[oso] Ma prose malade en 2015

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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Val » Mer 24 Juin 2015, 22:17

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Nous sommes en France monsieur !
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar caducia » Mer 24 Juin 2015, 22:27

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Réveil dans la terreur - 8,5/10

Messagepar osorojo » Dim 05 Juil 2015, 17:32

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WAKE IN FRIGHT

Ted Kotcheff | 1971| 8.5/10
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« La descente infernale

Outre ses ambiances suffocantes, son casting 5 étoiles et son efficacité de chaque instant, si Wake in Fright déclenche régulièrement louanges dans la bouche de ses nombreux fans c’est avant tout pour son réalisme morbide et sa capacité à ne pas trop en faire en prenant de court le vil coyote qui s’attendait à un énième survival à base de salopards et d'une gentille victime peu fortunée.

Si Ted Kotcheff signe incontestablement un véritable film de survie dans l’outback australien, c’est sans opposer aucun camp, en se contentant de filmer la rencontre entre des rednecks bruts de décoffrage et un jeune homme cultivé pris entre deux feux, son travail, sa vie rangée et ses doutes, son envie de changement. Ce qui est intéressant, c’est qu'il n’est jamais question de forcer la main au pauvre bougre, dans le sens où l’instituteur n’est jamais forcé à faire quoique ce soit. On s’attend pourtant, à un moment ou un autre, à ce qu'il s'en prenne plein la tête, qu’il se fasse entourlouper, mais ce n’est jamais le cas, bien au contraire. Aussi marginal que soit leur mode de vie, les habitants de Yabba sont finalement hospitaliers et « bienveillants ». Le flic qui accueille John dans sa ville lui paye des verres, le conduit à une table où les steaks sont servis généreusement, les deux grosses brutes qu’il rencontre à l’occasion d’un dîner romantico-déviant lui offrent un fusil alors qu’on s’attend à ce qu’ils lui distribuent des tartes, même le chauffeur de son dernier trajet lui offre la virée en lui rendant son moyen de paiement. Que demande le peuple ?

Personne n’est donc à blâmer pour les vacances un peu particulières du pauvre John, lui qui aurait pu se retrouver à Sydney pour faire des papouilles à sa femme s’il ne s’était pas laissé tenter par les espoirs de gain du casino local. Pour moi, c’est vraiment cette facette de Wake in Fright qui en fait sa singularité, son côté survival glauque uniquement rendu possible par le mental fébrile de son protagoniste. Un prof par forcément passionné par son métier, qui s’est pourtant endetté pour le pratiquer et qui officie dans un trou paumé qui ne lui sied guerre. Son physique de surfeur australien le rend sympathique à l’image, mais il ne peut feindre cette dépression latente qui s’exprime au fond de son âme et qui fait surface lorsqu’il se laisse happer par le bush australien dans ce qu’il a de plus destructeur, entre sa 32ème et 42ème bière. Cette descente infernale dans les tréfonds de sa propre conscience, celle qui le fait vomir lorsqu’il s’apprête à tromper sa dulcine, initiée par l’adrénaline du jeu et capitalisée par une descente de liquide qui frôle l’insolence, le dévore avec virulence.

Si la sauce prend aussi bien, c’est également parce que Ted Kotcheff gère sa temporalité comme personne, de manière si subtile qu’il est difficile de trouver point de repère : on est perdu, comme peut l’être son personnage. Quelques jours ou un mois, les errances de l’instituteur font l’effet d’un arrêt sur image dans sa vie bien rangée. La fin va dans ce sens, bouclant l’écart temporel en le ramenant à son point de départ, lavé, rasé, avec le sourire, en tête les superbes décors naturels (gros boulot à ce niveau là, Ted Kotcheff filme l'Autralie avec panache sans cherche à la glorifier) qu’il a traversés et, de manière moins glorieuse, les rencontres et écarts de conduite qui lui ont certainement permis de grandir encore un peu. La seule question qui reste en suspend à la fin du film, c’est à quelle sauce il va se faire dévorer par cette jolie demoiselle qu’il a délaissée à Sydney. Pas certain qu’une excuse à base de bonnes binouzes, de copains envahissants ou de tirs à vue sur des kangourous intrépides (une séquence un peu à part, malsaine, en tout cas mémorable) lui permettent de sauver les meubles.

