Vincent, François, Paul... et les autres de Claude Sautet
(1974)
(1974)
Clairement pas convaincu par ce Sautet qui, après trois films excellents films successifs, commence à battre de l'aile avec ce qui a fait la force des Choses de la vie ou de César et Rosalie, à savoir sa patte scénaristique. On le découvre bien vite en parcourant sa filmographie, ce qui intéresse Sautet c'est clairement les déboires d'une classe sociale française plutôt aisée. Une classe souvent déplaisante, mais que Sautet arrive néanmoins, dans les précédents films cités, à rendre attachante ou, au moins, à créer un minimum d'empathie envers elle. Avec cet opus, Sautet livre une nouvelle fois sa formule, cette fois basée sur l'amitié d'un groupe de potes, mais qui a beaucoup plus de mal à prendre, étant donné que les personnages ne se laissent quasiment jamais approcher par le spectateur en terme d'émotion, bloquant inévitablement l'empathie. Si la storyline du personnage de Montand arrive à peu près à marcher sur ce point, force est de constater que le reste est beaucoup plus inégal, la faute certainement au fait que Sautet privilégie clairement certains de ses protagonistes (Montand, Depardieu et un peu Piccoli) pendant que le reste se partage les miettes (il suffit de voir Reggiani, dont on se fout totalement). Même formellement, on sent que Sautet se repose un peu trop sur ses lauriers, se contentant de reprendre grosso modo le travail qu'il a pu faire sur César et Rosalie, les plans lourds de sens en moins. Résultat, le film a la gueule d'un téléfilm, un téléfilm parfois soigné certes, mais un téléfilm tout de même. En bref, un film qui ne mérite que d'être vu que pour son casting prestigieux, le reste étant du Sautet en mode automatique.
4/10