[Dunandan] Mes critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Serious Man (A) - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 18 Juin 2015, 17:03

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A Serious Man, Ethan et Joel Coen (2009)

A l'image de sa conclusion abrupte et qui laisse apparemment pas mal de questions en suspens, Serious Man est un film étonnant mais déconcertant, mettant en scène un homme juif, sérieux, et prof de maths qui ne présente rien de spécial, mais subit une série de petites péripéties qui finissent par chambouler son existence communautaire toute calme, rangée, et monotone, et mettre à rude épreuve son esprit rationnel. C'est là qu'il rencontre trois rabbins successivement (le dernier ne voit que son jeune fils) pour trouver des réponses à ses tourments moraux et existentiels, mais lui racontent à la place des fables qui ne l'amènent pas bien plus loin dans sa réflexion. Dit comme cela, ça ne donne pas très envie.

Malgré mes griefs, notamment un rythme en dents de scie et un côté artificiellement alambiqué, Serious Man a su retenir mon attention en prenant l'absurdité et le problème de la perspective comme leitmotiv principaux, ce qui au fond ne s'éloigne pas trop du goût des frères Coen pour le non-sensique. Pour une fois, pas de mise en scène affichée comme virtuose (néanmoins riche en symboles), ce qui demande un certain effort de notre part, et même si j'ai eu du mal à comprendre cette histoire tordue (accept the mystery !), on s'amuse par la manière toute juive dont celle-ci est racontée, avec un homme qui en fin de compte apprendra à accepter qu'il y a certaines choses dont il ne peut maîtriser l'issue.

Un film indéniablement profond mais non dénué d'un certain humour pince sans-rire, qui a pour défaut paradoxal de trop mettre cette intelligence en avant au détriment de personnages moyennement intéressants à suivre (d'ailleurs pas si drôles bien que les frères Coen excellent une fois de plus à trouver/mettre en valeur des gueules hors du commun), voire fonctionnels. Une curieuse adaptation moderne du livre de Job qui peut donc laisser sur le carreau.

Note : 6.5/10
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Shady - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 03 Juil 2015, 18:10

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Shady, Ryôhei Watanabe (2012)

L'éditeur Third Window Films, qui confirme comme étant l'un des meilleurs découvreurs actuels de talents vidéoludiques du soleil levant, nous offre une fois de plus une belle mandale en présentant, avec ce petit film, une autre image du cinéma japonais contemporain que l'on nous stigmatise trop souvent, plus ou moins à tort, par ses excès en tous genres.

Difficile de parler de Shady sans en révéler la trame principale alors qu'il fonctionne beaucoup sur le mystère qui l'entoure. Donc sans trop en dire, ce film fait beaucoup penser à la trilogie de la haine de Sono Sion, à savoir une amitié fusionnelle entre deux lycéennes qui est d'autant plus forte qu'elles ne communiquent avec personne d'autre, mais s'en distingue également à travers une préférence curieuse (mais en accord avec le sujet du film) pour les animaux par rapport aux humains. En résulte une histoire intimiste à fleur de peau, qui alterne brillamment entre ses tonalités de tristesse contenue et d'instants bucoliques à base de non-dits éloquents, traversée également par un souffle vénéneux et toxique qui culmine en une finale qui nous laisse à bout de souffle, conséquence presque logique d'une amitié exclusive et entièrement refermée sur elle-même.

Bref, une belle perle noire que ce Shady (superbe bande-son en passant, atmosphérique et tout en contrepoint qui rappelle la collaboration Kitano/Miyazaki) portée par des interprètes bien dirigés, qui nous parle, une fois de plus (une manie pour le cinéma nippon de ces vingt dernières années), du problème de communication inter-humaine, et particulièrement l'adolescence en proie ici à un profond mal-être.

Note : 7.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Ven 03 Juil 2015, 18:43

Difficile de parler de Shady sans en révéler la trame alors qu'il fonctionne beaucoup sur le mystère qui l'entoure.


Très difficile, d'ailleurs je n'ai rien écrit :?

Impressionnant ce petit film, surtout compte tenu de son budget ridicule.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Ven 03 Juil 2015, 19:00

A la fin du film je ne savais pas non plus quoi dire ^^, mais j'ai finalement laissé quelques lignes pour peut-être en motiver quelques-uns.