Pauvre John…
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Val » Dim 05 Juil 2015, 18:10

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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Alegas » Dim 05 Juil 2015, 18:48

Pour celui-là je conserve juste le titre français ? J'ai l'impression que le titre Wake in Fright est de plus en plus utilisé un peu partout (Allociné par exemple).
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Dim 05 Juil 2015, 19:09

Garde Wake in Fright, Réveil dans la Terreur n'a été utilisé que pendant la toute première exploitation française du film, puis ça fait traduction littérale foireuse, on dirait un titre québecois. :chut:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Val » Dim 05 Juil 2015, 20:02

Réveil dans la terreur est toujours utilisé comme sous titre par Wild Side/La Rabbia (et puis bon, ils ont pour habitude de toujours utiliser le titre original pour les ressorties). D'ailleurs, mon ciné art et essai l'avait programmé avec le titre fr lors de la ressortie. :mrgreen:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Alegas » Dim 05 Juil 2015, 23:42

Je vais couper la poire en deux et faire "Wake in Fright - Réveil dans la terreur".
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Val » Dim 05 Juil 2015, 23:45

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Classe Ouvrière va au Paradis (La) - 7,5/10

Messagepar osorojo » Lun 06 Juil 2015, 18:20


★★★★★★ ZE CHALLENGE DÉCOUVERTE ★★★★★


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LA CLASSE OUVRIÈRE
VA AU PARADIS

Elio Petri | 1970 | 7.5/10
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« La bête dans les nuages

S’il fallait isoler une séquence de la classe ouvrière va au paradis pour le résumer, ce serait probablement cette partie de jambes en l’air très romantique entre un ouvrier blasé et la muse qui lui permet d’augmenter sa cadence de production, jeune cariste qui connaît là sa première fois, guidée par un égoïste macho convaincu d’être une bête parmi les bêtes, entre le frein à main et le levier de vitesse d’un pot de yaourt motorisé.

Une scène touchante par son réalisme, mais aussi gênante dans son déroulement : désenchantée, maussade et désespérante. L’homme se détourne de celle qui a nourri ses fantasmes en un claquement de doigt, tandis que la demoiselle jure qu’on ne l’y reprendra plus. Comme si la gangrène causée par la société industrielle qu’Elio Petri critique vivement avait tout dévoré, que la passion ne pouvait plus se faire sa place. Brûlot politique parfois un peu trop unidimensionnel, La classe ouvrière va au paradis ne manque ni de verve ni d’implication. Petri y couche le mépris qu’il nourrit pour les riches industriels ne jurant que par leur force de production, oubliant que derrière les chiffres se trouvent des hommes, volontaires certes, mais friables et vivants.

A travers le destin du génial Gian Maria Volonté, homme prêt à courber l’échine pour quelques dollars supplémentaires, qui finit tardivement par prendre le chemin de la révolte lorsque son intégrité physique, mais aussi mentale, est mise en danger, ce sont l’Italie industrielle et politique des années 70, et plus globalement l’exploitation à outrance sous couvert d’un travail rémunéré, qui sont pointées du doigt par un cinéaste bien décidé à montrer les crocs. Certains diront que c’en est même trop, que le portrait est facilement rageur, je préfère le percevoir comme l’expression sincère d’un homme concerné par cette bien nommée aliénation par le travail, qui, à la fin des années 70, s’exprimait à plein tube, pour le bonheur des costards propriétaires des chaînes de production.

Même s’il est évident que son film manque un peu de tenue par moment, la faute incombant à un rythme quelque peu oscillant et un personnage, interprété certes avec fougue par Gian Maria « la classe » Volonté, trop caractérisé par son tempérament binaire, j’ai fini la séance avec le sourire ainsi qu’un respect renouvelé pour Elio Petri, celui que ce dernier avait gagné avec son virulent —plus abouti à mon sens— Enquête pour un citoyen au dessus de tout soupçon.
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Juge Fayard dit le shériff (Le) - 7,5/10

Messagepar osorojo » Mer 15 Juil 2015, 17:51

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LE JUGE FAYARD
DIT LE SHERIFF

Yves Boisset | 1977 | 7.5/10
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« Un hurleur chez les sourds

Du Boisset pur jus, revendicateur et radical : l’homme injecte dans son protagoniste toute la force de sa conviction pour porter à bras le corps une critique virulente de la France des années 70 et sa politique. Le juge Fayard dit le Sheriff, c’est avant tout Patrick Dewaere, pile électrique nourrie à la droiture, vissée sur les rails d’une morale inflexible, bien décidée à faire tomber le rideau dissimulant les haut rapaces qui se goinfrent dans l’ombre de transactions illégales bien loin de la convenance qu’ils aiment s’attribuer.

Malgré une écriture efficace, un lead exemplaire et des gueules singulières, Le juge Fayard dit le sheriff souffre parfois d’une mise en scène qui s’essouffle lorsque l’action s’invite à l’écran mais aussi, et c'est plus embêtant, de seconds rôles plus qu’approximatifs. Si Dewaere est quasiment de chaque plan, qu’il irradie de son charisme naturel, lorsqu’il partage le cadre avec Aurore Clément par exemple, l’institutrice de caractère qui partage sa vie, l’alchimie n’y est pas : leurs dialogues sonnent creux et leur relation peine à s’installer. Boisset misant beaucoup sur ce fil rouge narratif pour conclure son histoire, il manque de peu son final : bien que forte en l’état, sa conclusion, très noire, aurait pu l’être davantage si cette trame narrative avait été mieux interprétée.

