aurait pas renié le Peckinpah d'Alfredo Garcia où les bandits sont de vulgaires petites frappes capable du pire pour ramasser un magot dérisoire, sans parler du climax qui lui est un clin d’œil évident a la Horde Sauvage.

Le plus étonnant reste la façon dont les personnages féminins sont abordés, généralement sous-exploitées quand elles ne sont pas juste absentes de ce genre de récits, Flynn et Gould prennent le choix risqué de montrer des femmes intéressantes dans leur caractère, si la femme de Rane agit comme un catalyseur sur ses actes futurs (même si le film nuancera cela par la suite via un court dialogue), celui de Linda s'avère être la porte de sortie parfaite pour notre vétéran, elle aussi brisée par son passé, elle aussi passionnée par les armes et compatissante dans sa quête de vengeance mais se distinguant par son désir de s'en sortir dans un pays qui n'a pourtant plus rien a offrir. Malgré ces notes d'espoir visibles, Rolling Thunder reste un film profondément noir et pessimiste, totalement en phase avec le ton de son époque (la réplique finale est d'une ironie terrifiante), bien que le public ne suivra pas a sa sortie, la fameuse année où Star Wars cartonne et Sorcerer se plante, comme quoi on ne peut pas toujours faire mouche a chaque fois. Si pour Gordon ce film reste une tempête dans un verre d'eau vu que plus tard il aura le flair de produire des types comme Walter Hill ou McT (respect), par contre pour la carrière de Flynn ça reste un coup dur et il mettra pas mal d'années avant d'être réhabilité (merci Tarantino pour ça, comme quoi le bonhomme ne s'emballe pas que sur des films anecdotiques).

8,5/10

[Jed_Trigado]

El Aura - Fabian Bielinsky (2005)

Un petit polar a la base prometteuse, en mêlant un aspect rural et un personnage qui n'a rien d'un criminel s'improvisant cerveau d'un casse, mais sabordé par une durée de projection bien trop longue qu'on subit surtout dans le loooooooong passage dans la foret et des ficelles difficilement acceptables dans ce genre de film (je veux bien que le perso principal soit montré comme intelligent et réactif, il l'est parfois trop et surtout la façon dont il se greffe au casse ne me semble pas très crédible, l'idée aurait pu fonctionner ceci dit en modifiant l'approche).

4,5/10

Super - James Gunn (2010)

La version low-cost de Kick-Ass se défend pas trop mal par sa manière a tordre le cou des films de super-héros, a défaut d'offrir des scènes d'action fulgurantes, celles-ci sont drôles, violentes et même parfois inattendues (c'te climax de série Z jusqu'au boutiste où Gunn nous rappelle qu'il a fait ses débuts chez Troma), puis il y a pas mal de beau monde qui vient participer a ce joyeux délire (Kevin Bacon en vrai-faux méchant de comics ). Néanmoins, le trip m'a paru assez inégal sur la durée, Gunn semble avoir du mal a tirer son pitch vers le haut je trouve et l'acteur jouant le héros est particulièrement irritant (même si je pense que c'est voulu, d'autant que la conclusion de son histoire est juste impensable si le film avait été tourné pour une major), mais ça reste tout de même sympathique a regarder.

6/10

Goodbye Lover - Roland Joffé (1998)

Comment faire pour masquer le fait de tourner un néo-noir avec un casting et un script moisis ? Visiblement Joffé a trouvé la parade en se payant les services de Dante Spinotti qui pousserait n'importe quel amoureux de la belle image a jeter un coup d’œil sur son film, chose qui m'a fait tenir jusqu'au bout : lumières sublimes, cadrages inhabituels et même des plans de grue utilisés a tire-larigot même quand il y en a pas l'utilité .
Pour le reste, il faut se fader une enième histoire de chassés-croisés a base de couples adultères (qui font toujours l'amour habillés) où personne n'est crédible (je sauverais néanmoins Don Johnson), le pompon étant Ellen DeGeneres en inspectrice moumoutée et cynique qui se fait enfumer alors que l'histoire est tellement cousue de fil blanc qu'on se demande comment elle fait pour ne flairer le pot aux roses qu'au bout d'1h15 de film.

3/10

[Jack Spret]

le pompon étant Ellen DeGeneres en inspectrice moumoutée et cynique qui se fait enfumer alors que l'histoire est tellement cousue de fil blanc qu'on se demande comment elle fait pour ne flairer le pot aux roses qu'au bout d'1h15 de film.

Sans doute parce qu'elle est dégénérée...

[Jed_Trigado]

Elle est trop facile celle-là.