Par contre pas trop compris l'interlude fantastique avec les yeux rouges...
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Hugo Cabret - 7/10

Messagepar Dunandan » Lun 20 Juil 2015, 15:47

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Hugo Cabret, Martin Scorsese (2011)

Scorsese nous propose ici un genre auquel il ne nous avait guère habitué, à savoir le conte de Noël pour enfants, l'occasion également pour lui de s'essayer à la 3D qu'il semble maîtriser contre toute attente (je n'ai pas vu cette version mais il est évident que ce film a été pensé pour ce format là, pour briser les limites de l'espace et nous offrir un max d'immersion). Le résultat est pour ma part légèrement mitigé. Car si la technique (rarement Paris ne m'a paru aussi sublimé depuis Amélie Poulain, le tout avec une petite touche Steampunk du plus bel effet) et la note d'intention (un véritable hommage au cinéma en la personne de Méliès) m'ont charmé, je ne peux pas en dire autant du script qui m'a paru aussi riche que le nombre de décors utilisés (une gare, la maison de Méliès, voilà tout).

Ainsi, malgré un cadre assez vivant et une caméra voltigeuse et immersive nous projetant au milieu de l'action, l'ennui pointe du nez avec la (maigre) histoire d'un orphelin qui rafistole des horloges, se fait poursuivre par la flicaille du coin pour vagabondage, et essaie désespérément de réparer cet automate, dernier objet laissé par son père qui semble lui avoir aussi laissé un message crypté (la réponse sera d'ailleurs bien décevante une fois le mystère évincé). L'intérêt est relancé, un peu tard, lorsqu'on assiste enfin à l'esprit créatif de Méliès, génie des effets spéciaux et premier à avoir réellement compris ce qu'était le cinéma (du moins à ses débuts) : ne pas reproduire le réel, mais produire du rêve et de la fantaisie au prix d'un minimum effort de crédulité de la part du spectateur.

Demeure donc au final une copie technique presque parfaite, mais qui manque juste un peu de renouvellement dans le fond pour accrocher davantage (je pense surtout à la première partie du film), et ce, en dépit de la capacité assez subtile de Scorsese de jouer avec l'image et les différents temporalités (un travail assez proche de ce qu'il avait pu accomplir dans Aviator et Shutter Island) qui transcende ainsi le public enfantin auquel il aurait purement et simplement se destiner. Ce conte m'a donc quand même impressionné par son caractère adulte en dépit de la présence de quelques touches légères d'ailleurs non déplaisantes incarnées par le caméléon Sacha Baron Cohen grimé en policier unijambiste du 19ème.

En bref, même si cette lettre d'amour au cinéma possède un certain charme (surtout esthétique), Scorsese me semble tout de même plus à l'aise lorsqu'il met en scène ses fresques criminelles et ses films de mauvais garçons condamnés par leurs rêves de grandeur (un autre trait à mettre d'ailleurs en commun entre Hugo et le reste de son oeuvre), qu'on se plait à détester et à adorer, alors que j'avoue ne pas avoir éprouver grand chose pour les personnages de Hugo malgré le caractère tragique de leur destinée (j'avais plus de peine pour la funeste disparition des oeuvres de Méliès, c'est dire), la carence d'enjeux narratifs et dramatiques jouant probablement en leur défaveur.

Cela dit, pour ne pas conclure sur une note négative, car malgré ses problèmes de rythme, de narration, et d'émotion, j'ai quand même bien apprécié Hugo, il s'agit d'une véritable plongée dans le Paris du début de siècle dernier ainsi qu'un bel hymne à l'imaginaire et aux origines du cinéma, le tout porté par une réalisation au top. D'autant plus qu'Hugo ne fait pas du tout malgré les apparences, figure de tâche ou de parenthèse dans l'oeuvre de Scorsese, mais permet au contraire de lui jeter une lumière nouvelle en s'attardant sur d'autres intérêts comme sa vision personnelle sur le cinéma et l'art.

