[Elpingos] Mes critiques en 2015

[Waylander]

Pour aider Scalp avec un vrai argument : le cerf en CGI il a une importance dans l'histoire, sa présence n'est pas gratuite. Le guitariste de Fury Road, il a aucune importance. Il est là pour le fun, pour mener la danse et il a quelques plans mais c'est tout (pas de dialogues, pas de fonction particulière dans l'histoire). edit : de mémoire, le cerf ne parle d'ailleurs pas vraiment pusiqu'il s'agit d'un tour de passe passe ventriloque.

[elpingos]

Ben c'est bien les persos fun ... En tout cas perso, je trouve ça mieux que les cerfs en mousse qui se prennent au sérieux.

[Mark Chopper]

Tu dis ça parce que tu n'as jamais perdu un cerf.

[Waylander]

[Moviewar]

RÉALITÉ
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Quentin Dupieux (2015) | 2/10

D'habitude plutôt preneur des films abscons de Dupieux, Réalité n'a cette fois pas eu le même effet comique sur moi. Pire, les élucubrations du frenchy, une fois la fin du film atteint, m'ont passablement énervé, car sans le côté humoristique de la chose (à de rares exceptions), impossible d'y voir un quelconque intérêt. Dupieux cite ouvertement Kubrick, Lynch, mais le côté fadasse de sa réalisation (teintes dégueulasses, trognes lambda et/ou patibulaires), la musique répétitive et minimaliste et l'absence totale de vraie réflexion, font plutôt penser à du Mocky. Où sont passés le côté décontracté et vachard de Wrong cops et les délires métaphysiques et visuels de Wrong ? Dupieux se répète, pourquoi pas, mais à vouloir changer de registre et intellectualiser son propos, notamment sur le côté méta du cinéma et le système hollywoodien, il en devient limite pédant et désagréable. Exit donc le non sens burlesque et le côté poil à gratter et place à ses plus mauvais penchants, à savoir l'iconisation inutile, l'absence de distanciation et des mises en abyme +/- oniriques... Reste quelques numéros d'acteur et peut-être une légère fascination pour ce grand n'importe quoi surréaliste. Mais la fin brutale, au lieu de remettre tout ça dans le bon ordre, opacifie encore plus un récit qui s'avère au final bien plus désagréable qu'autre chose. Reste alors un film qui restera sans doute le pire navet de Chabat. Tellement rageant que je rejoins pour le coup les Dupieux sceptiques.

[Jimmy Two Times]

Ca va sinon, ça se passe bien la vie de père "aigri" de famille?

Je crois que je l'ai un peu (beaucoup) surnoté pour ma part. J'étais tellement content d'aller au ciné (ça faisait 4/5 mois avant celui-là) que j'étais comme une pucelle dans la salle. Ma femme a bien dormi pour sa part

[elpingos]

Et ouais, ben écoute, quand on réussit à se faire une séance, on espère que le film soit à la hauteur. Du coup en effet peut-être une certaine aigritude à être déçu. Sinon ça roule.

[dagokhiouma]

tes premiers pas d'aigri

[Scalp]

Welcome in my world.

[Dunandan]

Take her to the moon for me...

VICE VERSA
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Pete Docter (2015) | 10/10

Dernier né de l'écurie Pixar, Vice versa est aussi la dernière réalisation de Pete Docter à qui l'on doit parmi les meilleures réussites du studio (pour ma part Monstres & Cie et Là Haut). Et une fois de plus ici, on a le droit au haut du panier du film d'animation. Jouissant d'une technique impeccable et d'une base de concepts à fort potentiel, Docter ne s'endort pas pour autant en route et enlève son film de nombreuses scènes excellentes et rythmées. Au programme habituel donc de l'humour en pagaille, des scènes d'action drôles et spectaculaires et pléthore d'idées malines; mais au final, et c'est là l'une des meilleures réussites c'est peut-être la partie émotion qu'on retiendra le plus. Car si la trame scénaristique est assez simple (mais pas simpliste), elle ne se contente pas d'étirer son concept et le film s'engage à plusieurs reprises dans des vraies réflexions sur la place des émotions dans l'identité de chacun et sur les choix qu'elles provoquent. Car le roller coaster effréné auquel Docter nous convie possède aussi une vraie densité, une vraie profondeur et une vraie nostalgie. Et le spectateur adulte, dans cette plongée dans son cerveau d'enfant y trouvera donc facilement son compte, dans ce prolongement notamment des émotions enfantines qui faisaient déjà la recette des rêves de Monstres & Cie. Vice versa va donc plus loin dans cette thématique des émotions (qu'il illustre et qu'il suscite) et est donc aussi une ode sensible et juste à ces sentiments qui façonnent l'être. il s'agit donc d'un de ces films tout public qui transcende malgré tout son sujet et sa technique par l'intensité de son illustration et des personnages qu'on est juste triste de devoir quitter. Rire, larmes et regard d'enfant retrouvé : l'art ludique et transgénérationnel de Pixar est donc de nouveau au rendez-vous.