C’est bien dommage car ces approximations –on pourrait également citer le personnage de l’ombre qui pousse sans cesse Fayard, qui manque cruellement de densité– tirent le film vers le bas. Épuré de ce genre de défauts, qui peuvent paraître minimes, mais qui font tout de même beaucoup de mal au rythme dans son ensemble, Le Juge Fayard dit le sheriff aurait pu être un polar noir autrement plus percutant. Qu’on s’entende, il l’est : on finit les hostilités le moral dans les chaussettes, passablement énervé, les babines retroussées, prêtes à charcuter les belles cravates qui dissimulent leurs crimes avec quelques discours savamment orchestrés. Mais il aurait pu l’être davantage, comme il aurait pu faire référence dans son genre s’il n’avait pas été pollué par des personnages sacrifiés et une romance maladroite qui ne sert finalement jamais vraiment l’intrigue principale.
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Femme flic (La) - 7/10

Messagepar osorojo » Ven 17 Juil 2015, 17:17

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LA FEMME FLIC

Yves Boisset | 1979 | 7/10
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« Tueurs d'innocence

Rageur, indomptable et culotté, «La femme flic» comporte l’essence du cinéma d’Yves Boisset. S’attaquant à un sujet plus que sensible, les réseaux pédophiles et l’économie qu’ils génèrent, le cinéaste signe un film politique bruyant qui pointe du doigt ce qu’il est habituellement bon de travestir. Que ce soit des flics muselés par une hiérarchie qui préserve ses intérêts en s’accoquinant avec de riches industriels qui, sous couvert de faire fonctionner l’économie locale, se permettent le pire, ou des grands pontes prêts à fermer les yeux pour ignorer l’inacceptable, le film de Boisset n’épargne personne.

Comme à son habitude, il fait porter la lampe torche qui met en lumière cette affaire sordide à un personnage de fort tempérament. Miou Miou signe une performance marquante, toute en retenue, oscillant avec naturel entre une détermination à toute épreuve et une fragilité lancinante qui lui sied à merveille. Jeune inspectrice encore idéaliste, elle se fait violemment remuer par toutes les pistes graveleuses qu’elle déniche, contrairement à ses collègues impassibles, des hommes blasés à qui on ne la fait plus. Le pessimisme du film de Boisset s’exprime, entre autre, à travers le destin de ce personnage encore préservé : plutôt qu’accepter cette police qui courbe le dos, ce dernier préférera s’en détourner malgré sa vocation, le message est aussi limpide qu’il est empli de désespoir.

Dommage qu’autour de la féroce Miou Miou se contentent de gesticuler quelques comédiens plus qu’approximatifs. A l’image de son collègue métisse qui débite ses lignes de dialogue comme un robot, ou de certains témoins allumés qui se croient sur les planches d’une scène de théâtre, «La femme flic» aurait mérité un peu plus de finition, un peu plus de poigne en tout cas dans sa direction d’acteurs. En l’état, si cette bobine force l’intérêt par son sujet très osé, il est difficile de lui trouver autre intérêt que son côté polémique. Pour ne rien arranger, Boisset manque un peu d’idées pour mettre en scène les séquences clés de son histoire : pas grand-chose de mémorable, à part quelques gros plans bien malsains sur des revues dégueulasses.

D’ailleurs le passage fait vraiment bizarre, je ne m’attendais pas à ce que Boisset aille si loin dans l’illustration de sa dénonciation. On ne peut pas lui enlever sa détermination, quand il voulait montrer du doigt quelque chose, il y allait à fond, sans se préoccuper du qu’en dira-t-on. Rien que pour ça, «La femme flic» vaut le détour et mérite un respect sincère.
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Val » Ven 17 Juil 2015, 18:09

Ça donne bien envie ce cycle Boisset que tu t'improvises. :D
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar pabelbaba » Ven 17 Juil 2015, 18:25

J'aimerais bien le voir celui-là.

Je vais envoyer un mail à D8 et NT1. :chut:
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Re: [oso] Ma prose malade en 2015

Messagepar Jed_Trigado » Ven 17 Juil 2015, 18:30

Je plussoie l'avis d'oso, je l'ai découvert il y a quelques années cette Femme Flic, on pourrait craindre le pire vu l'actrice principale mais c'est vraiment bien fichu, l’enquête est captivante a suivre même si Boisset oblige ça y va parfois au bulldozer.
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