Note : 7/10
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Jupiter : Le destin de l'univers - 6/10

Messagepar Dunandan » Lun 27 Juil 2015, 15:52

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Jupiter's Ascending, Lana et Andy Wachowski (2015)

Etant un assez gros fan du travail des Wachowski à la base, bien qu'il m'ait fallu du temps pour apprécier les deux suites de Matrix à leur juste valeur (j'ai d'ailleurs tendance à leur préférer Cloud Atlas et Speed Racer), j'ai nourri une certaine attente vis-à-vis ce dernier opus, et ce, malgré tous les avis négatifs qui ont pu traîner ici et ailleurs. Le résultat, sans trop de surprises, est à mes yeux mitigé. Car d'un côté la direction artistique, une nouvelle fois, est éclatante chez les deux frangins, mais elle se confronte à la faiblesse du casting (si Tatum fait parfois impression, Kunis fait vraiment tâche), et surtout à un script bancal où le ridicule côtoie des intentions louables de créer un univers simple mais original, bien qu'emprunté à de multiples mythes (si Le magicien d'Oz demeure la principale référence, on reconnaît aussi La belle et la bête et Cendrillon, et sûrement d'autres), le tout engoncé dans leurs propres obsessions et leur manière toute cambellienne de raconter une histoire.

Et c'est bien là selon moi le principal intérêt du film, d'autant plus qu'ils parviennent, chose encore plus étonnante, à rendre cet univers crédible en l'incorporant à nos propres croyances vis-à-vis la possibilité d'une vie extraterrestre. Ainsi des idées, ce n'est pas ce qui manque, même si on peut déplorer que rien n'est vraiment exploité ou développé (le fait que ce soit pensé comme une trilogie à la base doit y être pour quelque chose), et il faudra surtout se contenter d'une esthétique vraiment travaillée qui ridiculiserait n'importe quel Marvel récent. Au niveau de l'action, rien à dire, on est servi, même si on pourrait trouver les patins à roulettes de Tatum insolites au départ, ça donne lieu à des séquences nerveuses, intenses, et bien mises en forme, sans jamais être illisibles.

Mais encore une fois, quel dommage que dès le départ, les Wachowski se tirent une balle dans le pied avec certainement leur plus mauvaise mise en place depuis lors. Bien qu'on reconnaisse tout de suite la référence au Merveilleux, quel besoin de plonger Mila Kunis dans un tel univers misérable (je ne sais pas ce qui est le plus ridicule, de sa famille d'origine russe qui parle américain avec un gros accent russe, ou de son métier de récurreuse de WC), et je passerais sous silence la façon dont on reconnait sa royauté.

Avec de tels arguments, on pourrait croire que je n'ai pas aimé mais non, j'ai surtout trouvé dommage et frustrant que le plan terrestre (quasi inutile et kitsch à mort) parasite autant le plan extra-terrestre, autrement plus intéressant et homérique (malgré la tendance du badguy à surjouer un tantinet) avec notamment une référence au Soleil vert du plus bel effet. Bref, malgré tous ses défauts, Jupiter's Ascending est tout simplement une tentation de faire renaître le Space opera de ses cendres, et ma foi, ils y réussissent en partie. Ne reste plus qu'à espérer que la suite soit programmée pour compléter moins le script (très simple en fait avec donc beaucoup moins de sous-texte auquel les Wachowoski nous ont habitué) que le background qui fait selon moi l'attraction principale du genre et donc de ce film.

Note : 6/10
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Evil Dead 2 - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 27 Juil 2015, 15:52

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Evil Dead 2, Sam Raimi (1987)

Evil Dead 2 était l'un de mes films cultes étant ado, et s'il représente toujours l'une des meilleurs alliances que je connaisse entre horreur, fantastique, et comédie à travers un formidable tour de train-fantômes, le tout porté par l'homme d'un rôle, à savoir Bruce Campbell, je trouve que ça n'a pas très bien vieilli au niveau de certains sfx.

C'était en effet plus fou et délirant dans mes souvenirs. La mise en place est toujours aussi efficace puisqu'on est plongés au coeur du Mal et des apparitions du Livre des morts en quelques minutes seulement là où le premier opus s'éternisait plus que de raison à nous introduire les personnages. Mais si l'utilisation de la shaky camera demeure très fun et immersive (suivre la progression de la "Terreur" que doit affronter Ash à travers les yeux de ce dernier, quelle idée géniale !), l'insert de certaines images et la marionnette animatronique commencent à sentir le souffre.