[Alegas]

I... COMME ICARE
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Henri Verneuil (1979) | 8/10

Tombé dessus par hasard à la TV, le film que je ne connaissais que de nom m'a tout de suite accroché avec ce contexte géopolitique fort (même si +/- fictif) et le lead d'un de mes acteurs préférés : Montand. I... Comme Icare est donc une sorte de JFK bis, et comme pour la commission Warren, un procureur s'efforce ici de recommencer l'enquête sur l'assassinat du Président. La reconstitution est précise (le fait de ne pas citer explicitement le dossier JFK ni son pays n'handicape en rien ce contexte fort, au contraire d'ailleurs), l'ambiance studieuse et paranoïaque (dans une longue séquence notamment il est question de l'expérience de Milgram) et ça fait donc plaisir de voir un film Français de cet acabit, noir et appliqué. Et si le suspens n'est pas des plus haletants, Verneuil réussit bon nombre de ses scènes en les habillant quand même d'une certaine tension. Dans tous les cas l'efficacité est le maître mot : Montand est excellent, les 2nd rôles aussi et tous les décors sont à l'avenant : presque statufiés, ils imposent une certaine froideur mortifère qui enrobe le récit. Seules ombres au tableau, quelques facilités et incohérences, mais qui ne décrédibilisent par pour autant l'ensemble. Film volontaire et original, I... Comme Icare est donc l'un des dignes représentants du film noir à la Française, en plus d'une relecture assez fascinante du mythique assassinat.

[Alegas]

Tiens, j'ai même pas posé mon 9 pour celui-là. Va falloir que j'y remédie.

[Dunandan]

HACKER
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Michael Mann (2015) | 6/10

Des belles scènes de fight, quelques séquences de nuit, poursuite ou face à face toujours aussi fluides et hypnotiques, une atmosphère partiellement électrique ... La charte qualité de Michael Mann s'arrêtera là malheureusement.

La forme est globalement impeccable mais ne réussit pas à cacher le désintérêt de l'intrigue. Car le thriller trop James Bondien peine à réellement s'incarner, la faute à des interprètes désaccordés, un combo héros-copine-bad guy un peu chiant et une enquête parfois téléphonée.

Le film ambitionne d'évoluer dans les méandres numériques du cybercrime, il le réussit parfois, notamment dans ces séquences en images de synthèse étonnamment efficaces, mais le foire aussi dans les grandes largeurs : Chris Hemsworth miscast total en hacker de secours ? Sans doute. En tout cas Mann semble se désintéresser de son personnage, le réduisant à un beau gosse fadasse et tête à claques. Les autres persos s'en sortent avec une portion congrue de caractérisation, proche du caricatural. Et c'est tout un pan de l'authenticité du film qui se casse la gueule.

Et c'est là que le film prend l'eau, car même si le rythme réussit à conserver l'attention et que la deuxième moitié du métrage gagne en qualité, le déroulé très approximatif de toute la mise en place empêche d'apprécier le style toujours présent de son réal. Le coup de l'épure mélancolique qui viendra raviver le tout tient difficilement face à un côté factice.

Alors certes en nous récitant ses scènes d'action et son ambiance nocturne, fluide et feutrée, Mann fait le boulot ; ça sera toujours plus inspiré que la plupart des films de ce genre, mais à trop bâcler l'histoire et il commence à en être coutumier, ses qualités artistiques en deviennent fonctionnelles. Et à part ce qu'on connait déjà, pas grand chose d'autre à venir chercher.

[Waylander]

Perso, même la mise en scène m'avait saoulé. Certans plans dégueulasses et puis la caméra à l'épaule qui te rappelle sans cesse le côté documentaire et pas film...perso j'en peux plus.

[elpingos]

Ben des plans dégueus j'en ai pas vu réellement, et la caméra embarquée je l'ai trouvé quand même bien gérée.
Mais l'image, ouais par contre, elle est un peu crade par moment et ça aide pas : t'as vraiment l'impression qu' Hemsworth c'est un roumain parfois.