A la Poursuite de Demain - Brad Bird (2015)
Voilà un film auquel j'ai pas mal trainé des pieds en entrant dans la salle et pour cause, entre les avis mitigés parmi les défenseurs les plus ardents de Brad Bird et la promo calamiteuse via un trailer affreux qui faisait que le public ne comprenait rien au pitch du film (moi le premier), on pouvait pas dire que je partais avec de grosses attentes. Finalement c'est ce nivellement par le bas qui m'a permis d'apprécier ce spectacle ma foi plutôt honnête dans ce qu'il propose, là où on m'avait vendu un fourbi sans nom a cause de la caution Damon Lindelhof surement (aka l’Antéchrist pour ceux qui n'auraient pas suivi), a moins d'avoir des yeux de Terminator en matant Tomorrowland, j'ai trouvé l'histoire et l'univers assez faciles a saisir sur l'ensemble, puis le motif du road movie fonctionne pas mal pour garder un certain rythme de croisière. A l'instar de la gamine qui va être enrôlé dans cette folle histoire, on comprend pas tout d'emblée mais nous explique bien les choses quand il le faut et sans trop en faire (coucou Youpitaire), quelque part je retrouve ce que j'aime dans ce genre de récit, savoir prendre a minima la main du spectateur sans forcément le prendre pour un idiot.
Après, je ne dirais pas que le film est d'une originalité folle dans sa narration (qui est efficace certes mais éprouvée), ni même dans l'univers que j'imaginais plus fou, là non c'est vraiment Bird qui retourne a son amour de la SF rétro avec une vision très proprette du genre, façon spot publicitaire, qui enquille les clins d’œil très visibles comme la scène de la boutique geek qui ne m'a pas spécialement gêné par ses placements produits que je trouve encore softs comparé a du Transfomers, puis bon mettre des Daleks, le robot du Jour où la Terre s'Arrêta et plein d'affiches de films 50's, ça compense les goodies Star Wars sans parler que la scène d'action est plutôt bien foutue (même si trop courte). Le meilleur restant l'assaut de la maison de Clooney, vu mon amour des maisons piégées, je ne pouvais que être que sensible a cette séquence qui en plus être très dynamique dans son découpage est blindée d'idées inventives. Ceci dit, il est bien dommage que le film soit aussi chiche en termes d'action pure, alors je ne demandais pas un A Toute Epreuve 2 mais je trouve que la narration s'y prêtait tellement étant donné que le petit groupe est sans cesse poursuivi par une armée de robots, pour un truc a 200 millions j'avoue que la pilule passe difficilement....
Si j'ai pas grand chose de grave a reprocher au script jusque là, qu'on aime ou pas le propos initial qui fera vomir les plus cyniques, je suis beaucoup plus dubitatif sur le dernier acte, l'arrivée sur Tomorrowland où là effectivement les tares supposées de Lindelhof font surface, puisque après avoir tout misé sur le voyage, il faut maintenant conclure de manière intelligente ce qu'il avait amorcé et là c'est le drame : Dr House et Clooney partent dans une longue tirade qui se contredit régulièrement au point de ne plus rien comprendre, il faut sauver le monde, le détruire, voyager dans le temps pour le sauver, le sauver sert a rien parce que l'Humanité souhaite être détruite, etc...Un gros sac de nœuds où j'ai carrément décroché, jusqu'a la fin qui n'est pas très claire, on a sauvé le monde ou pas, Tomorrowland est accessible a tous ou seulement a une élite ? Bref que des questions en suspens qui ne rendent que plus frustrant le résultat final.
6,5/10