Pour le reste c'est du tout bon. Avec assez peu de moyens, Sam Raimi se montre très inventif pour créer cette version salée de Tex Avery où Bruce Campbell s'en prend plein la tronche, avec un sens du jeu qu'il a amélioré depuis le premier opus (par exemple, les temps morts ont ici une véritable utilisation). Viennent s'y ajouter des scènes et des répliques cultes (même si on ne peut pas dire que ce soit très bavard), avec comme points d'orgue la bataille d'Ash contre sa main, et cette formidable folie qui s'empare du film et s'illustre par cette maison dont les éléments finissent par attraper un fou rire démoniaque.

Bref, même si ce film n'a pas selon moi passé tous les affres du temps, il demeure un incontournable du genre, rien que pour tous ces délires et un savoir-faire compensant le faible budget qui ne manque pas de charme.

Note : 7.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Mark Chopper » Lun 27 Juil 2015, 19:51

T'as posté ta bonne critique de Youpitaire en douce et tenter de noyer le poisson en dégainant Evil Dead 2 dans la minute : je ne suis pas dupe :nono:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Scalp » Lun 27 Juil 2015, 20:37

Me suis dit la même chose, encore un qui assume pas :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Lun 27 Juil 2015, 23:38

Got me :chut:. Mais j'ai quand même posté ma note dans le classement annuel, preuve que je l'assume quand même un peu :mrgreen:.
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Duo à trois - 7/10

Messagepar Dunandan » Jeu 30 Juil 2015, 17:45

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Bull Durham, Ron Shelton (1988)

Parmi tous les films de base-ball que j'ai pu voir, aucun ne s'attarde vraiment sur les matchs, et celui ne fait pas exception, avec donc une grande part allouée à la métaphore, du moins durant les premières minutes, qui offrent un curieux mélange entre sport, religion, et surtout sexualité. Ainsi on suit en premier lieu un drôle de trio amoureux porté par le charismatique, vétéran, et cérébral Kevin Costner, et Susan Surandon (censée jouée la sexy expérimentée, mais on y croit à moitié, hormis une scène ultime d'érotisme où elle est bien mise en valeur), tous deux cherchant à canaliser l'énergie de Tim Robbins (lui aussi censé incarner le beau jeune premier mais ça aussi ça fonctionne moyen), qui joue comme il fait l'amour, m'enfin plutôt comme il baise vu comment il s'y prend.

Ainsi, ce film oscille entre comédie de moeurs, initiation, et (légère) mythologie de fond, où le personnage de Tim Robbins essaie de faire la fameuse balle courbe au lieu de lancer comme une brute, et devra pour cela retenir son énergie sexuelle, parfois par de drôles de manières, où Crash (Costner) n'hésite pas à le doubler (il est receveur et donc à côté du batteur lors des jeux) pour qu'il écoute et apprenne de lui. Il y a aussi une part ironique, puisqu'on assiste à la construction d'un joueur certes doté d'un énorme talent (apparemment dans les deux sens), mais qui devra compter sur les autres pour réussir et accéder à la gloire que ces derniers auront rêvé mais seulement touché du doigt.

En bref, en dépit d'un casting pas toujours approprié (heureusement que Costner est là pour relever allègrement le niveau), et d'un rythme parfois étrange pour le genre (pas de climax ou de cliff) et une tonalité semi comique, ce film propose un script riche, à plusieurs couches qui, sans atteindre la grâce et la puissance de Field of Dreams, est quand même sympathique, un peu dans la lignée de Hoosiers en termes d'atmosphère qui lui aussi s'intéressait aux petites bourgades américaines au cachet certain.

Note : 7/10
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Si tu tends l'oreille - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Mer 05 Aoû 2015, 18:23

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Si tu tends l'oreille, Yoshifumi Kondō (1995)

Bien loin de l'onirisme graphique et thématique de Miyazaki (contrairement à ce que nous pourrait nous vendre l'affiche en grande partie mensongère), Si tu tends l'oreille nous plonge dans un univers réaliste et urbanisé du Japon, probablement la région de Tokyo même si elle n'est pas nommée. Certes, on retrouve le genre du coming of age cher à ce dernier avec une jeune fille qui cherche sa voie, mais cette fois-ci mêlé aux tracas bien "banals" liés à cet âge là, entre études et béguins. Cependant, il serait faux de dire que la magie y est absente. On se croirait en fait dans un manga de Jirō Taniguchi où chaque détail visuel est magnifié, le tout supporté par une narration qui nous amène ailleurs, entre rêves et réalité, là où les indécisions existentielles et la soif d'aventure de la fille, amatrice de conte de fées, nous conduit. Au final on se retrouve avec un récit rempli d'optimisme et de nostalgie, sans être mièvre en dépit des bons sentiments qu'il exprime, peut-être parce que c'est le genre d'histoire où l'on se projette facilement, avec des personnages transmettant des idéaux ou des émotions qui nous sont forcément familiers. En plus de cette justesse et de cette profondeur dans l'écriture, il s'agit de l'un des plus beaux Ghibli que j'ai pu voir en termes esthétiques avec un charme fou qui s'en dégage.

Note : 8.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar Dunandan » Lun 24 Aoû 2015, 01:29

Avis express de mes séances vacancières :

- Toy Story, John Lasseter (1995) : 8/10

Belle découverte. Pixar marquait déjà un grand coup à l'époque, non seulement par une utilisation du tout CGI qui n'aurait pas trop à rougir aujourd'hui, mais surtout avec un scénario plus profond que d'habitude dans le genre (paraît-il que les suites feront encore mieux) tournant autour de l'abandon - des vieux jouets - et du passage de la petite enfance à un âge moins enfantin, ce qui donne lieu à des séquences d'anthologie à la fois ludiques et remplies de nostalgie.

- Jurassic Park, Steven Spielberg (1993) : 6/10

Si la technique et la mise en scène sont toujours épatantes voire meilleures que certaines blockbusters actuels, j'ai de plus en plus de mal avec ce script pour les familles. Les dinosaures bouffent l'écran mais je n'en dirais pas autant pour les autres personnages (surtout les gamins à la limite du supportable).

- Mission Impossible 5, Christopher McQuarrie (2015) : 7/10

En termes de rythmique, c'est du niveau du précédent, mais je préférais l'alchimie de groupe de ce dernier. Tom Cruise fait encore le fou avec des cascades en dur grisantes (le décollage de l'avion :shock:) et des séquences d'action qui font de cet opus certainement l'un des blockbusters de l'année. Malgré tout des défauts demeurent (le bad-guy décevant et une petite baisse de rythme à mi-parcours) sans être trop graves.

- Dead Snow 2, Tommy Wirkola (2014) : 6/10

J'avais bien aimé le premier, et ce second opus est du même tonneau, à savoir basé sur une idée couillonne (les zombies nazis qui veulent terminer leur mission et auront à affronter un humain avec des pouvoirs de super-zombie et des russes zombie revanchards 8)) mais bien fun, comptant quelques bodycounts tendancieux (ce qu'il prend dans la gueule le gamin de l'hôpital :eheh:).

- Dylan Dog, Kevin Munroe (2011) : 3.5/10

Le background annonçait quelque chose de sympa bien qu'au fond peu original (Constantine, par exemple, était déjà passé par là), mais le manque de maîtrise du second degré et la voix off omniprésente finissent par taper sur les nerfs, et finalement le tout n'est pas bien exploité, donnant l'impression d'un DTV bas de gamme.

- John Wick (David Leitch (2014) : 7.5/10

Très bonne surprise, car basé sur l'un des pitchs les plus cons qu'il soit (on a buté son chien donc il se venge contre ses assassins) ce film joue la carte de l'action totalement décomplexée sans non plus tomber dans le cynisme ou l'autodérision (on sent l'amour de la série B), le tout accompagné d'une ambiance du tonnerre et d'un humour noir omniprésent comme il se doit vu le début de l'intrigue. Dans le genre, je n'avais rien vu d'aussi jouissif depuis La chute de la maison blanche bien que légèrement répétitif dans l'exécution.

- L'Homme du Tai Chi, Keanu Reeves (2014) : 6/10

Certes, le casting est moyen, à commencer par le personnage principal en manque de charisme, mais les intentions (du kung fu oldschool) matinées à une réalisation aux petits oignons (j'ose la comparaison, c'est du JCVD avec des moyens) finissent par emporter l'adhésion. Par contre Keanu Reeves, s'il n'est pas mauvais en badguy, n'aurait pas du être le combattant ultime (il a du mal à lever la jambe comme son camarade).

- Géronimo, Tony Gatlif (2014) : 7/10

Dernier film de Tony Gatlif en date et premier film que je vois de lui depuis belle lurette, et il s'agit d'une étonnante révision de Wild side story en mode "gitans"/danse de rue. La narration éclatée et parfois elliptique est un peu pénible, mais en termes de mise en scène et de montage image/son des affrontements à la Stomp c'est du lourd, et le jeu sincère des acteurs fait mouche. Sacrée BO en passant (type flamenco comme la plupart des films du bonhomme).

- Avengers 2, Joss Whedon (2015) : 4.5/10

Moins pire que je le pensais, l'intérêt de ce marvel repose entièrement sur ses séquences d'action d'un niveau inégal (trop de CGI tue le CGI). Pour une séance brainless, ça passe, n'empêche que la plupart des storylines sont bof bof (le pompom revient à la veuve noire et l'archer), le plus décevant étant celle de Vision. Dommage quand même car l'intention du métrage, outre bien sûr son impératif commercial, n'était pas mauvais en soi, l'antithèse en quelque sorte du premier en faisant le procès des dommages collatéraux des super-héros mais ce n'est pas très bien exploité. Dernier gros défaut, la réalisation télévisuelle : pour l'un des plus gros succès du 7ème art de tous les temps, ça fait peur.

- La môme, Olivier Dahan (2007) : 6.5/10

La première partie avec sa reconstitution du vieux Paris est bien sympa, et l'interprétation de Marion Cotillard moins enfarinée que dans mes souvenirs (quand même parfois difficile de passer outre ses couches de maquillage), par contre la suite tombe dans le misérabilisme et les allers-retours passé/présent ne sont pas toujours justifiés. En dépit de ces défauts et de ces excès, l'émotion est au rendez-vous (certains passages chantés sont épatants en ce sens), faisant de ce biopic musical l'un des fleurons français du genre avec Cloclo.
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Juliet in love - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 25 Aoû 2015, 16:29

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Juliet in Love, Wilson Yip Wai-Shun (2000)

Une revision qui fait du bien, comme quoi je ne devais pas être dans le mood la première fois. Car oui, ce film tient plus du drame intimiste avec un soupçon de polar (qui ne prend jamais totalement le dessus) que de la comédie romantique tant vendue. Pourtant il est parvenu à me parler cette fois-ci. Wilson Yip a en effet cette capacité à aborder son sujet avec légèreté, à savoir plusieurs individus isolés dans le contexte de la rétrocession qui finissent par retrouver un peu d'espoir par des moyens classiques (un bébé tout mignon) ou insolites (le papy fondu du coke), aux destinées qui se croisent par hasard. Un dernier détail qui a son importance puisqu'ainsi les fils de l'intrigue se révèlent assez imprévisibles, sentiment redoublé par une liberté de ton qui fait plaisir. Ceci couplé à un casting en or, attachant (le duo Ng en tête), et qui joue juste, cela donne un film tout à fait fascinant, tour à tour léger et pesant mais sans jamais vraiment verser dans le pathos alors qu'il y avait vraiment moyen d'y tomber les deux pieds devant. Comme bémol, on peut à la limite reprocher à la réalisation de verser un peu dans le tape-à-l'oeil mais ça lui donne aussi paradoxalement du peps là où on ne l'attendait pas forcément. Bref, si Juliet in love ne constitue pas un grand film à mes yeux, cela reste une belle tentative de parler d'un cadre (HK en pleine rétrocession) et de sujets graves (l'isolement familial, le maladie, la pauvreté) avec finesse (beaucoup de non-dits) et une certaine légèreté dans le traitement. Tout ceci constitue une alternative intéressante à ce que HK nous a habitué avec ses polars, KFP/WXP, et comédies tous azimuts.

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Note : 6.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

Messagepar pabelbaba » Mar 25 Aoû 2015, 16:39

C'est bizarre, moi on me le vendait comme un polar. :mrgreen:

Sinon c'est sympa, mais sans plus.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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